arcadia.

le nom est murmuré, l’accent sur le titre de professeur. le couple varlese s’était bien trouvé ; même origine, même métier, même passion, la connexion avait été facile. puis il y a eu les enfants, les deux filles qui ont été extirpées de l’épouse varlese afin de satisfaire leurs familles. serena, elle, se complait et cache ses larmes dans le silence de leur demeure. larmes essuyées quand le nom fleming s'y est rattachée quand elle a rejoint sa deuxième famille.


les premiers cris poussés dans le venise sorcier, première et dernière étreinte de la génitrice en position de faiblesse avant que les nourrices ne commencent à défiler. l’amour c’est sa grande-soeur qui le lui donne, puis sa seconde famille, et c’est assez pour faire gonfler son cœur même vingt-quatre années plus tard avec sa seule pensée.


plus de mariage d’amour que de raison, son sang est indéniablement mêlé. la pureté est un concept ignoré, oublié, même si les deux familles n’ont jamais quitté le sol italien jusqu’à la précédente génération.


bois de cyprès, ventricule de dragon, vingt-et-un centimètres. souple.


la carpe koï qui se dessine devant elle comme une évidence, et un hommage à la persévérance sans fin qui l’anime. les mizus sont sa maison.


habitée par l’alchimie et ses élixirs, les yeux constamment rivés sur ses potions, élève un peu trop assidue en sciences naturelles et sciences de l'environnement au point d’y consacrer la majorité de sa vie, héritage de ses parents, ou presque si son vice ne s’accrochait pas autant à sa peau. membre du club de potions, elle a également créé - involontairement - un business de potions, se faisant vendeuse à la sauvette devant l’illégalité de cette situation mais si peu discrète. après tout, elle avait une passion à financer.


elle n’avait connu que la stabilité financière, une stabilité qu’elle s’amusait à déstabiliser, c’était plus fort qu’elle. la sérotonine trouvée dans les courses de pégase et les fight clubs, les gallions par milliers dépensés dans des paris illégaux. le calme qui la quitte et l’adrénaline en crescendo quand elle manque de perdre ou de gagner, les dettes en partie effacée et en partie retrouvée à se retrouver mêler à des prêteurs sur gage.


le coeur ouvert et les yeux ailleurs ; workaholic, son regard est plus sur ses marmites bouillantes et sur ses gallions perdus que sur ce qui l’entoure. elle s’amuse des amourettes de ses proches, mais elle ne s’y imagine pas, n’y pense pas, jusqu’à ce que les regards se croisent et que les joues deviennent pourpres.


le temps dans le sang, cadeau empoisonné de son géniteur, cadeau oublié après la fugue de sa grande-soeur, puis y a eu les regrets de ses années passées, perdues à ne pas peaufiner ce don mais l’attraction sur les potions avait été forte, trop forte, comme gravée dans son adn ; elle devenait comme ses parents jamais réellement connus. la turner se complait dans les arrêts de temps maîtrisé, et dans ses retours dans le passé de quelques secondes ou minutes incontrôlés. ((détails))


le parfum du sel de la mer adriatique, celle d’une orange fraîchement épluchée par sa soeur et l’odeur des marmites oubliées qu’elle ressort pour continuer son travail.


inconnu.


une bicorne se dessine avec facilité, souvenir d’une ancienne expédition à la recherche d’une corne de bicorne qui a mal tourné.


la scène apparaît avec une facilité déconcertante, elle y voit sa grande-soeur rencontrer le docteur fleming.

