morgue — cursed children #1 ((atlira))

 @Atlas Deus-Felis

☽. Some kids are just born
with tragedy in their blood 

— 31.01.2022 —

Le froid d’acier, familier et inconfortable à la fois. Dans une obscurité apaisante et lourde, qui pèse sur ses paupières. Akira compte les secondes – mesure les battements de son propre cœur. Retient leurs clameurs de l’emporter. Chaque mesure lui paraît plus longue, et l’air plus rare. Vices de l’esprit – victime de ses propres souvenirs.

A l’aide de ses deux mains, il pousse brusquement le fond du tiroir sur lequel il est allongé. Le dos plaqué sur l’attelle en métal joue sur ses omoplates, quand du tiroir de la mort il surgit, tête la première dans une morgue calme et silencieuse comme l’au-delà. Soupir du noyé qui renaît des abysses, Akira a les yeux rivés sur les néons trop blanc au plafond. fuckin’ hell. Il a interrompu la conversation pour s’essayer à l’exercice aussi vulgaire que dérangeant de se coucher à la place d’un corps sans vie.

Au plus bas qu’ils puissent se rendre, creuser leur terrier dans les entrailles d’un hôpital. Akira et Atlas s’y rejoignent depuis quelques mois, quand les couloirs sont déserts et l’heure suffisamment tardive pour ne pas être dérangés. Entre le silence des oubliés, ils peuvent se retrouver pour parler de ces tons secrets. Enfermés dans leurs malédictions, à l’abri des sous-sols où personne ne penserait à venir les chercher – personne ne vient jamais les chercher, nulle part.

can’t stay more than a minute. Sensation d’être prisonnier qui le ramène trop vite à la condition qu’ils partagent, confession épargnée qu’il ne soupçonne même pas d’exister lui-même. Se relève aussi vite qu’il est sorti du tiroir, pour le refermer, vide derrière lui. De l’autre côté, Atlas trouve toujours de quoi s’occuper, ponctue la conversation de sa conscience professionnelle. C’est comme ça à chaque fois qu’ils se voient. Akira ne reste pas en place, obligé de bouger, de marcher comme un lion en cage, de s’asseoir une minute pour se lever celle d’après. Puis il finit inlassablement par revenir auprès d’Atlas, regarder négligemment ce à quoi il est occupé – même si c’est simplement ranger ses instruments, ou trier des papiers. how was your week. anything special ? Et bien sûr, il ne parle pas de son travail, ni des cours. Mais de cette vie parallèle que mène Atlas avec le Ministère. Un pan de son existence entier en pivot de sa vie, qui dirige ses faits, ses gestes, ses pensées.

Akira s’accoude à la table où se tient son acolyte et cherche son regard sous ses boucles, comme s’il pouvait voir à travers. used your hensoku lately ? C’est une question qui revient souvent – formalité à laquelle aucun d’eux n’échappe. Ces confessions, ils ne peuvent les offrir qu’à eux seuls. Chacun recueil de leurs secrets. Partager son expérience, c’est se rendre mutuellement plus fort, d’un soutient qu’ils ne pourraient trouver autrement qu’avec crainte ou jugement. Mais pas ici. Pas depuis qu’ils ont vu dans le cœur et l’esprit l’un de l’autre. L’air de Akira est docte, mais ses intentions vont au-delà de la simple étude de cas.

i’ve been thinking. you've ever considered occlumency ? Une main nonchalante vient trouver sa joue pour y poser une tête lourde de réflexion. Bien sûr, après les quatre derniers mois qu’ils ont passé à échanger sur la situation et leurs aspirations, un pont de confiance solide s’est tissé entre eux – de celui que Akira sait vital, pour un futur incertain. Le chemin qui pourrait les emmener de l’autre côté. Mais tout ne dépend pas que de Atlas. En réalité, sa position est aussi précieuse que précaire. Dangereuse. Pour tous les deux. you know i trust you, man. but it’s not only in your hands. si les souvenirs de ce frère maudit son aussi brisés que falsifiés, les nouveaux fragments qu’ils composent ensemble les exposent à bien des risques.

