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- TW : mort d'un proche, dépression
A BRIEF HISTORY OF TIME
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A la question « Qui je suis », qui pourrait donc répondre clairement ? On a une idée, plutôt vague. Au final, il semblerait que cette idée soit mouvante, en fonction de notre milieu, notre évolution, ce que l’on aspire à devenir.
Qu’en est il lorsque l’on est incapable de savoir à quoi on aspire ? Quand on ne peut se projeter, se reconnaître comme un individu à part entière ? Ou alors, qu’on a juste oublié qu’on existait ? Peut-être qu’à force de se créer des Persona, qu’à force de vivre pour les autres, à travers les autres, on perd jusqu’à son nom.
Ascian, il ne s’est jamais vu autrement qu’à travers autrui. Ou alors au-delà de la rive d’un monde lointain qu’on ne peut mettre sur une carte, où il aurait toujours été seul à regarder ce qui se passe de l’autre côté. Le fait est qu’il a toujours eu l’impression d’être seul, et de ne pouvoir exister au-delà de cette rive qu’à travers la présence d’autrui.
Il ne s’est jamais vu avec un seul visage, une seule identité, toujours à avoir l’impression d’être un être changeant et incapable d’avoir une continuité. Ou alors, peut-être qu’il préfère juste l’oublier, parce que ce qu’il est au fond, il le déteste. Ce qui résiste aux changements de sa personne, au gré des passages d’individus de tous poils, le plus tenace, c’est seulement cette personne détestable qu’il aimerait pouvoir assassiner.
Ah, il est étrange, ce garçon qui ne peut détester autrui, ou refoule son ressentiment comme il peut. Il est étrange, parce que la personne qu’il déteste le plus au monde, c’est lui-même. Et c'est lui-même qu'il craint par dessus tout. Il ne peut pas se faire face, ce serait faire front face à son pire ennemi. Alors il oublie son existence, il efface ce monde. S’il oublie qui il est, au moins, peut-être qu’il repoussera la date d’expiration, celle qui déterminera quand le reflet dans le miroir ne devra plus jamais apparaître.
Vous ne le saurez probablement jamais, tout ça. Ou alors, c’est peut-être préférable de ne rien en savoir.
Quand on parle de Ascian, on pense plus à ce garçon naïf et souriant. Il croit un peu n’importe quoi, et dans son monde, tout le monde semble gentil. Il est rêveur, il parle des choses avec des étoiles dans les yeux, et tout semble toujours lumineux à travers ses mots. Oui, chacun a bon fond, rien n’est désespéré. Incorrigible optimiste ? Imbécile heureux ? Peu importe.
C’est cet imbécile, d’ailleurs, qui tendra la main à tous les loups, et cherchera à les soigner qu’importe leurs vices. Il misera sur des existences pourries de l’intérieur. Il le fera toujours. Il ne comprendra jamais. Qu’importe si au final, à force de ramasser les pierres des fondations d’autrui, c’est lui qui finit détruit. Il aura juste à fermer les yeux, dire « Ah, cette personne n’a juste plus besoin de moi. ». Il aura de la rancune, mais il la ravalera toujours. Il la laissera l’étouffer, il la retournera contre lui-même, et il ne dira rien. De toute façon, il déteste les conflits, pourquoi chercherait il à s’en prendre en retour à ceux qui lui ont fait du mal ?
Il est trop doux, passif peut-être. Il a peur d’être toxique, alors il essaie d’être gentil. La vérité, c’est qu’il l’est beaucoup trop, gentil. On peut lui marcher dessus, il ne dira rien. Il a bien dû faire quelque chose pour le mériter de toute façon, non ? La loi des personnages secondaires : il sera toujours remis derrière. Il sourit bêtement, ça lui va si tout le monde s’en fiche. Ça lui va très bien s’il ne sert que quand ça va mal. Ou du moins, ça lui ira jusqu’à ce qu’il craque sous le poids de ces choses trop lourdes pour lui.
