haiko ≋ find your fire

Haiko Hoshiyama
ft. sakura heffron, amariane, vocivus

A BRIEF HISTORY OF TIME

— prénom & nom ; Haiko Hoshiyama Aiko, prénom choisi par des parents qui l’attendaient depuis longtemps – elle était censée être l’enfant de l’amour. L’amour maternel s’est consumé, et il ne reste plus que les cendres. Elle renaît Haiko, portant son élément jusque dans son prénom. La poésie continue dans le nom de famille, Hoshiyama, la montagne aux étoiles. Dans la préfecture d’Okayama, le Mont Hoshiyama s’escalade. Déception de l’enfant une fois arrivée en haut : cette montagne n’a rien d’exceptionnel face aux autres. Papa est fier, alors elle se cache derrière un sourire et regarde les étoiles. Coincée entre la terre et le ciel, elle devra s’élancer du sommet pour trouver la liberté.

— naissance & âge ; 14 03 2000, ailleurs - 20 ansElle n’est pas née au creux des montagnes qui l’ont vue grandir. L’acte de naissance indiquant une naissance à Nagoya est un faux. Sa date de naissance l’est-elle aussi ? Maman dit que non, qu’elle et son frère sont arrivés le 16 mars, deux jours après leur naissance. Elle ne sait rien d’autre que cette date, et le montant dans l’enveloppe glissée dans les langes des nouveau-nés. Parents payés pour ne pas poser de questions.

— origines & sang ; Japonaise, sang inconnu Maman a longtemps prié tous les dieux pour que ses enfants lui ressemblent, elle voulait éviter les questions. Secret de polichinelle pendant longtemps, mais les traits discrets trahissent le sang étranger. Des heures passées devant le miroir à la recherche d’un indice, et malgré ça la moitié américaine reste pour l’instant inconnue. Les parents adoptifs sont moldus, et tous les scénarios sont possibles. Le frère et la sœur sont dotés de magie, alors le hasard semble peu probable : l’un des parents doit être sorcier. Les plus grandes théories se racontent sous la couette, quand ils sont censés dormir. Elle est une sorcière de sang-pur, amoureuse d’un moldu, forcée d’abandonner ses enfants. Ou peut-être qu’Il était un brillant joueur de Quidditch, dévasté après la mort de sa femme pendant son accouchement ? Au final, la seule certitude, c’est que les gouttes qui perlent sur ses doigts abimés sont rouges.

— baguette ; Bois d’if, crin de sombral, 24 centimètres et demi, étonnamment souple L’if, l’une des baguettes les plus sombres. On dit que leurs possesseurs semblent pencher vers les Forces du Mal, mais c’est une voie que Haiko n’a jamais envisagée. Parce que ses idéaux sont à l’opposé des leurs, même si les moyens sont parfois les mêmes. Deux kanjis sont gravés 火災 Kasai. Ils se répètent tout le long de la baguette. Feu – Désastre – Feu – Désastre - … cycle éternel.

— maison ; Kasai Les flammes fascinantes depuis l’enfance, qui l’apaisent quand elles dansent devant elle. Fil rouge de son existence, le feu l’accompagne maintenant à chaque instant, éclaire ses pas et guide son âme. Sa vie aurait-elle été différente si elle avait choisi la grue de l’air plutôt que le bakeneko ?

— occupations ; Etudiante en 2ème année de Sciences Naturelles Les livres ont toujours été délaissés au profit de la pratique. Chance ou talent, elle s’en est toujours bien tiré avec de moindres efforts. Seules les potions ne la lassent pas, alors peut-être qu’elle pourrait devenir potionniste.
Potions Club rejoint dès le primaire, quand elle a découvert le plaisir de préparer et mélanger les ingrédients pour obtenir une fiole aux pouvoirs toujours différents. Si elle a son propre petit atelier artisanal maintenant, c’est bien au club de potions que sont nées ses recettes dont elle fait commerce maintenant.
Shodo Membre depuis ses quinze ans, ce n’est pas par amour de la tradition que la calligraphie l’a séduite. Le but, c’est l’animation des fresques qu’elle graphe en ville et pour la Commedia. Quelques kanjis et sortilèges, et les scènes s’animent fugacement lors des manifestations.
Elle était Créatrice de Décor et Propagandiste de la Commedia Avec la troupe, elle est Stenterello Membre depuis 2018, on ne l'a jamais vue sur scène, bien que son âme semble prendre vie dans les décors qu'elle crée. Elle peignait des panneaux représentant scènes sombres et violentes, mais elle était aussi chargée de repérer en ville les lieux idéaux pour leurs représentations.
Récemment recrutée par By X, ses tags prennent la forme de messages de propagande, ils dénoncent et intriguent, avec pour objectif principal de faire réfléchir la population et de faire parler de l'organisation.
Trafiquante Pas de bourse, pas d’aide de la famille, elle fabrique et revends diverses potions dans les rues de Gurē pour vivre.

