— fou de toi

Le cours s’achève sur une balade que Yujin apprécie particulièrement. Il ne connaît ni l’auteur, ni le compositeur, il sait juste qu’il adore. Elle sonne comme un rêve, doux et léger, reste bloquer dans son esprit, alors qu’il essaie (tant bien que mal) de se concentrer. Il voit les corps qui se balancent de gauche à droite, dans un mouvement léger. Ils donnent l’impression que c’est si simple de se hisser sur leurs deux pieds, qu’il ne suffisait que d’avancer pour s’envoler. Les yeux du garçon sont ébahis, il en oublie de dessiner. Les danseurs le fascinent, lui a toujours été doué de ses mains, se demandant comment des personnes peuvent, elles être doués de l’intégralité de leurs corps. Gaia capte son attention comme toujours, hypnotiser par cette facilité qu’elle à de se dandiner, c’était presque naturel, un don de Merlin.

La musique le ramène à la réalité, ses pages sont blanche, il lâche un long soupire, se promettant qu’il ne viendra plus à ce cours la prochaine fois, pas quand elle est là en tout cas. Car elle capte à elle seule, toute la lumière des environs. « You know cold water is dangerous for the body, all your organe is actually warm, so it’s like putting cold water on something on fire. » il marque une pause, se sentait soudainement stupide de s’être introduit ainsi. Ses mains s’affolent et tendent une gourde d’eau tiède un peu maladroitement : « This is better, with lemon taste. » deux pas en arrière pour la laisser respirer, il fait semblant de regarder les alentours, air faussement intéresser par le renouvellement de peinture et les affiches qui entoure la salle de danse. « Do you think you can teach me how to dance ? I’m not a professionnel, but I always have 5 stars for California Girl by Katy Perry on just dance. » Démonstration douteuse sur une musique qu’il marmonne, pour lui prouver qu’il mérite bien ses cinq étoiles, avant de glousser bêtement. Qu’il est bête en sa compagnie, qu’il est emportée par sa douceur, ses mains, ses yeux, sa nuque. Il n’arrive pas à la regarde directement, il l’évite, fix un point sur la naissance de ses cheveux, dans la virgule de son oreille, pour ne pas perdre pied. Mais même dans ce détail insignifiant, il y trouve de la douceur, comme l’envie de remettre une mèche derrière son oreille.

Inspiration, jusqu’à ce que la musique se lance et que tout disparaisse. Gaia n’a pas les yeux fermés, mais elle pourrait, concentrée à l’extrême, le corps raidi et les muscles tendus. Elle regarde les miroirs, cherche à déceler la moindre trace d’imperfection, le moindre faux pas, la moindre hésitation. Elle ne tremble pas, jamais quand elle danse, mais depuis sa transformation parfois son corps n’obéit plus, se rebelle. Cherche la révolution et la libération quand elle ne peut lui offrir que du faux sang. Gaia doit redoubler d’efforts, danser comme si sa vie en dépendait, quémander une pause à la malédiction, juste le temps d’une chanson. S’élance et en oublie presque de respirer, le cœur battant mais le cœur comblé de pouvoir danser, retrouver un semblant de normalité. Elle chérit ces heures d’entraînement, parce que malgré les tentatives de révolution, la danse lui apporte toujours les mêmes émotions.
