why am i so blue,,

you know why we lie sometimes, why we hide the truth. appelez-le ce que vous voulez mais jp n’a jamais été un menteur. c’est l’honnêteté qui le trompe, le plonge dans une désillusion éveillée. il omet et évite les interrogatoires déplacés, rit sur le pathos de sa vie, mais n’a jamais, ô grand jamais menti. personne n’a jamais posé la question interdite : pourquoi tu n’as pas de relation avec ton père ? car il ne se souvient pas de moi, gertrude. car j’ai joué à dieu et j’ai retiré mon existence de sa vie pour apprendre à respirer à nouveau. il y a mensonge et mensonge. rose oublie trop souvent qu’ils ont des points en commun, mais des vies à l’opposé l’un de l’autre. à ce moment, ça serait trop égoïste de tout ramener à lui ; mais qui serait jp s’il n’était pas l’étalon narcissique ? il soupire et secoue les épaules, soudain mal à l’aise avec ses yeux bruns dans les siens.

et un autre mot vient déranger : afraid. sa réputation de bully est si tétanisante que ça? elle s'attendait à ce qu'il la pousse contre un escalier et ricane avec tous ses copains car elle bouffe des gens pour exister? ça lui échappe complètement. afraid that you would leave me. il fronce les sourcils, car il ne comprend pas. sincèrement. elle doit avoir une si petite opinion de lui pour penser qu'il détalerait juste pour ça. ses pleurs n’ont aucun sens et ça devient de plus en plus difficile de les écouter. agacé, il détourne le regard. le temps se fait long. et elle s’excuse encore (il avait compris les quatre premières fois) “yeah, i think you should go. the water got cold.” dit-il calmement. il ne cherche pas à la chambrer ou à l’humilier, mais maintenant, tout de suite, il ne peut pas continuer cette conversation. il ne peut pas compatir et lui trouver des excuses quand lui-même n’a pas encore dépiécé la situation sous tous les angles. “sorry, i can’t do that right now. i can't be the guy who says it's all alright. not today, not now. we should discuss this when you’re more composed. let me process first.” sur le moment, il ne réalise pas l’ampleur de ces petits mots. ça lui semble si anodin, et un véritable conseil de vie. toujours avoir une discussion lorsque les deux parties sont calmes et maitrisée. les émotions ne font que biaiser le résultat. mais joao ne conçoit pas que les émotions peuvent être salvatrices. que pleurer nettoie le cœur et les joues, il a oublié cette sensation il y a très longtemps. pas tout le monde porte un masque constant sur son visage. il est le seul ici à mécaniser son âme.

soupirs. il cède à ses dernières excuses (il ne compte plus) “you didn’t kill me, so stop apologizing already. i'm fine, i swear.” et c’est la dernière porte de sortie qu’il lui offrira. après ça, jp perdra sa patience, sa compréhension et sa froideur. ça sera son tour de crier et se lamenter, et personne n’aimera pas ça. surtout pas lui.

c’est idiot, d’avoir cru qu’ils pouvaient arranger les choses. c’est idiot, d’avoir espéré qu’ouvrir juste un peu son coeur aurait pu tout changer. mais ils restent les deux gamins écorchés qui ne savent pas correctement se parler, une bataille d’égo qui se meurt sur le carrelage de cette salle de bain quand, cette fois, c’est lui qui lui demande de partir. il la retient puis la jette, comme d’habitude, et ça la fait sourire, rose, un sourire qui se perçoit à peine et qui s’étouffe, amer, quand elle s’imagine devoir encore en parler alors que tout ce qu’elle veut c’est : oublier.

when you’re more composed qu’il précise mais la savage ne sera plus jamais calme. on lui en a retiré cette capacité le jour où son cousin lui a planté ses deux canines dans l’épiderme. désormais prise dans un étau ensanglanté qui dégouline sur ses lèvres assoiffées ; comment? comment pourrait-elle être plus calme pour en discuter? assaillie par trop d’émotions qui débordent, jamais il ne pourrait comprendre ou avoir la patience de l’écouter. et rose est persuadée que ce n’est pas parce qu’elle a crié ou pleuré (elle est même bien moins agitée qu’à son arrivée) qu’il ne veut plus continuer mais bien parce que joao n’a jamais été prêt à faire preuve d'authenticité. c’est facile de lui rejeter gentiment la faute dessus quand il avoue avoir besoin de digérer en premier mais la gamine est fatiguée ce soir, elle le laisse gagner - elle avait déjà envie de s’enfuir depuis dix bonnes minutes, de toute façon. “okay fine.” qu’elle ponctue, la colère qui commence à remonter contre ses gencives serrées par les os de sa mâchoire. même ses yeux se lèvent vers le ciel quand elle ouvre enfin cette porte pour lui tourner le dos et disparaître.

c’est peut-être un peu soulagée qu’elle se dérobe dans le couloir mais elle est indéniablement écrasée par les non-dits, ceux qui restent en suspens encore, encore et encore, à chaque fois. ceux qui cloisonnent sa gorge et l’étouffent, lui donnent envie de crier à défaut de pouvoir correctement se délier avec les mots (comme quand elle est arrivée).
alors, est-ce que tout ça a vraiment servi à quelque chose?