One more rainy day (atlas)

- one more rainy day  -

I am your ghost You ripped out all my parts 'Cause I was meant to be yours

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
november 18th, 2021

 

Mer écarlate lèche écailles et peau au gré de ses vagues. Un téléphone échoué dans le sable, presque enterré quand la main n’a plus eu la force de le tenir. Respirer en éclat de verre dans les poumons, des frissons de douleur érafle la peau à chaque caresse salée. Remous du ressac entraînant le sang, les écailles abîmées de la queue reptile existant encore sous les flots. A moitié immergée dans l’espoir de voir l’élément temple faire son œuvre, soigner les horreurs de la nuit. Le charnier-corps en train d’abandonner une lutte trop violente après celle qu’il a déjà vécue sous les auspices de la lune. Et de cet autre massacre dont il a été témoin quelques jours plus tôt. Déchéance des fous dans un sanctuaire de violence et de mort. Visage réparé à l’arrachée pour se redonner des airs d’humanité par le médecin du fight club, les autres blessures restent à la manière d’un tableau peint par l’enfant-démon sur le corps en toile à mutiler. Blessure pas réellement ouverte ni refermée accrochée au flan, ecchymoses sur des os éclatés et paupières closes sur des restes de cauchemars prisonniers aux rétines. De ces réels qui hurlent à l’infamie, les sorts jetés par rage et tristesse, les regrets sur la langue engluée dans une colle faite de sang et de famine.
Sans certitude, encore, de voir l’aurore se lever dans son entier. Perdu dans les mollesses d’un ailleurs lui tendant les bras, Charon renonce. N’a plus la force de prétendre, s’accrocher au sable sous ses doigts. Noyé sous les flots de l'incertitude, d'une aide qui ne viendra sûrement pas puisqu'il ne la mérite plus. Refuse seulement de continuer en sachant qu’il est foutu. Que les affronts ne se répareront pas, et quand bien même resterait le goût des erreurs, des crimes commis aussi impardonnables que les sorts lancés pour réparer bêtement un égo blessé.

Demeure en fond de crâne, au-dessus des vagues, les musiques de la voix du porteur du monde. Les échos de l’appel passé plus tôt pour apaiser ne serait-ce qu’un peu l’esprit affolé et la peur rongeant le ventre en charpie. Finir ici plutôt que là-bas, dans une arène poussière entourée de fous. Finir là où tout a réellement commencé. Sa malédiction. Berceau et cercueil du monstre, quand les forces ne seront plus que néant, le corps retournera dans les profondeurs. Dévoré par les abysses qui l’auront enfanté, la douce ironie d’un cycle voué à s’achever là.
Dans le brouillard envahissant l’esprit vient se glisser le dragon-père. En pensée parasite au milieu des flots, se demander s’il viendra quand tout s’achèvera. Ou si le silence perdurera. S’efface dans un soupir lourd pour laisser place à Atlas. De ces regrets amers dévorant ce qu’il perdure d’un bateau qui a longtemps fait naufrage. N’en reste que la charogne cerclée de vagues, offerte à la mer.
Et des mots qui ne seront jamais dits. Tués par les délires d’un fou.

N’a plus la force de supplier en silence.
Ca n’a plus de sens.

I needed you.
Only you, all along.

IMAGE BY miserunt

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
november 18th, 2021

 

He won't come, he has let you down, like they all do.
Like you did.
I thought you forgave me for this, like I forgive you for him.
Please stop talking.
You know, she was right, I did kill myself, I had to. But you always knew it would end like this, us I mean... Isn't it funny ?
What ?
You, here. It always has been the beach right ? When you were tricked by that guy, when you tried to kill yourself last year... Do you remember what you did to me right on those rocks ? How alive we both felt when you...
Shut up.
You're still fighting Charon, are you doing this because you still got hope he will eventually come ? He won't, trust me, she was right for this too, no sane person can stay alive next to you, you're a curse, they can't understand you. I do. Let it go and we will be together like it was meant to be.
Just leave, leave me alone.
I won't, you know I won't leave you. I love you.
No, you don't, this isn't love it is perversion.
And what about him ? This isn't love Charon, it's pity.
Just, go away…
I won’t, we're together now and we can be forever if you just  let go…

Stay with me, please…

Fuck...

