not one of them. (deion)

❝ (you're) not one of them.
un parchemin flottait dans les airs, le nom de koh deion gravé à l’encre noir. et de son fauteuil, niklaus ne pouvait que contempler la déception qui se présentait devant lui en une seule note. de toutes les matières sur le feuillet obtenu sans que le nouvel intervenant n’ait à prononcer le moindre mot, et où s'alignaient un enchainement d’optimal, il est interpellé par une ligne. une seule matière où le mot ‘optimal’ n’était pas inscrit. à la place, il ne voyait qu’un misérable acceptable. sa langue claque à la matière qui ne sied ni son clan, ni lui-même. à ses yeux, c’était quelque chose d'inacceptable. et peut-être que son inconscient, cherchait-il une chose pour interpeller son fils, conçu pour être parfait à l’image de leur clan. la déception n’était que rare, les enfants loin d’être rebelles ou du moins devant les yeux de leur père. deion. come to my office. qu’il laisse alors résonner dans l’esprit de son fils, le lien télépathique toujours aussi fort. pas besoin de plus de détails, le denki savait où le trouver depuis qu’il avait sa place dans l’académie où il avait été autrefois élève. la créature prenait ses marques, et déploie silencieusement ses griffes dans le cadre de la mission qui avait poussé le politicien à se transformer en intervenant, et partageant ses connaissances à des étudiants. son regard se pose sur la porte fermée, son instinct lui indiquant la présence de deion. la porte s’ouvre en silence et ce n’est que quand le denki s’est installé devant lui, que le parchemin posé sur le bureau lévite à nouveau pour s’arrêter devant les yeux du garçon. un sourcil se hausse qui voulait tout dire. talk.

❝ (you're) not one of them.
deion. come to my office. ça résonne au fond de sa tête, fait glacer le sang dans les veines. la voix sépulcrale du paternel avait toujours su commander respect et obédience. homme de peu de mots (deion n'avait pas la chance d'être l'unique exception à cette règle dans le monde), encore plus rares étaient les compliments et les félicitations. mais le ton, froid, plus qu'à l'habitude, résonnant dans les frontières de l'esprit avec une sévérité qui ne laissait présager rien de bon. yes father. est renvoyé presque immédiatement, car le garçon ne saurait laisser patienter celui l'ayant infanté (le père s'était bien évidemment occupé que ça n'arrive jamais dans son éducation rigoureuse). il abandonne sur place celleux qui l'entouraient, dont il a déjà oublié les noms, et possiblement les visages.

les pas rythment les pensées qui s'enchainent dans l'esprit, cherchent à trouver la raison de l'appel. il n'entend pas, mais sur son passage, la population estudiantine murmurera entre elle qu'on ne l'a jamais vu marcher aussi rapidement que depuis que le paternel s'était installé dans son bureau. il s'arrête finalement devant la porte (elle lui semble plus imposante, peut-être simplement parce que c'est son père qui l'attend derrière), prend une inspiration avant de l'ouvrir, sachant qu'il ne sert à rien de toquer puisque l'ainé a entendu ses battements. le silence semble suffocant alors qu'il referme la porte derrière lui et s'installe face au chef-père. la feuille lévite, s'installe devant le regard du gamin qui y redécouvre ses propres notes, jusqu'à celle qui diffère des autres. it's just ethi... le regard glisse jusqu'aux traits de marbre de l'intervenant et les mots meurent sur le bout des lèvres. it was a group project and I overestimated my teammates... i'm sorry, i'll do better next time. matière cauchemar, presque risible qu'il s'y retrouve et encore plus qu'on lui reproche d'avoir eu une note remarquable, mais pas excellente ; eux dont l'adn baignait dans l'illicéité depuis si longtemps. ainsi le gamin se doutait que ce ne soit pas l'unique raison pour laquelle on l'avait convoqué aujourd'hui, et c'est silencieux, le regard fixé sur le bureau, qu'il attend que le paternel prenne la parole à nouveau.