❝ résumé réunion entre hensokus, be ready. la résistance est en marche. + akira qui fait le con dans les tiroirs de la morgue

@Sawano Akira

☽. it's just a spark
but it's enough
to keep me going 

— 30.01.2022 —

Le bruit métallique du tiroir qui s’ouvre sonne comme la forge des enfers, mais Atlas y est habitué. Un sourire timide, à peine le froissement des lèvres sérieuses qui le trahit, et il secoue la tête. « You’re not supposed to go in there alive, I told you so. » il l’a laissé faire, pas vraiment certain de la lubie d’Akira pour l’endroit où les morts attendent qu’on les décore. Quelques semaines seulement depuis que le sentiment de gêne s’est dissipé (même si, lorsqu’on s’appelle Atlas, il ne part jamais vraiment), car ces murs ont accueilli leurs premières terreurs, les poings contre le visage tuméfié, l’Oni terrifiant et le Kasha terrifié. L’eau a coulé sous les ponts, et les voilà maintenant alliés, timidement -il sait les regards qu’Akira lui porte, une envie de donner sa confiance mais la méfiance trop tenace, il connaît, il a le même. Craques ses phalanges dans une impression d’abandon. « I, er… Not on purpose. » La honte qui s’empare et empourpre ses joues, lorsque les crises se font fréquentes. Depuis Charon, et la plage, et la peur, et l’inquiétude, depuis qu’il est sous les verrous, et la solitude. Parfois le souffle expié devient sombre. Parfois son godai lui échappe. « I feel like I struggle to keep control of it, when it gets bad. And it’s interfering with my godai, because you know. Life and death fight inside of me. » poésie sinistre accentuée d’un regard frustré, alors qu’il baisse les yeux, pour mieux les relever lorsqu’Akira lui propose l’occlumencie. « I actually did, but how am I supposed to practice with someone without them seing what’s inside my head ? I don’t trust anyone enough to let them access my mind. » et il est un livre ouvert, pour tous, surtout pour son père. Sait ce qu’Akira demande, ce qui est primordial pour lui-pour eux. « I know you do. I have to find a way… It’s only a matter of time before I lay my secrets bare, and I hate it. »

 @Atlas Deus-Felis

☽. Some kids are just born
with tragedy in their blood 

— 31.01.2022 —

Une concentration et un effort d’attention qui se font rares, dans les yeux du kasaï. Lorsque ses pupilles scrutent le visage de marbre de Atlas, comme s’il ne suffisait pas d’entendre ses mots pour les comprendre, mais également de détailler ses expressions, son regard. Observateur, Akira discerne un teint rosé sur ses airs lunaires, qui épouse des aveux trop poétiques pour lui. Un hensoku qui l’asphyxie, et une magie élémentaire qui déborde. Arque les sourcils, accompagnés d’un soupir sceptique – il balaye ausstôt la sensibilité des détails, pour s’en remettre à un aspect plus pratique et concret. i told you before – you should embrace it sometimes. like, take a moment, and just – let it out. if you restrain all this energy that lives inside, it will somehow eat you. Le regard d’Atlas a disparu sous ses boucles, qui encadrent son front. or overflows, il ajoute alors, pour souligner que le kasha s’exprime malgré lui. Bien conscient qu’il ne fait que répéter une chose que son cadet sait déjà. is he still scared of himself ? Le regard de Atlas se dévoile, d’une expression plus confiante, mais tout aussi frustrée par ses propos. right. it’s a tough question, yeah. i can’t help you wih this training-thing – i mean. you know, d’une éloquence toujours plus discutable, il souligne l’évidence d’un haussement d’épaule. Il n’a ni les compétences, ni le profil de l’enseignant. Mais la remarque d’Atlas ne fait que remettre en perspective une vérité qu’ils connaissent déjà, et qui se fait de plus en plus présente dans l’esprit de chacun. say. we gotta discuss that for real. Soupir de sérieux, dans lequel Akira raffermit son assise, bras désormais croisés sur la table où travaille Atlas. don’t you know any other like us ? except pandore – it’s too soon to get her involved. Ses sourcils se froncent, soulignent un regard presque autoritaire. you know some from the inside for sure – anyone you feel might – think our way ? Réserve de mots, qui se font pourtant clairs, dans des convictions qui ne s’expliquent plus. Une pensée fragile, des doutes qui s’installent, une loyauté vacillante, par soif de liberté, par un esprit fracturé. actually ; anyone i should know is a hensoku around ? it’d be safer if you’d gave me names.