— situation financière ; Pauvre Il y a longtemps que Maman ne verse plus d’argent sur son compte moldu. Parfois, Papa envoie un chèque, même s’il sait qu’elle n’en fera pas bon usage. Son comportement ne mérite pas une bourse, alors elle paie la nourriture en vendant quelques potions à des âmes dépendantes.

— orientation & statut civil ; Seule La liberté ne peut être partagée, alors elle préfère rester seule. Elle s’est toujours sentie proche des cercles queer, eux aussi mis en dehors des normes. Si elle ne veut pas s’attacher, ce ne sont malheureusement pas des choses que l’on contrôle. Elle aime souvent les filles et n’aime pas jouer avec les garçons. Mais les choses de l’amour ne sont pas sa priorité dans ce monde, parce qu’elle ne veut pas s’avouer que cela lui donnerait un sens.

— particularité ; Godai FeuLe feu comme meilleur ami depuis l’enfance, la fascination pour les flammes qui ne se soumettent à aucune règle (autre que celle de l’eau). L’envie de les apprivoiser dès qu’elle a su que c’était possible, et une motivation dont elle n’avait jamais fait preuve jusque-là pour apprendre.

— amortentia ; Fumée, Velours, Peinture Ce n’est jamais le feu que l’on sent, c’est toujours la fumée qui s’en dégage. Odeur rassurante et présente depuis toujours, elle aime prendre de grandes inspirations pour s’imprégner de son élément.
Le velours – rouge, de préférence – tissu noble, mais ce n’est assurément pas pour cela qu’elle l’aime. C’est le rideau de théâtre, qu’elle aime ouvrir pour dévoiler les pièces presque illégales de la Commedia.
Les solvants chimiques qui s’échappent de ses bombes de peinture feraient tourner les têtes, mais elle est trop habituée maintenant, odeur qui aurait presque l’effet d’une drogue chez elle : il en faut toujours plus.

— patronus ; Renard Le sortilège est à peine maîtrisé. Filet argenté qui s’est de rares fois changé en renard. Elle ne fait pas la différence entre le renard roux (le plus commun) et le renard gris (son patronus). Sinon, elle se serait probablement demandée pourquoi, pourquoi une espèce endémique d’Amérique ?

— épouvantard ; Prisonnière Cellule sombre, minuscule, sale. Les barreaux sur la fenêtre étroite laissent à peine filtrer la lumière de l’extérieur. Il paraît qu’il n’y a qu’en prison que l’on découvre la force de ses convictions. Mais elle ne revivrait cet isolement pour rien au monde, les pensées tournent en boucle et l’avenir n’a plus de sens si on ne peut le partager avec personne.

— risèd ; Lutte Finale Elle s’attendrait à voir le monde idéal, qu’elle défend tous les jours. Plus d’actionnaire, plus de gouvernement, plus de forces de l’ordre. Un monde dans lequel tout le monde a une chance de vivre décemment, au lieu d’essayer de survivre. Mais ce n’est pas ce qu’elle voit dans le miroir. Ce monde qu’elle imagine est celui qu’elle désire pour les autres, pour les générations à venir. Elle, elle veut lutter pour ce monde. Habillée de noir, une bombe de peinture dans une main et une flamme dans l’autre, elle scande des slogans repris en cœur par la foule qui l’entoure.