Voix brouillard cassant celle du cygne mirage, conversation de fous dans un temple crânien en pleine destruction. Fantôme qui reste, s’accroche malgré le besoin de le voir disparaître, la certitude de l’avoir fait. Revient alors dans des instants de faiblesses, des manques et des solitudes que rien ne comble, encore moins l’absence de l’autre moitié du cœur. A jamais hanté par cet autre qu’il aura tué, Charon, de sa main ou non, finalité dramatique restant la même.
Cette mort amère tendant les bras, touchant sa chair et accompagnée de murmures. Les vagues ne lèchent plus la peau-marbre, bouffée par le froid et ses frissons. Il sent comme au-travers un voile que l’on est en train de le toucher. Muscles en contraction par instinct, la défense fusant dans les veines pousse les paupières à s’ouvrir en éclair. Se refermer et s’ouvrir à nouveau sur un néant de lumière grise lui défonçant la rétine. Forme floue au-dessus du néant, des couleurs affadies esquissent le tableau de l’enfant brouillard qu’il crevait de revoir, peut-être une dernière fois.

« - Are you even for real… I thought you…» You didn’t care anymore. S’arrache d’un désespoir en fond de poitrine, les mots soufflés à bout de souffle. D’un supplice se jouant sur la scène de son corps déchiré, balancé entre ses deux lui au cœur d’une lutte reprenant ses droits avec rage. Crispe tout, les traits et le souffle, un râle-douleur qu’il tente d’étouffer du mieux qu’il peut. Quelques écailles s’arrachent, perles dans le sable léchées par les vagues.
« - Atlas… » Un morceau de lui semble aller mieux, étrangement moins lourd sous les doigts sauveurs de l’amant retrouvé, sûrement trop tard. La course folle qu’il mène l’a trop essoufflé pour qu’il puisse s’en relever. Des débris de lui parsemés sur la grève, emportés par les vagues quand d’autres spasmes brisent les os.
I can’t, this is too much. La douleur, elle est un ver sinuant au milieu des fêlures. Profite des faiblesses pour y creuser le tombeau de son nid, s’installer et grandir. Plus fort à chaque seconde. Du sang au coin des lèvres, trace sa route sur le menton trop blanc.
I can’t, please, make it stop.

Il agrippe, d’une main trop faible pour se faire étau ce qui lui semble être le bras d’Atlas. S’ancre à la réalité, la présence bien vraie du porteur du monde. Laisse courir sur le sel de ses lèvres bousillées l’esquisse d’un sourire. Relève les yeux, pas vers le ciel puisqu’il s’en fout mais vers le visage un peu moins flou, vers ces constellations-rousseurs qu’il aura eu le temps de graver dans le marbre de sa mémoire. « - You came. » Constat simplicité semblait apaiser les maux, se fait baume sur les blessures, la gangrène d’un amour enterré sous les secrets et les erreurs. De tous ces mots qu’il ne dira jamais mais qui pourtant ne demandent qu’à sortir. En une ultime confession pour rattraper, même un peu, les péchés passés.
Les doigts se crispent, claquement lugubre d’os en cassure au-dessus du chant des vagues. Disloque la carcasse aux aquarelles en nuances de bleue et de rouge. Des écailles encore tombent sur le sable.

« - Put me back… Back in the water, I can’t return to my body, it’s killing me… » Prisonnier entre deux peaux, revient alors les angoisses d’origine. Celles ayant étreint son cœur aux premières transformations alors que  retrouver l’homme semblait tout simplement impossible. Mourir en unique finalité de cette malédiction qu’il n’a jamais voulue. Qu’il aura détesté dès la première remontée à la surface.



Let go Charon...

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
november 18th, 2021

Tempête du corps en rage aux échos de celle éclatant dans la tête. Les voix s'y confondent en tonnerre de mots contraires, font se froncer les sourcils sous les assauts de douleurs éclatants en tous sens, crèvent sur ses lèvres en bulles de soupirs qu'il n'a plus la force de retenir. Sang sur la langue, les os ploient et se cassent sous la peau. Se réparent sous les volontés d'un Atlas sauveur.
Il est venu malgré le silence, les bavures et les blessures. Il est venu et cette seule pensée est bien plus douce que tout le reste, appose des caresses de soulagement au fond de l'âme. Berce le cœur, une seconde, au milieu des méandres de sa course trop folle à le faire tomber en morceaux de poussière de chair.

Stay.
He's playing with you. He'll fix and then what ? He will leave you, like it was before. This is a just a pause in his deadly silence Charon, don't fool yourself.

