(rose) flowers can hurt too

— prénom & nom ;
rose tolkien aux traits doux éparses, éclatés sur une seule identité. rose et le minois où la jeunesse a rougi les pommettes, où la rage a noirci les pupilles. rowena enfant destinée à être bien plus que la vie n'aurait su lui offrir. de rowena serdaigle, l'intelligence et la sagesse contre la peau, c'est la curiosité qu'elle a récoltée de son désir de savoir. rose a la fierté de le porter parce qu'il est une part d'un choix de celui qu'elle ne connaît pas. au final, plus savage que tolkien, le sang contraste sur les papiers alors que les épines se frottent à un nom qui ne leur ressemble pas - plus de points communs avec ce père cloué en prison qu'avec celui libre dans leur maison. la seule fierté de le prononcer est de pouvoir le partager avec les sept autres qui font de son sang la réelle valeur.

— lieu de naissance & âge ;
201201, nyc dont elle ne retient les paysages que de photos floues et de souvenirs à moitié oubliés de la bouche des autres. c'est le parvis sale, la pollution, le bruit, la tolérance et l'amour. il ne reste que l'anglais au quotidien pour maintenir une culture qu'elle ne connaît quasiment plus. dix-huit ans jolie fleur cueillie à la racine, protégée dans sa cloche de verre à perdre ses pétales sans oxygène, à faner beaucoup trop vite malgré la douceur de ses traits et la jeunesse de ses veines.

— nationalité ;
américaine esquisse de couleurs et explosion de saveurs d'un métissage venu d'extrême-orient. si sa mère a vécu a l'étranger, elle a les yeux-amandes et le teint aussi doux que la neige, cueillant ses origines américaines par son père. officiellement. sang pur n'apportant aucune gloire ne serait-ce de le partager avec le reste de la famille. rose ne saisit pas l'obsession de la pureté de certaines cultures, seulement cause de conflits injustifiés.

— baguette ;
vingt-deux centimètres, chêne blanc, poils de womatou utilisation désuète, souvent dans ses cheveux pour les attacher. beauté inutile, l'adolescente peine tant à s'en servir correctement mais la garde toujours avec elle d'une manière ou d'une autre.

— élément, groupe ;
kasaï dernière tolkien à se confronter aux yokais, rose a pleuré la terre pour la prendre avec elle, a trop de fois rêvé que le tanuki s'avancerait vers elle et de voir ses yeux fiers la toiser. pourtant, sans raison explicable, elle doit rejoindre le bakeneko, destinée aux flammes et aux passions, rien n'a été choisi au hasard. avec les années, la cadette a fini par le comprendre, touchant des doigts l'évidence à contempler la singularité des enfants de la terre.

— occupations ;
lycéenne môme terrible qui se réfugie dans les bouquins, admirant secrètement le potentiel de berlioz sans à peine frôler son savoir. la frustration énerve la gamine qui s'endort, la plupart du temps, sur les livres et les notes de ses cours. si elle essaie, elle se confronte à son manque de temps, sa fatigue et son désintérêt alors qu'il faut déjà qu'elle pense à ses études supérieures. cours de soutien continuel manque de satisfaction, notes en baisse depuis des mois malgré le travail acharné, rose a fini par capituler durant l'année, rejoignant le groupe de soutien pour se faire aider sur les cours d'histoire de la magie et de sortilèges qui semblent l'épuiser plus qu'autre chose.

— situation financière ;
déplorable endettés jusqu'au cou, les tolkien n'ont d'or que le nom. le beau-père n'a laissé que le goût amer d'un confort illusoire, laissant les enfants de celle qu'il prétend aimer récolter les moins tant de gallions à la banque laissés par le savage qui aurait tant voulu se racheter.

— orientation & statut civil ;
bisexuelle | seule cœur deux fois pris, deux fois piétiné, trompé, humilié - désormais barricadé par peur de souffrir à nouveau, rose ne trouve pas d'intérêt aux relations de couple, se complaît seule avec déjà trop de soucis.

— particularité(s) ;
rokurokubi déni noyé dans la poitrine, la fatigue est lourde et la rend si irritable. rose se confond à la déprime et au manque de sommeil, vivant la désillusion de sa condition nouvelle. mordue la veille de son anniversaire, monstre en devenir.

