pharmacie hospitalière — it wasnt me ((calista))

 @Calista Belacqua

☽. it wasnt me 

— 22.02.2022 —

La démarche est tranquille et le pas assuré, lorsque Akira aborde les couloirs de l’hôpital comme une annexe de son propre appartement. Chemin effectué sans avoir besoin même d’y penser, il a cette confiance dans l’allure qui fait s’ouvrir les portes devant lui, et s’écarter les patients. Il a fait ça des dizaines de fois. Processus imparable, qu’il a affiné avec les années dans plus de précision et de discrétion. Le mensonge lui réussit et annihile le moindre remord à recommencer la fois suivante.

Derrière lui se referment les battants de la pharmacie hospitalière, faisant disparaitre sa blouse blanche à l’abri des regards. De l’autre côté, il se rend au comptoir où il soumet les prescriptions falsifiées au médicomage responsable. Indétectables et insondables parmi les autres ordonnances authentiques. De quoi noyer les quantités douteuses de venin de jakotsu-baba et son remède, la poudre de fée, le sang de kirin et autres potions dont le dosage doit rester strictement médicaliser – en temps normal.

Trop à l’aise dans son petit manège, rituel si bien mesuré que Akira se permet quelques plaisanteries avec le responsable, qui a l’habitude de le voir depuis des années sans jamais n’avoir rien soupçonné.  Les médicaments lui sont remis en toute simplicité, quand un téléphone sonne en réserve et que le médicomage s’éloigne, laissant Akira terminer de récupérer son stock.

Au même moment, la porte battante s’ouvre à nouveau, et révèle une menace tout de suite plus préoccupante. Shit. La pensée lui échappe sans qu’il ne puisse y songer, ses yeux venant trouver le visage de sa cheffe de service. Dr Belacqua. D’instinct, il dissimule discrètement les prescriptions au fond des potions, derrière celles dont il a réellement besoin pour ses soins hospitaliers.

Everything’s alright, Belacqua-Kachou (科長) ? Si son être entier suinte l’excès de confiance dans une attitude maîtrisée, à l’intérieur, Akira reste sur ses gardes – sa cheffe est trop bien connue pour en savoir plus qu’elle ne le devrait en réalité. Et s’il y a bien quelqu’un qu’il cherche à éviter dans ces moments frauduleux, c’est elle.

科長 : head of department

❝ résumé Akira profite de sa position pour falsifier des ordonnances et voler des médicaments et potions à l'hopital (pour dépanner un pote, trkl). Mais cette fois, il n'échappe pas à la vigilance de sa cheffe, Calista Belacqua

 @sawano akira

☽. it wasnt me it was you.

— 22.02.2022 —

Elle commençait à sentir le début d’une migraine pointer le bout de son nez. Rien d’anormal en somme, quelque chose qu’elle considérait de presque chronique si le don n’était pas tu de son entourage, et des conséquences qu’il pouvait y avoir. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu un saignement de nez ou une migraine à s’en taper la tête contre un mur en béton, les limites ont été apprise, mais la soif de savoir ce qu’il se passait autour d’elle, toujours là. La petite ridule qui se dessinait entre ses sourcils était le seul indice de cette gêne, alors qu’elle marchait tranquillement dans les couloirs après avoir recousu à coup de fil ensorcelé le bras d’un petit garçon. L’hôpital avait retrouvé une sérénité temporaire dont elle profitait pour faire le tour de ses troupes, pour qu’ils n’oublient pas qu’ils n’étaient jamais seuls. Les aiguilles tournent à vive allure alors qu’elle passe de porte à porte pour y échapper quelques mots et partir avec un doux sourire. Univers réconfort quand sa propre maison ne lui inspirait que des ténèbres. Elle avait pensé que ça serait facile de faire comme si de rien n’était, faire comme si sa fille ressemblait toujours à celle qu’elle avait connu. Mais il s’agissait de leur nouvelle vie désormais, même songe dormant qui n’hésitait pas à remonter à la surface quand son esprit n’était pas occupé par le travail. Elle avance encore, jusqu’aux portes de l’officine qu’elle connaissait presque que comme sa poche, cherchant un de ses collègues avant de reconnaitre une silhouette familière. Un sourcil qui se hausse à la surprise de son interne de la voir, elle imaginait. Sauf qu’elle ne pensait pas le croiser ici. Il avait toujours l’air si fier, Sawano. Une attitude qu’elle condamnait comme elle respectait. Il pouvait être fier, même s’il y avait des choses sur laquelle elle avait choisi de fermer les yeux. Des mots dits dont elle n’avait jamais vu l’acte. C’est le même sourire éclatant qu’il reçoit également. « why wouldn't everything be alright ? » répondu simplement avant de s’avancer vers lui, les mains derrière son dos. « everything’s alright, Sawano ? everything is going well with your patients?   » qu’elle s’enquière en retour, tous ses sens en alerte. Cette émotion familière dans ses lieux, reconnues parmi tant d'autres avec facilité ; il lui cachait quelque chose. Se saisissant d’une des potions posées sans vraiment lui accorder son attention, elle continue, « if I remember correctly, you are the only intern i haven't met here yet. surprising, right. » L’anecdote est glissée innocemment, comme une dernière invitation à se confesser avant qu’il ne soit trop tard.

