this is me trying | ft. atlas

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] 20.08.2021 · ft. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Comme pour de nombreux déjeuners, Felix avait ce matin préparé une boîte ensorcelée, gardant sa nourriture au chaud, remplie d'un de ses petits plats. Il ne restait plus rien de celui que Sawako avait fait la semaine dernière, plus de saveurs haïtiennes préparées juste pour lui. Retour à la case riz, poisson, algues et autres spécialités locales qu'il savourerait de toute façon sans broncher. Dans le frigo, il y avait un bol de petites saucisses coupées de façon à ce qu'elles ressemblent à des pieuvres. Sawako avait dû vouloir rendre son bentô mignon par pur plaisir et ne pas avoir bien dosé la quantité... Alors il ne s'était pas gêné, le garçon, pour en prendre une ou deux et les ajouter à son repas.
Maintenant assis paisiblement sur la table d'opération de la morgue, où il attendait Sawako avec qui partager son déjeuner, Felix ne pouvait pas s'empêcher de sourire affectueusement en retrouvant avec joie les petites pieuvres.

Il le faisait souvent de venir le midi s'installer ici, dans ce calme olympien, où les présents se taisent. Il déjeunait avec Sawako tranquillement, dans une ambiance étrange qui serait malaisante pour beaucoup mais avec quelque chose de rassurant pour lui. Enfin loin des bruits, des réflexions, loin de ceux qu'il ne souhaitait pas croiser, dans un endroit où cœur et cerveau étaient libres de s'exprimer sans se sentir, ni l'un ni l'autre, écrasé ou piétiné. Et si c'était le silence qui s'instaurait, même lui ne devenait plus maladroit et bizarre, il devenait plutôt calme et respectueux dans un lieu comme celui-ci. Ces déjeuners étaient une pause bien méritée contre le monde trop rapide d'Iwojima qui avançait toujours trop vite.

Les yeux ainsi perdu dans son repas, un sac posé à côté de lui sur la table, Felix ramenait doucement l'une de ses jambes contre son torse, en l'enroulant de son bras gauche. D'un petit geste, il faisait tomber sa chaussure de son pied, qui venait s'échouer contre le sol, et ainsi lui permettre d'être bien plus à l'aise. Il faisait de même pour le second pied, portant cette fois les yeux autour de lui sur le décor : les objets médicaux, les posters scientifiques aux murs, les dossiers qui trainaient et évidemment les tiroirs immenses qui jonchaient le mur dans lesquels se trouvaient les corps des patients que Sawa étudierait sûrement. La relation à la mort ne lui faisait pas peur, ni ne provoquait de frisson partout dans son corps. S'il y avait bien une belle chose que lui avait appris les croyances vaudous de sa mère, c'était que la mort était une étape beaucoup plus douce que ce que les occidentaux pensait. Elle n'était pas à craindre ni à redouter, elle était un renouveau, guidée par la Grande Brigitte et tous les Guédés à ses côtés. Une nouvelle vie, une transition, portée par les ancêtres qui veillent dans les arbres et les courants d'air.

Sa réflexion fut brisée par un petit bruit qu'il reconnu comme celui de la porte. Il prit une grande inspiration, se mit naturellement à nouveau à sourire, et commença à adresser la parole à Sawako qui venait de le rejoindre en tournant doucement sa tête pour mieux la voir. « What's happening to them, when there is no family coming to take the body with them ? Can friends come too ? Or do you keep the bodies for studies, like they're just... no one, really. ». Tandis que son cou venait de finir sa rotation, ses yeux découvrir l'erreur. « Oh shit, Atlas, sorry ! I thought you were Sawako. That was a really depressed thinking, haha... ». Les joues un peu rouges de s'être livré ainsi à quelqu'un qui ne le connaissait pas aussi bien que sa colocataire, perdu dans ses réflexions de l'enfant solitaire, il enfourna sans plus attendre une pieuvre-saucisse tout au fond de sa gorge pour faire taire le reste de ses idioties qu'il serait capable de continuer de raconter. « Are you eatin' wich uch ? Do you know when Chawako ige coming ? ».