❝ résumé ça pose les vraies questions : allez atlas, balance des noms frr

 @Sawano Akira

☽. it's just a spark
but it's enough
to keep me going 

— 30.01.2022 —

Akira a raison -au fond, il le sait, refuse encore d’ouvrir les yeux calcinés par le déni. Si la réalisation fut dure, la chute brutale, les souvenirs flous pourtant si amers, il n’en est pas moins difficile de s’élever contre ce qu’on a toujours connu -il est encore plus difficile de prendre confiance en soi, de lâcher la bête qu’on a toujours retenu. Désastres dont on l’a prévenu, trop de fois, qui se sont avérés être vrais, la brume le long du souffle qui s’est enroulée autour de poumons -il a peur qu’un jour tout lui échappe, qu’il soit trop tard, de devenir une arme de destruction massive. Ne sait pas, Atlas, que la confiance de Charon était fondée quand bien même à l’aveugle, que sa brume ne peut pas tuer -on lui a toujours dit qu’il était un monstre, pourquoi en douter ? Mais il hoche la tête, les poings serrés -le regard évite celui brûlant de son faux frère de sang, et il hoche les épaules. « Yes, I know of that. » ils n’ont pas la même approche. Le feu et la cendre. L’étincelle et le brasier. Mais au fond, le kasha le bouffe déjà de l’intérieur, comme un poison lent qui dévore les entrailles et qui, lorsque les émotions sont trop fortes, se déchaîne. « I just- didn’t have the occasion yet. Tried, once. With… Someone I trusted, -you saw it in my memories, but it didn’t went well. » Ne parle pas de Charon. Sait que Pandore a peut être raconté toute l’histoire, sait que Akira vu la scène dans son esprit, mais ne voudrait pas remettre de l’huile sur le feu en ces temps troublés. Dans un soupir, Atlas s’assoit non plus en face mais à côté d’Akira, à la même hauteur -ils ont appris à se comporter en égaux, après tant de temps à se haïr sans se connaître. « I’ll find a way. Don’t worry about that. » toujours le plus sage des deux, celui qui polit les angles et rassure, panse les plaies -ils sont deux soignants mais l’un a l’habitude de rendre les coups, l’autre de les encaisser. Et si Akira ne peut pas l’aider, il trouvera quelqu’un -un moyen, quitte à utiliser du sort d’oubli qu’il n’a que trop de fois goûté. Les mots se bloquent dans sa gorge, avale la salive lorsque la question de son aîné le traverse de part en part.
Le dilemme.
Parce que c’est ce qu’on lui a toujours dit de faire -dénoncer. Depuis les premiers pas, où il s’y est refusé comme par réflexe, plus encore maintenant, sous la coupe d’un père qui le scrute sans cesse, fait tomber sur lui de plus en plus de doutes, main serrée sur son épaule, poigne de fer. Atlas doit être un pion parfaitement équilibré sur le grand échiquier. Ne pas penser à ceux qu’il envoie à l’abattoir. Mais il ne s’y est jamais résolu, pas vraiment, (pas encore). Akira est de l’autre côté. De celui du bien, il croit, il en est presque persuadé mais le doute subsiste. Dans un instant des méninges qui tournent à mille à l’heure, il pense à ceux qu’il protège. À Seiya, mais ils savent déjà pour Seiya, à Swann et ceux liés à elle, dont il ne peut pas parler, il pense
à Ujinori
ses mains autour de son cou
les cris d’enfants, dans ses rêves.
Les mots tournent dans sa bouche, il fronce les sourcils. Peut être qu’il ne risque rien. Peut être qu’il est en sécurité. Et le rêve n’était qu’un rêve, oui ? (Non. Il sait que Charon et lui en ont partagé un cette nuit là.) « Ok. Mh. Do you remember november 1st ? » son regard croise celui d’Akira, c’est la première fois qu’il l’évoque. « We shared the same dream, didn’t we. You, me, Pandore. One one where we saved her. » un moment de silence. « I don’t think it was… Just a dream. People just dont share dreams. And that night, I dreamt of a friend of mine. Ex-friend ? I don’t know. Name’s Ujinori. He was with me in the labs for… As long as my memory can remember, he was always here. But I don’t know his side, I thought he had the same heart as me, but in this dream… In this dream, I saw kids screaming -getting tested, getting hurt. And he had something to do with it. He thought it was the right thing to do. » Un long soupir s’échappe de ses lèvres. « I don’t know where he stands. He’s not a bad kid, not at all, I think he got an even worst past than me, is all. I didn’t talk to him about it, we… Drifted appart, a long time ago. But I know, I just know, he could play a part in all this. With us, or against. »

