our way out (seiren)

Take my hand and don't you let it go now MUSIC |
Ca battait fort dans la poitrine, ça ne s'arrêtait pas, tintamarre incessant, bourdonnement infini. Dans les tempes, le sang rougit la peau et sur les genoux, les égratignures semblent ne plus vouloir s'effacer. Dans la panique, dans les larmes et la morve, dans les cris brisés en fond de gorge, il n'y a plus que lui pour effacer les lèvres de Cyan. Ecrasées cinq secondes contre les siennes (infini dans sa tête), tout la ramène à ces moments passés dans le château français, aux doux rires échangés, aux chuchotis et facéties. Seiren, lui, ramène toujours à ici, cette île isolée. A son odeur différente, à ses mains addictives, à ses sourires et ses mots doux qui se brusquent en hoquets aisément. Et Milan, perdu, n'a pensé qu'à lui, pour le sauver. Pour lui faire sortir la tête de l'eau, ce soir, pour ne pas le laisser se lamenter toute la nuit à en faire gonfler les paupières, à en gorger les draps d'océans. Pathétique, dramatique, Milo. On ne change pas tant que ça, en tant d'années, n'est-ce pas?
ON RESTE CE FICHU CRYBABY INCAPABLE DE RETENIR LES LARMES COMME DIRAIT PAPA.

Elle n'est pas sûre d'avoir couru, d'avoir transplané, d'avoir marché. Toujours est-il que quand il toque, il doit être très tôt le matin (très tard le soir, dans sa tête pourtant). Iel n'est pas sûr.e qu'on l'ait entendu.e, alors toque plus fort. Et si ça réveille tout l'appartement, et si tous ses colocataires savent qu'elle est là, ce soir, alors cette fois, elle s'en fiche (en tout cas, ça ne lui a pas traversé l'esprit). Fort heureusement, c'est bien Seiren qui lui ouvre. Et il ne demande pas si ça va. Ne demande pas non plus si il le réveille, non. Il sourit de toutes ses dents, ignore les yeux gonflés et la nuit blanche déjà toute tracée et se jette à son cou, le serre fort. « Bonjour! » Dit un peu trop fort.
Mais être contre Milo, c'est être en pleine tempête. Ca fait chavirer.
Alors il s'empresse de prendre la main de Seiren, et puis l'amène dans sa chambre comme s'il était chez lui. Et une fois seuls, il faut se laver les lèvres, laver la bouche. Il faut effacer Cyan de partout. De sa peau, de son cœur. Qu'il n'en reste plus r i e n, ce soir. Alors il se penche et scelle leurs lèvres pour se retrouver radieux. S'éloigner, rayonnante. S'exclamer, dévasté.e. « Tu me manquais trooooop! » S'étaler sur le lit et laisser les boucles se perdre sur l'oreiller. « J'ai eu comme une pulsion soudaine de venir te voir. »

Le baiser avait le goût du sel, le goût des larmes. Et sur son visage, traîtres, les sillons séchés brillent sous la lune.

@kurenai seiren
skate vibe, mk.