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Atlas avait pour habitude d’être trop en avance, angoisse latente toujours présente qui guidait ses pas comme une horloge montée sur ressort. D’allure toujours pressée, même pour aller nulle part. L’air soucieux, même lorsqu’esprit vide. Lorsqu’il poussa la porte de la morgue, pensant être seul pour laisser ses pensées parfois grises vagabonder sur les murs trop blancs, il sursauta -un intrus s’y trouvait, mais celui-ci était loin d’être une menace. « Hello, Felix. This table’s supposed to be sterile. » Il lui avait répété plusieurs fois, mais l’oubli et ses quelques mots lui arrachèrent un sourire amusé. Felix venait parfois partager ses déjeuners -surtout avec Sawako, avec qui il soupçonnait une attirance amoureuse. Lui n’était pas doué avec les sentiments, mais assez observateur pour avoir deviné des œillades que les deux ne voyaient sûrement pas eux-mêmes. « To answer your question, any close relative can recognize and visit the body. It depends if they die of natural circonstances or if there’s an investigation involved -when the person has been bitten by a Rokurokubi, for example... » Sortant son déjeuner, toujours ordonné avec soin mais avec l’air de n’avoir jamais aucune saveur, de son sac, il lui fit signe de le suivre dans la salle de repos. « If no one’s asking for the body for two weeks, we either keep them for science purposes, or -for most of them- they’re anonymously incinirated. » Alors qu’il s’assit sur la chaise de fer inconfortable, il jeta un coup d’oeil à l’horloge. « Sawako didn’t talk to you about it ? You two seem… Close. » habitudes robotiques, il entama son repas -impression désagréable à l’idée de manger devant quelqu’un d’autre, mais Felix avait une présence rassurante dont beaucoup manquaient, alors il n’en tint pas compte. « She’s beginning her shift in twenty minutes, she will be here soon. For now, you must keep up with me, I’m afraid. Is that… Octopus-shaped ? »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] 20.08.2021 · ft. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Sa main portée à sa bouche, repliée en un poing venant soutenir ce menton baissé et honteux, devenait un petit pilier bien utile pour cacher le malaise stupide dans lequel Felix s'était engouffré. Atlas, pourtant, en prenant les choses si terre-à-terre, come toujours, en répondant scientifiquement, avec une minutie si déconcertante, des remarques toujours judicieuses, rendait le tout beaucoup moins absurde. La question malaisante de Felix, qui était motivée initialement pour embêter un peu Sawako - il l'imaginait déjà, les joues s'empourprer, et balbutier quelques mots maladroits pour clore son intervention d'un baka destiné à Felix qui rirait de bon cœur -, devenait soudainement intéressante au point qu'il en hochait la tête en écoutant avec attention chaque réponse. En avalant une deuxième petite pieuvre, il se disait qu'il était assez satisfait de l'explication offerte par Atlas : le sort des corps non réclamés lui semblait plus doux qu'il ne l'aurait cru.

Suivant bien gentiment le petit signe du maître de maison jusqu'à la salle de repos, Felix descendit de sa table d'opération plus tout à fait stérile, saisit son sac et alla s'asseoir sur une chaise. Ironiquement, cette pièce lui semblait moins chaleureuse que celle avec les cadavres tout autour d'eux. Il y avait quelque chose d'impersonnel à ce coin de repos, quelque chose de machinal, sans suspens ni surprise. Mais il ne broncherait pas, Atlas n'était pas aussi désagréable que Nabi lorsqu'il demandait à Felix de faire un petit effort, se battre ne lui apporterait ni la satisfaction d'avoir raison ni même le plaisir de tenir tête à un abruti sans cervelle. Dans un sourire, en entendant la remarque sur Sawako, il fit mine de réfléchir en levant les yeux au plafond. « I don't think we talked about that, no, I mostly wanted to "kindly" annoy her with this stupid question. But thank you for your answer, it's actually kind of reassuring. ». Il avait fait les guillemets, avec ses petits doigts agrippant ses baguettes, puis continua de déjeuner en regardant Atlas faire de même, à la manière d'une machine bien huilée.

« Oh, really ? Aren't we Satur... Friday. It's friday, isn't it ? Shit, I lost my brain on the way this week, I switched days... ». Il se parlait un peu à lui-même, roulant des yeux, tapant la paume de sa main contre son front comme dans les séries comiques dont sa plus jeune sœur lui parlait souvent. Puis Atlas vint briser son sentiment de stupidité revenu, le ramenant une fois de plus à cette réalité factuelle. « Hm, I'm more than fine eating with you ! And yeah, octopus, haha. Sawako did that. Thought it was cute, so I took some. Ain't it cuuuute, look at them ?! », et il mit son bentô en plein nez d'Atlas, s'avançant sur la table en s'y allongeant presque. « Take one, you need some fun in your meal, dude. Ask Sawako next time, I'm sure she can make... like... panda onigiri or something. ». Il marqua une pause, et ajouta, à lui-même plus qu'en direction d'Atlas, « As long as it doesn't need to be cooked. », puis essaya en vain de retenir un rire qui le fit grogner.