« sonnets of a sorcerer »
☽☽☽.
Audacieuse Rebelle Lucide Désobéissante Engagée LunatiqueToléranteImpulsiveDébrouillardeSarcastique

— mode de vie ; L’adolescente rebelle typique, tous les parents craignent que leur enfant devienne un jour comme elle. Une envie constante de tester les limites qu’on lui impose. Toujours un paquet de tabac sur elle – et ce n’est pas la seule chose que l’on trouve dans la veste aux multiples poches qui ne la quitte jamais. Il y a toujours quelques bombes de peinture miniatures, au cas où sa route croise un mur nu ou une affiche publicitaire capitaliste. Et puis une flasque, contenant selon les jours quelques gouttes de Shōchū ou une quelconque potion de son invention. On l’imagine souvent comme une droguée rebelle, pourtant elle est le plus souvent lucide, sauf quand supporter l’injustice du monde devient trop lourd.

— lyrics ;
Mes nuits blanches ne sont pas blanches
A peine claire-semées d’étoiles.
Petits trous dans la toile étanche
Tristes Strass sur le voile

Et moi envoutée des ténèbres
Je passe des heures infinies
À compter les moutons funèbres
Qui tapissent mes insomnies
Pomme

Puisqu'ici, il n'y a qu'au combat qu'on est libre
De ton triste coma, je t'en prie, libère-toi
Puisqu'ici, il faut faire des bilans et du chiffre
Sont nos amours toujours au bord du précipice
N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts
A la mémoire de ceux qui sont tombés pour toi ?
D. Saez

Fille des perquisitions et des assignations
Enfant des gardes à vue et de la répression
J’ai une fiche RG bien qu’on me l’ait cachée
C’était sujet de honte j’en ferai ma fierté.
Chorale Révolutionnaire Solidaire

Ils ont tout ramassé
Des beignes et des pavés
Ils ont gueulé si fort
Qu'ils peuvent gueuler encore
Ils ont le cœur devant
Et leurs rêves au mitan
Et puis l'âme toute rongée
Par des foutues idées
Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart fils de rien ou bien fils de si peu
Qu'on ne les voit jamais que lorsqu'on a peur d'eux
Les anarchistes
L. Ferré

A WIZARDING GENEALOGY

— chronologie ; 14 Mars 2000 Naissance à San Francisco, deux heures passées lovée dans les bras de sa mère. Les cris résonnent dans la maternité quand on l’arrache à cette chaleur, mais elle s’apaise vite par la présence de son frère tout prêt d’elle.

16 Mars 2000 Arrivée à Nagano, on la dépose dans les bras tremblants de Maman. Les nouveaux parents attendaient depuis des années de plonger leur regard dans ceux de leurs enfants. Leur vie de famille débute enfin.

Avril 2003 Chapeau jaune sur la tête et uniforme scolaire, l’appareil photo de Papa immortalise la première rentrée des jumeaux. Aiko ne pleure pas, elle sait qu’elle va s’amuser avec les autres enfants. Maman est plus soucieuse, la petite fille ne sait pas se plier aux règles et ne veut rien faire comme les autres.

Décembre 2005 La petite main potelée s’approche des flammes. La chaleur, d’abord douce, se fait de plus en plus intense. Arrivera-t-elle à attraper le feu ? Mais le feu fuit sous ses doigts, la contourne sans la brûler. Aiko rit aux éclats, les flammes la chatouillent. Maman arrive en hurlant, persuadée de retrouver sa fille en pleurs à cause de la douleur. Elle reste figée devant l’enfant. Ce n’est pas la première fois qu’il se passe d’étranges choses autour d’Aiko.

Avril 2007 Les larmes coulent sur le visage de Maman, qui voit partir ses deux enfants avec une femme inconnue. Sorcière. Monstre. Elle n’accepte pas cette réalité aussi bien que Papa.

Eté 2011 La maison familiale n’est que cris depuis le début des vacances. Papa a quitté la maison, et Maman a interdit que le mot magie soit prononcé à la maison. Elle parle de purification, d’offrandes et de péchés. Les jumeaux ne retourneront pas sur leur île, ils resteront avec elle jusqu’à être purifiés. Aiko n’est pas d’accord, elle réussit à prévenir Mahoutokoro et un professeur vient les récupérer à la fin des vacances.

