Atlas Deus-Felis
Atlas Deus-Felis
OS EVENT / HEAVYDIRTYSOUL C15b105b685bca0e61fef0f070d21c93catharsis, lola — she/herIRL : danil, childish le sAvatar, Crédits : 3412Messages : 4RPs : 19853Gallions :
tw:
Disclaimer :
SHILO, alpha daddy, SEIREN, la brute-étoile, MINATO, l'incendie ASSEM, l'astre brûlant, NINO, l'arc-en-ciel & NEZUMI, le rat-dégoût.Multicomptes : 30.08.1997 ; à l'aube à peine des vingt-quatre ans.Naissance & Âge : il/lui.Pronom(s) du personnage : #996699Couleur de dialogue :

POUPÉE DE CIRE

MEDICOMAGIE — MORGUE
(7ème année, interne)
l'envie de bien faire, et de faire mieux, mortifère destiné à la vie. acharné , bourreau de travail, les heures longues dans les couloirs trop blancs ou les yeux rivés dans les pages : il se destine à devenir médecin, on l'a envoyé avec les morts. comme s'il n'était utile qu'aux défunts.

VITRINE DU MINISTÈRE
(pantin, traître)
modèle, hensoku rangé, poli, droit, bien élevé, vous voyez, qu'ils peuvent s'intégrer, avec nous, vos enfants sont en sécurité. tests à la volée, depuis enfant, séances photo, famille unie. dans les coulisses, les expériences sur ceux qui sont comme lui, on lui en cache une énorme partie, mais son don est parfois utilisé -à mauvais escient. atlas ne comprend pas -ou fait semblant de ne pas comprendre. père dit que c'est pour son bien.

Occupation :

A M B I V A L E N C E

POINTS DE COMPÉTENCE
— 4 points en réserve.

(火車)
HENSOKU — KASHA

(inné, découvert à 5 ans)

FAUCHEUSE, effacer les traces
— capacité à effacer les caractéristiques d'un cadavre en le touchant : plus ses mains agissent, plus le corps perd de ses particularités : sous une légère brume noirâtre, les blessures et causes de la mort se dispersent, puis les signes distinctifs, tatouages, cicatrices, puis les traits, du visage, les empreintes digitales, jusqu'à finalement laisser place à une poussière noire qui flotte dans l'air quelques secondes -et plus rien.
NUAGE TOXIQUE, NON-MAITRISÉ
— réfréné depuis enfant, si bien qu'on en connaît que trop peu les effets : brouillard noir qui se dégage et tue végétation et intoxique êtres vivants (-on pense, jusqu'à la mort). dérapages occasionnels lors de périodes d'immense stress, et des rares cérémonies funéraires auxquelles il a pu assister.

TRAITEMENT,
famille mensonge
batterie de tests et d'expériences "bénéfiques" menées sur lui depuis l'enfance (il ne les a pas encore remises en cause, obéissant). Vitrine du hensoku bien intégré, image destinée à donner confiance en la propagande du ministère. Participe secrètement à certaines phases de tests sur les enfants Hensoku.

ÉVOLUTIONS À VENIR:


GODAI — EAU
(07 ans d'expérience)
SOINS, réparer les vivants.
SEUIL 1 - RESPIRATION ; capacité de projeter une bulle d'air sous les profondeurs, qui prend une teinte sombre mais tout aussi efficace.
SEUIL 2 - BIEN-ÊTRE ; mouvements lents de l'eau pour soulager les corps, seuil qui a été difficile à maîtriser.
SEUIL 3 - PREMIERS SOINS ; cautérisation des plaies, des blessures bénignes ou plus graves, mais pas mortelles ni létales. capable de stopper une hémorragie. seuil en cours d'apprentissage.


ÉVOLUTIONS À VENIR:
Particularité(s) :
F A M I L L E ;
— ceasar ; père, manipulation, confiance (trop aveugle), honneur
— nora ; mère, fausse malédiction, né d'un adultère sans le savoir, mentor et protection, mensonges et naïveté
— attila ; frère aîné, lien brisé, jalousie et distance
— achilles ; cadet, compétition tacite, moqueries et déceptions.