Et finalement, quand la musique s’arrête, Gaia fait de même dans un long soupir, la respiration haletante, la poitrine qui se soulève rapidement pour récupérer de l’effort, les yeux qui à nouveau prennent conscience de l’environnement et les bras qui se tendent vers le sol, plient le corps en deux pour détendre les muscles. « You know cold water is dangerous for the body, all your organe is actually warm, so it’s like putting cold water on something on fire. » Regard relevé, elle sourit à Yujin entre deux bouffées d’air, la bouche ouverte, sur le point de répondre quand il lui tend sa gourde et l’invite à la boire. « This is better, with lemon taste. » Les joues rosies, elle la prend timidement. « Thank you, you’re so kind. » Prend quelques gorgées de l’eau, fait mine de sentir le citron — voudrait tout donner pour pouvoir le sentir. « It’s sweet, I like it. Thanks. » Elle l’observe regarder les affiches, la respiration qui se calme à mesure que les secondes passent, lui sourit à nouveau lorsqu’il croise son regard. « Do you think you can teach me how to dance? I’m not a professionnel, but I always have 5 stars for California Girl by Katy Perry on just dance. » Elle hoche la tête et rit doucement, à deux doigts de l’imaginer aussi concentré qu’elle, amusée par la fierté de ces cinq étoiles. « Five stars? You’re already a professional then! But I can try to teach you some things! Now? The room is free. » C’est vrai qu’autour d’eux, la salle se libère peu à peu, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que Yujin et Gaia devant les miroirs immenses et les affiches de ballets internationaux. Elle lui tend sa gourde, les mains qui remettent une mèche derrière ses oreilles et la mine qui retrouve sa concentration, visiblement passionnée par l’exercice, l’esprit occupé à chercher ce qu’elle pourrait bien lui apprendre. « Okay, so, take off your shoes, and you’re gonna have to stretch a bit, to prepare your body correctly. Do as I do, okay? » Une fois qu’il a retiré ses chaussures, elle s’assoit au sol et entreprend de s’étirer, les jambes tendues et le corps qui se plie pour s’allonger d’un côté puis de l’autre, les yeux qui jettent un coup d’œil à Yujin, pour voir s’il s’en sort. « Do you want to learn how to spin? Like that. » Elle joint le geste à la parole, se met à virevolter sans compter les tours, on dirait qu’elle ne va jamais s’arrêter. Cette fois elle n’est pas si concentrée, le laisse volontiers entrer dans sa bulle de danse, un sourire sur les lèvres. Finit par s’arrêter, attend de voir s’il veut apprendre à tourner ou s’il préfère un autre exercice.

Il divague, perdu dans l’immensité de ses yeux, en attente d’une réaction positive à sa petite attention. Il n’a jamais été bien doué, Yujin, pour faire plaisir aux autres, trop occuper à devoir gérer sa propre survive. « Sweet? » ce n’était pas censé être acide ? Il a du se tromper dans le dosage, mais ne fait guère attention, suit ses indications avec précaution. « Are you a good teacher? » il allait le savoir très vite. Sa veste retrouve le sol, ses chaussures aussi et dans un cœur enjouée, il se laisse emporter par le rythme de la danseuse. Ses yeux étaient toujours aussi pétillants, mais une énergie particulière émané de son corps, elle avait l’air plus heureuse maintenant que la salle leurs appartenait, et ce sourire si leger sur ses lippes, faisait tambouriner à vive allure le cœur du mizu. Avec tout le courage du monde : Il suit le mouvement, ses heures d’observation avait porter leurs fruits, il savait comment faire pour détendre son corps et se demande même pourquoi il ne le faisait pas plus souvent à la maison. Ses muscles se déplient à la même cadence que la danseuse, il ne l’a quitte pas du coin de l’œil. Suit son rythme et sa cadence avec un peu plus de difficulté, son souffle est court, l’endurance, c’est très peu pour Yujin, il est si naze que monter des escaliers fait palpiter son coeur. « Its like your body are made of chewing gum. How can you be that felixable? » C’est un très bon observateur, Yujin, mais loin d’être un bon exécuteur. Ses yeux restent scotcher sur le corps qui se déhanche de Gaia, elle tourne et tourbillonne comme une toupie qui ne veux pas s’arrêter, dans un mouvement à la fois doux et sévère. Le garçon peine à la suivre, donne plus l’impression de faire une crise d’épilepsie que de danser. Il fini par relâcher la pression et s’effondre au sol, la poitrine en feu. Au final, il aurait bien besoin d’eau bien fraîche pour éteindre les flammes qui embrasaient sa poitrine. « Im fine, really fine. » un fin sourire sur sa bouche quand il revient en position assise, histoire de ne pas avoir l’air d’un gros loser. « But… I prefer drawing to dancing to be honest. » dit-il dans un gloussement, amuser.  