Un hoquet s'arrache, les doigts s'accrochent et pleurent les articulations soudain trop blanches. Serre les dents et subit, les dernières cassures de son corps hors de l'eau. Sans cercueil pour s'y déposer, les  écailles tombent. Dernière pluie sur le sable, la queue du dragon se déchire, s’abîme et s'étiole jusqu'à révéler la blancheur de la chair humaine. Bidoche en reconstruction, symphonie d'os nouveaux craquant au gré des soudures fraîches qui se refont, les reins s'arquent sous la douleur. Crispe les muscles, même les plus infimes et arrache les notes d'un cri-plainte étouffé dans des vagues de sang à cracher sur le sable. Vaine tentative de s'y cacher, s'enterrer sous la grève et disparaître. Les doigts toujours agrippés à l'Atlas sanctuaire, le refuge dans la tourmente.

Stay.
Let go, Charon, come with me... Don't leave me, again, please.
« - No, I don't want to... » Be with you. Abandonner et souffrir une éternelle punition pour avoir fait l'erreur de ne pas attendre, disparaître sur les bêtises d'une promesse trop dure à tenir. Il n'y a qu'Atlas à présent, dans ces promesses d'ombres qu'ils se seront murmurés sous les yeux morts d'étoiles curieuses, sous un plafond triste ou fait de cendres. Il n'y a que lui même s'il ne lui appartient pas, plus. S'il a perdu et que le voir ne sera possible que dans des rêves à l'arrière-goût de cauchemar.
Il est venu. Et maintenant que la lutte avec lui-même s'est achevée, Charon expire tout le poids lui entravant les côtes en se laissant reposer mollement sur le sable. Fragile dans ses cassures, les invisibles, celles que rien ne pourrait réparer. Pas même les fils d'eau bleutée glissant sur sa peau pour parfaire le tableau de sa renaissance. Disparus les ecchymoses et les offrandes de mort laissées par Akira sur sac carcasse bonne à crever. Ne reste alors que du sel sous les paupières, accroché aux cils que l'on garde fermés par peur de ne voir que du ciel gris et triste au-dessus de soi. L'Atlas disparu maintenant que son œuvre touche à sa fin.
Les doigts lâchent la manche, et cherchent dans des hésitations d'enfant timide, ceux de l'amant-sauveur. S'y posent simplement, dans un thank you silence que l'on offre dans une caresse, un contact puisque les mots meurent sur la langue au goût de fer.

Respirer reste douloureux, esquisse sur le visage fatigué par la lutte des peintures de tortures passées, pas vraiment effacées.

You will regret this... I warned you, he'll break you again.
If it is to be...
This isn't over Charon, we'll be together...

«  - Forgive me... » Au fantôme ou bien au vivant, les mots s'arrachent. Soupir rauque sur les lèvres séchées de sel. Forgive me, qu'elles répètent pour convaincre.
Le cygne mort.
L'enfant-brouillard.
Lui-même.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] november 18th, 2021

Les profondeurs s’éloignent, et avec la distance se taisent les vagues fantômes. Les mirages du Styx abandonnent leur emprise pour libérer la proie et la recracher sur la grève de ces vivants que l’on exècre. Sentir la chaleur, même fragile, remplir les veines. S’échouer sur la peau délivrée des écailles du maledictus, des maux de l’enfant démon. Sentir disparaître les côtes cassés, les hématomes et autres coups de pinceaux de l’artiste fou sur la toile de leur décadence commune. Charon expire, lourdement, de ces souffles de noyé retrouvant la surface après avoir si durement frôlé la noyade. Garde les yeux clos, baigné dans la lumière du vide, l’air encore trop rare dans ses poumons affole la course de sa respiration. Poussée en avant par le cœur battant trop fort encore. Des excuses lancées au vent salé sans savoir dans quelle direction. Ne reste en réponse qu’une étreinte bien vivante, pas de chimères mais bien des bras l’entourant plus fort. Ancres au cœur du néant. Et s’il n’a pas la force de se mouvoir pour se faire rempart contre les fureurs de leur perte, Charon laisse un bras se lever vers l’aurore et ses doigts se perdre dans les cheveux de son porteur du monde. Dans les esquisses d’une étreinte d’amants se retrouvant enfin après des éternités éloignés.
Couchés au cœur d’un sanctuaire accueillant leur instant de recueillement, la perdition d’une seconde avant de revenir au présent. Ce moment que l’on redoute et que l’on refuse. La peur au ventre cédant sa place à un nœud qui se serre sous les mots. Les sanglots que l’on sait étouffés. L’étreinte qui se resserre lui arrache un soupir de douleur mais ses doigts s’agrippent eux aussi plus fort aux mèches qu’ils dérangent.