— amortentia ;
le parfum bon marché, celui qui pique le nez, celui trop fort qui ne sait lâcher les narines qu'au bout de plusieurs jours. cette eau de cologne caractéristique de leur pauvreté, celle portée par son père de nombreuses années et celle qu'il porte toujours derrière les barreaux. une autre odeur particulière, celle du piano de maman qui trônait dans un coin de la maison. imposant, vieux, d'un bois vernis dont l'odeur est encore imprégnée sur ses doigts. habitude perdue d'y traîner les phalanges pour jouer leurs mélodies ((accompagnée de berlioz)). et puis la chaleur d'une tasse, d'un gobelet, celle qui réchauffe le cœur, sèche les larmes et dessine un sourire sur ses lèvres charnues. les épices d'un chaï latte au cœur tendre de l'hiver.

— patronus ;
chat blanc  indompté, matérialisé après tant de tentatives échouées. rose n'a pu l'admirer qu'une seule fois, enfin félicitée par sa professeure, d'un blanc immaculé, d'une pureté ironique mais aux yeux sournois, adroit et insoumis.

— épouvantard ;
clowns l'angoisse. le coeur qui s'affole, la peur qui broie les os et les organes, le souffle qui se coupe, obstrué par les larmes indésirées. la tétanie. la poitrine si lourde qu'elle ne peut plus bouger, plus aucun muscle ne répond, immobile, bloquée, forcée de rester à contempler l'horreur au lieu de fuir. s'est déjà retrouver à céder à la panique, seul moyen de défense ; tout éteindre. tombée au sol de nombreuses fois, en totale perte de contrôle. si rose a la boule au ventre de se retrouver seule sans les membres de sa famille unis, les clowns calcinent l'irrationnel et l'attrapent pour n'en faire qu'un jouet.

— risèd ;
inconnu pourtant rose n'a pas de mal à imaginer ce qui se dessinerait dans le miroir ; elle ne voit que sa famille heureuse et libérée du poids des dettes et de la pression quotidienne. elle ne voit que sa famille manger à sa faim et construire ses projets dingues. elle ne voit que ce bonheur, n'en imagine aucun autre.

facts à cause de mal, les effluves éparses tantôt de camélias, tantôt d'iris, les pivoines et les chrysanthèmes inondent l'appartement des tolkien pour "purifier l'air" et décorer les petites pièces et rose prend plaisir à s'en occuper lorsque sa soeur n'est pas là - intimité désuète partagée jusqu'au dernier centimètre, allant jusqu'à laisser la porte de salle de bain ouverte, même occupée, mais de finir par chérir les moments passés seule pour souffler - crache les mots-venin comme ponctuation, habitudes génétiques déplorer par koko. rose ne reste pas une exception, aussi vulgaire que les autres + arrière court convoitée pour cacher ses secrets, fumer ses cigarettes sorcières en paix ou écouter les nouvelles frasques de keita sans qu'on l'entende à l'autre bout du couloir + les doigts qui pianotent sans cesse contre la table ou dans les airs, réflexe de reproduire les musiques coincées dans sa tête sur un piano imaginaire + chambres partagées entre sœurs mais toujours le besoin de se faufiler entre ses frères pour y trouver leur chaleur particulière. sentiment de protection entre leurs bras et leur manque d'espace + malgré le manque de place, meruem et rose trouvent toujours le moyen de jouer aux jeux vidéos à n'importe quelle heure.

deux,, gamine écrasée par l'affection, étouffée par les non-dits, la protection est devenue quasi toxique ou assez pour se prendre de plein fouet la réalité que tous ont acceptée si vite. il lui est impossible de croire la vision du monde que semblent partager ses frères et sœurs, comme si rien ne concordait avec tout ce qu'on lui a fait croire depuis le début. elle tente de redécouvrir le monde à sa façon et accumule la rancune de devoir déceler la réalité sale et torturée, seule.