« Sweet? » Mince, ce n’était pas très clair et Gaia rougit une seconde, s’empresse de rectifier, paniquée à l’idée d’éveiller le moindre soupçon. « Your attention, not the drink, but I like it. » Elle lui sourit, poisson noyé et plus aucune raison de paniquer. « Are you a good teacher? » Elle hausse les épaules, en doute, loin de ce qu’Eri peut faire ou transmettre, à peine une enfant malgré toutes ses années d’entraînement, de perfection pour l’atteindre, justement. « You tell me! »
Ils dansent jusqu’à l’implosion, jusqu’à ce que leurs poumons en soient douloureux, que leurs esprits aient le tournis, et pendant qu’il tournoie elle le regarde en souriant, fière de ses progrès, même en quelques minutes, le corps qui se détend à vue d’œil et accepte l’effort. « Its like your body are made of chewing gum. How can you be that felixable? » Elle glousse et hausse les épaules, finit par arrêter sa pirouette. « I ate a lot of chewing-gum, that’s why. » Clin d’œil dans sa direction avant de reprendre, jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus et s’allonge sur le sol. Gaia s’arrête, fait quelques pas pour récupérer sa gourde, s’assoit à ses côtés. « Im fine, really fine. » Il s’assoit et elle lui tend sa gourde en souriant, hoche la tête avec assurance. « Of course, I was really impressed. Did you like it? Am I a good teacher then? » La question est sincère, parce qu’elle se verrait peut-être transmettre, un jour, ne voudrait pas être la pire des professeurs de danse. « But… I prefer drawing to dancing to be honest. » Elle glousse avec lui, les jambes qui se tendent pour s’étirer, le corps allongé à l’extrême, le visage posé. « That’s fair. But don't hesitate if you want another training, I liked it, and you're pretty good for a beginner! What did you draw today? »

Il n’a pas fait attention à l’erreur pourtant si flagrante, il ne s’en doute pas une minute de ce secret si lourd que porte la jeune fille. Il ne voit en elle qu’une Nymphe dans sa jolie jupette, et s’envole avec légèreté de gauche à droite, alors que le reste de son corps la suit dans le même mouvement de grâce. Il aurait dû la regarder plus longtemps, pour lui offrir d’autres portraits. Mais il se perd si facilement, à genoux face à l’œuvre qu’est gaia à elle seule, réveil toi gamin. « You are, a great one. Do you inspire to be a teacher ? I imagine you in New York, or London, with your face all other the theatre for the lead role. » une étoile, et dans sa tête, elle ne l’était pas que pour lui, mais pour le reste du monde. Il espère juste en avoir un morceau, avant qu’elle ne s’envole, avant qu’ils ne découvrent tous qu’elle est spéciale. Son souffle est court et il se laisse tomber au sol, sa concentration n’était pas au rendez-vous. Il avait fortement abusé de sa transformation en Alma ces derniers temps, et pour la première fois en trois mois, il se sentait bien dans son propre corps. Elle y était pour quelques choses (sûrement). À ses côtés il se sentait suffisant, ni trop, ni pas assez. Cette sensation ne l’avait pas conquis depuis bien des années, et Ireshi était la seule à réussir à faire naître ce sentiment de paix dans son cœur. Sa voix la ramène à la réalité, il hausse des épaules à sa remarque, suivi d’un rire amusé. C’est faux, c’est un très mauvais élève, il suffoque presque, et transpire à grande goutte. En se redressant, ses doigts agrippe le bas de son haut qu’il utilise pour éponger son front. Mais ça lui fait plaisir, qu’elle le voit ainsi : jeune garçon persévérant et ambitieux. Encore une fois, son coeur manque