Le goût du néant (seiren)

@kurenai seiren & @Noé Águilar
november 05th, 2021

Le médecin de pacotille entend le mécanisme, qui cloche et tique avec les secondes. Horloge bancale du coeur qui ne voit pas vraiment de l’amour -et Seiren aimerait tellement être plus intelligent, plus doué, plus puissant pour pouvoir le réparer. Et c’est en fixant sa moue qu’il lui vient une idée. L’idée est définitivement mauvaise, mais Seiren en savant fou, y est habitué. Sans arrêt les mauvais choix à faire, les chemins à prendre qui lui font faire demi-tour, et les regrets qui viendront après. Première suggestion d’échanger un baiser, sûrement quelque part épris par l’envie qui s’est perdue avec le temps, il ne veut pas vraiment l’embrasser (n’est-ce pas?), il n’y a pas pensé depuis des années. C’est pour le soigner, tenter de trouver un remède, faire battre le coeur en lequel il croit. Pour la science. C’est pour la science. Et lorsque Noé lui invoque une course à pied, il cligne des yeux, le rouge sur ses joues qui fleurit comme les cerisiers au printemps. « Right, I- » How stupid of me. Pourtant, il dit oui. Il dit oui et ça semble sincère, comme futile. Un instant perdu entre eux qui ne voudra rien dire. Petit scientifique raté qui dépose ses lèvres sur celles du cobaye, peut être un peu trop longtemps, avec un peu trop d’empressement pour une simple expérience. Et c’est le coeur de Noé qui tambourine à ses oreilles, la machinerie qui démarre mais qui sera toujours rompue, sans qu’il ne puisse rien y faire. Lorsqu’il se décolle, une seconde à peine se passe de ses yeux dans les siens. Qui voudraient crier et nier, qui voudraient oublier puisqu’ils ne valent rien. Et il s’éclaircit la gorge, pour se donner un air sérieux. « So ? » pour rendre le moment moins gênant.