 @Atlas Deus-Felis

☽. Some kids are just born
with tragedy in their blood 

— 31.01.2022 —

Chacun est fait d’un tempérament complémentaire à l’autre. Il y a celui qui embrase et celui qui tempère. Créant un équilibre vacillant mais où chacun est complaisant, sachant qu’il n’y a qu’ensemble qu’ils sont plus forts. Alors Akira est celui qui pousse, qui insiste et secoue. Voudrait voir Atlas plus sûr et confiant qu’il ne l’est actuellement. Et en face de lui, son frère maudit, fait de fumée et de cendres du passé, apaise ses braises et navigue plus calmement. Chacun s’écoute, à sa façon. Les conseils sont dispensés avec une autorité sous-jacente, motivés par la protection de celui qui est désormais son allié. Akira voudrait qu’Atlas soit prêt, et ne se laisse plus effrayé par ce qu’il est.

La réponse passe un voile sur son visage, et il l’écoute évoquer ces précédentes expérimentations, celles auxquelles il a assisté à travers une pensine et des mémoires fracturées. Le souvenir lui revient, parce qu’Atlas l’évoque lui-même à demi-mot ; Charon en mentor et partenaire d’un peu plus que de simples entraînements. but it didn’t went well. Le masque dur est menaçant recouvre ses traits, quand Akira se contente d’hocher la tête en affirmation, pour ne pas se fendre d’un commentaire amer qui pourtant lui pique la langue. Sans doute inutile de perdre du temps à en parler, et la conversation dévie sur d’autres sujets.

Désormais assits côtes à côtes, dans une confidence qu’ils tissent de liens de plus en plus solides. Les voix basses et graves malgré la sécurité des lieux. De fil en aiguille, la conversation se perd dans des tons plus sombres, jusqu’à ce que le fils du démon aborde la question des Autres. Aujourd’hui ils sont trois, quatre en comptant Seiya qui ne semble pas prêt à franchir le pas d’une prise de risque. Mais tout autour d’eux grouillent des secrets qu’ils pressentent sans les effleurer. Ils ne sont pas seuls, et il est temps d’admettre que cette Cause mérite plus d’alliés. Surtout lorsque le gouvernement gonfle lui-même ses propres rangs. Aucun ne peut plus se permettre de rester silencieux, caché. Il n’est plus seulement question de se trouver, mais bien de se chercher avant que les hommes en noirs ne le fassent les premiers. La question laisse un silence pesant planer entre eux. Et Akira voit bien que c’est imposer une difficulté à Atlas, qui lui a les mains liés et l’esprit encore enfumé, encombré par ce qu’on lui a inculqué, par des années de manipulation. Akira le devine à son regard hésitant, qui fait certainement défiler des noms que lui-même ignore, qu’il ne soupçonne pas encore. Des noms qui perdrait de leur défense, dès qu’ils seraient prononcés.