un battement et il préfère lui tourner le dos pour ne pas à rougir devant les siens. « I don’t.. » Prends possession de son carnet d’une main ferme, bien qu’il n’est pas la capacité de dessiner aujourd’hui, des croquis passer continuer à décorer ses pages. « But I can show you a lot of other stuff. Like this one.. of you. » arriver à sa hauteur, il glisse la page entre ses doigts, portrait à main lever d’un Gaia qui peine à nouer un élastique dans sa chevelure. Les yeux du jeune homme vagabonde entre l’image et la réaction de la demoiselle, se fige par la suite dans l’immensité de ses yeux. Une mèche de cheveux s’évade, réflexe naturel, il la rattrape avant qu’elle ne frappe le visage de la gamine. La rangeant soigneusement avec ses soeurs. « Do you like it? »

Gaia n’a jamais remarqué, que Yujin la regardait autrement, persiste à ne voir en lui qu’un garçon gentil ou un ami sincère, n’a même jamais réfléchi à si elle le trouvait mignon. On ne sait pas si c’est parce que personne ne lui a jamais expliqué comment ça fonctionnait, ou si elle n’y fait volontairement pas attention, ou bien peut-être que ça vient de maman, qui a toujours mis la réussite avant tout le reste. Elle pourrait pourtant s’en douter, deviner dans les regards discrets, mais Gaia ne les voit même pas, passe au travers ou y répond par d’autres sourires. Finira sûrement par briser des cœurs, sans le vouloir. « You are, a great one. Do you inspire to be a teacher? I imagine you in New York, or London, with your face all other the theatre for the lead role. » Elle rougit, touchée qu’il la considère autant. Elle sait qu’elle a travaillé dur, elle sait être une excellente danseuse magnifiée par le talent d’Eri, mais de là à avoir le rôle principal d’un ballet, c’est un pas de plus. « Usually, ballet dancers become teachers at a quite young age, even wizards, because our bodies cannot follow after a certain point. It’s quite painful for them, ballet, even if magic can help, soothe the pain. » Ses mains glissent sur ses pieds, entament le massage d’après entraînement, explicite d’un geste ses dernières paroles. « I think I’d like to teach one day, but I’m kind of too old to be a lead role now. You’re really kind to imagine that, though. If I do, you’ll be the first to know. » Et elle y croit, est complètement sincère, même si elle ne se produira sûrement pas à New York ou Londres. « I don’t.. But I can show you a lot of other stuff. Like this one.. of you. — Oh? » Elle attend qu’il se rapproche, prend doucement le carnet entre ses mains, comme si elle avait peur de l’abîmer en le touchant de la mauvaise façon. Regarde le dessin un moment, chacun des détails, les joues rosies d’avoir été sa muse d’un moment, un petit sourire qui s’agrandit à mesure qu’elle découvre les traits. « Do you like it? » Il remet une mèche derrière son oreille et Gaia relève les yeux. Lâche enfin le dessin, lui adressant un grand sourire. « I’m impressed, it’s amazing. You are really talented, Yujin. I love it. And I do tend to struggle with hair bands. » Elle suit d’un doigt le dessin, effleure le papier avec douceur, sans trop oser. « Can I see more? »