@Milan Hagiwara

☽. sublime et silence

— 28.12.2021 —

Soirée solitaire, comme il en existe beaucoup -sous les auspices des étoiles légères, Seiren n’est pas le seul à se murer dans le silence. Il s’assourdit toujours constamment, de bruits de ferraille, de musique trop bruyante, pour éviter les propres pensées qui parfois débordent et chavirent, mais tout le monde semble sorti et l’appartement est, pour une fois, calme. Havre qui se transforme souvent en tempête, et qu’il n’échangerait pourtant pour rien au monde, même si sa chambre est trop petite, et que Seiya et JP lui donnent envie un jour sur deux de s’éclater la tête contre un mur. Des coups sur la porte le réveillent de sa torpeur -la dernière fois que quelqu’un a toqué au bois de manière si empressée, c’était Gaia, couverte de sang. Dans la panique, et même si personne ne risque de le surprendre, il se précipite vers la porte, si vite qu’il s’en essouffle, et
se heurte à la perte totale de sa respiration. « Oh ! Hi ! » les bras qui se referment automatiquement autour de la taille menue de Milan, oiseau parfois trop coloré qui étend ses ailes jusque sous sa chair dans le secret qu’ils partagent -et il sait, par intuition, que quelque chose cloche. Alors son étreinte est maladroite, mais sincère, et il n’a pas le temps de poser la question qu’il se laisse entraîner comme un pantin, vers sa chambre trop petite où ils ont eu l’habitude de partager des soupirs étouffés, et des rires silencieux. Personne ne doit savoir. C’est le malheureux credo qu’il lui a imposé dès les premiers pas, les premières lèvres qui se touchent et les mains qui se serrent avec une ferveur que l’on explique pas. Il ne le voit pas comme une frustration, si Milan est un trésor et lui, un explorateur qui tait aux envieux l’étendue de sa fortune. Et ses baisers valent de l’or, même celui-ci, à l’arrière goût amer. Il se laisse faire. Et la main se perd dans les boucles brunes, lorsqu’il s’allonge à moitié dans le lit trop petit, et qu’il hausse un sourcil. « It’s a very pleasant surprise, but I feel like there’s something you don’t tell me. » Milan a toujours été un mystère, sur beaucoup de points, une histoire floue, des traits parfois changeants. C’est aussi ce qu’il aime chez ellui, sa capacité à être un arc en ciel, lorsque Seiren ne connaît que l’orage ou les éclaircies. Mais il détesterait de lae voir troublé.e.

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Il se décale un peu, Milo. Se dandine comme une sardine pour lui laisser la place de grimper dans le lit avec elle et tourne le visage juste pour chercher du regard tous ces traits qui apaisent le cœur. Parce que c'est la particularité de Seiren. Et dans ses bras, certainement qu'en sentant son parfum, Milo saura oublier un instant de plus tous les problèmes parce que ça sent comme une deuxième maison, parce que, bien que ça ne pue pas la réglisse, il y a cette autre fragrance qui apaise les maux. Et un sourire muet s'installe sur son visage, paresseux. Les doigts glissent sur le bord du menton du denki, sur ses bras. Ils se perdent sur son torse et, finalement, c'est un soupir qui s'écrase contre son cou alors qu'iel se blottit contre lui. Iel se fait plus petit.e, parce qu'iel le peut. Elle se veut oubliée dans cette étreinte un peu hasardeuse, un peu factice. « You're right. There's something I don't want to tell you. » Et elle ricane contre sa gorge en enfouissant son nez contre sa peau, à la recherche de chaleur et de réconfort. Mais elle le sait, qu'elle ne saura s'y cacher éternellement. Alors finalement, elle murmure en soupirant. « But I know you're too curious and I speak too much anyways, so it'll spill. »

Et c'est en écartant sa tête, rien qu'un peu, qu'il décide de replacer quelques mèches de cheveux de Seiren en silence. Les mots ont du mal à venir, parce qu'il ne sait comment exprimer ce sentiment trop profond qui l'a fait pleurer sans trop savoir s'arrêter, avant de venir ici. Probablement que c'est de l'amour. « I've seen this person... I haven't seen them for so long and it was just too much. Kind of made a fool out of me. » Et le rire est trop léger pour être réel. Le regard soudainement fuyant se retrouve sur l'estomac du denki alors que les doigts jouent avec cette main laissée seule, déposée sur sa hanche. « I just feel so dumb for loving them too much. »

@kurenai seiren
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 @Milan Hagiwara

☽. sublime et silence

— 28.12.2021 —

L’étreinte est douce mais désespérée -elle a l’odeur des soirs sans étoiles. Des songes sans sourire. Pourtant Milan a le sourire facile, elle est le soleil qui ne se couche jamais, la joie pure dans les bulles de savon, iel est la lumière qui ne flanche pas -sauf peut être cette fois. Et Seiren ne lui en tiendra pas rigueur, accueillera son corps entre ses bras tant qu’il le faudra, pour chasser tous les mauvais rêves ou les mauvais souvenirs. Comme si naturellement, il n’y avait plus de place entre eux pour les nuages noirs. S’il est surpris, il n’en dit rien, l’enlace naturellement comme il sait le faire, car Seiren est de ceux qui tentent toujours de guérir, même sans savoir ce qu’il y a à sauver. « Oh, ok. » Ses doigts se font écho aux siens, se glissent dans les mèches brunes qu’il caresse comme pour chasser un chagrin. Ça, il sait faire. Sécher les pleurs. Tenter de les remplacer par des fleurs. « Always a bummer when past slaps you in the face, uh ? » Repense un instant à Pandore, à ses hanches divines sur lesquelles il s’est perdu par erreur, aux mauvaises idées trop faciles, trop idiotes. Repense aux années de silence et aux regards glissés sans espérance, sur les autres, avant de se prendre une gifle violente le moment venu. Il soupire, et lui adresse un sourire qui n’est pas fait de pitié mais de compréhension. « What happened ? »