A U T R E S ;
— andrea ; cousin, relations cordiales, regrets d'autrefois, admiré somehow, protection et chaotic duo.
— akira ; conflits permanents dans les non-dits, les souvenirs ne reviennent que d'un côté et la violence ronge les veines, pour pandore, ils essaieront de trouver un compromis, ou de tout brûler ensemble.
— charon ; malédiction point faible, le coeur qui balance et les envies qui démangent -la mauvaise idée à laquelle il s'accroche et commence à faire des promesses malgré la terreur.
— felix ; coloc de sawako avec qui il a compris qu'il se tramait quelques choses, bonne entente et quiproquos.
— hanini (†) ; soleil éteint, deuil ancré dans la peau, amour tué dans l'oeuf avant d'être ressenti, il ne reste que des regrets -et une envie de vengeance.
— hikaru ; ami d'enfance, méfiance-confiance, premier baiser échangé dans le regret, fuckboy
— lloyd ; chef à la morgue, mentor sombre dont on tente d'ignorer le passé trouble.
— marlon ; pour s'exempter du quidditch, il l'a payé pour lui casser la gueule.
— nabi ; supérieur à la morgue, impliqué dans un pacte sombre avec la mère d'atlas dont il ne sait rien, détenteurs de secrets plus grand qu'eux qui menacent sans cesse d'exploser.
— pandore ; double-pion du ministère, fausse petite amie parfaite pour la propagande, deviendra échappatoire, étincelle, et pilier.
— sawako ; bonne entente, collègues à la morgue, soutien mutuel lorsque parfois les jours sont sombres et tendresse.
— seiya ; ami proche, petit ami de sa bff décédée, culpabilité commune
— sloane (†) ; meilleure amie, fusionnelle, amour non réciproque (car elle était avec seiya ça pik), accident, mort, culpabilité, pls
— ujinori ; ami d'enfance, nerd duo, pions du ministère, et doute maintenant quand à leur amitié après un mauvais rêve.
- haneul ; nouvelle colocataire, il tentera après s'être fait découvrir de la faire rejoindre les rangs de la révolution hensoku.

Relations :
R P S ;

pandore IV - 16.03.2022
akira - 31.01.2022
lloyd - 25.01.2022
charon X - 24.04.2022


- à venir : ceasar, senri

S M S ;
ANDREA ; HANINI ; HIKARU ; SEYIA ; PANDORE ; CHARON ; AKIRA ;Plume à Papote :
— STAFFthunderstorm still unborn.
OS EVENT / HEAVYDIRTYSOUL C15b105b685bca0e61fef0f070d21c93
IRL : catharsis, lola — she/her
Avatar, Crédits : danil, childish le s
Messages : 3412
RPs : 4
Gallions : 19853


Disclaimer :
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Multicomptes : SHILO, alpha daddy, SEIREN, la brute-étoile, MINATO, l'incendie ASSEM, l'astre brûlant, NINO, l'arc-en-ciel & NEZUMI, le rat-dégoût.
Naissance & Âge : 30.08.1997 ; à l'aube à peine des vingt-quatre ans.
Pronom(s) du personnage : il/lui.
Couleur de dialogue : #996699
Occupation :

POUPÉE DE CIRE

MEDICOMAGIE — MORGUE
(7ème année, interne)
l'envie de bien faire, et de faire mieux, mortifère destiné à la vie. acharné , bourreau de travail, les heures longues dans les couloirs trop blancs ou les yeux rivés dans les pages : il se destine à devenir médecin, on l'a envoyé avec les morts. comme s'il n'était utile qu'aux défunts.

VITRINE DU MINISTÈRE
(pantin, traître)
modèle, hensoku rangé, poli, droit, bien élevé, vous voyez, qu'ils peuvent s'intégrer, avec nous, vos enfants sont en sécurité. tests à la volée, depuis enfant, séances photo, famille unie. dans les coulisses, les expériences sur ceux qui sont comme lui, on lui en cache une énorme partie, mais son don est parfois utilisé -à mauvais escient. atlas ne comprend pas -ou fait semblant de ne pas comprendre. père dit que c'est pour son bien.


