(18+) fuck up the friendship —

@Luis Zola  

☽. come show your fangs

— 20.02.2022 — outfit

Il a connu des jours gâchis, des jours gris ciment lorsque le ciel se couvre de cumulus et ne laisse pas passer la lumière, des jours mélancolie lorsque le coeur se serre sans comprendre pourquoi -ces jours là n’étaient rien. Celui-ci est pire, teinté de colère envers lui-même et d’un coeur à la dérive qu’il a cadenassé à double-tour. La valse ténue de ceux qui se cachent, le sourire qui rêve d’en rencontrer un autre, les corps qui se cherchent sans se trouver
et pourquoi
pourquoi
pourquoi
a-t-il eu soudain l’impression d’aimer ?
Un soupir long de désespoir en griffonnant des mots sans queue ni tête sur le papier. Kenma en adoré au firmament lorsqu’il ne l’avait toujours vu qu’avec une tendresse que personne n’explique. Et pourtant, il a eu envie de l’embrasser. Et pourtant, ce n’était pas la première fois.
Il s’est empressé de déchirer la feuille aux mots maudits pour sortir, le vent frais de février en rafale contre un visage éteint. C’est plus facile, de faire semblant, de s’oublier contre d’autre corps, et d’en oublier que l’on est soi-même encore un enfant. Un instant d’égarement,
et le voilà dans les moiteurs d’une nuit aux reflets d’argent, les yeux clos dans la foule qui se confond en battements de coeurs éclatés. Il n’est plus seul -et certainement pas le seul à être à la dérive, et pourtant, il se sent comme tel. Tuerait pour un peu de chaleur humaine.
Il y a repensé, un instant. Appeler Pandore (en robe de mariée), Milan (qui lui a à peine souri), les nuits à s’embrasser qui ne riment à rien puisqu’en face le coeur est pris (et peut être bien que le sien aussi). Il voudrait quelqu’un qui l’aime, ou du moins qui fasse semblant, quelqu’un qui le dévore en entier sans lui laisser le temps de respirer ou de penser à la misère du temps. Il voudrait faire l’amour avec un fantôme.
Et, alors que les yeux-gamins s’ouvrent, ébahis, c’est le fantôme qu’ils trouvent. Et le sourire qui s’élargit. Seiren est un monstre vorace qui s’enorgueillit de l’amour des gens -admiration forcée qu’il s’évertue à trouver par tous les moyens. Il veut qu’on l’aime, il veut qu’on l’estime, et ce soir, il veut qu’on le désire, même troublé par la proximité et les regards indiscrets des corps inconnus qui se frôlent. Luis n’est pas un inconnu. C’est un mirage du passé, des courbes qui font dévier le regard et remonter les frissons. Luis est un de ceux que l’on laisse derrière car le désir est trop tabou pour s’exprimer,
et pourtant.
Il fait l’erreur de suivre la musique, de remonter ses mains sur ses épaules, frôler la soie de la chemise ouverte pour sentir le long des bras, le pouls battre en rythme. Il ne devrait pas, pourrait fuir encore une fois -ça fait des années que leur jeu semble s’être arrêté et qu’ils se sont murés dans le silence. Mais qui doit se retrouver, se retrouvera, non ? Et il se désespère d’être aimé. Peut être qu’il y a de l’amour, dans les yeux d’en face,
avec les néons,
il ne voit rien.
Rien qu’un interdit au goût d’absinthe et ses lèvres qui se rapprochent d’une oreille -au moins, Luis l’écoutera, lui. « Dance with me, you simp. »
Et c’est presque trop facile, d’être cruel. De se faire diable tentateur lorsque les hanches s’approchent, de se galvaniser d’un pouvoir factice. C’est trop facile de provoquer pour oublier.