Le trouble froisse les traits d’Atlas, alors son aîné insiste d’un regard qui ne le lâche pas. De celui qui attend quelque chose de lui, qui ne le laissera pas se défiler, en réalité. Cette pression, il ne peut la relâcher. Il ne peut que la faire peser davantage, car il sait que de l’autre côté, c’est exactement le même jeu, la même stratégie. Pourtant, malgré cette pression qu’il impose, ils sont unis par les mêmes convictions, celles qui ont plus de poids que n’importe quelle obligation. Assez des cris, assez des injustices, assez des silences, assez de se cacher, assez de mentir. Assez d’étouffer, soif de liberté. so tell me atlas. tell me where’re the other kids. Finalement son cœur décide et il s’anime, à commencer par ce que Akira avait presque oublié. do you remember november 1st ? Un instant il ne comprend pas, et puis Atlas lui parle de rêve, de ce songe qu’ils ont prétendument partagé avec Pandore, et tout lui revient en pleine figure. one where we saved her. Les réminiscences comme des vagues derrière son crâne, tandis qu’un moment de silence s’impose, où leurs regards se trouvent et se comprennent sans le dire.

Ignore encore ce qu’il sous-entend en empruntant le chemin de ces rêves étranges. Cette nuit, Akira s’en souvient vaguement désormais. Comme la plupart de ses rêves, lorsque ce ne sont pas des cauchemars récurrents ; il fini alors par les oublier, et ne plus y penser. Mais ces songes n’étaient en effet pas comme les autres. Au cours d’une seule nuit, il a arpenté cinq mondes différents, dont quatre ne lui appartenait pas, perdu dans les dédales de l’esprit d’autres sorciers. yeah. it wasn’t like any other dream. so what’s your point ? – that night, I dreamt of a friend of mine. Les sourcils se froncent sous la concentration, perçoivent des mystères encore irrésolus qu’il essaie déjà de capter dans les expressions soucieuses d’Atlas. name’s Ujinori. – what? La surprise lui échappe, dans une grimace aussi désabusée qu’écœurée en entendant le prénom. he was with me in the labs for… as long as my memory can remember, poursuit Atlas, tandis que l’autre se frotte le visage d’une main lasse, comme si cette révélation lui collait la pire des migraines. ’fucking kidding me…, marmonné entre deux explications. i don’t know his side, i thought he had the same heart as me, but in this dream… Pause. Les mots ont du mal à trouver l’air, reste suspendus dans l’éther où ils n’osent échouer la vérité. Visage toujours coincé contre sa paume fatiguée, Akira attend la sentence, cherche dans le vide devant lui à dessiner les mots qu’Atlas hésite à prononcer. in this dream, I saw kids screaming – getting tested, getting hurt. Instinctivement, son poing se serre sous le tableau que lui dépeint Atlas. De douleur, de culpabilité, de colère. Des rêves d’enfer comme celui-ci, il en a déjà fait des centaines. Et c’est un crève-cœur supplémentaire d’entendre son cadet souffrir des mêmes plaies à l’âme. Comme une vérité supplémentaire de ce qui leur a été infligé. …and he had something to do with it. he thought it was the right thing to do. La violence décolle sans prévenir, comme un coup de feu qui frappe d’avoir été retenu trop longtemps, quand le poing d’akira s’abat sur la table devant eux, et qu’aussitôt il se lève, sans pouvoir se contenir davantage.