Particularité(s) :

A M B I V A L E N C E

POINTS DE COMPÉTENCE
— 4 points en réserve.

(火車)
HENSOKU — KASHA

(inné, découvert à 5 ans)

FAUCHEUSE, effacer les traces
— capacité à effacer les caractéristiques d'un cadavre en le touchant : plus ses mains agissent, plus le corps perd de ses particularités : sous une légère brume noirâtre, les blessures et causes de la mort se dispersent, puis les signes distinctifs, tatouages, cicatrices, puis les traits, du visage, les empreintes digitales, jusqu'à finalement laisser place à une poussière noire qui flotte dans l'air quelques secondes -et plus rien.
NUAGE TOXIQUE, NON-MAITRISÉ
— réfréné depuis enfant, si bien qu'on en connaît que trop peu les effets : brouillard noir qui se dégage et tue végétation et intoxique êtres vivants (-on pense, jusqu'à la mort). dérapages occasionnels lors de périodes d'immense stress, et des rares cérémonies funéraires auxquelles il a pu assister.

TRAITEMENT,
famille mensonge
batterie de tests et d'expériences "bénéfiques" menées sur lui depuis l'enfance (il ne les a pas encore remises en cause, obéissant). Vitrine du hensoku bien intégré, image destinée à donner confiance en la propagande du ministère. Participe secrètement à certaines phases de tests sur les enfants Hensoku.

ÉVOLUTIONS À VENIR:


GODAI — EAU
(07 ans d'expérience)
SOINS, réparer les vivants.
SEUIL 1 - RESPIRATION ; capacité de projeter une bulle d'air sous les profondeurs, qui prend une teinte sombre mais tout aussi efficace.
SEUIL 2 - BIEN-ÊTRE ; mouvements lents de l'eau pour soulager les corps, seuil qui a été difficile à maîtriser.
SEUIL 3 - PREMIERS SOINS ; cautérisation des plaies, des blessures bénignes ou plus graves, mais pas mortelles ni létales. capable de stopper une hémorragie. seuil en cours d'apprentissage.


ÉVOLUTIONS À VENIR:


Relations :
F A M I L L E ;
— ceasar ; père, manipulation, confiance (trop aveugle), honneur
— nora ; mère, fausse malédiction, né d'un adultère sans le savoir, mentor et protection, mensonges et naïveté
— attila ; frère aîné, lien brisé, jalousie et distance
— achilles ; cadet, compétition tacite, moqueries et déceptions.

A U T R E S ;
— andrea ; cousin, relations cordiales, regrets d'autrefois, admiré somehow, protection et chaotic duo.
— akira ; conflits permanents dans les non-dits, les souvenirs ne reviennent que d'un côté et la violence ronge les veines, pour pandore, ils essaieront de trouver un compromis, ou de tout brûler ensemble.
— charon ; malédiction point faible, le coeur qui balance et les envies qui démangent -la mauvaise idée à laquelle il s'accroche et commence à faire des promesses malgré la terreur.
— felix ; coloc de sawako avec qui il a compris qu'il se tramait quelques choses, bonne entente et quiproquos.
— hanini (†) ; soleil éteint, deuil ancré dans la peau, amour tué dans l'oeuf avant d'être ressenti, il ne reste que des regrets -et une envie de vengeance.
— hikaru ; ami d'enfance, méfiance-confiance, premier baiser échangé dans le regret, fuckboy
— lloyd ; chef à la morgue, mentor sombre dont on tente d'ignorer le passé trouble.
— marlon ; pour s'exempter du quidditch, il l'a payé pour lui casser la gueule.
— nabi ; supérieur à la morgue, impliqué dans un pacte sombre avec la mère d'atlas dont il ne sait rien, détenteurs de secrets plus grand qu'eux qui menacent sans cesse d'exploser.
— pandore ; double-pion du ministère, fausse petite amie parfaite pour la propagande, deviendra échappatoire, étincelle, et pilier.
— sawako ; bonne entente, collègues à la morgue, soutien mutuel lorsque parfois les jours sont sombres et tendresse.
— seiya ; ami proche, petit ami de sa bff décédée, culpabilité commune
— sloane (†) ; meilleure amie, fusionnelle, amour non réciproque (car elle était avec seiya ça pik), accident, mort, culpabilité, pls
— ujinori ; ami d'enfance, nerd duo, pions du ministère, et doute maintenant quand à leur amitié après un mauvais rêve.
- haneul ; nouvelle colocataire, il tentera après s'être fait découvrir de la faire rejoindre les rangs de la révolution hensoku.