@Luis Zola  

☽. come show your fangs

— 20.02.2022 — outfit

Ce n’est pas dans ses habitudes, de se laisser aller contre les corps des autres, plus encore aux masculins interdits que l’on tait sous les yeux curieux. Seiren est fait de silences et d’espérance que l’on ose à peine murmurés, lorsqu’il se sent en confiance, c’est un masque. Peut être que l’alcool aide (et pourtant il n’a bu de son breuvage que quelques gorgées), peut être que le désespoir aussi. La tristesse infinie de vouloir ce qu’on aura jamais. Mais Luis est là, Luis est beau, et Luis le veut -il le sait, l’a toujours su. Dans ses mots sirupeux comme du miel sur les lèvres qu’il s’est toujours interdit d’approcher, dans les regards qui traînent trop longtemps sur les courbes encore jeunes, car ils ont commencé à se désirer jeunes, trop pour que Seiren ne comprenne.
Il a toujours été lent à la détente.
Et c’est d’ailleurs l’énergie d’un gamin qui l’habite, celui qui ne voit que du jeu dans les entremêlements des corps, défi-brasier lorsque les mots le font rire doucement, et presque soupirer lorsque les hanches se cognent. Une bataille à mener qu’il sait gagnée d’avance. La langue du serpent qui se glisse près de l’oreille de Luis, à l’ombre de son cou qu’il frôle de ses lèvres. « Oh, you want me to beg ? » Et la peau découverte finit embrassée, par une bouche sauvage contre la carotide. On pourrait les voir, les reconnaître et les surprendre, il s’en fiche. Baisers du démon qui l’habite le temps d’une nuit, il est temps de vivre. « Can’t really beg with my mouth being busy, can I... » et le ton mutin glisse dans un sourire, lorsqu’il joint ses mains autour de sa nuque, qu’il le regarde enfin dans les yeux, voilés par moments par les stroboscopes. Le corps bouge en rythme, mais il est lent, par rapport à la musique. Danse exaltée du désir qui monte, feu au creux de ses reins qu’il n’arrêtera pas -sauf si on lui demande. « You already are. Dancing with me. Unless we’re doing something else to your eyes only. »

@Luis Zola  

☽. come show your fangs

— 20.02.2022 — outfit

Le pouvoir a quelque chose d’exaltant, qu’il n’a que trop peu goûté, sensation d’être en feu contre la pomme d’adam de celui qu’il sent déjà ployer. Seiren a déjà touché des corps, ouvert des cuisses et s’est donné au plaisir de la chair parfois en commettant une erreur, mais sa retenue lui a toujours empêché de se dévoiler -pas ce soir. Ce soir est placé sous les auspices du vice mortel, et il n’arrive pas à regretter -les torts viendront demain, les yeux clos et la fuite, pour l’instant il reste. Reste contre le corps en mouvement contre le sien, celui qu’il a désiré sans se l’avouer, dans le silence et la lâcheté de ceux qui se font aveugles lorsque les émois les trahissent, dans les luxures crasses qui cachent la plaie béante au creux du coeur. Il sait, que la faiblesse est à portée de baisers, sent le pouls s’accélérer contre ses lèvres, et le corps se rapprocher du sien, comme pour fusionner, le sentir à lui. Il saura l’être, quelques heures, s’abandonner comme il a tant de fois voulu le faire, mais réfrène un soupir anticipateur lorsque les lèvres ripostent, et que ses yeux se ferment, une seconde, le temps d’un baiser au goût de trop peu, d’un grognement frustré lorsqu’il s’éloigne. Seiren ne veut pas danser. Il veut être un homme facile, étouffer des cris dans son poing et étouffer ceux d’un autre contre sa paume, se perdre contre un corps qu’il a imaginé au point de le connaître par coeur et faire la plus grande des erreurs. Mais, joueur, il continue de retourner la situation à son avantage. Sourire mutin qui s’échappe pour parler par dessus la musique. « Maybe I was hoping to see you. » Il ment, il ne s’attendait pas à le voir, et l’aurait ignoré dans d’autres circonstances. Mais ça, Luis ne le saura pas. Il ne saura rien de ses desseins cachés lorsque Seiren se pare de luxure, que sa paume se pose contre la nuque de Luis pour venir dévorer ses lèvres, bien moins chastement que son premier baiser, alors que son genou se retrouve entre les cuisses de l’amant, pour lui faire perdre la tête.