La rage de l’avoir eu sous le nez depuis des mois si ce n’est des années. fucking hell… De toujours l’avoir eu en grippe, et se cogner ses nuisances à chaque soirée, ses provocations qu’il lui lance comme pour user sa patience et le faire craquer. Ujinori. Ce gamin corrompu et malsain qui n’en rate pas une pour le faire vriller. Il était là, depuis tout ce temps, si près et pourtant si loin de la vérité. Akira bouillonne, obligé de faire quelque pas au milieu de la pièce pour évacuer sa frustration – bouger, s’agiter, fulminer tandis que toutes les pièces du puzzle s’emboîtent et expose un tableau qu’il a envie de saccager. i don’t know where he stands. – come on, atlas. take a guess. Le ton claque dans l’air, tranchant et réprobateur dans un sarcasme amer. he’s not a bad kid, not at all, i think he got an even worst past than me, is all, tente de justifier le garçon de l’ombre, avant de se prendre un revers de parole. he must be too fucked up, by now. brainwashed by the gov’ so much he might be doing their dirty job. even after being in the lab, atlas. you had doubt and you couldn’t stand it. you think he’s doubting ? Question rhétorique qui sonne comme une accusation définitive. i didn’t talk to him about it, we… drifted appart, a long time ago. Un souffle moqueur lui échappe, car cette phrase lui suffit comme évidence. surprising. Chaque syllabes est amère, et Akira a rangé ses poings dans les poches de sa blouses pour mieux contenir sa frustration. but I know, i just know, he could play a part in all this. with us, or against. – not everyone can be saved. c’est craché avec répugnance. Les mots tombent à la manière d’une sentence lugubre, qui appelle à une violente fatalité.

Ça lui prend quelques secondes avant de revenir auprès de Atlas, mais il ne se rassoit pas, une énergie encore trop brûlante dans ses muscles, dans son cœur, l’oni en éveil. Ce rapprochement auprès du kasha, un allié désormais, lui procure une brève sensation d’apaisement. Soupir légèrement tendu avant de reprendre. some hensokus might agree with the gov. ‘cause they can’t open their eyes, ‘cause it’s all they’ve known all their lives, or ‘cause it  gives them power, or money. reniflement machinal, pour chasser le dégoût. but it’s still fucking sick and unfair, and some keep on dying after them. if they’re lost in these bullshits then fuck ‘em. it’ll be against. Après un court silence, Akira a de nouveau la patience de trouver son siège et vient s’asseoir près de Atlas, à la même hauteur. good thing you told me, tho. ‘cause this fucker is always on my back everytime i see him. i’ll be more careful by now – and so do you, ‘aight ? Son regard revient chercher celui du mizu, avec un instinct de protection qu’il ne peut ignorer. he’s not your friend, anymore. he might even try to use you. so don’t make me beat up the shit out of him and stay away from him. La menace prendrait presque des airs tendre dans sa volonté de protéger et faire bouclier pour ce petit-frère maudit. Mais Akira est bien capable de dépasser les limites et se mettre en danger par loyauté, ce ne sont pas des paroles à prendre à la légère. Il l’a déjà prouvé par le passé, sans qu’Atlas n’ait rien demandé.

Le calme reprend se droit désormais l’incendie apaisé, retrouve la clarté d’une réflexion nécessaire. you know his – nature ? what’s inside him, or what he can do ? Troublé par l’éventualité que, finalement, ils n’ont fait que jouer gentiment jusqu’à présent. Mais que l’un et l’autre aurait pu déraper à plusieurs reprises et s’exposer aux yeux de tous, sous des élans indomptables.

