(seima) veridis quo.

(cw : use of homophobic slur, violence, alcohol)

  @Amaoto Kenma

☽. breaking out on dark night
outfit

— 31.12.2020 —

Au son des basses électrisantes, les yeux se ferment, et la journée se termine. Il n’y a rien d’autre que la musique, les corps qui se frôlent, les pas frénétiques et le décompte qui arrivera bientôt, en même temps que les premières étoiles. Année agitée, symbole de renouveau, Seiren a décidé, en arrivant à la soirée où il ne connaissait pas tout le monde mais presque, de se débarrasser des questions qui l’ont assailli toute l’année. S’il devait faire le bilan, il serait en demi-teinte : il a enfin trouvé sa voie, son rêve, mais s’est perdu lui-même, en même temps qu’il a perdu des amis. Regards définitivement arrêtés sur les courbes masculines, qu’il n’a toujours que réprimé, sauf cette fois-là. Cette fois où il n’aurait pas du, les conséquences qui bourdonnent encore aux oreilles, d’un Berlioz au coeur détruit et à la rancune tenace, et lui se confondant en excuses vaines.
Il met tout ça de côté, les secrets encore gardés, ceux exposés à la mauvaise personne, les pertes -Kenma au moins, est encore là, il danse à ses côtés, l’esprit aussi ténu par l’alcool que lui, peut être même plus. Kenma est là, ses mains dans les siennes alors qu’ils sont deux gamins, et comme d’habitude, plus rien ne compte à côté, pas même les étoiles du ciel ou le temps qui passe.
Et lorsque Seiren s’emporte un peu et trébuche, bouscule un garçon qu’il ne connaît que de vue et renverse son verre, il se met à rire. « Woops ! Sorry pal ! » Mais l’autre ne semble pas prendre part à son hilarité. « Watch out where you’re going, fag ! » Et Seiren, la vision floue qui devient rouge, le coeur qui s’arrête face au mot qu’il a tant de fois tourné et retourné dans sa tête, se stoppe net. « What did you just say to me ? » l’autre le regarde de haut en bas, un rictus mauvais. Il sait maintenant où il l’a vu -lors d’un match de quidditch disputé contre son équipe. « Don’t pretend like nobody here doesn’t know how you look at other guys in the locker room. You’re not fooling anyone, even » et un regard dédaigneux sur Kenma, « right now. »
C’est le coup de grâce.
Celui qui transforme en monstre de sang et de rage, qui fait serrer les poings sur le col de l’inconnu, le ramène contre lui avec la force de dix hommes en colère. « You wanna say that again, asshole ? You’re really sure ? » sa voix tremble un peu, il mettra ça sous le compte de l'alcool -l’autre, lui, ne se démonte pas. « Bring it on, I’m not scared of a fa- » et le premier coup de Seiren part dans sa pommette, alors que le décompte de minuit commence.

le malaise est évident. là où pour beaucoup les événements passés auraient simplement du rester privés, pour d'autres ça n'a pas été la même chanson dès le départ. des regards parasites aux messes basses, c'était impossible de prétendre que les gens n'en parlaient pas, n'étaient pas au courant. kenma aurait tout donné pour que ça reste ainsi. pour trop de raisons. (peut-être et surtout pour seiren. il ne sait pas comment gérer ce sujet là, il l'a bien vu. de nombreuses fois.) pourtant ce qui doit arriver arrive, et trop vite les paroles s'enveniment, trop de mains les retiennent pour ne pas rajouter plus d'huile sur le feu. il est le premier là, à s'interposer entre eux. son attention est uniquement sur lui, le toucher finalement plus doux lorsqu'il maintient son attention quelques secondes. « seiren please, let's get out of here, he's just a fucking asshat » la pression que kenma exerce sur sa main l'invite à bouger de là. s'éterniser n'arrangerait rien et une réelle bagarre est la dernière chose qu'il aimerait voir se produire, encore moins avec son meilleur ami impliqué. ils sont censés être là pour s'amuser. le sentiment d'alerte redescend quelque peu lorsqu'ils quittent la pièce principale, les faibles echos des voix toujours perceptibles mais se fondent dans le silence presque soudainement pesant. sa main occupe celle de seiren, le pouce dansant contre sa paume - comme pour détendre tout ce qui s'accumule à l'intérieur et espère ne pas voir déborder. kenma ne sait pas à qui appartient la chambre mais c'est le cadet de ses soucis : il incite seiren à s'asseoir sur le lit à ses côtés, le regard partagé entre un surplus de tendresse et d'inquiétude. « why did you do that... did you hurt yourself ? » le reste importe finalement peu, tout ce qu'il veut s'assurer c'est qu'il aille bien.

31.12.2020
@kurenai seiren