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Milan, entre les bras de Seiren, a l'impression d'être entendu. D'être compris, aussi. Parce que Seiren a ces regards que personne ne lui adresse, ces sourires qu'ont parfois les mères désolées sur leurs enfants capricieux. Mais Milan a toujours trop vécu, trop ressenti. Et maman a toujours été désolée pour cette existence qu'elle avait à mener (encore plus depuis leur arrivée sur l'île). Alors Milan se sent bien, là, entre ces bras. Parce que le denki a des mots doux et des baisers réconfortants. Parce qu'il est cette oreille qu'iel a du mal à trouver, généralement. « You know me, I'm not that emotional, right? » Le sourire qui se glisse sur ses dents a quelque chose de dérisoire. Oh, elle le sait, qu'elle se laisse emporter par les émotions comme en pleine tempête. Certains disent que c'est ce qui fait son charme.
D'après elle, c'est ce qui la rend laide et pleine de morve.
« Last time I saw them was... Years ago. And they confessed, but you know what I did? » Même dans les moments les plus tristes, les effets dramatiques ne l'abandonnent pas. Les mains s'élèvent pour porter l'emphase sur ses mots. « I laughed right in front of their nose when I loved them too... But I had to leave. And now, I meet them at the other side of the world and I cry, and they cry, and we cry, shout, argue, yell at each other, kiss, cry again... And they left. And now I'm here and I feel pathetic so just hold me tight. » Et pour ponctuer tout ça, iel s'enfonce entre ses bras en boudant.

@kurenai seiren
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 @Milan Hagiwara

☽. sublime et silence

— 28.12.2021 —

Sourire qui se change en rire presque moqueur, « Right. » A peine plus dramatique que la tornade qui s’abat après l’orage. Plus encore que la pluie violente des premières moussons. C’est ce qu’il aime chez iel, l’impression d’être dévasté par la chaleur brûlante du soleil -c’est pour ça qu’il n’a jamais vraiment su lui résister, lui dire non, oui fuir. À l’inverse des autres. Et parfois, ça fait un peu mal de se dire qu’ils n’auront jamais cette fin heureuse qu’il pense mériter. Mais la douleur passe, car elle est plus amère que vive, ils ne s’aiment pas de cette manière. Seulement deux astres à la dérive qui rêvent de brûler un peu plus fort. Et le coeur de Milan ne lui appartient pas de cette manière. Il écoute, au lieu d’être égoïste, coeur dans les paumes et attention dirigée entièrement vers lui -c’est difficile, car l’esprit vagabonde toujours ailleurs, c’est une preuve d’affection, si Seiren n’interrompt pas, ne change pas de sujet, ou cesse d’entendre. Il essaye. Se berce des mots, durs, et salés de larmes. Les coins de sa bouche se pincent -il ne connaît le sentiment que de façon infime, mais peut se mettre à sa place, au moins un peu. « Oh, ok- » il n’a pas le temps de finir sa phrase que l’étreinte se resserre, dans toute la tristesse qu’il ressent et dont il s’imbibe. Les mains, maladroites, caressent les boucles ébène, et il dépose même un baiser sur le sommet de son crâne. « You must be confused from all that… But it’s likely you’ll see them again so, maybe give yourself some time to adjust ? They seem to love you still, otherwise… They wouldn’t have kissed you, right ? » serre les dents en pensant aux nombreuses raisons d’embrasser quelqu’un -solitude, dépit, désir, tristesse. Lui même a commis des erreurs, mais il tente de lae raisonner. « Seems like a second chance to me, even with the running away part. » et ça fait un peu mal, de se rendre compte qu’il le laissera s’envoler plus tôt que ce qu’il avait prévu.