trois,,la chaleur de l'échange anime encore sa poitrine alors que les années ont laissé la trace de leurs phalanges sur les touches presque poussiéreuses. c'est aussi doux que douloureux, les souvenirs ont l'allure d'adieux inévitables et rose a longtemps regretté les heures passées assises près de berlioz à pianoter les mélodies au rythme de sa propre voix. mémoire mise à défaut, c'est avec mal qu'elle se souvient de la dernière fois qu'elle a partagé ce banc avec son frère et pourtant, elle sait l'imaginer avec tant de détails. depuis, elle s'est durement faite à l'idée. espoir puis fatalité. rien ne ressemble à avant et parfois, elle se surprend à penser que c'est peut-être mieux ainsi. rancœur étreinte au fond des yeux, mise en boule et repliée pour être cachée au plus profond ((comme si elle n'avait jamais existé)), les mensonges qu'elle finit par croire elle-même deviennent lourds à force de croiser son regard tous les jours. l'envie et l'espoir ténu que tout redevienne comme avant au bout des doigts, rose ne se rend pas compte de la souffrance que le manque creuse et ne saurait crier les mots tus please, don't forget me.

quatre,, mensonges entassés dans les veines, elle parle comme une savage et trouve toujours plus d'excuses pour partir plus tôt ou rentrer plus tard. elle réinvente son image de perfection illusoire, porte le masque de l'enfant qu'ils veulent qu'elle soit et crée la sœur voulue pour mieux cacher ses choix décevants. échec, fiasco, elle n'est que le reflet d'une princesse ratée, laissée à mi-chemin entre vouloir et ne plus avoir. la frustration est devenue aussi grosse que son cœur alors rose a fini par compenser ailleurs.

cinq,, savage a eu les mots qu'il fallait. les mots pour rassurer une enfant délaissée dans un monde dont on l'a trop protégée. perdue entre un beau-père indifférent, une mère aux abonnés absents et des frères et sœurs occupés par le temps, qui ne lui accordent plus la même attention, c'est un équilibre tangible qui lui a été offert par un père presque inconnu. ce père qu'elle redécouvre sans l'amertume qui déforme les lèvres quand papa traverse leurs lèvres. la culpabilité et l'amour ont guidé rose à son cœur à lui, assez pour faire confiance et tout lui raconter. tout ou du moins, ce qu'elle n'a jamais su dire, tout ce qui est écrit sur ses traits d'expression, dans ses yeux bruns poison. tout ce qui lui pèse sur le cœur et tout ce qui l'empêche de grandir à sa hauteur. savage a eu les mots pour lui donner une place étrange mais une place qui a su résonner juste. au moins une fois par mois, elle est venue chercher cette place derrière une vitre jusqu'à dériver pour montrer ((se prouver)) qu'elle a toujours eu raison, qu'elle n'appartient pas à ce monde étroit, rempli d'appréhension. les murs frôlés pour commencer et la douce assurance a pris place dans sa poitrine pour la conduire jusqu'aux vrais bourreaux dans le seul but de rembourser la foutue dette laissée sur les épaules fragiles, salissant secrètement les mains de la princesse qui n'est plus.

six,, officiellement enfant sage, modèle, princesse aux traits parfaits sans ratures à part les mots durs qui arrachent sa bouche, réprimandée par les plus vieux mais signature des tokien. on voulait qu'elle n'ait aucun défaut, rose, du moins, bien moins que les autres en la protégeant du mal depuis toujours, en l'éloignant au mieux des habitudes douteuses familiales. pourtant, en réalité, c'est une enfant sauvage au cœur sale qui traîne là où elle ne devrait pas et accuse les autres de fumer trop près d'elle pour justifier l'odeur de la cigarette sorcière sur ses vêtements. les oreilles percées et d'autres qu'elle préfère leur cacher. elle porte discrètement robin hood à l'encre noir contre sa nuque alors que plusieurs esquisses d'autres tatouages voulus sont dissimulées dans un coin de leur chambre, dans une pochette à son nom qu'elle mélange à ses cours d'astronomie. elle manie si bien le mensonge, rose, et les réponses vagues pour ne pas trop en dire, juste assez pour qu'ils entendent ce qu'ils veulent. elle maintient une image étrange entre le lisse et le douteux ; mais keita, lui, connaît toutes ses facettes, la connaît par cœur qu'il saurait deviner ce qu'elle pense et où elle est. saori a aussi la fâcheuse tendance à la tirer dans ses travers bancals mais si rose prétend tout apprendre à ses côtés, elle se laisse bercer par les limites inexistantes que sa grande-soeur lui autorise ((bien plus souvent en-dehors de la maison)).