14 Mars 2014 Maman cache trop de choses, alors Aiko ajoute quelques gouttes de Veritaserum dans son thé. C’est le jour de son anniversaire, et elle veut en savoir plus sur sa naissance. Maman avoue tout : les jumeaux sont adoptés, elle ne sait rien de leur famille, rien d’autre que l’enveloppe remplie de yens pour ne jamais chercher leurs origines et leur assurer la vie la plus normale possible. Aiko demande si Maman l’aime, elle lui répond Tu me fais peur. Parce qu’elle joue avec le feu, feu qui va détruire le monde, sauf les âmes purifiées. Les mots assassins continuent, déception de ne pas avoir eu l’enfant rêvée, pourquoi elle ne ressemble pas plus à son frère ? Aiko veut partir loin, retrouver son père à Tokyo, elle demande l’argent de son adoption, après tout, c’est le sien. Mais il est parti en fumée, Maman l’a donné pour purifier leurs âmes à tous.

Septembre 2015 Retour à Minami Iwo Jima après un été mouvementé. A Tokyo, Papa travaille beaucoup trop et Aiko s’ennuie. Alors elle sort, rencontre des amis et rentre tard dans la nuit. Il paraît que ces jeunes sont de mauvaises rencontres, mais elle découvre les autrices Noe Itō, Emma Goldman, Suga Kanno. Elle s’éprend de leurs idéaux anarchistes, et repart sur son île avec l’envie de tout changer. Elle rejoint une bande de sorciers libertaires, scande des slogans et tague son monde idéal sur les murs.

Mars 2018 Dernière année de secondaire mouvementée, elle passe plus temps dehors qu’en cours, souvent en garde à vue à la brigade de police magique pour outrages, troubles à l’ordre public et dégradation de mobilier urbain. Elle entend parler de la Commedia, et à la fin d’une de leurs représentations en pleine rue, elle leur glisse connaître un super endroit pour une future représentation. Elle rejoint la troupe, d’abord cantonnée à la recherche de lieux en extérieur, elle devient ensuite la décoratrice. Les notes ne sont pas brillantes, mais elle valide tout de même son cycle secondaire. Elle ne sait pas quoi faire ensuite – a-t-elle un avenir à elle ? – alors par défaut, elle commence à étudier en Sciences Naturelles, puisqu’elle n’excelle qu’en Potions et autres mélanges qu’elle modifie à sa guise.

Mars 2019 – Juin 2019 L’action de trop, en marge d’une manifestation pour dénoncer les agissements du gouvernement sur les hensokus. Haiko allume un feu criminel devant une grande compagnie, connue pour exploiter ses salariés et détruire des écosystèmes. Le casier judiciaire est trop rempli d’actes de désobéissance civile, pour cette fois-ci c’est la prison sans passer par la case départ. Trois mois où elle ne voit que l’immensité de l’eau par la minuscule fenêtre de sa cellule.

Avril 2020 Retour à l’école, après le passage en prison et des mois à survivre en vendant diverses potions à une jeunesse désespérée. Sa vie ne trouve un sens que dans la Commedia, cette troupe devenue famille. Mais quelque part, elle sait que ce n’est pas éternel, qu’ils ne seront pas toujours là les uns pour les autres… L’école lui impose un suivi psychologique, inutile selon elle : comment une psychomage pourrait changer sa vision de la vie ?

Juin 2020 Tout a brûlé, il ne reste que les cendres et un vide immense. Commedia éclatée, Commedia morte.

« the life and lies of haiko »
.✎✎✎

Godai Feu Le feu aux origines de l'humanité, il est partout, à la fois bénéfice et ennemi. Fruit défendu quand elle était enfant, Haiko a toujours éprouvé une fascination pour les flammes. A son entrée à Mahoutokoro, elle pense qu'être une Kasai suffira pour maîtriser son élément. Mais quand elle s'agite autour des flammes, rien ne se produit, ce n'est qu'un an plus tard qu'on lui avoue que c'est quelque chose qui s'apprend. A partir de là, contrôler le feu deviendra sa motivation principale. Elle veut le faire danser, le créer, le souffler. D'année en année, elle progresse.
Quand elle rentre chez elle, elle avertit sa mère. Maman, je peux jouer avec le feu ! Mais Maman n'est pas contente, le feu, c'est la damnation, et voir sa fille le manipuler, ça lui fait peur. Alors Haiko continue, tout ce qui peut déplaire à Maman l'attire encore plus.
Sculpter les flammes lui permet d'apporter cette touche si réaliste aux décors de la Commedia, toujours plus apocalyptiques. Si le feu l'amuse, il finit par devenir une arme. Elle se rend compte que lorsqu'elle manifeste, le feu peut la protéger. Il peut aussi détruire, ou au moins être symbole de protestation. Le feu qui l'a jusque là épaulée à chaque instant, qui brûle en elle, est celui qui l'envoie jusque derrière les barreaux. Plus que la solitude, c'est l'absence du feu qui rend difficile son séjour en prison. La révolution, ce sera pour plus tard. La flamme est vacillante, mais symbole d'espoir.

