BRUME - FUJI; ❝ scorched earth, burnt death

Les mots le brûlèrent plus encore que la fumée qui emplissait la rue. Par réflexe, il raffermit sa prise sur RJ, comme s’il avait peur qu’on ne la lui arrache. « Ça risque d’être difficile » articula-t-il d’un ton plat, faisant tout son possible pour ne pas laisser son ironie habituelle ((mécanisme de défense)) colorer ses mots. Il reconnaissait l’homme, désormais – passer du temps au poste semblait être une sorte de tradition familiale – mais ce n’était pas le moment. L’autre homme (inconnu, celui-là) ne s’embarrassa pas de la même politesse que le frère de RJ. Leurs regards se croisèrent un instant, et cela fut suffisant pour que les défenses s’élèvent, que ses bonnes résolutions ne meurent et que l’accent décidément américain ne déforme son japonais. Il connaissait intimement cette façon de le contempler. « Chais pas, mec – que mes pouvoirs magiques finissent par enfin apparaître ? » Asshole.

RJ s’éveilla dans ses bras, finalement – après s’être assuré qu’elle n’allait pas s’évanouir à nouveau s’il la bougeait, il l’aida à se redresser. « Hey » chuchota-t-il dans son oreille. « Tu peux marcher ? Jpeux t’aider, mais il faut vraiment qu’on bouge, là. »

Une toux de tous les diables lui coupe la parole, l’empêchant de voir si Nakano se réveille. Il y a la sensation des doigts d’Aslan sur la manche et ensuite … cela vient progressivement, même si elle ne comprend pas tout de suite ce qui lui arrive. Ses doigts se resserrent nerveusement autour de sa baguette mais pas un son ne sort alors qu’elle s’effondre, prise à la gorge par la fumée. Et si sa chute est heureusement amortie par Itsuki, elle n’en a pas la moindre conscience, évanouie entre ses bras. L’effet coton ne dure pas longtemps, ses sens revenant progressivement, instinct de survie en marche. Il y a des voix, dans le brouillard métaphorique qui l’entoure, des bribes de mots que son esprit ne capte qu’à moitié, luttant pour retrouver ses esprits. Ils s’y gravent, cependant, et n’attendront que le bon moment pour resurgir. Mais ce qui la fait émerger est un timbre qu’elle connait bien maintenant, de discussions, de notes vocales. « Chais pas, mec – que mes pouvoirs magiques finissent par enfin apparaître ? » « Itsuki… » Le murmure semble trop faible, alors qu’un sort l’atteint, éveillant son cerveau plus efficacement qu’une douche glacée. Ses paupières se soulèvent enfin pour de bon. Un moment de silence, simplement pour qu’elle puisse revenir totalement à elle, avant qu’il ne l’aide à s’asseoir. Les mouvements sont précautionneux et elle tente un sourire – difficile de voir quoi que ce soit de toutes les manières. « I think I can, but I will need you thank you. » Ses doigts tâtonnent, cherchant sa baguette qu’ils ont laissée filer pour ne plus la lâcher. Et finalement elle est sur pied, un bras autour du dos du jeune homme pour se stabiliser, jetant un coup d’œil à la ronde. Un inconnu, son frère, sa sœur, et son date. Il y a des flammes, autour d’eux. « We shall take cover… in a shop? » Il y en a un, qui leur tend les bras et elle effectue un pas dans sa direction, acquiesçant, sans le savoir, au plan de celui qui l’a réveillée, auquel elle glisse un « Thanks, » court. Les événements devront être remis dans l’ordre à un moment ou à un autre, pour l’heure, il y a plus urgent.

— SCORCHED EARTH, BURNT DEATH
[ outfit ] ;; november 1st, 2020
les boucliers dispersent la pluie d'éclats de verre qui s'écrase au sol dans un fracas assourdissant. la vitre brisée, désormais trou béant, les livre tout entiers au chaos des voix et des cris et laisse raisonner sans entrave les suppliques lancinantes de leurs proches. oz est crispé de tout son être, le souffle court d'hésiter entre instinct protecteur et instinct ekisha. démuni de ne savoir que faire sinon se raccrocher à cette prescience qui ne l'a que rarement trahi. il se remémore une totale évidence qui lui avait échappé dans sa hâte de fuir la brume brûlante qui s'immisce entre les parois invisibles de leurs sorts et leur calcine les poumons à chaque inspiration. we have to go down the street first... la voix est blanche, inquiète, et la main ne tenant pas sa baguette vient se crisper sur celles de ses triplés, les joignant brièvement avant de plonger dans ce qui semble être un enfer sur terre. be careful, requête faite à noor, avant qu'ils ne se placent de part et d'autre de meruem, à l'adresse duquel il ajoute : stay with one of us at all cost. ils se coordonnent pour s'extirper des lieux par la fenêtre explosée, leurs boucliers magiques s'unissant pour n'en former plus qu'un. déjà, les inferi sont sur eux, nullement effrayés par le bouclier enflammé qui leur décime les phalanges tandis qu'ils en grattent la surface dans l'espoir de le voir rompre. à peine un cadavre s'effrite-t-il qu'un autre le remplace, valse macabre, cercle sans fin. autour d'eux retentissent des explosions, dont une dangereusement proche.

échec : la force de l'explosion les propulse, brisant le bouclier et les éparpillant à quelques mètres les uns des autres. nuri et oz sont vite occupés par les créatures, tandis que meruem a le choix entre se dépêcher de rejoindre l'un d'eux ou tenter un geste héroïque pour un mioche blessé non lui de lui, et dont un inferi approche dangereusement.

succès : l'explosion les sonne mais ne parvient pas à les séparer. ils sont en mesure de franchir les limites des barrirèes anti-transplanage.