 @Calista Belacqua

☽. it wasnt me 

— 22.02.2022 —

L’alarme interne se met en marche et déploie aussitôt sa stratégie de défense. D’abord dans une attitude décontractée qui ne frémis pas sous le regard inquisiteur de sa cheffe ; ensuite, dans l’analyse de l’indicible. Des choses qu’on ne dit pas, mais que l’on devine, par l’habitude et l’observation. Un jeu dangereux, plus encore quand il est joué avec l’autorité. C’est une évidence qu’il ne sait que trop bien – la meilleure solution reste de tracer sa route, parce que chaque secondes passées auprès de Belacqua sensei ne fait qu’accroître le risque de se faire prendre en flag’. Et les hostilités sont lancées, au travers d’un sourire trop beau pour être vrai, auquel Akira ne croit pas. La rhétorique comme réponse, nouvelle alerte – elle le place immédiatement en fraude. Tandis qu’il la laisse lui retourner la politesse, Sawano rassemble ses flacons dans une caisse de transport mises à disposition. Sans se presser, sans excès. Simplement d’un mouvement naturel, comme pour se mentir à lui-même ; il n’a rien à cacher, évidemment. Se convainc lui-même, pour tromper l’œil qui le guette. everything’s good. i’m picking some supplies for the ayakashi treatment. attack from last night. C’est dit avec nonchalance, dans une concentration relative lorsqu’il termine de charger les soins dans le bac. Mais lorsque sa main s’avance pour attraper la dernière fiole sur le  comptoir, Belacqua sensei se fait plus agile et la dérobe avant lui, pourtant sans y mettre d’effort. Akira se contente de la laisser faire, surveillant distraitement les gestes et les mots qu’elle lui adresse avec subtilité. maybe. didn’t notice. Une désinvolture qu’on ne lui connaît que trop bien, même s’il n’y a aucun affront dans ses mots – plutôt un désintérêt feint, pour évincer la question. Comme si elle n'était, en réalité, pas importante. Lui qui prend soin de toujours agir dans les heures creuses, lorsque les couloirs se vident, prenant parfois quelques détours pour éviter de croiser son chemin avec la sorcière. i’m just faster than the others. not to make the patients wait. Argument glissé l’air de rien, pour peut-être tirer le rideau et prétendre à ses devoirs. Il amorce un pas confiant vers sa cheffe, sûr de lui, lorsqu’il tend son bac de potions cliquetants dans sa direction. Sans aucune parole, simplement pour l’inviter sans insister à déposer la fiole à sa place, parmi les autres. Le regard est tranquille, se promène à la fenêtre de ceux de la sorcière, d’un bleu brillant qui semble presque lire en lui. Sourcille un instant, mais ne fuit pas cette confrontation muette. Reste ferme dans ses convictions, quand il ose soutenir la caisse face à elle ; comme pour la défier, prouver qu’il n’a rien à cacher. Car c’est bien de cela qu’il est question, dans ce petit jeu de sous-entendus. Au risque de dévoiler son contenu loin d’être exhaustif au remède contre la transformation ayakashi – coup de poker, enfin, il l’espère.