« - I’m sorry… » Clameur d’outre-tombe, la voix a le timbre des abysses.
« - You were the only one I could think of… » Silence crevé par les vagues, le temps de reprendre son souffle. Inspirer avant de plonger une nouvelle fois. « - The only one I trust. » Even now. Puisque la malédiction est gravée en eux, même à l’aube d’explications en jugement, la confiance reste. Posée là, au creux des mains sauveuses de l’enfant brouillard. Aveugle, au-delà des mots, des erreurs et des douleurs. Elle reste aussi immuable que cet amour fracassé qu’il lui porte. L’évidence en bord de cœur.
N’aimer que lui, quand tout le lui interdit.
I was scared. Et il s’en veut Charon, de lui avoir infligé ça dans son égoïsme. D’avoir fait de ses craintes les angoisses d’un autre. Partagé la peur à défaut de pouvoir se partager à deux.  « - I’m not going anywhere. I won’t. » Et dans les brisures raclant le crâne, il peut presque l’entendre, le rire en ongles sur un tableau noir du cygne qui se moque. Ricane de sa défaite et de celle qui viendra, bien trop vite, de son conteur porteur de malheur.

« - Thank you, Atlas, for being here… » Despite it all.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
november 18th, 2021

Et quand le retour sur le rivage des vivants semblait promettre un instant de repos, n'en récolte pourtant qu'un coup au cœur. Une douleur supplémentaire apposées à celles réelles et fantômes bouffant encore le corps. De la pitié, dans les yeux que l'enfant-brouilard pose sur lui. Du venin explose sur la langue, se conjugue au sang toujours posé là. Et dans un sursaut de survie bancal, Charon tente de se défaire de l'emprise. Ravale ses peines et ses malaises, se sent vomir mais rien ne vient aux portes de sa bouche aux dents trop serrées.
What did I tell you ? It's pity.
Sur le chant des vagues, le bruit du cœur qui se déchire. Si fort qu'il ébranle leur silence, la crique en cimetière d'une vérité bête à pleurer : il est seul. Charon. Sans personne pour tendre une main aux doigts fermés depuis des années. N'imagine pas dans ses brouillards qu'Atlas n'est pas son unique rocher dans la tempête, que Felix viendrait. Alistair et Calista. Qu'il s'échine à être seul par peur de l'abandon, du rejet. Celui qui l'a détruit quand la malédiction a été levée, arrachée.  

L'écaille entre les doigts sombres brille d'un éclat mort. Charon se noie à nouveau dans la tourmente de ses propres pensées, baisse les yeux vers le reste de lui échoué dans la paume d'Atlas. Les laisse se perdre sur l'horizon entaché de brume et de nuages d'orage. A l'image de celui prêt à crever entre ces rochers. Sanctuaire cimetière. I shouldn't have called him.
I should have died...
Et quelque part dans les murmures sans voix, un told you résonne encore. Les paumes s'enfoncent dans le sable lorsqu'il tente de se redresser, râle dans une expiration les faiblesses du corps encore mort, de ses jambes amorphes et ne peut que se tirer péniblement jusqu'au rocher le plus proche pour y reposer son dos. S'éloigner malgré le froid, malgré l'envie de revenir, s'échouer entre ses bras et y disparaître, consumé par la brume poison de sa mauvaise idée.

« - It seems we have... » S'échappe dans un soupir entrecoupé d'efforts.
« - I've been cursed, about six years ago. By someone I liked... » Sourire satyre sur les lèvres sculptées dans le sel, Charon au regard éteint perdue sur les rochers face à lui, au-delà d'Atlas qu'il refuse de regarder. Ne veut plus voir la pitié. Cette compassion absurde de ceux qui jugent et se détournent. Pose presque négligemment ses doigts sur la cicatrice dormant à sa hanche gauche.
« - Turned out he was into me but not for the same reasons I was. He tricked me and drowned me. So, here we are now, every month, the curse I am turns into a jinx made of flesh. » Eclat de rire grinçant dans un soupir, une seule note déjà disparue, volée par une inspiration trop forte, besoin famine de reprendre de l'air.
Avant de replonger puisque ça ne fait que commencer.