Son cœur semble s’arrêter alors que tout ce que sa gorge peut faire est hurler après son frère. Terrifiée, Nakano en oublie tout le mépris qu’elle peut bien lui porter, ne cherche que son attention, sa protection. Le feu qui s’approche d’elle la fait hurler de nouveau jusqu’à ce qu’elle sente la main se défaire, jusqu’à ce qu’Aslan vienne la relever. Naka, elle s’accroche à lui comme elle ne l’a pas fait depuis qu’elle était une enfant, noie son visage dans son cou le temps de calmer sa panique. « You’re okay, I’m not letting anything happen to you. » Un hoquet lui échappe alors que des mains tremblantes essuient les larmes qui couvrent ses joues. Le monde disparait un moment alors qu’elle ne sent que son frère proche d’elle ; elle sursaute en sentant la magie de Byron sur sa cheville. Mais son attention ne reste pas longtemps sur lui ; « あね?! » C’est l’anglais qui la réveille et si les échanges avec Itsuki ne parviennent pas jusqu’à la partie consciente de son esprit, ils trouvent leur place dans un coin silencieux. Son regard trouve le sol un moment alors qu’une nouvelle toux lui prend la gorge. Soudainement, elle relève les yeux vers le nouvel arrivant. « Itsuki? » qu’elle demande, comme si ses pensées venaient de se rendre compte qu’elle ne l’avait pas vu les rejoindre. Ses pas suivent ceux de sa sœur, une de ses mains enroulée autour du pull de son frère – comme elle le faisait plus jeune. Une part d’elle veut demander à Byron ce qu’il fait la, pourquoi il ne l’a pas juste attendue ; elle se contente de lui lancer des regards ici et là.

(succès) Il fait chaud, l’air brule leur gorge, leur peau. Le monde s’écroule autour d’eux, mais ils parviennent tout de même à trouver leur chemin jusque dans l’abris de la boutique. En sécurité, Naka se rend compte de l’emprise qu’elle a sur Aslan ; elle s’en défait. « What now ? »

autre face:

L’horreur se déploie sous ton regard. Les ombres sont partout, se jouent de vous et les murmures se font plus pressants. Tu cueilles du revers de la main, ces larmes qui floutent encore ta vision déjà bien diminuée par la fumée, pour découvrir avec effroi, que votre refuge sera peut-être votre tombeau. Tu te figes sur place alors que la voix de Geonu résonne dans le lointain, car tu n’as qu’une chose en tête : vous êtes foutus. Le temps semble se figer, plus rien ne bouge, c’est à peine si vos souffles tremblent. Puis vient la chute. Fatalité qui vous prend de court lorsque l’inférius se jette contre une vitre. Tu ressens ce crépitement familier sur le bout de tes doigts, mais c’est déjà trop tard lorsque la puissance de la déflagration balaye votre groupe et vous projette au sol. Les oreilles sifflent, l’esprit bourdonne et tes sens peinent à retrouver le Nord. Pourtant, tu es frappée d’un éclair de lucidité lorsque tu réalises enfin que la horde d’inferis est en train de se ruer sur vous. L’instinct de survie en alerte fait jaillir la magie dans tes veines et dans un effort presque désespéré, tu appelles les flammes et dresses un mur entre ces créatures et vous. Un premier inférius s’embrase dans sa traversée et s’effondre, mais il n’en démord pas. Il rampe péniblement jusqu’à ce que son être ne se désagrège et redevienne poussière. Là alors, tu perçois ton soupir ; semi-soulagement alors qu’il te faut rassembler tes camarades. « Hey ! » Le poids du corps s’alourdit, complètement engourdie, encore sonnée par la frénésie de l’impact. « Shan ! » C’est le premier que tu reconnais, que tu bouscules. « Les gars oh ! » Tu vacilles dans ta démarche et ton souffle se coupe sous l’épaisse fumée qui t’irrite la gorge. « Il nous faut un plan. » avant que d’autres n’arrivent…

Regardant dans son Palantíri, tentant de voir Lehya peu importe où elle était, sauve ou en danger. L’horreur se lit dans son visage lorsqu’il ne voit que fumée, désir de la retrouver à l’instant pour ne pas la perdre à jamais. Il en oublie presque ses vêtements qui sentiront la mort demain. Et comme par magie, elle était apparue entre deux ombres, la recueillant dans ses bras comme si c’était le dernier jour de leur vie. S’assurant qu’elle était réelle dans une étreinte interminable, ce n’était pas le moment, il fallait bouger. Aggripant sa main, il la traîna vers le refuge qui allait les mener droit dans un piège. Et autour de toi tout explose, plus un son ne gagne tes oreilles qui grésillent douloureusement. Panique qui s’éteint rapidement lorsqu’il lâche la main de sa douce, propulsé par la déflagration. Immobile, une larme coule sur sa joue pleine de suie. Le sang qui s’accumule sur son front, alors qu’il reste inconscient. Ça lui prend un long moment avant même de regagner un brin de lucidité, la tête qui gronde, le souffle coupé. Il tousse la poussière accumulée de ses poumons et tente de se redresser. Kayla le fait vaciller lorsqu’elle le percute. Il n’entend toujours rien, ses yeux qui semblent regarder le vide. Le seul son qu’il sait encore pousser est inévitable. « LEEEHYYYYAAAA! » Étouffé, il ne sent que la vibration de sa gorge et ses poumons qui s’enflamment. Il marche en titubant jusqu’à une ombre gisant au sol, un cadavre inconnu, brûlé vif. Il ne sait pas comment il a survécu, mais il sait que seul, il ne réussira pas à s’en sortir. Il tente donc maladroitement de retrouver ses camarades sans tomber sur un mort ou pire un inferis.