Le goût du néant (seiren)

- LE GOUT DU NEANT   -

Pour toi, vieux maraudeur L'amour n'a plus de goût

@kurenai seiren & @Noé Águilar
november 05th, 2021

   

There’s something wrong in my chest.
Ca cogne pourtant bien, là, dans la poitrine. Fait fonctionner toute une mécanique dansant sur des notes de musique emportées par une allégresse folle. Active les poumons et la respiration en saccades d’air à relâcher quand il faut pour ne pas étouffer. Eveille les sens, rend conscient de tout pour se retrouver en harmonie encore bancale avec le décor.
Il fonctionne le cœur, centrale de tout un être. Tant qu’il bat, tout va. Mais battre ne fait pas tout, les aiguilles sont folles depuis longtemps mais personne ne pensait qu’elles avaient avalées des morceaux importants dans leur course incessante. Personne n’a lu les termes d’un contrat signé à l’arrachée. Surtout pas lui. Le consulter était inutile puisque sa vie ne lui appartenait plus. Entre les griffes de l’ennemie Cancer et les mains de ses parents. Un seul devait gagner, s’arracher le contrat de son côté et le signer le plus vite : il m’appartient. Oui, Noé appartient à tous, sauf à lui. Son corps en contrôle par d’autres. Ses envies bridées par d’autres.
Danser c’est se réapproprier. C’est exister. Et s’il peine de par un physique de bébé fatigué, il n’a rien oublié des cours qu’il aura suivi avant la fin de sa première vie, quand Pandore l’emmenait en mensonge aux parents, dans un studio de danse du centre-ville. Petite souris s’imaginant petit rat d’un opéra de nuages.

Il y a la fatigue une fois le cours achevé. Le sourire doux sur les lèvres, enveloppé des mots d’un professeur satisfait de son élève en courant d’air. Juste là pour voir mais il sait déjà Noé que ça deviendra officiel. Qu’une fois toutes les miettes de son courage rassemblées il ira les jeter au nez de Damián, quitte à provoquer un déluge apocalypse chez les Águilar. Un peu comme maintenant où il devrait rentrer à la maison mais décide qu’il ne le fera pas. Le nid-chantier de son dortoir en plus agréable que sa chambre d’enfance. Pour être lui encore quelques heures, quelques jours. Ne pas avoir honte de ses ongles peint d’un bleu pastel de ciel de printemps. De la boucle à son oreille, du désordre bouclé de son chignon à moitié défait. Coupe-les Noé.
Non, Clémence.

Oisillon aux ailes poussées pendant un tournoi qu’il a perdu de si peu. Quand on participe, c’est pour gagner Noé. Pas pour arriver second. Papa déçu, peut-être un peu de fierté derrière l’amère, celle que l’on imagine mais que l’on ne voit pas. Il y a eu des maux et des mots échangés avec Pandore. D’une discussion qui a mis des doutes sur leur table commune et qui l’amènent à se rendre en direction du pôle science. Grimper des tours par d’ivoire pour retrouver une présence presque devenue fantôme depuis le temps.
Il joue des doigts contre la porte puis la pousse doucement. Se glisse à l’intérieur pour retrouver Seiren visiblement occupé. Alors il reste là, appuyé contre la porte comme un môme attendant l’invitation à entrer du père.
« - Holà Seiren. I was near and I thought I’d come by. Are you busy ? If I’m disturbing you it’s okay, I’ll leave. » Sourire soleil quand le vrai s’est perdu derrière l’horizon, prêt à se coucher. « - It’s been a while, I wanted to see you. » Pour que son petit cœur et ses aiguilles folles perdent un peu le nord. Seiren et ses silences. Seiren et son rire qui casse tout et fait écho au sien. Seiren et ses idées, ses doigts-génies.
Seiren qui saura, peut-être, quoi faire de ce truc de travers qui traîne dans la poitrine du petit Águilar trop cassé pour son âge.