❝ résumé akira pas content veut protecc atlas le ptit reuf

 @Sawano Akira

☽. it's just a spark
but it's enough
to keep me going 

— 31.01.2022 —

Il ne réalise pas à quel point la confession pèsera lourd -serment de confiance, mais trahison d’un autre côté. Atlas, tiraillé entre deux mondes qui essaye de faire le bien, traumatisé par les blessures infligées depuis l’enfance (et la nuit il les entend, les cris des enfants qu’il n’a pas su sauver). Alors le nom résonne dans la gorge, et il voit le visage d’Akira devenir plus colérique encore qu’à l’accoutumée, hausse les sourcils. « You know him ? » et il se rappelle des poings d’Akira contre son visage à lui, du carmin de l’Oni qui ne sommeille jamais loin, soudain il panique un peu. Les cent pas laissent derrière eux une traînée de poudre, alors qu’il porte ses ongles à ses dents pour les ronger. Non. Il fait bien. Il fait bien et il ne vient pas de trahir un ami ni de le pousser vers une mort certaine. « I am brainwashed too, Akira. We aren’t like you, we weren’t that- » lucky. Mais le mot semble mal choisi pour désigner devant lui le garçon écorché. « Nevermind. » Il hoche la tête, écoute ses paroles et les boit au compte-gouttes avec dans la poitrine, un soupir qui n’en démord pas. « Yeah, yeah. I will. Don’t hurt him. » Toujours la naïveté triomphante de celui qui voit le bon chez les mauvais. Et il ne pourrait pas supporter que l’on souffre par sa faute -sans savoir que c’est déjà le cas. Se laisse tomber en arrière, la tête qui fixe le plafond blanc. « He’s… Always cold. I think his power has something to do with it... » ferme les yeux pour fouiller dans la mémoire à trous, mais tout est flou. « I think… He drains energy from people. I remember tiredness. I don’t know if it’s harmful or not. He never hurt me, not that I remember. » avale au passage la confession de la violence physique subie dans son rêve (juste un rêve, juste un rêve).
Et puis le silence. Les mots d’Akira se baladent dans sa tête, pendent au dessus du plafond qu’il contemple. « Akira ? Do you think I was used too ? » les mots sonnent creux. Ujinori a participé à ces expériences, dans son rêve. Pour le bien de tous, celui qu’on lui a inculqué. Il sait que son père l’a missionné, lui, pour retrouver des hensoku et les dénoncer. Et tous ces vides, dans sa mémoire. Les fois où il aurait pu utiliser son pouvoir. Une nausée monte dans sa poitrine. « Do you think they made me do things I didn’t want to do ? »

 @Atlas Deus-Felis

☽. Some kids are just born
with tragedy in their blood 

— 31.01.2022 —

Bien sûr qu’ils sont du même côté, qu’ils se battent pour les mêmes rêves de liberté. Pourtant, il est tout aussi évident qu’ils ne viennent pas du même camp, et n’ont pas grandi avec les mêmes traitements. Des stigmates qui les ravagent dans l’âme, sans avoir laissé les mêmes traumatismes – l’un manipulé avec un bandeau sur les yeux, qui s’écorche encore à la vérité, tandis que l’autre s’est heurté tout gamin à une violence crue qui l’a pourri à jamais. Peu de tolérance pour les conneries – Akira n’a pas cette patience. L’accusation tombe. brainwashed Quand bien même tous sentent cet inconfort au fond de leurs tripes, ce malaise qui leur murmure que ça ne tourne pas rond ; pour échapper à l’horreur, certains décident de s’y fondre, plongent tête la première dans l’agonie et en font leur vérité. we aren’t like you, we weren’t that– Leurs regards s’accrochent dans la défiance, et Akira attend le dernier mot qu’il devine déjà, l’exaspère sans qu’il ne vienne jamais. nevermind. Le sang est encore chaud, bouillant de convaincre que l’autre n’est qu’une ordure irrécupérable. you had doubt and you couldn’t stand it. you think he’s doubting ? La mise en garde s’achève sur des mots tranchants, qui ne laissent place à aucun doute quant à la considération de raclure qu’il tient à Ujinori. i will. don’t hurt him. Aux accents de supplique plus que d’avertissement, auxquelles Akira prend soin de n’offrir aucune garantie. like he’s not hurting people himself. Mais il se résout à ne pas relancer le débat, gardant pour lui-même les réflexions que lui inspirent cette nouvelle information.