❝ résumé ça joue au plus malin, on fait semblant d'être innocent et akira ne manque pas d'audace dans son comportement (bah ouai). tente le bluff jusqu'au bout, mais c la sauce dans sa tête

 @sawano akira

☽. it wasnt me it was you.

— 22.02.2022 —

la fiole entre ses doigts, la guérisseuse ne quitte pas des yeux l’élève volatile, intriguée par la scène qu’il allait lui offrir. les bras croisés à guetter les gestes d’akira, les prunelles sur le caisson avec sa supposée cargaison dont elle avait la seule fiole manquante dans sa main. « right, the attack from last night. » répété en remuant la dites fiole, observant d’un oeil avisé la couleur du liquide semblable à ce qui était énoncé. si seulement le kasai savait, à cet instant, qu’il n’allait pas s’en sortir facilement. pas aujourd’hui. elle avait suffisamment fermé les yeux de son côté pour savoir qu’il était loin d’être un enfant de chœur. sa défense est solide, et elle ne peut qu’acquiescer à chacune des réponses en guise de bonne foi de sa part, malgré l’atmosphère étouffante. le gamin mentait comme un arracheur de dent. si elle ne le savait pas, elle l’aurait déjà laissé filer depuis bien longtemps, mais il y avait ce qu’elle savait, et qu’il ne savait pas ou qu’il pouvait au moins imaginer. « i won't argue with you on that point. » articulé en retour, ne pouvant qu’admettre l’efficacité du garçon. son attention retourne sur le caisson qui lui est présenté, qu’elle observe sans faire de geste, la fiole immobile contre sa paume. son regard ne lâche pas le sien et elle manque de sourire. aucune joie, juste des lèvres qui s’étirent parce que quelle audace. elles s’étirent au final. « right. » la fiole prend alors toute son attention. elle la remue entre ses doigts, laisse le remède montrait sa vraie couleur et d’ajouter, « have you thought about smelling the remedy? i find its color a bit... dull. » un simple rappel utile à son étudiant parce que jamais elle ne douterait de lui, bien évidemment. après tout il n’avait jamais rien fait de concret devant elle, n’est-ce pas ? la question posée, elle n’attend pas pour retirer le bouchon et d’inspirer. les prunelles se posent alors sur le fier menteur, les lèvres n’inspirant plus d’amusement, et murmure et un simple et long, « sawano. » dernière chance pour lui, avant la chute.