C’était inconcevable pour lui, totalement fou. Trop vielle pour être rôle principale, mais quel âge devait-elle avoir pour trôner au milieu des autres ? Il fronce les sourcils, insatisfait de cette réponse. Il ne la voyait pas comme les autres la voyaient, elle était au-dessus du reste, le monde entier à ses pieds. Pour lui, elle n’était que douceur, délicatesse et finesse, et n’arrivait pas à voir ce qu’on pouvait vouloir le plus. Son avis était pire que biaise, il aimerait secouer tout le reste de la planète pour leur faire comprendre ce qu’il ressentait quand elle danser, c’est d’un ridicule (il est ridicule) mais pendant une fraction de seconde, il réfléchit à saboter tout un système pour faire d’elle la reine. Sa voix le ramène encore à la réalité, il a oublié de répondre. Il avale sa salive et son seum, pour finalement dire : « I’m sure you did your best, and I’m sure all the industrie - magic or not - gonna see how wonderfull you are, and then you gonna be famous, and then i’m gonna be your first fan. » destin qu’il dessine lui même, bien loin de la réalité, mais il se voulait convainquant Yujin. Ses lèvres dessinent un sourire radieux et il secoue positivement la tête pour dire oui, oui, tu vas réussir, oui tu es la meilleure et oui je serai à tes côtés à ce moment là. « Don’t forget me when you gonna hit the top. » son bras fait semblant de cogner le plafond pour accompagner ses dires, et il glousse, bêtement. Mais il croit, il veut y croire (pour deux). Finalement c’est à lui d’être juger, il n’aime pas montrer ses dessins. Beaucoup trop habituer a un certain style basic de Mangaka, il oublie parfois d’affiner le sien, alors il s’essaie à de nouvelles courbes, et à de nouveaux traits (un peu tous les jours). Gaia a été sa proie favorite ces derniers temps, Assem le fut un temps aussi et Noé décorer également les pages du carnet. Yujin aime les danseurs, car ils sont libre, ou du moins ils aspirent à la liberté ; leurs corps épousent avec vivacité la musique, et il y a toujours cette sensation particulière qui habite le coeur de l’enfant quand il les voit à l’action. « This one is my favorite. » il tourne une page, garde le doigt sur une autre, deux dessins de Gaia, l’un est un portrait au criterium, son nez fin, ses traits légers, son visage de poupée se sentait à travers le papier. Elle se préparait, son chignon proprement terminé, ses yeux rivés sur sa jupe pour la positionner correctement. L’autre est un mouvement, il n’a aucune idée du nom que ça peut avoir, il avait juste attrapé ce moment ou elle lève si haut le menton qu’il a l’impression qu’elle n’est plus elle-même, elle est une autre, quelqu’un qu’on lui demande d’être. Ses yeux à lui, bataille entre les feuilles et son visage, elle ressemble exactement à ce qu’il vient de dessiner, et il se demande si elle se voit ainsi aussi. « Do you feel like you are somebody else when you are dancing ? » curiosité mal placée, mais il ne peut s’empêcher de se demander. « For me, it’s happen when the subject is too personnal. I don’t like talking about me, so I just… Being somebody else, just for a moment. » étrange avoeux qui donne trop d’indice sur une certaine Alma, il change alors de sujet en continuant à tourner les pages de son livre, une fois sur un dessin de Noé, une autre fois sur celle d’Assem. Cretin de Yujin, parfois, il faut apprendre à se taire.

Il a tellement l’air convaincu par ce qu’il affirme qu’elle se surprend un instant à s’imaginer dans un ballet londonien, sur scène, à saluer le public, la respiration en tempête d’après-spectacle, les muscles encore tendus de l’effort. Son sourire grandit et elle finit par hocher la tête avec lui. “Of course, I would never forget my first fan. I’ll even give you an access backstage, if you want.” Elle ne fait aucun sous-entendu, mais il y en a tant qu’il pourrait remarquer, en faire à son tour — elle a toujours le chic pour se mettre dans des situations qui la dépassent, surtout romantiquement.