Il pourrait le suivre, le tracer avec une empreinte magique, le mettre sur écoute avec un micro magique conçu par Suk… S'enquiert aussitôt de quelques renseignements concernant son don, pour mieux l’appréhender, le coincer d’avance. i think… he drains energy from people. A son tour, Akira se penche un peu en avant, intéressé par ce que lui apprend Atlas – son visage est froissé de devoir creuser autant dans ses souvenirs rompus et volés. Akira le voit, et n’insiste pas davantage ; il sait que c’est inutile. i remember tiredness. i don’t know if it’s harmful or not. he never hurt me, not that I remember. Prend une inspiration et se redresse, croisant ses bras sur la table qui les soutient. maybe he didn’t had to use it on you. Et c’est une amorce rassurante, mais qui n’a rien d’un encouragement ou d’un espoir déguisé. you’re both government kids – they need you and your powers, most likely. ‘wouldn’t put you against each other, i think. Égaré dans sa réflexion, Akira scrute le vide devant lui, tandis que Atlas contemple ses pensées en regardant le plafond. Chacun étudie la situation à sa manière. he must be strong, tho. he’s not doing the propaganda thing. he’s used differently. Dans un schéma invisible, il tente de relier les points, rassemble toutes les infos dont il dispose et essaie de les connecter entre elles pour obtenir une vue d’ensemble. Repense à ce rêve que Atlas vient de lui décrire. i saw kids screaming – getting tested, getting hurt… he thought it was the right thing to do. Et le doute n’est pas une réelle option, pas quand il a lui-même expérimenté ces rêves si vrais ; c’était une fenêtre ouverte sur la conscience des sorciers de l’île, faille involontaire qui a dû laisser de nombreux secrets s’échapper. they use him to hurt. Comme un écho à cette fatalité qu’il ne peut ignorer, qui lui semble si évidente de vérité, désormais. Sans se le dire vraiment, Akira place Ujinori sur la liste des gens qu’il veut saigner. Et l’oni gronde d’impatience de rétablir l’équilibre de la torture.

akira ? L’air ailleurs, Atlas le tire de ses réflexions vengeresse, toujours le nez pointé sur le plafond. mh? – do you think i was used too ? Le ton du sorcier est presque absent, gardant une distance avec ses propres mots. Les yeux de Akira l’observe un instant, avant de glisser lentement dans le vide pour définir sa réponse. of course. Mais ne se presse pas à répondre, se contente d’une grimace qui ne dissimule en rien ce qu’il pense, avant d’hausser les sourcils sous l’évidence. your face is printed on the entire wall of a building in fuji. you did interviews to encourage parents handing their abnormal-kid to special mediwizs. how “used” does it sound to you ? Ce n’est pas à ce propos, pourtant. Et l’expression nauséeuse qui teinte les traits de Atlas devance ses mots. do you think they made me do things i didn’t want to do ? Sous un soupir, Akira le dévisage en sachant pertinemment d’avance qu’il n’aurait jamais la délicatesse de lui répondre sans le blesser. well, yeah. things you can’t remember. and it’s probably for the best. Haussement d’épaule nonchalant, qui n’adoucit en rien la réponse abrupte qu’il vient de lui donner. i mean – you’ve got kasha’s power, man. Son expression se déforme d’une moue contrariée, comme s’il était désolé de lui soumettre l’évidence. this yokai’s known to make corpses disappear, y’know. Bien sûr qu’il sait. Il vit avec depuis gamin, des années qu’il broie sa fumée en même temps qu’il respire. very convenient, if you see what i mean. En voyant Atlas pâle comme un linge (plus que d’ordinaire, peut-être), Akira acquiesce doucement et lui claque une tape dans le dos à le faire chavirer de son siège. you had no choice. it’s not you who did whatever you did when you can’t remember. it’s them. Un mantra qu’il se répète depuis gamin. if i don’t remember, i’m not sorry. it wasn’t me. Dans sa nonchalance habituelle, Akira se lève de sa chaise, à peine touché par le sujet qu’ils abordent d’une sensibilité qui ne l’atteint pas. that’s why it has to stop, atlas. so you don’t have to do things you don’t want to do anymore. so you choose for your-fucking-self. Nouvelle tape sur le dos, bien plus lourde de compassion qu’il ne le pourrait à travers ses propos. don’t think too much about it. you doing the best you can.