unoil y a les potions, et cette autre chose qui fait vibrer son âme. y a un écho dans son crâne, incapable d’extirper les mots parce que le déni est trop fort et qu’après l’acceptance, il y aurait l’idée d’en sortir et ça, c’était pas acceptable. addition aux paris, un vice qui lui est tombé dessus du jour au lendemain, en quête d’une distraction post-examen. peut-être était-ce connu de ses sept frères et soeurs, peut-être n’avait-elle pas été assez discrète à un moment ou à un autre, parce que jamais elle ne leur dirait en face. serena, qui se considérait comme l’une des plus rationnelles de la fratrie, sombrant aussi bas. toujours la même réponse quand on lui pose la question, elle allait en soirée et quand on voulait se joindre, elle inventait une question, devenant une party girl sans vraiment l’être. mais l’adrénaline, la sérotonine produite quand elle voit son cheval gagné, son combattant ne pas mordre la poussière et les gallions qui montent, encore et encore. ça en valait la peine, et elle en avait plus que besoin maintenant.

due la famille, c’est sa grande-soeur qui l’a abandonné mais qu’elle aime encore parce qu’elle comprend. la famille, c’est le docteur fleming qui l’a sauvé et les sept frères et soeurs qu’elle a gagné en rejoignant le japon et cette grande famille qu’elle a appris à aimer. y a plus de silence dans leur demeure, comme il y en avait toujours eu. le docteur était occupé mais il se montrait toujours présent, toujours là, comme jamais son propre sang ne l’avait été et ça suffit pour faire son coeur vibrer, pour adopter elle aussi ce deuxième père, qu’elle apprend à aimer avec facilité, comme la fratrie qui l’accompagna. timide d’abord avant d’y trouver rapidement sa place. et de ses parents biologiques, elle n’aurait eu que cette foutue passion qui l’anime, cette même adoration les habitant au point d’en oublier leurs propres enfants. héritage qu’elle a toujours considéré comme un cadeau empoisonné, comme ce don ancré en elle.

tre ((une journée avec serena)) des rayons de lumière pénètrent dans la pièce et se posent sur le corps courbé devant un plan de travail, annonçant une nouvelle journée et rappelant à serena qu’elle a oublié de dormir. les cernes sont prononcées mais l’idée de sécher ne lui vint pas, elle ferait une sieste pendant ses pauses, mais le liquide commandé est enfin prêt et la paie qu’elle recevrait serait assez pour que son compte à gallions soit moins dans le rouge. elle quitte la chambre où elle s’enferme régulièrement plus que de raisons puis les heures de cours défilent, entre les micro-siestes, un arrêt dans le temps pour qu’elle puisse dormir même si cela paraissait contreproductif et sa livraison du jour. trop assidue, elle remarque qu’un professeur répète exactement la même phrase, yeux vers le ciel aux bugs qu’elle subissait avec sa particularité. elle update les prix de l’instagram de son business avant de filer à la fin des cours se sociabiliser - ou montrer qu’elle était toujours en vie et pas enfermée - avant de disparaître la nuit tombée dans les bas fonds de nagao, là où elle n’avait pas sa place mais où son visage était un peu trop reconnu dorénavant.

quattro dort moins de cinq heures et souvent devant son atelier // arrêt du temps quand elle a besoin de silence pour réfléchir à une problématique // aime ses études au point de ne pas vouloir quitter l’école, cherche une stratégie pour continuer après son hakushi // de l’agacement au dépit devant les bonds temporels en arrière qu’elle subit // en dehors de ses zones de prédilection, son degré d’attention est extrêmement faible // train de vie à grande vitesse // a un serpent de compagnie qui se complait à se cacher dans sa chambre // sa mémoire est infaillible, une bénédiction autant qu’un fléau // considère son don comme quelque chose en arrière plan, jusqu’au décès du paternel // rationnelle et critique // ne baisse jamais les bras, voit les échecs comme une façon de s’améliorer // n’hésite pas à tâter le terrain avec la magie la plus noire qui existe pour satisfaire sa curiosité // extrêmement positive et joviale jusqu’à ce qu’il lui manque un ingrédient dans ses placards, virage à 180° // a toujours une liste d’ingrédients quelque part, au cas où quelqu’un lui dirait qu’il partirait en voyage // exècre l’odeur de la nicotine.