❝ (you're) not one of them.
l’appel aussitôt répondu, son fils ne tarda pas à s’afficher devant lui, le suivant du regard de son apparition au pas de la porte jusqu’à ce qu’il soit suffisamment proche pour voir le bout de parchemin. le patriarche n’attendit pas longtemps pour obtenir son dû, la réponse à son interrogation, et à la première réflexion aussitôt éteinte par le cadet, « just ? » le mot est répété en écho avec cette même voix traînante, inhumaine. la justification est entendue, mais elle ne serait jamais acceptée. aucune justification quelle qu’elle soit ne l’aurait été pour l’homme qui n’exigeait que perfection. l’imperfection n’était qu’une des qualifications propres aux humains, et il y avait bien longtemps que leur clan avait transcendé ce stade. « indeed, it’s your fault. you misjudged the situation. » simplement ajouté, ignorant l’excuse qui n'effacera pas ce qui était gravé à l’encre. les conseils étaient inutiles, le garçon suffisamment intelligent pour apprendre de ses erreurs et ne pas se retrouver dans cette situation, dans le bureau de son cher père. il ne pouvait rien faire pour ces fameux projets de groupe, présent dans le curriculum qu’un koh ne le veuille ou non, l’ironie de la situation, de son intérêt pour une matière risible le ferait presque rire s’il avait ce talent, de rire. « i would have thought you would be good at group activities since you were in a group, hm ? » l’interrogation silencieuse mais ses véritables pensées sur quelque chose de beaucoup plus noires. niklaus ne l’avait pas fait venir ici pour une vulgaire note.

❝ (you're) not one of them.
il sait mieux que d'oser tenir tête au patriarche, le sait plus létal que quiconque, et connait son intransigeante politique sur le bout des doigts ; constamment, victime de son perfectionnisme glacial, à toujours trouver quelque chose à reprocher au fils victime. alors deion serre les lèvres, et baisse le regard, se contente d'hocher la tête aux paroles de son ainé. il s'efforce de faire le silence dans son esprit, de taire les plaintes qui pourraient vouloir naître de ces remontrances pour une note d'éthique, que son sang ne connaissait uniquement que pour la bafouer. mais les koh étaient spéciaux, surhumains, ils aspiraient à plus que l'acceptable ; en tant qu'héritier, il se devait d'être figure même d'exemplarité.

la suite le prend de court, enchainement qu'il n'avait pas prévu et qui aurait pu le faire paniquer s'il n'avait pas appris à copier les traits du paternel. masque de glace (sans doute plus fragile que l'originel) pour masquer les émotions, mais le cœur qui ne saurait mentir et semble battre un peu plus vite. i still am, father. il ne ment pas, ça ne servirait à rien face à ce lien télépathique qui les liait (gamin encore trop faible pour le suspendre et s'autoriser un peu d'intimité). il sait, cependant, que son appartenance à nobody n'a jamais été acceptée de chef, au mieux supportée, au pire abhorrée. alors il ne valait rien de bon de s'attarder sur le sujet. it will not happen again. prends la parole à nouveau pour mettre fin au statu quo, bouger à nouveau la conversation dans une direction plus confortable. les prunelles viennent chercher les siennes, les sourcils en une ligne sérieuse d'honnêteté. you can count on me father.

❝ (you're) not one of them.
on pourrait y imaginer de la malice dans ses mots s’il était réellement humain, niklaus. mais il n’y avait rien, pas une once d’émotion ou ne serait une seule vibration de ses cordes vocales pour y exprimer sa déception. il n’y avait rien, comme sur les traits de sa progéniture. seul un battement des paupières ne répond à la confirmation du fils, présent dans des activités qui ne le siéent pas, et qui faisaient pâle figure devant leur famille. niklaus n’avait pas bougé un doigt, avait probablement glissé quelques mots désapprobateurs quand il l’avait découvert avant de le laisser couler, cette activité plus qu’étrange ne perturbant en rien pour le moment le véritable rôle de deion. il ne préférait pas imaginer ce qu’il se passerait si quelque chose, quelqu’un, perturberait leur routine quotidienne. sa tête reste immobile à la promesse qu’il accueille d’un simple clignement des yeux, acceptant la route que voulait prendre son fils. you can count on me father. oh, il le savait mais dans la situation actuelle, c’était assez pour que ses pupilles se dilatent. c’était ce qu’il était venu chercher le père, une main en plus à l'œuvre. l’héritier et futur successeur se devait de l’être. « right. » qu’il répond, placide, avant de porter la conversation là où il la voulait. « your help would be more than welcome here. » avancé alors qu’il fait léviter une bouteille d’un rouge un peu trop épais pour être du vin et qu’il verse à son fils en premier avant de se servir. « deion, do you know why i am here ? »