Potions Les meilleurs souvenirs d’enfance avec sa mère, ce sont probablement leurs après-midis à naviguer entre farine, œufs et sucre. Peser chaque ingrédient, mélanger, chauffer, déguster. Haiko aimait chaque étape – sauf celle du rangement, évidemment. Recette secrète de melon pan que le père et le frère n’avaient pas le droit de connaître : la cuisine, c’est une affaire de femmes. Puis arrivée à l’école de sorcellerie, les cours sont différents de l’école moldue, mais les potions, ça ressemble drôlement à la cuisine. Haiko excelle, c’est bien le seul cours qui réussit à maintenir son attention au maximum. Au club de potions, elle apprend qu’il n’est pas nécessaire de suivre une recette, on peut également inventer son propre mélange. Elle s’intéresse aux ingrédients, à leurs propriétés et leurs cinétiques, elle joue avec les dosages et les durées de cuisson. Les potions explosent, transforment, détendent. Petit succès au sein de son groupe d’amis, elle finit par commencer le troc (une potion boule-de-feu contre mes exercices d’Astronomie ?), et parfois la vente quand la situation le justifie. Maintenant, la majorité de ses clients ne veut plus de potions spectaculaires, ils veulent simplement oublier la réalité quelques instants, le commerce de rue devient trafic de fioles contenant des vapeurs euphorisantes. Juste pour s’évader de la réalité quelques instants.

Money money Si pour certains les gallions qui s’entrechoquent dans une bourse bien remplie est le plus agréable des bruits, ce n’est pas le cas d’Haiko. L’argent lui fait peur. Les hommes – aussi bien moldus que sorciers – croient que l’on peut tout acheter, tout posséder, à partir du moment où l’on aligne suffisamment de zéros. L’argent a détruit sa mère, sa famille, son estime en l’humain. L’argent est le symbole ultime du capitalisme, système exploiteur des hommes sur d’autres hommes. Haiko préfère vivre d’autres choses, préfère troquer que vendre, réutiliser plutôt qu’acheter et créer plutôt que payer.

Mahikari Enfant, elle suit ses parents au temple. Elle tape dans ses mains devant l’autel, s’incline devant les torii, tire des prédictions. Elle râle souvent quand son frère en a une meilleure qu’elle et écrit les prières qu’elle est censée écrire sur son ema. se transforment en blagues. Les traditions religieuses japonaises ont toujours fait partie de sa vie, jusqu’à prendre une place trop importante quand sa mère n’avait plus que le mot mahikari à la bouche. Nouvelle religion pour certains, secte pour les autres. La vraie lumière purifie l’esprit, l’âme et le corps pour atteindre le bonheur. Si les idéaux sont beaux, les méthodes le sont moins. Plus l’offrande financière est élevée, plus on est purifié. Les économies familiales se sont taries progressivement, y compris l’argent perçu lors de l’adoption des jumeaux. L’obsession de la mère pour Mahikari a mené à l’explosion d’une famille déjà fragile.