Plume à Papote :
R P S ;

pandore IV - 16.03.2022
akira - 31.01.2022
lloyd - 25.01.2022
charon X - 24.04.2022


- à venir : ceasar, senri

S M S ;
ANDREA ; HANINI ; HIKARU ; SEYIA ; PANDORE ; CHARON ; AKIRA ;
tw:



(( 01 novembre2020 ))


« I am sorry. I will text you. I will. » Mais Hanini ne l’entendait que dans des songes éthérés qui ne lui appartenaient pas vraiment. Avec la délicatesse tendre de la timidité qui l’habitait, comme toujours lorsqu’il se retrouvait près de lui, il déposa ses lèvres sur son front –une seconde à peine, pas assez pour être senti, ou pour le réveiller totalement. Il fallait qu’il disparaisse, poids d’une honte qu’il n’expliquait pas vraiment lui collant à la peau comme de vieux miasmes, sous les veines devenues plus sombres encore qu’à l’accoutumée, il ne voulait pas ternir le soleil alors qu’il avait peine à se tenir même debout. Hanini avait insisté, la veille, pour le ramener chez lui, alors qu’il n’était que carcasse amorphe sous le joug des substances étranges. Le remède magique n’avait marché qu’à moitié, et il s’était enlisé dans ses propres démons, hémoglobine noire de jais suintant par la salive et par les larmes. En remettant ses gants, il poussa un soupir. La brume opaque s’étendait au-delà même de ses phalanges. Il n’osait même pas penser à l’état du reste de son corps, qu’il évitait dans le miroir depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne –chaque reflet lui donnait l’impression d’être le monstre qu’il avait toujours caché être. Ca serait pire. Un dernier regard sur Hanini aux yeux clos. Il ressemblait à un ange. Il secoua la tête, et ferma la porte derrière lui, aussi silencieux qu’un souffle dans la brume.

Il faisait froid, ce matin, brouillard épais et silencieux transpirant la mauvaise augure. Atlas avait trop à faire avec son manteau de culpabilité pour s’en soucier, lui d’ordinaire pourtant méfiant. Les mains gantées enfoncées dans les poches épaisses, il portait encore son costume de la veille –masque en moins. Épais manteau sombre et gilet de velours qui lui compressait le torse, encore malmené par les trop grandes bouffées d’air de la veille. Que s’était-il vraiment passé ? L’impression que la mort elle-même, pourtant colocataire de ses intraveineuses depuis l’aube, avait semblé vouloir le dévorer tout cru. Il  ne sait plus très bien s’il a rêvé les rivières de sang d'encre s’écoulant comme des larmes le long de ses joues, les autres sorciers autour d’eux fuyant la police, les yeux d’Hanini comme des feux de détresse et ses mains comme salvatrices des maux. Plus que les sortilèges désespérés, il avait été son médicament, bancale mémoire qui n’arrivait pas à agripper totalement ce qu’ils avaient vécu –et sensation étouffante et absurde que rien n’arriverait plus jamais. Il aurait préféré l’entraîner dans une danse silencieuse, il s’était laissé emporter par une folie des grandeurs qui ne lui rassemblait pas. Avait-il usé d’un charme quelconque sur lui, pour du moins calmer ses tourmentes ? Il ne s’en souvenait pas. Et dans sa tête uniquement, là où son corps s’était paré de lâcheté et enfui avant l’aube, il se confondait en excuses. « I’m such a mess. »

Les minutes passaient, poisseuses dans le sablier bancal. Dans sa poche, les restes d’un téléphone qui, de toute façon, ne marchait plus depuis la veille. Le temps semblait s’être arrêté, et Atlas leva les yeux vers un ciel invisible. Pas une once de bleu, gris opiniâtre d’un premier jour de novembre. Rien d’extraordinaire, alors que ses membres fourbus le portaient jusqu’à chez lui –il avait toujours préféré marcher.