Il donne sans compter. Ou alors, peut-être qu’il attend quelque chose en retour. Mais non, jamais il ne le dira, jamais il ne le demandera. La peur d’être égoïste. Il ne faut pas être égoïste. Une obsession. « Tu es une si mauvaise personne, pourquoi tu mériterais quoi que ce soit ? ». Ne pas être égoïste, ne pas être égoïste. S’il cède, il s’en voudra. C’est simplement la loi qu’il s’est instaurée. La structure de base « Donne sans compter ». Point, à la ligne.
Dans le peu d’ego qu’il peut avoir, il craint plus que tout de décevoir. S’il ne sert à rien, s’il ne peut pas aider, s’il ne peut pas sourire, s’il ne peut pas prendre soin d’autrui ou apporter du positif, alors il faillit à sa mission. Il est juste décevant, il ne comble aucune attente. On ne peut pourtant décemment pas rendre tout le monde heureux. Mais c’est quelque chose qui semble le terrifier.
Il est affectueux, il s’attache vite, parce qu’aimer les autres, c’est facile. Et les gens sur l’autre rive ont quelque chose de fascinant. Il se sent attiré, ou alors, il ne veut juste pas être seul. C’est terrifiant d’être abandonné à ses fantômes, ses propres doutes, sa propre personne. Et puis, Ascian, c’est quelqu’un qui aime trop les autres, alors évidemment, ça le rend curieux de se mêler à eux.
On le connaît parce qu’il fait toujours de son mieux pour rendre tout le monde heureux, parce qu’il rit beaucoup, et rien ne semble vraiment l’atteindre. C’est le premier à dire « je t’aime », à faire de grandes déclarations d’affection, à avoir l’air détaché de tout. Tout est léger avec lui, l’avenir est lumineux, le monde n’est qu’un nuage.
Il parle beaucoup, pour en dire beaucoup, ou justement ne formuler que du vide. C’est simplement un moulin à parole, qui s’agite comme un personnage de dessin-animé, et a du mal à garder le silence. Pourtant, il a plutôt un tempérament calme, il a juste besoin de beaucoup s’exprimer. Ou alors, peut-être qu’il a juste trop de pensées qui lui échappent. Il n’est pas particulièrement impulsif, mais il lui arrivent que les mots dépassent sa pensée, auquel cas il essaiera de noyer le poisson avec d’autres paroles plus ou moins sensées.
Ascian est un menteur, et plutôt compulsif dans l’art. On ne peut le voir à travers ses mensonges, de toute manière, il est lui-même dans un profond déni, tant il tente de s’auto-convaincre de certaines de ses sornettes.
Son défaut dont on se moque le plus, le plus visible, c’est peut-être sa mauvaise tendance à aussi faire le minimum quand il faut. Si ça ne l’intéresse pas, il n’ira pas s’embêter à vraiment travailler. C’est un peu là toute l’histoire de sa scolarité catastrophique chez les modlus, parce qu’il a toujours eu profondément la flemme de réviser, ou faire ses exercices si personne ne vérifiait derrière. Il a toujours préféré s’amuser avec des instruments de musiques plutôt que faire des équations. A noter que c’est un des premiers amateurs des séances de « Netflix avec de la glace et un plaid » dès qu’il a du temps libre. Il a un problème avec la glace d’ailleurs, mais ça serait long à raconter…
C’est un garçon dangereux. Enfin, il pourrait l’être, s’il le voulait. Sa nature douce et empathique lui a toujours donné la capacité de vite cerner les autres, de les comprendre, et donc se frayer un chemin près de leur âme. Il a toujours un peu trop bien compris. Ce serait une raison de le craindre, parce qu’il pourrait bien un jour devenir ce genre de personnes à s’introduire chez les autres pour tout détruire consciemment. Mais pour l’instant, Ascian, c’est plus le genre à se faire petit, à essayer de ne pas trop prendre de place, mais à aider à sa manière à cicatriser les blessures qui font trop mal.
On pense rarement à du négatif en parlant de Ascian. Il est gentil, il ne dérange pas trop, il donne ce qu’on veut, il est affectueux, positif, attentionné, peut-être un peu trop bavard, facilement gêné, et puis, disons-le quand même, une bonne-poire, un imbécile sur les bords. Il est vite débordé parfois, c’est drôle de le voir un peu s’affoler, ça change des fois où sa personnalité semble si lisse et tranquille qu’on se demande s’il y a vraiment quelqu’un dans son crâne vide.
