flare (inwoo)

flare

il esquisse un sourire, ses mains abattues sur le sol, le bout des doigts glacés. don't you know? i'm a poet and an actor. les paupières closes, il laisse lilijana décrire celui qui porte tant d'importance dans son coeur. la description est drôle, il reconnaît dans ses mots son caractère de feu et la douceur aqueuse qui s'assure d'éteindre la flamme lorsqu'elle se répand trop loin de son foyer.  sounds like a cool guy, commente-t-il les lèvres retroussés dans un sourire mi-impressionné. he's a keeper, continue-t-il : you should keep him, blague-t-il en se tournant vers elle, ramenant ses jambes auprès de son torse. il pose son menton sur ses genoux, les bras enroulés autour de ses jambes. you know, opposite attracts each other, that may be the reason why your friends, ils se complètent, et c'est peut-être ici la beauté la plus pure de leur amitié. inwoo se bascule doucement avant de poser délicatement ses doigts glacés sur le visage de lili, inspectant les blessures. you're going to have a big bruise here, do you want me to- d'un mouvement de main vague il pointe les coupures et les boursouflures, pour lui demander si elle veut qu'il les apaise. peut-être voudra-t-elle les garder comme un trophée de sa bataille. il sait que la pénombre dans laquelle ils baignent atténue suffisamment les plaies et qu'à la lumière du jour, son visage le ferait hoqueter. i have some tissues and ointment. no don't ask why, la coupe-t-il avant qu'elle ne puisse faire sa curieuse. inwoo serait incapable de répondre à sa question, de toute façon. you know, i can feel that i'm annoying you sometimes... well a lot of times actually. so, if tonight you tell me to back the fuck off, i'll do it and won't bother you anymore, chaque syllabe s'échappe dans un nuage de condensation. inwoo est tourné vers elle assit en tailleur, son sac à dos ouvert à ses côtés, des mouchoirs et de la pommade dans ses mains. il la laisse être maître du reste de la soirée.

flareElle était si naïve, à tenir les choses pour acquises alors que pourtant elle ne voyait que dans la vie une garce. Une vie aimée et détester à la fois. Pas assez connue, encore de simples connaissances quand elle a l'impression qu'une seule année de vie lui traverse le corps. Et elle aimerait le garder encore et encore auprès d'elle, à voir le visage de Karma se dessiner dans les nuages vaporeux, entaché d'étoiles brillantes. Inwoo s'infiltre dans son univers délicatement, puisqu’au fond elle ne parle jamais du meilleur ami. Mais elle aurait dû parler plus, oh oui, elle aurait dû. Ils sont sans doute des aimants, au positif qui attire le négatif. Lili vulnérable à sa manière partageant la seule chose qu'elle considère de bien qui lui soit arrivé dans sa vie. «Je le retrouverai s'il ose m'abandonner anyway.» Personne n'abandonne Lilijana. Elle abandonne, elle fuit avant. Et perdue dans la toile de ses pensées, elle sursaute à sentir les doigts glacés du roku contre son visage, à reculer ses traits par automatisme, les sourcils qui se froncent. Et si elle est tactile, elle a horreur de voir les gens s'inquiéter, la traiter comme une brindille quand elle aimerait être un torrent. «La routine quoi, y'a pas de quoi s'alarmer.» Et il offre la liberté, le respect qu'elle demande souvent. Il y a les épaules qui se haussent, une fois de plus, une fois de trop, à ne pas savoir quoi répondre. Avoir cette envie qu'on prenne soin d'elle et cette envie de repousser encore et encore. C'est un combat éternel. Alors la voix relâche à demi, le regret trop près des lèvres. «Dépêche-toi.» Quand elle se sent un peu faible avant de reprendre ses esprits. Les prunelles se voilent. «Ne me prend pas en pitié, ça me dégoûte.» Assez pour qu'elle refuse de le regarder pendant les soins.

flare

ses doigts sont glacés contre sa peau et il essaye du mieux qu'il peut d'appliquer de la pommade sans la blesser. néanmoins, il se doute que la douleur ne l'effraye pas — mais, inwoo, lui, ça le terrifie de blesser quelqu'un. comme un aftershock de son presque meurtre, de cette soirée à la bibliothèque où la conscience l'avait quitté. don't say i pity you, it makes me look like i care, grimace-t-il en plaisantant. les mots de lili pourrait le blesser mais il sait qu'elle est perdue et que le venin qu'elle lui envoie inlassablement n'est qu'un moyen de se protéger (ironique pour une gamine qui aime s'exposer au danger). d'you wanna eat something? qu'il demande, affamé de sang mais prêt à tenter de se rassasier avec de la nourriture sorcière et fade. il a envie de bouger, de voir différentes étoiles bercer les yeux de lilijana, d'observer la chaleur de la lumière bercer sa peau dans un câlin transparent. you know what, it's not even a question but an obligation. you're grumpy and food makes you less grumpy. il s'arrête et la tire vers le haut avec lui. and yes don't worry, i'm paying. prêt à débourser l'argent qu'il a gagné la semaine dernière pour une gamine qui menace de l'insulter à chaque seconde.

flareElle se laisse étrangement faire, à oublier les doigts glacials qui ramènent sur terre un instant. Deux monstres à leur manière pour ce monde de sorcier. Elle avait une forme elle aussi secrète, alors elle ne cherchait pas à plonger dans ses secrets. Et elle arrive à ouvrir ses prunelles qu'une fois il a terminé, ravalant au fond d'elle-même qu'elle puisse aimer qu'il soit une forme de sécurité qu'elle n'a plus depuis longtemps. Avant même qu'elle puisse se rebeller, il la tirait déjà en haut. «Putain tu me fais mal enfoiré.» Les insultes jamais bien loin, retirant sa main dans la sienne, le vent qui fouette la chevelure de lionne qui arrive enfin à pousser un semblant de sourire. «Ça va me faire plaisir de te voir dépenser pour moi, par contre.» dit-elle amusée, arrogante sur les bords. Elle ignore encore pourquoi les gens se démènent pour elle, mais parfois ils arrivent à soulager le coeur de pierre qu'elle a construit avec les années pour survivre dans une maison froide.  «Toute façon t'as raison pour une fois. La bouffe c'est la vie. T'enfles pas trop la tête par contre.» dit-elle sans jamais le regarder, continuant vers l'horizon, hache de guerre un peu ensevelie, sourire encore sur les lèvres.