 @Calista Belacqua

☽. it wasnt me 

— 22.02.2022 —

L’atmosphère est lourde – pesante. A mesure que les minutes passent, la patience de Akira pour son propre stratagème s’érode dans l’insistance avec laquelle le confronte Belacqua. Ce sont des jeux aveugles, des faux-semblants bien tissés, et surtout beaucoup d’affront dont il fait preuve pour bâtir le mur de ses mensonges. Le bleu de ses yeux qui le scanne, et détaille cette fiole qu’elle garde soigneusement pincée entre ses doigts – ce bleu si perçant qu’il se croit vu au travers, à découvert. Ce bleu qu’il soutient malgré le brun coupable des siens, qui brille autrement à la lueur des néons. La complaisance de Belacqua n’est que feinte, et Akira reconnaît l’accent accusateur derrière ses dents, lorsqu’elle lui parle. Pas certain que ce soit déjà perdu – si elle le sait, qu’est-ce qu’elle attend. Se surprend à croire que peut-être elle lui accordera un écart, persuadé que c’est le premier dans lequel il se fait surprendre empêtré. Leurs regards s’affrontent, un peu trop longtemps pour que ce soit innocent et un simple échange sans fond. she knows. Et à cette conviction qui l’interpelle dans ses tripes, Akira s’agace malgré lui, furieux de se sentir soudain étranglé par la pince de sa responsable. right. Imperceptiblement, ses muscles se tendent, foutus nerfs de colère. Alors Belacqua fait tournoyer la fiole, en agite le liquide qui semble se teinter de sa vraie couleur. La question piège fend les lèvres de la sorcière et c’en est écœurant de dédain. Le pousse au supplice de l’aveu, comme s’il allait s’abaisser à la vérité, trop fier pour céder ses mauvais tours. Akira sait mentir, pourrait se tenter à d’autres excuses, retourner la situation, mais ses instincts ne le trompent pas – il est déjà découvert. Et elle lui fait l’affront de le pousser sur le précipice. i took what the mediwiz officer handed me. Ne fait même plus l’effort de ficeler le méfait, de l’enrober dans assez de bon sens. Perd patience, parce qu’il se sait déjà coincé et répugne à s’avouer vaincu. Quitte à s’enfoncer dans l’interdit, alors il se complaît dans sa fierté. sawano. Se crispe sous l’ultime appel à se rendre, mais l’effronté n’offre qu’un regard froncé par l’agacement, assombrit par une suite de sanction qu’il devine au-dessus de sa tête. De ses prochains mots, il coupera le fil de l’épée de Damoclès. sensei? le ton est bouillonnant malgré lui, mais il l’attend, sans baisser le regard. anything else? Et c’est déjà trop tard.

 @sawano akira

☽. it wasnt me it was you.

— 22.02.2022 —

et elle finit par tomber, l’épée. elle pourrait l’applaudir là, calista, et célébrer la ténacité mensongère de son élève. son affront serait presque oublié, mais la guérisseuse n’oubliait rien et surtout pas ceux qui lui mentait ouvertement. une partie du tort lui revenait après tout, la blonde avait été trop conciliante jusqu’à laisser une porte grande ouverte vers la dérive. et plongée dans le regard borné d’akira, elle commence doucement mais sûrement à en avoir assez. l’entend mettre la faute sur un de leurs collègues une fois que la fiole à dévoiler ses véritables couleurs quand il aurait simplement pu avouer. stupide fierté. elle lui laisse une dernière chance pourtant, par pure bonté ou tout simplement pour le voir flancher, entièrement, celui qui semblait toujours vouloir avoir le dernier mot. pourtant, il ne lâche rien. c’était la mauvaise route à prendre, alors que ses traits ne se faisaient que plus froids. c’est de la lassitude qu’il pouvait observer dans son regard avant que celle-ci ne se pince l’arête de son nez, comme pour mettre un frein à l’élan qui commençait à monter dangereusement en elle et ne pousse un long soupir. « anything else ? » répété en écho, « i am done. » les prunelles étaient froides, et akira pouvait apercevoir s’il le souhaitait une petite partie de ce qui l’attendait. « you’re coming with me. » qu’elle conclut avant de lui tourner le dos, menant le pas jusqu’à son bureau. elle n’avait pas besoin de préciser, le sorcier le savait au fond. le flacon est toujours entre ses doigts quand elle ouvre la porte du bureau, suivi du garçon derrière, l’intimant de fermer la porte pour qu’ils ne soient pas dérangés avant de s’installer dans son fauteuil et de lui intimer de s’asseoir aussitôt face à elle. elle n’avait pas le temps pour les politesses et autres protocoles de cette société. les mains croisées appuyées sur son menton, elle ne peut que l’observer, songeuse. la guérisseuse en chef ne tarde pas à exprimer ses pensées, « i gave you many chances, but not once. not once did you give in to tell me the truth. » la déception est apparente, autant dans sa voix que sur son visage. « you've always been treated well here. you disappoint me. » la claque est finale, et si le garçon était capable de ressentir des remords, alors il pouvait être encore sauvé si calista n’était pas à court de bonté. « your pride will kill you, sawano. … now you're going to tell me what you were going to do with those vials and don't you dare lie to me. » dernier avertissement qui ne servait maintenant plus à grand-chose. il était déjà piégé.