IMAGE BY vocivus

@kurenai seiren & @Noé Águilar
november 05th, 2021

 

On s’y perd parfois, dans les remous de ces relations que l’on a tissées dans ce qui semble être une autre vie. Celles qui ont été laissé de côté et vers lesquelles on revient comme si elles étaient des lumières en pleine tempête. Seiren est un phare dans une nuit noire, l’a toujours été comme Pandore a toujours été son repère et son soleil. Et si pendant quelques secondes l’idée d’être venu ici a paru stupide, la voix de l’ami éclairci l’orage et fait vibrer quelque chose sous la peau. Un fil chaud qui se tend au gré des mots, des regards et des sourires.
Un rire de quelques notes s’esquissent sur les lèvres du kaze piquant du nez vers le plancher devant le surnom, mal à l’aise gêné d’un champion raté.
« - Almost champ, second place only, for some people it's losing. » Mais arriver deuxième c’est bien. Participer était déjà une victoire pour le petit Águilar. Lui qui relève le nez et s’autorise à regarder le créateur penché sur son ouvrage. Le désordre barbouillant le visage et les cheveux en bataille où il doit faire bon d’y ranger ses doigts pour les déranger encore plus. Il n’a jamais eu l’air de rien d’autre que d’un modèle de parfait qu’il ne sera jamais, le petit Kaze. D’une beauté brute que l’on envie et que l’on rêve en silence. En cachette.

La chaise se tire, petit trône pour l’invité imprévu. Il hésite une seconde puis s’avance jusqu’à venir s’assoir à côté de son ami. I missed you. La portée des mots va jusqu’au cœur et plus loin. Touche des morceaux restés en veille et qui s’éveillent d’un seul coup. Petit début de feu d’artifice dans la poitrine.
« - I missed you too, I’m sorry I disappeared, I should have texted or something… Well, I think I’m good. And you ? » Il ne dit pas pourquoi il est là, ce qui se trame sous les bouclettes. Ne veut pas ternir le beau temps d’un orage-tempête à tout casser. Préfère s’intéresser aux autres plutôt qu’à lui. Pose un regard curieux sur le projet, la mécanique ouverte et inachevée. « - What’s this ? » Comprendra rien mais il s’en fout, ça l’intrigue. Ca l’intéresse, le talent des autres.
Juste pour écouter Seiren parler, se noyer dans ses mots et se laisser bercer par sa voix. Pour oublier que tout est noir dehors et qu’il faudra y revenir bien plus vite qu’on ne le veut vraiment.

@kurenai seiren & @Noé Águilar
november 05th, 2021

 

Remontrance d’un maître à son chiot qui vient de faire une bêtise. L’index sur le museau et Noé qui se retient de rire. Sourit seulement, ça fait moins de bruit. A peine le temps d’une phrase en bonbon douceur à coller contre le cœur, la chaleur des mots d’un ami cher est bien plus forte que les compliments fait avec du vent.  « - I am, I mean I thought I’d be out the first minutes so yeah, Im proud but thanks Seiren. » A demi-mot, pas à l’aise dans ce genre de moment, monter sur des escaliers trop hauts pour se hisser tout en haut. Il est pas au-dessus, ni en-dessous des autres, seulement pas sûr de la marche sur laquelle il se tient.
Courant d’air Seiren déjà partit, laisse Noé un peu perplexe le suivre du regard dans son exploration un peu agitée. « - What are you… » Dans un froncement de sourcils, fin de phrase en bulle de savon qui explose sous le poids de la couronne posée sur sa tête. Du silence plein la langue, le malaise remonte mais n’atteint pas la surface. La musique discordante, même de quelques secondes, suffit pour le faire éclater de rire. A s’en péter les poumons, se pencher un peu sur le côté et la couronne glisse sur les bouclettes.

« - And you put it on my head, knowing it could’ve explode ? What a friend you’re making. » Entre deux hoquets hilares, le kaze récupère son trésor et le fixe en le faisant tourner entre ses doigts. I’d like to have this kind of stuff for my birthday. Des cadeaux uniques et fait spécialement pour lui. Sortir de l’impersonnel et des habituels que l’on reçoit chaque année. Il soupir et pose la couronne sur le bureau encombré, repose ses yeux sur l’assemblage prenant toute la place. [color:5b0b=#cadetblue]« - Sorry, you don’t have to say anything. » Il se rapetisse sur sa chaise, un peu gêné, d’avoir demandé. Mis son nez dans ce qui ne le regarde pas mais qui l’intrigue. Pose un coude sur la table et son menton dans sa paume, Noé fasciné par la mécanique à découvrir sous un nouveau jour.
« - That, seems so great. Oh, hello miss ! Okay I won’t, just for the distance then. Might explode in my hand right ? » Un coucou de la main en salut bref.  « - I wish I was capable of doing such things, you really are a genius… »