Oui, on ne voit que ça. On ne voit pas tout ce qu’il y a d’empoisonné derrière ces aspects. On ne se demande pas « Pourquoi tu es comme ça, hein, dis ? ». Lui-même, il ne préfère pas se le demander. Il l’est parce qu’on lui a demandé d’être comme ça, ou pour se protéger ?
Ascian il est naïf, c’est une bonne-poire. C’est comme s’il n’avait jamais vécu de trahisons, qu’il pensait vraiment que tout le monde était vraiment du genre à avoir une part de lumière. Il n’en est rien. Il le sait très bien, que le monde est dur, sombre, que les gens sont aussi pourris quelque part. Il a juste choisit de fermer les yeux. Il est naïf par choix, mais il est pleinement conscient qu’il n’en est rien. Il se ment à lui-même pour ne pas craquer, parce qu’il veut croire qu’il y a du bon.
Il est affectueux et altruiste parce qu’il aime les autres, oui. Il donne sans compter, il est si doux avec tout le monde, oui. Il joue aux super-héros, alors qu’il n’a même pas la cape nécessaire au rôle. Il donne autant parce qu’il est incapable de se donner même pas un centième de ce qu’il offre aux autres. Parce que c’est sa manière d’aussi demander une aide qu’il ne recevra probablement jamais. Ou alors, on l’aimera l’espace d’un instant, ça sera faux, futile, mais ça suffira, non ? De toute façon, il ne sait pas recevoir l’amour. Il en donne, il en a beaucoup trop pour tout le monde, mais jamais pour lui.
Ascian se déteste, profondément. Il se déteste pour tous ses défauts, toutes ses failles, parce qu’il ne peut pas se cerner, pas se comprendre, alors que les autres semblent tellement plus faciles à décoder. Avec eux, il n’a pas à penser à lui, il a juste à oublier qu’il existe, ou fusionner son existence à autrui.
Tout ce qu’il est, ce n’est que le reflet d’abus, de traumatismes, de violences qui l’ont rendu dépendant, incapable de s’aimer, incapable de se reconnaître, incapable de supporter le rejet, la solitude etc.
Ce n’est jamais normal d’être excessivement gentil, de s’effacer autant, d’autant s’accrocher à des personnes qui au fond n’en auront rien à faire de lui après lui avoir parlé une fois. Il ne sait pas s’exprimer, pas verbaliser ses cauchemars, ses peurs, ses hontes, et les sentiments surpuissants qui le dévorent de l’intérieur. Il ressent tout trop fort, il est trop sensible, mais il ne sait jamais quoi faire de tout cela. Il ne sait pas demander de l’aide, tout simplement, parce qu’au fond, il ne saurait pas pourquoi il la demanderait, cette aide. Pourquoi aller mieux, alors qu’il ne sait pas qui il est, et s’il existe vraiment ? Pourquoi devrait on l’aimer, alors qu’il se déteste et pense sans cesse à assassiner son reflet ? Qui pourrait seulement le comprendre ?
Il déteste cette partie de lui, celle qui va mal, celle qui l’empêche d’être ce personnage lisse qui sourit dehors, mais ne peut rien faire d’autre que pleurer et hurler à l’intérieur. Il a beau tenter de s’en débarrasser, ce lui revient toujours. Il est là, il a peur, il ne comprend rien, il est seul, désespéré, incapable de s’aimer, mais est en recherche frénétique d’affection. Et le Persona, qui ne sait pas trop s’il est persona, enveloppe, ou s’il fait aussi partie de ce gamin solitaire et effrayé. Qui est le vrai ? Qui est le faux ? Comment en définir les limites ? Où commence le vrai Ascian, où se termine t-il, où débute donc son avatar ?
Peut-être qu’il n’existe tout simplement pas….
A WIZARDING GENEALOGY
« the life and lies of (prénom du personnage ici) »
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C'est un personnage pour le pré-lien "magicien" de @chuu tsukuda