‘ cursed child ’

pretty hurts
(in blood and thunder)

hensoku —
Yatagarasu (Japon, 八咫烏) / vision omnisciente ; oiseau possédant trois pattes, l'une pour les cieux, la deuxième pour la terre et enfin la dernière pour les hommes. une particularité qui se retrouve chez ryū au niveau de ses yeux. celui des hommes s'étant retrouvé détruit par leur méchanceté, c'est celui des cieux qui prend le relais quand son don s'active. sa partielle cécité au quotidien est un handicap puisqu'il ne voit qu'en deux dimensions ce qui à maintes reprises l'a entravé dans la poursuite de ses rêves. une possibilité issue de la légende même du volatile japonais qui guide les inconnus sur leur route lorsqu'ils sont perdus. cependant, lors de ces miracles inopinés, le prix à payer est de lourdes migraines, de la fatigue voire des insomnies. cette particularité s'est révélée lors de la perte de son oeil gauche à ses quatre ans et jusqu'à présent, cette cohabitation est ingérable pour lui. la souffrance liée à cette imperfection s'est répercutée par la suite dans son existence. semblable à une malédiction, c'est ainsi qu'il le perçoit et déteste avoir recours à ce que certains appellent un don.

tw harcèlement
lost-and-found — d'aussi loin que ses souvenirs le permettent, le gamin a toujours connu l’orphelinat. la tristesse des lieux, la neutralité des meubles et l'animosité des mômes. c'est posé comme un objet au milieu des autres qu'il s'est construit. un esprit invisible cherchant le réconfort qui lui ait dû auprès de ses pairs, pourtant, rapidement, les comportements à son encontre changent. les gamins sont horribles à cet âge. comme attiré par une force magnétique,on s'arme pour lui parler, expédiant des bombes maquillées par des mots acides pour le ravager. lentement, les paroles deviennent des vols puis des coups. enfant martyr, récoltant la colère du monde et déversant des larmes pour s'y réfugier. étrangement, c'est lui qu'on détestait. un ressentiment si féroce apparenté à cette différence qui coule en lui. sans pouvoir se l'expliquer. sans en dire plus. on le prend juste pour cible. les humiliations se sont succédé, sans être relevées par ces adultes supposés le garder en sécurité. le pire, c'est l'indifférence. et les coups qui laissent un goût métallique dans la bouche. avec le temps, grâce à son corps chétif et son esprit malin, les cachettes sont révisées afin de s'occulter un peu plus du monde. se faire tout petit, sans un bruit.

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lors de sa deuxième visite à l'orphelinat, les idéaux sont tâchés par le drame. terribles désillusions lorsque l'enfant martyr s'érige en rejeton vengeur. l'esprit grandissant, troublé entre ses craintes, le deuil et ses émotions. l'éclat de raison s'échappe de ces prunelles afin de déverser toute sa fureur sur ceux qui le méritent. véritable petite brute, ce n'est plus lui qui reçoit les coups, non à présent, c'est lui qui les donne. sans s'appesantir sur les tourments de ses victimes, sans leur laisser la moindre chance. ce sont des insultes et des coups comme pour exorciser le désastre qui s'opère en lui. la tempête qui ravage son d é s o r d r e intérieur. être craint, était l'occasion de provoquer une émotion chez les autres, de sentir leur terreur par des regards fuyants. toutes émotions étaient un moyen d'éprouver quelque chose ; de prouver sa valeur et surtout sa force. ce n'était plus tout à fait le gamin peureux d'autrefois, maintenant, il connaissait le pouvoir. sans comprendre la méprise, le gamin ne connaîtra l'éclaircie que des mois plus tard, au contact de reed.

tw violence, sang
hit rock bottom — journée ordinaire. les gamins jouaient tranquillement en extérieur. c'était une chaude journée de printemps, ce qui était étonnant pour la saison. mais bientôt, le bruyant vacarme des joyeux lurons se transforme en silence inquiétant. des gouttes carmin perlent sur le sol. et cette douleur, souffrance intarissable qui se propage au travers des nerfs. les cris retentissent non pour alerter mais bien pour évacuer l'incompréhension qui perle sur son visage. la réponse de trop. les mots transformés en coups et les événements s'étaient enchaînés, déchaînés dans une rapidité déconcertante. le crayon que la petite brute tenait entre ses doigts s'était logé dans le globe oculaire de ryū. par vengeance de son affront, pour répercuter ses mots contre lui-même, pour lui faire payer son insolence. lourd tribut pour l'enfant martyr âgé de quatre ans. arrivé à l’hôpital son oeil ne sera pas sauvé. condamné à porter une pâle copie magique pour combler le manque de ce que mère nature lui avait confié. jamais la différence ne sera visible aux yeux de tous. un handicap imperceptible.