C’est alors que s’épaissit la brume.

L’air sec devint brûlant, dans la gorge comme une tourbière de sable –il se pencha en avant pour tousser, la gêne ne partit pas. Les passants qui croisaient son chemin semblaient en proie aux mêmes maux, et il hâta le pas, espérant arriver au moins à l’hôpital, havre qu’il connaissait mieux que les rues chaudes d’un Fuji étrange. Echo d’un air lourd aux embruns arides, et l’impression d’avancer à travers les dunes.
Mais la brume ne partait pas.
Il suffit de quelques minutes à peine pour que le feu contre la trachée se mette à battre, Atlas à la bouche sèche et à la nuque déjà trempée de sueur sentit soudain en lui comme un fourmillement –non, comme un appel à l’aide. Dans les veines aux tons obscurs, le raclement de griffes, au creux de la cage thoracique, des bonds. Il se courba, paume appuyée contre le premier mur distinct dans la fumée opaque et sablonneuse, au bord de la nausée. Ce n’était pas l’ordinaire crise qui prenait lorsqu’il se sentait malade, ou plus rarement encore, ivre. C’était autre chose.

KA-SHA.
KA-SHA.
KA-SHA.


La mort qui réclamait sa liberté.

Et à l’intérieur du corps-carcasse comme la fuite fatale, l’essence de ce qu’il était qui semblait vouloir suinter (ça recommençait, mais pas comme hier, aujourd’hui, c’était différent, c’était le cœur qui se serrait contre les ronces désertiques et la mort elle-même qui semblait vouloir tout dévaster), il s’adossa contre le mur et ne voyait plus rien qu’un empire de poussière, même yeux mi-clos, pas de silhouettes, pas de main tendue, juste la brume opaque de cendres et de sable, personne pour l’aider -et il lui sembla voir au loin des flammes. Hanini n’était pas là pour le sauver. Sa mère non plus. A l’intérieur du corps béni par la mort la faucheuse riait et il hurlait en silence. C’est alors qu’elles vinrent, pernicieuses, sonores, dantesques. Les voix.
Elles ne vinrent pas toutes d’un coup. D’abord, c’était presque anecdotique, timbre doux lorsque murmuré à l’oreille, dans un rire, parfois blessé. « Atlas ? Atlas ? » Hanini aux constellations jusque dans le timbre, et il releva la tête, mais ses yeux ne voyaient que de la fumée. « Hanini ? » Il n’avait pas pu le suivre, il l’aurait déjà remarqué. Mais pourtant, il l’entendait, il était là, quelque part, dissimulé par la brume. Quand il tendit la main, il ne perçut que volutes –comme s’il avait été fait d’un énième songe. « Atlas ? » La voix semblait plus inquiète. En danger. Le souffle court d’une présence qu’on sent hors de son champ de vision. « Où… Où es-tu ? » Mais personne ne lui répondit. Il se leva, tituba quelques mètres, mais le Kasha hurla à l’intérieur du poitrail, et il dut se rassoir –cette fois au milieu d’une rue ardente. Le bitume brûlait ses cuisses au travers du costume trop épais, et il voyait trouble. Et puis, sa voix à elle, chérie dans un coin de la tête comme un souvenir ancien, jamais oubliée. « ATLAS ! » et le bruit de l’impact, qu’il connaissait par cœur, crissement des pneus, impact. Rire coupé, cri, crissement des pneus, impact. Il le revoyait dans de nombreux cauchemars. « SLOANE ! » Mais simplement le cri en boucle, son prénom,
Crissement des pneus,
Impact.
Silence.
Les mains sur les oreilles et les membres qui tremblaient, il s’efforçait de ne pas écouter, litanie purulente qui revenait en boucle même yeux clos, même à travers ses propres balbutiements. Sloane mourrait en boucle dans les ouïes qui ne demandaient pas à entendre, comme cette nuit là, celle qui avait tout gâché. « Ce n'est pas vrai... Arrêtez –arrête, s’il te plaît, arrête… » Rien ne changea, mais le bruit fut moins fort, remplacé par les voix des autres. Observateur inné qui s’était toujours confondu dans ses propres silences, il savait écouter, et reconnaître. Les voix de ses proches en danger, dégringolade d’appels à l’aide qui murmuraient tous son prénom –sa mère, toujours inquiète, Seiya au coeur de l’impact avec eux, Reyn avec un ton presque moqueur, son père aux ordres impérieux, Swann et l’innocence chantante de ses premiers mots, Andrea et la voix qui tremblait, ses frères, en cœur, mélange du timbre hautain et plus grave, Shinji, qui ne lui avait jamais semblé apeuré, Kash et son audace, Vassili qui n’arrivait même plus à sonner rassurant. Ils l’appelaient tous à l’aide, et il se battait contre lui-même, bras tremblant si fort qu’il n’arrivait même pas à le lever –sur la peau blême, il distinguait à peine le relief de ses veines noires pulsant au dépourvu, comme s’il n’y avait plus rien à pomper dans le cœur que de l’acide. « Aidez… Moi… » S’il entendait près de lui une rumeur de cohue ou de sortilèges lancés  dans l’urgence, il ne voyait rien, pupilles opaques et incapables de hausser le ton, plus encore avec le sable au creux de la gorge, et les incendies qu'il devinait débuter tout autour de lui. Coincé.
La dernière voix fut la plus terrible. Stridente, teintée de pure terreur, celle qu’on ne peut attribuer qu’aux êtres encore innocents.