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Le baiser avait-il un sens? Dans l'étreinte et le moment, Milan n'y avait pas réfléchi. Iel avait saisi l'opportunité en la voyant lui apparaître. Elle s'était accrochée à son cou, à son être, trop heureuse de soudainement lae retrouver comme elle n'avait jamais pu que l'espérer. Mais n'était-ce pas qu'un geste parmi d'autre dans ces retrouvailles salées? Car entre les larmes, iels s'étaient crachés autant de mots d'amour que de haine. Dans l'effervescence des gestes, les lèvres ne s'étaient-elles pas simplement retrouvées pour mieux s'arracher? Un grognement répondit à Seiren, étouffé contre son torse en silence vibrant. « I'm not convinced... Even if that was true, we still need some time. » Et il redresse son visage, enfonce son menton dans le corps sous lui et sourit de toutes ses dents, malgré l'apparente détresse émotionnelle dans laquelle il se trouve encore. « At least I have you. You won't leave me even if I find someone to love, will you? » Battements de cils éxagérés, iel rapproche son visage du sien avec une moue collée au visage. Et c'est en riant qu'elle lui plaque un baiser sur le bout du nez. Il y a, aussi, en fond, cette impression qu'en s'abandonnant aux bras de Cyan, cela voudrait dire perdre d'autres personnes, Seiren entrant en premier dans cette liste. Mais même sans toutes les étreintes ayant pu réchauffer leurs corps, Milan ne veut pas le perdre. Egoïstement, iel rêve de s'accrocher fermement à lui sans vraiment le laisser partir, environnement rassurant et odeur familière : il y a dans ses bras un sentiment de sûreté qui ne s'en va jamais. Est-il trop vilain, de lui réclamer encore de son attention après cette histoire? « I want you in my life for a long time. »

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☽. sublime et silence

— 28.12.2021 —

Doucement se dépose sur ses lèvres le sourire de la mélancolie -Seiren a le coeur à l’envers, qui bat dans des douceurs qu’il ne comprend pas, ou qui ne bat pas du tout, renfermé et froid car c’est plus facile que de saigner. Se sacrifier pour les autres plutôt que de souffrir, sentiments affolés qu’il préfère taire. C’est plus simple de juste serrer Milan dans ses bras alors qu’iel pense à un autre. De lae rassurer. Mais les mots sont amers. Une main qui caresse les boucles brunes s’arrête, se repose sur sa nuque. Lui aussi veut le garder, dans sa vie, entre ses bras. “That’ll depend of you, I guess…” imagine tous les scénarios possibles -et beaucoup ne se terminent pas bien. “I’m not the jealous type. Or we can stay… friends, if ever.” et le mot lui écorche la bouche mais il ne le montre pas, facade-tendresse. Milan n’est pas vraiment un.e amant.e, pas vraiment un.e ami.e, une tornade de roses qui berce et écorche -il n’a jamais su comment lae voir. Et n’a jamais su l’apprivoiser. Il s’habituera sûrement à lae voir fleurir au bras des autres.

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Et le sourire fleurit en bouquet sur le plein de ses lèvres, sur le blanc de ses dents, reflets opalins. Oh, comme Milan est heureuse d'apprendre que, non, Seiren ne compte pas l'abandonner au bras d'un.e autre sans jamais revenir la chercher, sans jamais plus la serrer dans ses bras. La familiarité des sentiments, lové contre ce corps chaud, ne s'effacerait peut-être simplement pas. « I'll try everything I can to stay with you. » Et un petit rire berce ses épaules, alors qu'il cherche son regard, battant des cils en questionnements silencieux pendant quelques secondes. La tête s'échoue sur son épaule, et les songes, aussi. « Is friends the right therm, though. » Ca ne sonnait pas vraiment comme une question. Plus comme une pensée qui s'était échappée contre son gré de ses lèvres, avant que, finalement, le cœur rassuré par les doux mots du denki, iel ne mette un point sur le fond de sa pensée. « I guess I see you as that safe place I go to when I feel bad, you know? Even if I just need to hug you, you always accept me. Even when I don't speak. » Et il pose une main sur son torse avec un air véritablement reconnaissant. « I thank you for that. »

@kurenai seiren
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