« - As I almost died three nights ago and didn't used any magic to repare myself before this, the transformations were just too much to endure. Water helped for the first one though... » Difficilement, enfin, le regard vient se poser sur Atlas. Familier aux airs d'étrangers, le vide est revenu se jeter à leurs pieds.
« - Why ?» Why bother saving me ? After all that happened ? Suite de phrase silence, aux mots dérisoires lorsqu'ils se gravent dans les creux de l'âme, le fond des yeux jetés à s'y perdre dans ceux de l'autre.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
november, 18th 2021

Comme une plume survolant l’incendie, il vient se poser à ses côtés. Dangereusement proche et pourtant si loin, des fantômes entassés entre eux sur une pile d’erreurs et de regrets. Des promesses que l’on offre même dans le silence, qu’il restera, même un peu, échoué là sur cette plage où crèvent dans les éclats de l’aurore, les horreurs en écailles du monstre déjà oublié. Gravé dans les mollesses du corps, les jambes à replier pour cacher une nudité depuis longtemps éclatée.
Les paupières se ferment, poussées par des brisures de peine plantées dans les traits. Au cœur qui saigne sans discontinuer puisqu’il ne sait faire que ça. De cette indicible blessure faites de ratures et d’éclaboussures que l’on entretient. Dans cet état comas, puisque la réparer veut dire tout oublier.
« - Don’t apologize, you can’t see when it’s hidden. This is my curse and my shame and I wanted to keep it away from you, imagining what could be seen in your eyes was frightening me…» Que la fascination disparaisse, délavée sous des flots de pitié dégoûtée. Qu’un plus tard devienne un au revoir sans espoir. Des frissons s’échouent sur la peau, dans un temps mort à faire claquer les dents et poussant les doigts à effleurer l’air pour appeler le sac qu’il a laissé, enfoui sous des rochers.

La main sur la sienne semble brûlante. Allume l’incendie au ventre, la peine au cœur et la gorge serrée de regrets. D’amertume à fleur de langue. Pourtant l’univers entier pourrait crever qu’il s’en moquerait puisque ne compte que l’instant, eux, sur cette plage et cette tête reposant contre son épaule. A endurer toutes les tempêtes pour à la fin retrouver son port, son ancre. Se laisse aller à rêver l’effleurer du bout du menton, à peine une brise sur les cheveux. Rien n’a de sens lorsqu’il s’agit de lui, Atlas. Des évidences entrecoupées d’énigmes, presque des folies que rien n’explique ni efface. C’est l’aimer de travers mais se dire que c’est là la meilleure façon pour le faire. Se convaincre d’autre fois que l’amour n’a pas de place entre eux, que la malédiction en est véritablement une sans rien de beau au cœur des ombres.
C’est faux.
Alors la folie devient raison. Les yeux aveugles aux caprices du cœur puisqu’ils ne comprennent rien, se laissent seulement guider. « - It was my punishment. For what I did to her but foremost, to you. I couldn’t bare the thought of us being lost, completly destroyed, so I conviced myself it was better not to call, stay away, disappear. But this morning when I realised I might not make it ‘till noon, the urge to see you muted both shame and remorses. » En tendant l’oreille, on peut presque entendre les échos des profondeurs, sentir l’acier des écailles. Les relents d’iode posés sur la peau. Voir fleurir dans le silence des pensées folles, le cœur pataugeant dans sa mer de sang.

Les doigts de Charon roulent dans la sable, tourne sa main pour que les paumes se trouvent et s’embrassent. Une inspiration trouble le calme, soulève la poitrine à l’en déchirer. « - What we had Swann and I, was maybe something close to love but a vicious one. Stained by anger, pain and manipulation. We loved each other like how we hated ourselves and all living things. » Murmures au-dessus des vagues, les yeux perdus ailleurs. Echoués sur un rocher, sans courage pour le faire dans ceux de l’enfant brouillard. « - I forgot how to love because it hurted me too deeply to be something I could allowed myself to feel again. I was made believe I don't deserve it. And maybe I don’t, but to be honest I can’t think straight when it comes to you. » Les doigts se referment sur le dos de la main, enlacés à ceux teintés de suie, scellent les paumes sur des serments faits de cendres.

« - And I’m sorry it stained on you. I’m just pitifully sorry for it all. » For falling in love. With all my rage and despair. Madness and sanity.
With all my sorry heart.