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Atlas était parfois de ces personnes que l’on peut qualifier de sinistre, en était parfaitement au courant, et aimer en jouer. Au fond, il n’en était rien : il était même un grand enfant dont les yeux et les mains débordaient de curiosité, mais manquait d’audace. C’était ce que Felix semblait avoir : de l’audace. En un sens, lui et Sawako apportaient du soleil dans ses journées parfois grises -ce n’était pas aisé de converser avec les morts, plus encore depuis la découverte d’Hanini dont il n’avait parlé à aucun.e de ses collègues. Il avait de plus en plus de mal à se sentir bien à la morgue, alors qu’il y chérissait le calme et l’ordre qui y régnaient, lui trouvant une sorte de réassurance là où les autres parties de l’hôpital n’étaient qu’urgences et incertitude. Atlas était un robot, une machine, faisant ce qu’on lui disait de faire avec minutie, sans émotions, et ça lui convenait -même si le masque se fissurait, petit à petit. Un sourire en coin figé sur le bord des lèvres, lorsqu’elles ne s’ouvraient pas pour engloutir du riz blanc, il haussa les épaules. « No question is ever stupid. If you feel like asking something you better ask. » Un peu décontenancé par la soudaine avancée de Felix, il sursauta -peu habitué aux mouvements brusques, et toujours apeuré comme une proie devant un chasseur. Un petit rire gêné et il s’empara d’une saucisse de son bentô, il aurait pu râler comme quoi ce n’était pas très hygiénique, mais il était déjà assez rabat-joie comme ça dans la vie de tous les jours, il lui fallait faire un effort de sociabilisation. « Thank you... I think she’s kind of a great cook, no ? If I ever let my roomate cook something you better be sure the kitchen is going to smell like burnt plastic for two days afterwards. You’re lucky to have her. » Son sourire était plus doux, plus amical qu’avant. Après tout, il pensait ses dires, et enviait même ce qu’il voyait fleurir (ou ce qu’il pensait voir fleurir) entre Sawako et lui. Tout était plus compliqué de son côté, d’autant plus depuis qu’il semblait, aux yeux du monde, sortir avec Pandore.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] 20.08.2021 · ft. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Dazed and Confused. Comme le vieux film des années 90, Felix se sentait ailleurs, perdu dans quelques nuages flottants au-dessus de la réalité. Par moment il se détachait du monde pour vivre le sien, oubliant les us et coutumes qui le clouaient au sol. Agréable de se sentir léger, satisfait d'être indépendant. Si on était vendredi, et qu'il devait manger avec Sawako seulement samedi, cela voulait donc aussi dire qu'il devait travailler à 15h aujourd'hui et non faire uniquement les quelques heures supplémentaires de fin de journée pour remplacer son collègue comme il le pensait... La réalisation lui brouilla l'esprit. Il porta alors un petit poulpe de saucisse à sa bouche et lui arracha la tête avec les dents en songeant à la frustration que cela venait tout juste de lui provoquer. Il aurait préféré passer son après-midi à flâner, dorer au soleil, n'importe quoi mais pas supporter les clients estivaux qui avaient toujours des questions et demandes étranges.

Les yeux sur la table où il venait presque de s'allonger, perdu dans ces pensées précédentes après avoir jeté un rire à propos de la cuisine de Sawa, il sentit sa boîte bouger entre ses mains. Appelés par les mouvements, son regard s'éleva et s'amusa de voir la main furtive et honteuse d'Atlas venir se servir. Tout sourire, il glissa alors à nouveau sur sa chaise. « Thank you... - You're welcome, il répond avant de laisser Atlas continuer de parler et rire cette fois-ci sans retenue en l'écoutant raconter ses péripéties. Sawako is a good cook yeah, she just have no confidence so, lots of time... She tries too much and it ends up not being a success. But she can cook, yeah. I am lucky. ». Il ingurgita une petite boule de riz du bout de ses baguettes en repensant au griot qu'elle lui avait préparé quelques jours avant. Certes, elle n'avait pas été seule, il l'avait aidée, mais cela restait une preuve que la capacité à cuisiner de Sawako était liée proportionnellement à la foi qu'elle avait de réussir.