Une voix d’enfant.

Et Atlas savait –sentait, comme un pressentiment gravé au creux d’une échine courbée et parcourue de sueurs froides- que c’était la sienne. Sa propre voix, éludée depuis longtemps, à l’aide de noyades sentimentales et de sortilèges d'oubli, glacée jusqu’au sang et agissant sous la contrainte. Il n’avait jamais eu le luxe d’être un enfant, pourtant il avait connu, et connaîtrait toujours encore, l’innocence factice de ceux dans le déni. Il ne comprenait pas pourquoi la voix était si perçante, terrifiée jusqu’aux os, mais il ne pouvait pas la laisser s’infiltrer jusqu’à l’intérieur de son crâne et retrouver les souvenirs enfouis, ceux qu'il craignait par dessus tout. Le Kasha claquait des dents et il sentait son cœur lui faire mal à chaque battement, mais dans un effort qui lui sembla herculéen, il se leva –et il courut. Jambes dérobées douloureuses et qui trébuchaient à chaque pas, il entendait encore l’enfant crier, même le souffle court de la course, même le cœur battant aux tempes. Et soudain, les corps décharnés si semblables à ce qu’il connaissait sortirent de la brume, dans une vision de cauchemar, chair rouge sur flammes orange.

Il se stoppa net, au début. Yeux dans les yeux avec les pupilles vides, regard éteint qu’il avait l’habitude de croiser lors des sombres journées travaillées à la morgue. Ceux-là étaient pourtant mouvants. Il connaissait les inferis, les avait étudiés, en théorie seulement. Des bras et des jambes habités par la mort qui fonctionnaient mieux que son propre corps endolori –peut être que s’il s’était vu de l’extérieur, il les aurait trouvés presque semblables à lui. Le cri persistait toujours, mais il réussit à l’ignorer, alors que trois d’entre eux le dévisageaient avec des yeux ronds –comme s’ils avaient peur, presque. Comme s’ils le connaissaient, même. Mort mêlée à la mort et il sentait la bête en lui s’agripper aux artères, remonter à travers la gorge remplie d'épines, chacun de ses organes compressés comme s’il n’était qu’une carapace destinée à accueillir plus, pouvoir malsain de l’abandon et du supplice –il ne s’en rendit compte qu’au moment d’une claque mentale inespérée, sa colonne était déformée, torse bombé en avant comme une lutte interne pour rejoindre les morts, son bras tendu, et sur ses lèvres, un sourire carnassier. « Je sais qui tu es. » Derrière lui, la voix fluette d’un gamin qui lui semblait avoir déjà entendu –quelques secondes avant seulement, dans les cris de douleur. Il tourna la tête, dos aux cadavres vivants. L’enfant lui ressemblait, mais il ne se regardait pas assez en face pour le comprendre tout de suite. Peau blafarde constellée de tâches de rousseur, les grands yeux sans cesse affolés de celui qui craint tout, et déjà l’air trop droit –sensation à la fois étrangère et confortable. « Je sais ce que tu es. » L’enfant semblait parler, mais ses lèvres sèches ne bougeaient pas –il entendait la voix directement au creux de son crâne noirci, là où il lui avait semblé enterrer les plus sombres de ses souvenirs. Avec l’aide restreinte du Kasha qui semblait grogner dans l’attente, il s’agenouilla, devant la silhouette. « Dis-le moi. Je veux savoir. »