Maman – Minori Soma Mère de famille comme on se l’imagine, japonaise à la vie sans histoire. Un mariage avec l’un de ses collègues, jeune cadre dans l’entreprise où elle est secrétaire. Pas vraiment de l’amour, plutôt de la raison, elle n’aspire qu’à une vie de famille stable. Mais le premier enfant – une petite fille – vient au monde alors que son cœur a arrêté de battre avant qu’elle puisse prendre sa première respiration. Elle est mère sans enfant, cherche désespérément à combler le vide dans son cœur et entre ses bras. Puisque le ventre maternel semble hostile à tout nouvel embryon, les procédures d’adoption sont lancées. Les mois d’attente se transforment en années, jusqu’à ce qu’un homme se présente à leur porte. Des jumeaux, à adopter immédiatement et sans poser de questions. Elle n’hésite pas une seconde, à l’instant où elle les voit, ce sont ses enfants. Elle se jette à corps perdu dans leur éducation, comble le moindre de leurs désirs avant même qu’ils ne les expriment. Mais l’image de la petite fille parfaite dont elle rêve se brise, Aiko ne l’écoute pas et refuse l’autorité. Leur relation est toujours tendue, et la maman refoule au plus profond d’elle les prémices d’un sentiment de rejet. Voir partir son fils est un déchirement, mais elle ne peut nier ce soulagement à l’idée qu’elle n’aura plus à supporter les crises de sa fille. Elle se demande pourquoi elle doit subir tout ça, et en cherchant des réponses, elle rencontre les fidèles de Mahikari. Ses enfants habitent loin d’elle, son mari travaille plus que de raison : elle trouve sa place auprès des autres adeptes, liquide l’argent destiné aux études de ses enfants pour absoudre ses péchés. Quand son mari demande le divorce et quand sa fille choisit d’habiter avec lui, cela ne l’atteint déjà plus, s’ils ne veulent pas la rejoindre, ils n’auront pas la chance d’être purifié lors du baptême par le feu.

Papa – Tomoo Hoshiyama Enfant unique, Tomoo a toujours eu un naturel jovial, souvent réfréné par ses parents qui voulaient qu’il suive la voie de la réussite. Les cours du soir lui ont permis d’accéder à une bonne université, puis à un bon poste dans une grande entreprise. La perte de son premier bébé l’a beaucoup plus touché que ce qu’il a laissé paraître, prenant sur lui pour soutenir sa femme. Un soir, il rentre à la maison et deux nouveau-nés dorment sur son futon. L’attachement n’est pas immédiat, après des années d’attente, tout va trop vite. Il se noie dans le travail la première année, et fini par succomber au charme de ses enfants quand ils se précipitent vers lui en criant « Ot-ooooo-saaaan ! » Une relation particulière se crée avec sa fille, qui vient se réfugier dans ses bras chaque fois que sa mère la gronde. Il dit qu’il a toujours su que ses enfants étaient différents, et il se vanterait auprès de ses collègues de ses enfants sorciers s’il pouvait. Avec le départ de ses enfants, il se rend compte que la routine s’est installée avec sa femme, il s’ennuie, sort tard avec ses collègues. Pendant quelques années, il supporte les discours de purification de sa femme, et finit par partir quand la passion est définitivement éteinte. Il quitte la maison de campagne pour un appartement à Tokyo, s’affranchissant par la même occasion des règles qui l’obligent à faire ce qu’on attend de lui.

Jumeau – Hisao Hoshiyama Âme sœur, ils sont ensemble depuis leurs premiers instants et ne se sont jamais vraiment séparés. Les deux faces d’une même pièce, ensemble peu importe le monde autour d’eux. Malgré les disputes, malgré les différences, malgré leurs vies totalement différentes. Leur unique certitude, c’est le lien qui les unit.

— animal de compagnie ;Bella Ciao Petit reptile vivant dans le feu, aussi connu sous le nom de Salamandre. Acheté à un drôle de marchand en échange de quelques potions, l’animal porte le nom du célèbre chant révolutionnaire. Bella Ciao vit dans un bocal dans lequel brûle un feu enchanté.

Hāfu À Tokyo, on lui parle en anglais et quand elle répond en japonais on la félicite sur son très bel accent. Hāfu, le mot désigne les personnes à moitié japonaises, qu’on a attribué à Haiko à de nombreuses reprises. Parce que pour un œil japonais, encore plus à la campagne où elle a grandi, son visage n’est pas japonais. Si elle était trop petite pour comprendre les remarques de ses camarades à l’école maternelle, elle se souvient des remarques quand elle rentrait l’été. Violence des enfants qui ne mesurent pas leurs mots quand ils assurent aux jumeaux qu’ils sont adoptés. Mais Maman nie, nie, nie. Jusqu’au jour où la potion délie la langue, mais aucun indice sur l’origine des enfants ne peut être révélé. La sensation qu’il lui manque au moins une partie d’elle la ronge de l’intérieur, tout le monde semble savoir mieux qu’elle d’où elle vient.

My life as a muggle

HJ Amariane/Marie, 23 ans, Lilloise d'adoption et étudiante sage-femme. Je suis nulle au LG quand je suis LG (non c'est pas une tactique promis).