Toussotant pour mettre de côté ses beaux souvenirs et revenir dans le présent, Felix pointa ses baguette en direction d'Atlas. « But... You have to tell me. Who do you live with ? Burnt plastic... You telling me I'm lucky with Sawako as a roommate... You jealous ? Is your next move a proposition where we switch appartments ? Il rigole, le haïtien, en raclant le fond de son bento avec ses baguettes pour essayer d'en attraper chaque grain restant. You better sell it well and put a cherry on top. ». Il s'éloigne sur sa chaise, la faisant presque balancer, sous l'impulsion de sa blague, à présent que son bento était en train de se finir. « Urh... I ate too quickly, that was dumb. I should have take my time. Il s'étire, les bras tentant d'attraper le ciel. What are your plans for this afternoon ? What are you supposed to do for your work ? I've never fully understand what you do here, together... Sawa and you. ». Il jette ses ultimes questions un peu pensif, un peu perdu à nouveau, imaginant les heures nombreuses partagées entre Atlas et sa colocataire, se trouvant ironiquement être à présent le réel jaloux de l'histoire.

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Les discussions avec Felix avaient toujours une tournure facile lorsque la timidité maladive d’Atlas le poussait à s’éloigner des autres. Mais il songeait que personne ne pouvait réellement éviter Felix et ses sourires solaires. Continuant son repas en l’écoutant d’une oreille attentive bien que discrète, il sourit en voyant qu’il se considérait lui aussi chanceux d’avoir Sawako dans sa vie. That we agree. « They’re ok, though. Just… They’re average teenage boys, I do the housekeeping part. Bam Hyuk is tidy enough but Ryo is a mess. We used to have another roommate but... » il avala une bouchée de son plat, pour tenter de prétendre que ça ne faisait pas l’effet d’une lame au creux du coeur. « He’s not there anymore. » L’évocation d’Hanini, surtout dans un lieu pareil, lui donna soudainement la nausée. Mais il pris une inspiration, tentant de changer subtilement de sujet -Felix s’en chargea, à son plus grand bonheur. Ce n’était pas dans ses intentions d’évoquer lors d’un repas avec une connaissance, le décès de quelqu’un qui était sûrement plus qu’un ami. « It’s mostly a day-to-day job. He take the dead as they come and go. Me and Sawako are still in training so we’re mostly in charge to determine the cause of death if it’s unknown, and make sure the body’s safe to be incinirated later. » Repoussant le reste de son plat sur la table, il n’avait plus très faim. « I’m sorry, this can seem a little morbid for someone who’s not used to it. I’m glad you finished your meal early, all things considered. » Tenter une blague alors qu’il n’était pas bon à ça (du tout), était l’inverse de ce qu’il aurait du faire, Pandore lui avait dit plusieurs fois.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] 20.08.2021 · ft. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Pendant longtemps, il avait songé à prendre un appartement seul, Felix. Terminer les colocataires, la vie à plusieurs sans qu'elle ne soit dans le réel but de partager un quotidien, ne dépendre que de soi, prendre ses responsabilité et son indépendance plus encore qu'à travers cet espèce de rattachement à son besoin de vie en communauté. Mais il est une bête sociale, le haïtien, la solitude l'angoisse ; il a besoin de partage et de discussion. Il ne serait pas là, adossé à une chaise dans une morgue à parler avec un garçon en blouse, s'il n'en avait pas un besoin presque primaire.

« Hahaha, urh, I couldn't, I don't do teenage boys anymore ! ». La phrase sonne étrange dans la bouche de Felix qui rougit un peu et hausse les épaules dans un petit rire. Il ne remarque pas tout à fait les remords qui s'installent sur les traits d'Atlas à la mention du colocataire disparu ; où du moins, il ne leur accorde pas une importance trop forte, se disant qu'il est peut-être simplement triste qu'il soit parti ailleurs. Relance alors la conversation sur leurs tâches ici, à Sawako et à lui. Les yeux qui tournent autour de lui, s'arrêtent sur les tables de métal, les ustensiles, les tiroirs clichés des films derrière lesquels se cachent sûrement des destins tragiques. « Must be difficult sometimes, to be able to understand the facts, discover the story... ». Etrange, cette curiosité morbide qu'il se découvre, avant de replonger son regard du côté du médicomage. « Naaah, no worries, I could eat again after that without any problems. ».