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mais une invalidité notée sur son carnet de santé. les années se succèdent, emportant avec eux son innocence et ses espoirs. ses fantasmes de grandeurs dans le domaine sportif de haut niveau se sont écoulées tout comme sa candidature pour faire partie de l'équipe de quidditch, fût refusé. incapable d'être ordinaire, de détenir une vision acceptable malgré ses prouesses physiques. cette malédiction, effroyable t a r e qui le hante et le guide dans un dédale où règne le [ chaos ]. le gamin se retrouve anesthésié un instant, victime de sa propre inutilité et de la cruauté de ce monde. mais la promesse écrite dans sa chair, faite lors de la perte de lia, lui interdit de renoncer. à lui de se relever et de prendre les armes pour lutter.

family — nombreux sont les foyers à l'accueillir et à l'inverse, multiples sont les déroutes causées sur son passage. véritable chat noir, ryū entraîne l'infortune sur son chemin. une coïncidence que le gamin finit par intérioriser malgré lui. les individus sont de passage, et pour permettre leur sécurité, il est d'intérêt de les éviter. le mot, famille, détient des tonalités disparates sur sa langue ; sucrée par la douceur, la tendresse et la joie éprouvées ; amer pour les peines, la perte et la trahison accumulées.

n°1, unknown ; parents biologiques méconnus. rien ne reste de leurs passages sauf peut-être les traits de son visage ou encore son livret de famille. dès que les structures sociétales se sont imposées à lui, le gamin s'est toujours imaginé le visage de ces inconnus, malaxant le sien pour le rendre plus doux, effrayant, rude ou encore cruel. la seule information qu'il possède c'est la fin tragique qu'ils ont connu. les flammes. aujourd'hui, ryū ne ressent qu'une indifférence non dissimulée. ils lui ont donné la vie, l'histoire s'arrête là.

n°2, beauregard ; immense euphorie quand le gamin est finalement choisi par une famille française. le conte de fées commence alors pour le gamin décharné redorant les étoiles dans ses prunelles. enfant docile, il s'instruit avec avidité et cherche à satisfaire ses sauveurs par l'apprentissage -entre autres- de la langue française. les liens se tissent et particulièrement avec la fille plus âgée du couple. véritable combattante, lia, détient un caractère enjoué et protecteur semblable à une héroïne. la première toujours à le défendre face à l'adversité, mais au-delà d'être sa soeur, la relation s'établit au rang de meilleurs amis. le même sourire malicieux est arboré, plongeant tous deux dans des travaux interminables pour établir des cabanes en tissu ou pour inventer un langage secret. les journées se déroulent dans une bonhommie irréelle et apaisante jusqu'au drame. ce jour de l'accident où la voiture roulait trop vite et est devenue incontrôlable avec pour résultat la mort des membres de sa famille. son monde s'écroule. une fois encore, des sentiments contradictoires l'envahissent ; le déni, la peur puis la peine. la tragédie le transforme drastiquement, sombrant dans une mélancolie torturée. reste les traces d'une culpabilité, celle de ne pas avoir su protéger lia à son tour. avec douceur et détermination, ryū prononce silencieusement une promesse, celle scellée en l'honneur de lia ; il deviendra plus robuste, plus grand, plus fort.

n°3, flemming ; (( seconde chance )). seconde et dernière main tendue par un homme, reed. les portes de la famille flemming s'ouvrent alors devant lui, affichant le minois de quatre gosses dont les particularités sont similaires aux siennes. tantôt enfant déchainé, ryū s'apaise et l'admiration naît pour ce foyer aux allures de miss Peregrine. le gamin découvre ce qu'il est et pourquoi depuis son enfance son existence est mise à rude épreuve ; hensoku. un mot interdit et pourtant salvateur pour appréhender les effets indésirables de la malédiction qui le hante. la compréhension et le soutient apportés par cette fratrie atypique le rend réticent dans les premiers mois par ses craintes de créer de nouveaux liens et de devoir s'attacher. apprivoisé par les membres de cette famille, l'enfant sauvage est habilité à prendre position, sa place. d'ailleurs, il partage rapidement les mêmes opinions que son père sur le gouvernement et ses stratégies de communication autour de leur particularité. le secret est pour lui, le meilleur moyen de survivre. lorsque reed disparaît, l'événement est vécu de manière douloureuse, ré-ouvrant de vieilles blessures. il considérait cet homme comme son parent. sa seule famille. naturellement, quand la fratrie se déchire, le gamin choisit de rejoindre les white keeper ; par expérience des institutions, ryū se refuse d'y céder sa confiance. mais le plus déchirant repose dans la trahison de l'un des membres de la fratrie puisque rendu coupable de ce crime. et cette possibilité l'angoisse, le rend dingue de par la nature de leurs liens. ils sont sa famille.