@Luis Zola  

☽. come show your fangs

— 20.02.2022 — outfit

Il voudrait lui faire croire aux miracles à l’ombre de ses lèvres, aux amants qui se fuient et son destinés à se retrouver, peut être lui faire croire que derrière la luxure pure, il y a de l’amour, mais Seiren n’est pas de ceux, cruels, qui brisent des coeurs -du moins en le faisant exprès. Luis ne l’aime pas, il ne l’a jamais aimé, il l’a toujours désiré ou regardé avec la force de ceux qui veulent posséder, et il n’était pas prêt à céder -il l’est. En voulant se changer les idées, oublier les passions du coeur supplicié, il se donne volontiers à lui, alors que la piste s’éloigne et qu’un mur se forme parmi les ombres, dos qui se cogne et souffle qui se perd, lorsque les lèvres ennemies explorent et explosent contre sa peau. « Fuck... » et lorsqu’il le hait, qu’il le répète, il rit doucement entre deux souffles coupés. « Hate me harder then... » mains du démon qui remontent jusqu’au bassin, qu’il scelle au sien pour rechercher la friction. Aux airs d’être à sa merci, pourtant il sait qu’il est celui qui a le pouvoir. Celui qui provoque. Et qui récolte ce qu’il sème. Ne parvient pas à faire machine arrière, toutes ces années de lâcheté, de retenue, foutues en l’air pour ce qui sera une erreur. Esprit vidé au fur et à mesure des baisers, et lorsqu’il quitte le sol un bref instant, c’est contre sa bouche qu’il gémit, avant de se ressaisir, rictus amusé. « Easy, tiger. » il lui reste un semblant de bon sens, une crainte des regards indiscrets, même si leurs baisers sur la piste ne laissaient aucunement place au doute. Il reste la partie de lui qui se cache, et s’effraye des rumeurs. S’il était encore plus inconscient, il l’aurait mis à genoux dans les toilettes, mais Seiren s’arme de ce qu’il lui reste de prudence. « Take me to yours, and show me what you can do. I know you kept waiting. » Et il s’en voudrait presque, de remuer le couteau dans la plaie.

@Luis Zola  

☽. come show your fangs

— 20.02.2022 — outfit

Besoin maladif, dévirant, d’être aimé. Le désir est secondaire lorsque la tendresse transparaît d’entre les crocs, et il est cruel, de vouloir dévorer un amour factice, de se complaire dans l’admiration qui transparaît. Les sentiments s’y sont mêlés, trop facilement, avec Pandore, avec Milan, lorsqu’il voulait se perdre dans les corps -et il désire seulement Luis sans l’aimer en retour. N’est-ce pas ?
N’est-ce pas ?
Car il l’affuble du surnom des anges, et il sent les ailes dans son dos poindre pour déchirer les cicatrices. Chasse la question de sa tête avec un autre baiser fiévreux, pas le temps de se demander ce que la fin de la chasse qui a pu durer des années signifie, qu’il rend son esprit vide et s’accroche, alors qu’ils disparaissent dans un bref instant de silence. Accroché à ses bras, avec la force du presque désespoir qu’il fait passer pour celle du désir. Accroché à ses reins, alors que son dos rencontre la commode de bois qui tremble presque, et qu’il rit doucement. « Yeah ? You hate me so bad you want me to be yours ? » Peau mise à nu qui se soulève alors que la respiration devient plus rapide sous les doigts de fée, la mine insolente de celui qui voudrait tout voir brûler,
tout,
surtout lui.
Et Luis à sa merci dans les nuits douces, qu’il illumine du bout de ses lèvres. Elles se posent là où elles le peuvent, doigts qui tirent les cheveux bruns pour exposer un cou qu’il mord, qu’il marque. Dérive le long des clavicules, du torse exposé par une chemise déjà ouverte. Avide d’un territoire jamais conquis, d’une victoire qu’on lui offre déjà sur un plateau. « But you’re already mine. Baby. » et il sait, au fond, qu’il a raison, et qu’il provoque. Voudrait voir la colère brûler, la haine réelle de ceux qui se perdent en soupirs.