@kurenai seiren & @Noé Águilar
november 05th, 2021

Roi du rien avec sa couronne sur la tête, même si elle lui va. Mais il ne peut s’empêcher de rire, sourire devant les mots du denki. Prend le miroir pour regarder le résultat, perplexe et se retient de rire encore plus devant sa tête. Peut-être un peu gêné aussi par les compliments de Seiren, petits papillons bizarrerie dans le fond du ventre, battent l’air de leurs ailes de braises.
Le bras mécanique s’éloigne et le sérieux se pose une seconde sur son visage. Le nez baissé vers ses mains, qu’il lève devant lui comme pour les montrer avec fierté.
« - I have two though, might be disturbing at first with the just one but well, could get used to it right ? » Noé hausse une épaule, l’air de rien et le sourire se fait douceur devant les réflexions de Seiren. Petit soupir désolé devant l’obstination à ne pas voir les choses telles quelles sont, un peu pareils tous les deux, bornés dans des ombres qu’on leur agite sous le nez depuis des années, des réalités mensonges que l’on finit par croire à force parce qu’elles semblent bien plus faciles à supporter que la réalité.

« - You never liked compliments, nor truth… Same as me I guess. » Et sa main est venue se poser sur celle de Seiren après avoir reposé le miroir sur la table encombrée en faisant attention. « - Yeah, we are… I’m not that strong you know. » Les mots se défilent dans un soupir apportant le silence. La main reste là où elle pour ce qui ressemble à une éternité un peu cassée. Puis elle se retire, vient se poser sur le torse du Kaze, près de son cœur et des aiguilles folles qui parfois font mal.
« - To be honest, I think there’s something wrong with me. With my heart, my feelings. I can’t feel, some of them. Like, I know it’s in there but I can’t experience it, can’t say it either. It just, blocks inside and even sounds weird… » Cet amour cassé dont il se retrouve peut-être privé. Pas capable de le dire à Pandore, sa sœur, quand pourtant c’était si facile avant. Et il évite de le regarder, Seiren, se concentre sur la mécanique inerte sur la table. C’est plus facile, d’avouer ce qui ne va pas sans poser les yeux sur quelque chose auquel on tient.
Il l’a aimé le denki, peut-être que c’est toujours le cas mais ça le rend triste de se dire que cette sensation s’est sûrement perdue quelque part et qu’elle ne pourrait jamais revenir. A en faire monter des nuées de colère sans vraiment comprendre pourquoi.

@kurenai seiren & @Noé Águilar
november 05th, 2021

Les sourires qui se complètent ont des airs de tendresse enfantine. Il ne saurait mettre des mots sur ce qu’il ressent pour Noé, c’est fort, teinté de nostalgie, de non-dits et masqué par le syndrome du sauveur qui l’habite depuis qu’il est gosse. C’est étrange, et beau, comme eux. Ce qu’il ressent se colore du pastel qu’il voit sur ses joues lorsqu’il le regarde, et avec sa couronne bancale sur la tête, il a vraiment l’air d’un prince. Alors, les rires sont innocents, et il est soulagé qu’ils se retrouvent presque comme avant. « Keep you two hands, you’re better with it. » les serre dans les siennes en guise de preuve et y laisse des traces noires, doigts tâchés par le travail. Mais la main reste dans la sienne, et il y a quelque chose de rassurant dans le geste : toucher Noé, c’est comme tutoyer les étoiles. Il hausse un sourcil, lorsque l’ambiance se teinte soudain de sombre, et que les mots trébuchent. Il connaît Noé, les affres d’un coeur malade, s’est inquiété pour lui, a tenté de le réparer sans succès, acharné à la tâche dans une quête impossible : peut être celle de sa vie, avec la conquête des étoiles. Il le pensait pourtant guéri, en rémission et en paix avec le palpitant à l’intérieur du torse. « Oh. You mean, you feel like you can’t... love ? Or is that something else ? » se ronge les ongles d’une main et tente d’accorder ses pensées. « You’re young, still. Maybe it’s just how life goes and you just have to experience it ? Nothing to do with your heart. » et c’est à lui de poser sa main sur le coeur maudit, pour sentir les battements, rapides et précis comme des coups de marteau. « Want me to listen to it ? »