crushed velvet — si l'infortune et la noirceur ont rythmé son existence, ce n'est pas sans évoquer les moments d'accalmies salvatrices que les bancs de l'école de mahoutokoro lui ont fait connaître. l'adolescent terrible s'est édifié comme un garçon éprit du mystère. un comportement qui n'est pas sans déplaire à la gent féminine, ou du moins à une partie d'entre elles. malgré la période désastreuse qu'il subit, son âme s'est sauvegardé au travers d'un lien particulier. les silhouettes encapuchonnées se sont souvent retrouvées en extérieur -aux heures entendues- pour profiter d'un instant infirme, d'une parcelle d'existence hors du temps, d'une tendresse proscrite. les rendez-vous ont duré plusieurs mois avant que ne sonne le glas de cette relation. la découverte de la supercherie s'est chargé de le faire pour eux. sans un mot, sans raison, la connexion s'est dénouée pour ne laisser que des regards fugaces sur leur passage. les années se sont chargées du reste. le temps ayant fait son oeuvre, aucun contact ne fût constaté par la suite ; semblable à un mirage fantasmé. pourtant, l'attraction reste inexplicable ; le premier amour.

tw alcool
+ — son choix de cursus s'est porté sur le sport en premier lieu par passion et pour honorer la promesse faite à lia lors de sa disparition. l'enfant peureux qu'il était jadis s'est transformé en jeune homme vigoureux dans la capacité de se défendre. comme pour justifier sa progression, pour lui prouver que dorénavant il est assez fort pour s'en sortir. ≈ les effets de son hensoku lui provoquent de fortes migraines, une maladie devenue chronique et dont il souffre depuis la perte de son oeil. ces relances dans son encéphale sont un véritable calvaire et le rendent extrêmement irritable par moments. sa patience à des limites. ≈ ses tendances à la boisson sont justifiées (selon lui) pour camoufler les migraines trop fortes. malheureusement, avec le temps, l'éthanol est devenu bien familier, un ami qui vous hante. le liquide translucide piégé dans le verre, lui permet de purifier ses réflexions, d'annihiler les douleurs et de panser sa mémoire. ≈ le tatouage d'une carpe koï colorée orne son mollet gauche, symbole du courage et de la bravoure. ≈ traumatisme d'enfance, le gamin est un véritable économe sur patte. pour pallier aux probables pertes d'argent, le gamin établit des plans, accumule les réductions et fait attention à ses moindres dépenses. ≈ le caractère tranché par des années chaotiques ; il ne sait pas faire de compromis, il peut agir de manière égoïste, être dur, intransigeant et peu diplomate. un premier rempart pour repousser les autres. ≈ l'échec est un sentiment très difficile pour lui à gérer. une des raisons pour laquelle il donne son maximum dans tout ce qu'il entreprend. échouer n'est pas une option. ≈ touché par la peur de l'abandon, le gamin ne cesse d'anticiper la perte de ses proches. l'angoisse se caractérise chez lui par la pénibilité des nouveaux liens, par l'impossibilité de se délier de ceux qui compte pour lui ou encore par la peur panique que des morts se sèment sur sa route. souvent, le gamin a tendance à se sacrifier pour les êtres chers, comme pour racheter ses fautes. ≈ possède un botruc comme animal de compagnie depuis maintenant quatre ans. un cadeau de reed lors de son entrée à l'université. récemment pour fêter l'anniversaire de sloth, le gamin lui a acheté un appartement de sa taille soit un bonsaï. ≈ curieux de nature et particulièrement sur le métier de son père de coeur, c'est sans tergiversation qu'il s'est choisi ce second cursus ; sciences naturelles, sciences de l'environnement. la concoction d'élixir et la mécanique céleste sont ses matières favorites. les deux apportent assez de connaissance pour les répercuter dans son quotidien. d'ailleurs, puisqu'il est doué dans ces matières, il peut lui arriver de concocter des élixirs pour les vendre. ≈