 @Calista Belacqua

☽. it wasnt me 

— 22.02.2022 —

Refus obstiné de baisser les armes. Forgé dans l’arrogance, Akira s’obstine alors même qu’il se sait condamné. Cramé d’avance par le regard glacé de Belacqua, qu’il soutient de son insolence. Sous l’audace, l'amertume fait sa place ; comme s’il lui en voulait de l’avoir coincé. D’avoir pris ce chemin, d'avoir insisté. Plus Akira s’acharne et s’arme de cet affront d’orgueil, plus l’attitude de sa cheffe de service se fond dans une exaspération froide. Un mépris presque hautain avec lequel elle le jauge, peu impressionnée par ses efforts de fierté. i am done. Et la sentence claque, fige le malfaiteur sur place qui n’ose pas bouger un muscle, en attendant la suite. La tempête froide s’élève en silence, un faux calme qui n’annonce rien de bon. you’re coming with me. Les lèvres de Sawano se pince sous l’aigreur de l’ordre qui l’enjoint à la suivre. Abandonnant là sa caisse de médicaments sur le comptoir, d’un geste un peu trop sec et brutal pour ne pas faire cliqueter les fioles entre elles. Souffle mesuré, mais inspiration bouillante, il lui emboîte le pas jusqu’à son bureau sans rien ajouter ; le langage de son corps étant bien assez pour traduire sa frustration. Une fois pris entre quatre murs, il referme la porte derrière eux sans la claquer, ses gestes toutefois empreints d’une nonchalance exaspérante de celui qui n’en a rien à foutre et se croit bien au-dessus des règles, au-dessus de tout. Comportement du cancre qui joue au plus malin, à peine touché par les désastres qu’il invoque de lui-même, coutumier des sanctions.

Belacqua lui fait signe de prendre place, mais Akira reste immobile, debout derrière la chaise qui fait face au bureau – refus impertinent de suivre une demande de plus, s’il peut la contredire sur des détails pour se donner l’impression de décider et de ne pas obéir. Attitude vaurienne, mains dans les poches de sa blouse de médicomagie ; trop d’aplomb pour se tenir ainsi devant sa cheffe, après lui avoir menti ouvertement. i gave you many chances, but not once. not once did you give in to tell me the truth. Bien sûr, elle savait. Et faute avouée, à moitié pardonnée ; espérait-elle qu’il abdique et concède à la vérité, en trouvant peut-être sa pitié, lui promettant qu’il ne recommencerait plus ? C’est sans doute ce qu’il aurait dû faire, pour avoir une dernière chance de ne pas tout gâcher. L’échec de se faire surprendre en plein délit est déjà assez désagréable ; mais alors admettre ses fautes, c’est insupportable pour Akira. Plutôt crever, merci. you've always been treated well here. you disappoint me. Mais peu de la décevoir lui évoque peu de remords, trop coincé dans son ego froissé ; il a été mauvais, nul à chier de s’être fait choper. C’est humiliant, c’est dégradant. C’est lui qu’il a déçu en premier (et peut-être que ça l’emmerde aussi de l’entendre dire ça en réalité, mais il préfère ne pas y penser, se convainc que de toute façon tout le monde fini déçu de lui à un moment donné. Elle n’est ni la première ni la dernière, il va falloir s’y faire).