Une petite tape sur ses genoux et le voilà qui se relève, le dos courbé et penché vers Atlas. « Hey, between you and me... What's the most incredible thing you and Sawako saw ? ». Ses yeux pétillent presque de curiosité tandis qu'il se lève et imagine déjà, derrière la vitre qui sépare la salle de repos de la morgue, le regard effaré de la Sawa du passé plongé dans celui d'un Atlas tout aussi ancien.

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« You… Ok... » Atlas n’est d’ordinaire pas de ceux qui saisissent les sens cachés d’une phrase -même étant tout l’inverse, celui qui prend les mots au pied de la lettre quitte à passer à côté. Mais un sourire malicieux orne un instant ses lèvres, assez rare pour être remarqué. Lorsqu’il se heurte à une curiosité qu’il ne juge pas, qu’il comprend même, il s’interrompt un instant dans la contemplation de son plat pour réfléchir. « It’s very interesting, yes. People either found it disgusting, or boring -because if you’re into medicomagic, most of the time, you’d rather take care of the living, and everything that goes with it. But to understand the living, we also have to study the dead. » Mantra qu’il s’est répété jour après jour lorsque rien n’a de sens, qu’il se sent bloqué dans le sous-sol glacé de la morgue alors qu’il rêverait de côtoyer l’effervescence des urgences, ou de s’occuper des enfants qui le regardent parfois avec de grands yeux. Atlas a une vocation, mais n’est parfois par certain de sa voie -il a pourtant appris à s’auto-convaincre. « You mean, as spectacular bodies ou spectacular deaths ? I saw a dismembered werewolf once, but that’s not what you can call incredible. » Un haussement de sourcil, peut être qu’il avait encore une fois été gênant, ou glauque. « Still hungry ? »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] 20.08.2021 · ft. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Le petit sourire, le long des lèvres d'Atlas, se retrouve rapidement partagé. Il gonfle les joues du haïtien d'un rouge vif en songeant à ces garçons qu'il aurait aimé avoir auprès de lui lorsqu'il était jeune, à Charon, à ceux dont il n'a pas osé s'approcher après lui. Jamais tout à fait sûr de s'il était intéressé par eux pour leur qualités ou par simple esprit joueur ou de compétition.
Une réflexion qui s'éteint tout aussi vite qu'elle est venue à présent que la conversation évolue, revient vers ce travail hors normes que Sawako et le médicomage partagent. Désormais debout, Felix s'étire, tend ce bras jusqu'au ciel - qui s'est dangereusement rapproché d'eux puisqu'il serait presque capable de frôler le plafond bas de la salle de repos - et le rejoint de son jumeau bien vite en écoutant les remarques d'Atlas.

Il est fin psychologue, dans cette seconde, le garçon ; jette de belles phrases au sens caché et poétique, faisant hisser un sourcil du daichi un peu au dessus de l'autre dans un mouvement de tête approuvé. « That's very true... It's weird to me that your work here is so... badly seen. It's really important what you do here. It's good to remember that. ». La tête qui se hoche, l'air satisfait de ses réflexions et de son ouverture d'esprit, il continue d'écouter les aventures spectaculaires face à la mort qui pourtant nous enseveli tous sous le même châtiment. « Wooow... Yeah, I'm done eating, but I'm happy, otherwise I would have had the sensation to have hairs in my food, for sure. ». La petite blague ne devait durer qu'une courte seconde, avant qu'il ne couvre Atlas d'un milliard de questions, mais au loin la porte couine pour laisser découvrir Sawako qui arrive de son shift. « Oh, Sawa's here ! Un sourire se dessine sous l'impulsion de la nouvelle, se veut discret. I'm gonna go, apologize for mixing days... But it was nice talking to you like that. We should do that more often. You'll tell me everything about that werewolf next time, right ? ». Le poing tendu vers Atlas dans l'attente d'une tape amicale, Felix agrémente ses mots d'un clin d'œil plein d'espoir de compter parmi son cercle une nouvelle connaissance qui s'enrichit, petit à petit, jusqu'à peut-être devenir amicale malgré les différences qui les éloignent tant.

A moins, peut-être, que leurs goûts ne se ressemblent plus qu'ils ne veuillent bien se l'avouer et qu'il ne faille plus qu'un pas pour le découvrir.

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