Et lorsque l’enfant lui retira ses gants, et lui pris les mains, la douleur fut si aigüe qu’il se mit à hurler avec lui.
Pris d’une peur-panique, comme sorti d’un cauchemar pour plonger dans une fièvre noire, Atlas se releva, et tenta de s’y absoudre. Le Kasha se déchaînait à l’intérieur d’une enveloppe charnelle déjà affaiblie, comme si la trêve lui avait servi à être plus virulent encore, contre-attaque des sens qui lui donnaient envie d’abandonner. L’enfant avait tenté de le retenir par la cheville, et il sentait sa chair à vif, celle des mains déjà maudites qui se rajoutaient à une douleur insupportable –il ne pourrait pas courir longtemps, mais il ne trouvait aucun secours, et la lutte intérieure qui faisait rage en lui n’y arrangeait rien. « Kasha, Kasha, Kasha, please- » s’adressant à sa propre malédiction comme à un compagnon capricieux, le partage n’était pas plaisant pour la mort elle-même, et il sentait déjà les inferis grogner sur ses talons alors qu’il se forçait à continuer, n’importe où, pour s’en sortir. La cheville blessée heurta un creux dans le bitume, et il entendit un craquement sinistre qui le fit tomber à la renverse. Pic de douleur accentué par les cris qui n’avaient jamais vraiment cessé. Sa poitrine se soulevait toute seule à présent, à peine portée par les souffles brefs et sifflants qu’il pouvait encore expirer, comme mue de sa propre force, celle du glas tentant de s’en sortir. « Please… » Il ferma les yeux, s’en remis à chaque fois aux forces qu’il ne comprenait pas lorsqu’il se trouvait dans une situation de désespoir. Please. I’ll be good. Please. I’ll do everything. Et les soubresauts du torse gagnèrent du terrain –il vomit, un liquide noir et poisseux, lui qui n’avait pourtant plus rien dans l’estomac depuis la veille. Comme si à l’intérieur des boyaux résidait quelque chose de déjà mort, comme s’il l’était, lui. Il se retourna sur le ventre, pour n'admirer du ciel qu'un amas de cendres et de sable. « I don't want to die… » Mais les forces l'abandonnaient, et le Kasha avait les crocs aiguisés -il ne savait plus s'il brûlait ou saignait.
Lorsqu’il leva les yeux sur sa propre paume, il lui avait semblé se confondre avec les cadavres. Autour de lui, il sentait le feu s'estomper, sans s'en rendre compte -sa chair était toujours à vif.
Et il ferma les paupières, sans se rendre compte que peu à peu, la brume se dissipait.
« VEUILLEZ VOUS RENDRE À MAHOUTOKORO — UN CENTRE DE SOIN ET POINT DE RENCONTRE Y A ÉTÉ ÉTABLI. LES RESTRICTIONS DE TRANSPLANAGE ONT ÉTÉ LEVÉES.  VEUILLEZ VOUS RENDRE À MAHOUTOKORO — UN CENTRE DE SOIN ET POINT DE RENCONTRE Y A ÉTÉ ÉTABLI. LES RESTRICTIONS DE TRANSPLANAGE ONT ÉTÉ LEVÉES.  VEUILLEZ VOUS RENDRE À MAHOUTOKORO — »
La voix était floue, et trop lointaine.
Sa tête heurta le bitume encore chaud.
Impact,
et silence.

résumé :

Kijima Seiya et Charon Marlow ont feelsé sur ce message