Sans détourner le regard, qu’il plante dans celui de sa cheffe, qu’il soutient, assumant jusqu’au bout de jouer au petit con avec celle qu’il ne fallait définitivement pas prendre pour une conne. Retour de flamme. your pride will kill you, sawano. Le délinquant s'enorgueillit d’un sourire impertinent, comme s’il prenait la remarque pour un compliment. De quoi irriter davantage les nerfs déjà sensibles de sa cheffe. … now you're going to tell me what you were going to do with those vials and don't you dare lie to me. La mise en garde lui donne pourtant précisément envie de sauter à pieds joints dans les mensonges, tirer profit d’une situation déjà perdue d’avance, quitte à tout foutre en l’air et s’amuser de sa misère. Mais Akira se ravise et prend une inspiration avant de lâcher sur un ton impassible ses intentions. ’was going to give the most part to some friends and resell the rest. La plupart des potions sont des drogues puissantes autant que des soins, aux effets secondaires dangereux pour qui ne veillerait pas aux doses ingérées. C’est justement tout l’intérêt de ses produits et ce qui permet de les revendre à si bons prix aux plus addicts, si elles ne sont pas détournées dans des usages illicites avant. Il a même l’audace de désigner du menton celle que Belacqua tient encore entre ses doigts. this one to resell for sure, il ajoute, indifférent désormais à donner des détails.

S’il n’était pas complètement foutu, maintenant il l’est. Bascule sa tête sur le côté, dans une réflexion qu’il étudie sur le visage de la sorcière, l’air contrarié. you know i never fucked up my job. but i did took a little advantage of it. Admettant cette fois qu’il a bien profité de la situation, mais que ça n’a jamais eu aucun impact sur ses patients et la qualité de ses interventions. i see that like – a bonus. Illégal, certes. Mais ça n’a blessé personne (pas à sa connaissance du moins. lui il dépannait, c’est tout). Une moue sceptique déforme ses traits, tandis qu’il n’a plus aucun scrupule à jouer cartes sur table et poser la question qu’il devine le menacer. you gonna rat me out to the direction ? Pas inquiet par la notion des flics – sans aucune preuve, ils ne peuvent rien contre lui et elle le sait. Mais concernant l’hôpital, c’est une décision qui peut lui revenir.

 @sawano akira

☽. it wasnt me it was you.

— 22.02.2022 —

il avait perdu akira, qu’il le veuille ou non. elle n’avait aucun plaisir à le descendre, rien ne lui plaisait dans cette situation. elle n’était pas de ceux qui appréciait voir les mines se défaire, les cœurs se serrer, qu’importe jusqu’à quel niveau l’arrogance pouvait monter et derrière, son lot d’ignorance. l’aiguille dans sa paume, prête à dégonfler les égos devenus trop grands. c’est ce que les étudiants en médecine prenaient souvent la grosse tête, et calista était là, prête à les faire redescendre non pas sans contrariété. ça les aide en général, mais avec akira, ses remarques étaient assez pour rendre son sourire encore plus grand, assez pour rendre ses yeux encore plus grands. encore ? et au moment de montrer à nouveau ses dents, les lèvres du kasaï se défirent d’une première révélation, enfin. « … what. » au final, il y avait du bon dans l’ignorance. bien-sûr que la blonde aurait dû s'y attendre, mais elle avait été naïve. avait bêtement pensé que la concoction était pour sa consommation personnelle. jamais elle n’aurait qu’il avait ficelé tout un business derrière. son esprit s’échauffe en pensant à tout ce que cela voulait dire derrière pour lui, et pour elle. la remarque sur le flacon entre ses mains est ignorée, la fait léviter pour avoir les mains libres, les traits sérieusement contrariés. seule la main contre sa bouche camoufle le rictus qui se dessinait sur ses lèvres, signe d’une nervosité dont on ne la connaissait que rarement. tout n’était que politique après tout ici, et elle avait les protections qu’elle voulait, le moment venu. « so what ? » dépassée par ses explications dictées avec une telle légèreté, à moins qu’il se savait déjà mort. « being able to do your job properly is an excuse for you to become a drug dealer ? i would’ve become a drug baron long ago then, what the hell sawano. » articulée en tapant un ongle sur la table, le regardant comme s’il avait perdu la tête. et il avait perdu la tête. un simple regard désabusé est lancé en réponse à son interrogation, la question à un million qui pesait autant sur lui que sur elle. elle en était responsable après tout. « when did you start. because you were certainly very discreet. » oh il allait parler, il ne sortirait pas d’ici sans avoir délié complètement sa langue.