˗ ˏ ˋ i'll teach you about nightmares ˎ ˊ ˗

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Ses pas se traînaient, il errait comme si la sentence de tout un monde s’abattait soudain sur lui. Sa démarche était bien trop lourde pour qu’elle eut un jour été habituelle. A chaque mouvement, son esprit sonnait la fuite, ses membres se crispaient du manque d’envie qui le dévorait; et ses pensées lui insufflaient de ne jamais plus accepter quelconque demande du corps enseignant. Depuis son arrivée entre les murs protecteurs de la belle Mahoutokoro, Adel n’avait fait preuve que de volonté, de motivation et d’ambition. Depuis sa fuite loin de ses dunes suffocantes, de son habituelle chaleur ardente, et de l’étau familial, trop étouffant, il n’avait prouvé que le meilleur de lui même pour s’en sortir — collectionnant les notes maximales, malgré les difficultés de compréhension et d’adaptation parfois. Il avait, dans les tréfonds de son malheur, eu bien de la chance que sa famille ait toujours été des plus érudites. L’éducation avait toujours été prônée comme valeur fondamentale au sein du clan Wang. Pour autant, les croyances savaient mettre sur le chemin de la connaissance des obstacles pesants. Des lacunes trop profondément ancrées — si bien que chaque jour sonnait comme un nouveau défi pour le jeune prince. Un défi face aux traditions inculquées, presque tatouées sur sa peau, lui collant au corps comme un virus incurable. Pour s’en défaire, chaque pas qu’il faisait avait pour seul but de l’en éloigner. Pourtant, cette fois, il semblait hésitant. Le goût infect, si amer et à la fois si rance, d’un manque de volonté cinglant le prenait jusqu’à la gorge. Ça l’habitait peu à peu, jusqu’à en faire fourmiller le bout de ses doigts. Et lorsque ces derniers refermaient leur prise mal assurée sur la poignée de la pièce que son professeur d’histoire magique lui avait indiqué, un soupir le surprenait. Rarement avait-il manqué autant d’envie. Le simple fait de devoir aider sonnait pour lui comme une punition bien trop lourde à assumer. Az avançait seul. Personne ne pouvait user de lui. Il usait des autres. C’était ainsi. Depuis toujours. Et lorsque sa famille avait mis ce seul principe sur la sellette en lui imposant une relation et, pire encore, un mariage dont il n’aurait jamais voulu, il avait fui. Car c’était ainsi. Il était le seul maître ici-bas, le monde n’était là que pour le servir. Pas l’inverse. Jamais. Alors, lorsque le corps enseignant lui avait imposé, à lui, de prendre en charge le soutien d’un élève en détresse scolaire, le son de ces chaînes constamment autour de ses poignets avait à nouveau retenti en lui. Trop fort. Ça l’avait pris tout entier. Et ça le poursuivait au claquement de cette porte se refermant derrière lui une fois qu’il avait enfin réuni son courage pour entrer — sa pénitence maintenant bien réelle. Un énième soupir — trop vite témoin du supplice que représentait cette tâche. Visiblement, la seule personne présente dans cette salle ne manquait pas de le remarquer — les sourcils de ce jeune homme installé là s’arquaient au son plaintif qu’avait émis Az. Les secondes passaient, elles étaient longues, trop longues. Cela leur laissait pleinement le temps et l’imprenable loisir de s’observer l’un l’autre. Quelque chose interpellait Adel dans l’allure de son élève pour les prochaines semaines. Une mélancolie qui émanait tout autour de lui, rendant l’ambiance bien trop pesante. Trop étouffante. Elles lui rappelaient les sables dans lesquels il avait grandi. Ça surplombait tout ce qui se trouvait autour de lui. Ça venait agripper le jeune Kaze, le prenant au cou. C’en était presque intenable. Le silence se faisait pesant et leur jeu de regard trop intense. Dans un ultime soupir, le prince des sables brisait cette intenable situation d’attente. « fine, then ». Ses pas se faisaient toujours aussi lourds — Adel-Zequiel étant pourtant reconnu pour sa légèreté et sa finesse d’une noblesse flambante, qui se dégageait malgré tout au travers de ses traits parfaitement taillés. Enchaîné à ses responsabilités, étouffé par tout ce qu’il devait à ses professeurs qui l’avaient aidé dans sa fuite loin de l’empire Wang, il n’aurait su qu’obéir et se plier aux ordres, pour la première fois. La chute lourde sur cette chaise grinçante, il faisait à présent face à son disciple. « so, kim, struggling with classes uh ? » « it’s kell. kell. » « right, sure, whatever you please. ». Le ton était cinglant, son manque d’intérêt, quant à lui, fièrement arboré sur chacun des pores de sa peau si pâle. Il respirait l’inexistence même d’envie, le dédain. Mais cela semblait être un sentiment partagé. Il pouvait le ressentir dans l’air — et face au regard bien trop mélodramatique de l’homme lui faisant face. Un sorcier au sombre passé bien trop torturé. Il les connaissait. Celui-là avait probablement perdu ses parents aux mains des mangemorts, ou peut-être avaient-ils été victimes de quelconque sortilège impardonnable, à sa mine bien trop abattue. Un nouveau soupir lui échappait, semblable au sifflement d’un serpent venimeux. « okay, let’s just start right away, shall we ? we do have plenty of much more fulfilling things do to, i believe. at least, i do. ». Le regard que lui lançait son partenaire pour le temps à suivre semblait vouloir le réduire en poussière. Et là dedans, Adel-Zaquiel trouvait une nouvelle forme d’intérêt qu’il semblait développer de plus en plus dernièrement : la haine, l’agacement. Il adorait insupporter. Il aimait agiter. Cela animait jusqu’à ses lèvres qu’il relevait dans un rictus satisfait. « easy, young boy, it would be quite beneficial for the both of us to just… you know… do it the friendly way. ». Dans les yeux du chinois, de l’indécence, de la provocation. Mais cela le quitta bien vite, en une fraction de secondes lorsqu’il entendait un cliquetis presque assourdissant pour son perpétuel besoin de liberté. Les verrous venaient de se bloquer. La sentence était donc maintenant scellée. « oh, dear, please tell me this is a very unfortunate joke. ». Leurs regards se croisaient. Ils restaient là, immobiles face aux heures qui allaient suivre, écorchant jusqu’à leurs âmes égarées, trop loin de leurs obligations.