“This one is my favorite.” Elle attend avec impatience à mesure qu’il tourne quelques pages, distingue les traits d’un ou deux dessins cachés, un peu frustrée de ne pas en voir plus, mais prend son mal en patience pour attendre celui qu’il désirait montrer. Les deux, plus exactement, et Gaia rougit de plus belle en se voyant sur le papier, impressionnée par le talent, la précision du crayon ; pas besoin de magie pour affirmer qu’il est doué. Un peu sérieuse, elle effleure du bout des doigts le dessin en mouvement, le contour de sa silhouette qui semble presque être en train de voler, puisque le sol n’est pas dessiné. “That’s an arabesque, I love this pose.” Le regard perdu dans le dessin, elle l’admire quelques instants, ailleurs, comme si elle pouvait presque ressentir la pose à travers le simple papier. “Do you feel like you are somebody else when you are dancing?” Elle fronce un peu les sourcils, cherche le sens de sa question. “I don’t think so, on the contrary, that’s when I feel most myself, when I dance.” Elle lui sourit, ajoute : “What about you when you draw? — For me, it’s happen when the subject is too personnal. I don’t like talking about me, so I just… Being somebody else, just for a moment.” Elle ne saisit pas l’indice et ne voit pas à travers les lignes, en réalité, mais les quiproquos sont si vite arrivés qu’il pourrait bien croire le contraire. “I’m sad to hear that. It’s true, sometimes I feel like you’re acting like you’re someone else. But I like you better when you’re you.” Elle finit par baisser à nouveau la tête vers les dessins, montre celui de Noé avec un sourire, comme pour détourner l’attention sans même faire exprès. “Oh, that’s Noé! I really like this drawing as well.”

Son regard dérive entre elle et le carnet de dessin, entre ses yeux couleur noisette et les traits désordonnés qui décore le papier usé. Il rit à sa remarque, sous-entendue naïve Gaia faisait sans faire exprès, il le sait et c’est ce qui rend la chose encore plus drôle. Elle est d’une douceur inée. Se demande encore aujourd’hui comment un être aussi gentille et doux pouvait continuer à exister. Yujin se perd un peu dans ses pensers, distrait par l’image d’une Gaia au centre d’une scène à Londres, il l’imagine souriante et pétillante dans les bras d’un danseur qui l’aurait hissé si haut qu’on ne verrait que ses jambes qui n’en finissent pas. Descente lente et légère jusqu’au centre de la pièce, ou finalement le publique l’aurait applaudis pour une danse aussi incroyable. et lui, sera là, tapis dans l’ombre, attendant sagement que la vedette descende de scène pour l’accueillir avec un grand bouquet.
la voix de Gaia le ramène à la réalité quand elle fait un autre sous-entendu, sur Alma cette fois-ci. Parfois, Yujin se demande si elle est au courant, il arque un sourcil et s’assoit en face d’elle, hausse les épaules. Is it true ? ses doigts jouent avec le bout de so tee shirt. Sometimes I feel stranger in my own body, but I never thought other people can also feel it. Qu’est-ce que tu sais vraiment, Gaia ? avait-il envie de dire, penchant sa tête sur le côté, curieux. Does it’ make sens ? Did I look like someone who try to be someone else ? c’est l’erreur qu’il fait souvent : ramener Alma dans des lieux qui ne lui correspond pas. Il aurait du devinez depuis le début qu’Alma et Gaia n’aurait rien à se dire. La pseudo-mannequin était trop extravertie et égocentrique pour laisser à la fleure Gaia, l’espace dont elle a besoin. Alma écrase et piétine tout autre concurrence, quand Yujin lui cueille avec délicatesse. Oh, Noé, yes.. Did you know him? This one is.. Assem, did you also know him? il n’avait jamais fait le lien entre Noé et Gaia, c’est logique pourtant, ils se ressemblent un peu, maintenant que Yujin y pense. Ils ont la même douceur et la même délicatesse, et ce je ne sais quoi qui brillent dans leurs yeux mutuels quand ils s’élancent sur la piste. Can you teach me a danse ? I want to danse a slow for the gala ? quelques choses de basique, rien d’extravagant. Il se dresse et tend sa main à Gaia, un slow entre amoureux, c’est tout ce qu’il demande.  