@kurenai seiren & @Noé Águilar
november 05th, 2021

Ses mains dans celles de Seiren, c’est l’histoire des contrastes. De ce qu’ils sont un peu, ces différences qui se rapprochent pourtant. Il les regarde sans se départir de son sourire trop grand, avec tendresse presque. Nostalgie de ce qu’ils étaient et ont un peu perdu. Les doigts s’accrochent à ceux de l’ami qui devient pilier lorsque la langue se délie et les mots poisons sortent. Dans des froncements de sourcils, un nez se plissant sous les possibles et ce qui semble parfois évident. On sent que ça l’embête, le petit Águilar, d’en parler, de plomber l’ambiance avec ses maux quand il est facile de croire qu’il va bien maintenant que le parasite a disparu.
Les mains se lâchent, doigts presque aussi noirs que ceux de Seiren et il soupire.

« - I can’t love. Can’t feel it, can’t say it, nothing. » Peut-être il peut l’écrire mais il n’en est pas vraiment sûr. De toute façon le résultat reste le même : le sentiment est vacant sous la peau. Il secoue la tête, agite les bouclettes dans la tempête de son geste. « - No, it’s not because of this, like… I can’t even say it out loud to my own sister. I know I do feel it for her, but I can’t show it anymore. Inside it’s all empty. » Noé désolé lâche un soupir et les épaules s’affaissent un peu. Puis vient la main sur son torse, celle contre laquelle viennent se poser ses doigts. Et ça bat plus fort en-dessous, agité par le contact. La proximité en papillon aux ailes un peu trop chaudes effleurant le ventre, le partout de son corps s’obligeant à rester immobile.

« - Yeah, sure, but I don’t think you’ll hear anything. Only the small tired hammer and its crazy hands. » Ces aiguilles folles qui tournent toujours trop vite et font mal, parfois. Souvent. Un peu comme maintenant. De toutes ces choses qu’il aimerait avoir mais qu’il ne peut que frôler. Toujours deuxième Noé, jamais premier.

@kurenai seiren & @Noé Águilar
november 05th, 2021

Les soupirs lui parviennent, s’immiscent jusqu’à sa cage thoracique, vaste océan de regrets amers -il voudrait le sauver. Le porter dans ses bras capables et lui faire comprendre qu’il est capable d’aimer. Il n’y croit pas vraiment, Seiren, aux affres du coeur encore innocents, il pense que Noé est trop inexpérimenté, trop jeune encore, n’a pas su être amoureux. Que rien n’est grave et qu’il faut laisser faire le temps. Mais sa bouche se pince tout de même, anxieux rictus qui cherche une solution au problème. « Mh. I see. » Il sait la paralysie des sentiments, la difficulté à dire je t’aime mais un mal physique au-delà lui est inconnu. Retire sa main, loin du palpitant qui crépite aux rouages rouillés. « Let me check. » Matériel dispersé aux quatre vents dans l’atelier, il se lève pour aller chercher un peu plus loin, dans une malle dans laquelle il se penche, tant et si bien qu’on penserait qu’il n’a pas de fond. « I know it’s in there somewhere !!! » cherche quelques secondes et en ressort un étrange instrument, stéthoscope aux allures dorées, qui émet un cliquetis. « I made this a… While ago. When I was in that group for the people with magic defects, you remember ? It’s supposed to amplify the sound of something when the magic is wrong. » Revient s’asseoir à côté de lui, soulève le tee-shirt avec une délicatesse de ceux qui n’osent pas vraiment. « Can I ? » Et le métal froid se pose contre la poitrine de Noé, au plus proche du coeur. L’extrémité de l’objet dans les oreilles, et il écoute attentivement -mais rien ne vient. Seiren soupire, et une idée lui vient -une mauvaise idée, sans doute, un peu folle. « I think we need to make your heart beat faster… I- I have an idea, but it’s… It’s a weird one. » Ses joues se teintent d’un rose léger, mais sérieux, il se ressaisit, se redresse sur la chaise, alors que la main se pose sur la joue d’un Noé aux airs perdus. « Can I kiss you ? » pour la science, et rien d’autre. Évidement.