Ses pas-porcelaine sur la glace menacent les fissures ou bien l’effondrement, parce que Gaia ne le voit pas mais Yujin se tend un peu, peut-être inquiet d’avoir été découvert. Curieux, en tous cas, la tête penchée et les yeux qui cherchent à percer les siens, voir au-delà, deviner si Gaia sait et le fait tourner en rond. Elle n’en serait probablement pas capable, n’est qu’innocence et naïveté. Elle ne le regarde qu’avec un grand sourire, sirote parfois quelques gorgées de son eau. “Does it’ make sense? Did I look like someone who try to be someone else?” Elle prend un instant pour réfléchir, se remémorer les moments où elle avait l’impression que Yujin agissait différemment, comme s’il ne se suffisait pas et avait besoin d’agir autrement pour se sentir à l’aise — sans savoir qu’il va jusqu’à devenir quelqu’un d’autre, qu’elle a déjà rencontré. “I mean, kind of? It was you, but at the same time it wasn’t really you, as if you didn’t feel you were enough. But you’re enough, I mean, I hope you know that.” C’était plus une affaire de sensations, de sentiment étrange, et elle aurait voulu qu’il n’ait pas besoin de ça, se disait que peut-être qu’elle avait tort et que ce n’était qu’une hallucination. “Oh, Noé, yes.. Did you know him? This one is.. Assem, did you also know him?” Elle hoche la tête doucement, le cœur un peu serré de cet ami perdu à qui elle ne parle plus vraiment, mais la secoue lorsqu’il évoque le second. “Yes I know Noé, but not Assem, he’s a dancer too? He’s handsome” ajoute-t-elle, un regard sur le dessin d’Assem. “Can you teach me a danse? I want to danse a slow for the gala?” Elle voudrait presque refuser, pas du tout à l’aise avec ce type de danse, mais sa main tendue la force à hocher la tête et s’appuyer dessus doucement pour se relever, essaie d’appréhender la chose de manière scientifique, pour lui apprendre et ne pas se rater. “Okay, so, hum, it’s not really my forte but I think you put your hands on my waist, or, around my shoulders, I-” Elle réfléchit d’un air assez sérieux, “I don’t know, it doesn’t matter. Then you just follow your own rhythm, like that.” Un peu gênée de cette proximité, elle pose ses mains sur les épaules de Yujin, commence à bouger doucement, mais il faut dire que sans musique, c’est assez particulier.

Elle semble savoir sans vraiment savoir, et yujin est partager entre un air inquiet et étonné. Il n’est pas au courant qu’il empeste la défaite, le manque de confiance en soi et les secrets mal gardé. Il cache tout à tout le monde, au point de se perdre lui-même, et ça Yujin, on ne peut pas l’efface à grand coup de gomme. Il comprend alors le cheminement de la gamine, se rend compte que c’est assez doux comme réflexion et comme approche, elle lui murmure presqu’il est suffisant, que cette version-là peut exister sans que d’autre ne s’impose. Tu n'aimes pas alma, pas vrai, gaia ? avait-il envie de demander, mais il n’en fait rien, il se contente de l’emporter avec lui et de suivre la musique imaginaire. Even without musique, you did a great job. fin sourire contre ses lippes, quand il lui ses mouvements, un pas en avant, un peu en arrière, et une main qui tiens férocement les hanches pour maintenir un corps à corps. il n’aime pas danser en règle générale, mais se trouve presque bon dans cette danse qui ne nécessite pas de pirouette. But with music, it’ll be better, don’t you think ? il glousse et la fait tourner sur elle même, sa main reste relâche un instant sa hanche pour lui donner l’espace suffisant pour pivoter, laps de temps suffisant pour le garçon d’attraper sa baguette pour démarrer la musique. Take my breath away démarre alors, ça fait pouffer de rire le jeune homme alors qu’il essaie de garder son sérieux. Your partenaire are so lucky, Gaia, they have the privilege of having you that close. fin sourire, amuser, avant de la faire tourner encore, reprend ensuite l’étreinte de plus belle, plus proche encore, même souffle, même coeur, peau contre peau. et la musique s’achève, dans un geste lent, yujin relâché sa proie et fini par faire une petite courbette pour la remercier. le coeur est heureux d’avoir partagé un tel moment avec sa dulcinée, et il espère le faire encore. gaia, notre histoire ne s’achèvera pas en un chapitre.