TRIPLE ANNIVERSAIRE / i'm on a boat

I'M ON A BOAT

birthday party

La proposition de Rose de retourner voir les autres lui sembla tomber à pic alors Somi accepta en se laissant guider par la cadette. Sans percevoir qu'il s'agissait d'une perche pour échapper à l'ambiance bizarre autour du trio qui se dégrada à son compliment. Puis l'atmosphère se transforma en quelque chose d'électrique lorsqu'elle eut la réponse de Geonu. Et elle le suivit du regard s'approcher de Keita en sachant que c'était une mauvaise idée. Son sens d'analyse était encore assez clair pour comprendre que la limite venait d'être franchie. Son regard croisa celui de Rose pendant un bref instant ; que faire ? La réplique qui suivit lui arracha un pincement au cœur ; c'était toujours gênant d'entendre son passé mentionné par l'un ou l'autre. Ça l'était plus encore ce soir dans cette ambiance de fête qui ne s'y prêtait pas. Somi était encore muette quand la main de Keita se referma sur la sienne et elle se se laissa tirer plus loin. L'étudiante se heurta à plusieurs épaules sur son chemin. Les excuses fusèrent sans qu'elle n'ait le temps de distinguer les visages à qui elle les adressait. « Sorry I wa… jusqu'à reconnaître celui de sa meilleure amie, Lila ! Surprise - Where have you been ? La question n'a pas le temps d'attendre de réponse, la pression sur sa main la fit reculer de quelques pas, I'll see you later, right ? » La blonde força un sourire rassurant pour appuyer sa promesse et continua sa route. Et enfin ils émergèrent de la foule. D'autres questions fusent alors et il lui faut un moment pour retrouver la parole. « Of course that... i don't feel at ease, but he's obviously drunk. » Comme la grande majorité présente sur ce bateau.  « I'm not saying that it's ok but… » Si l'alcool avait finalisé cette explosion entre les garçons, elle était celle qui avait allumé la mèche. « I'm the one driving you crazy, le corrigea-t-elle, I am so sorry. » Et ses excuses allaient au-delà de l'incident de ce soir. C'était pour les dernières semaines étranges qu'ils avaient passé. Elle se rendait compte tardivement que sa dispute avec Andrea n'avait pas affecté uniquement les deux concernés. La chanteuse l'observa quelques secondes ne sachant quoi faire tant il semblait absorber par la contemplation de la mer. Somi sentait bien que quelque chose n'allait pas et pendant un bref instant elle eut l'impression d'apercevoir les démons qui hantaient le garçon. « The sea is scary but, commenta-t-elle doucement en lui prenant une main qu'elle passa au-dessus d'elle pour s'intercaler dans ses bras entre lui et la barrière, if you jumped, i’d jump. You do know that ? » Chaque dommage qu'il s'infligeait la touchait aussi. Elle se sentait assez téméraire pour le lui rappeler sans être certaine des pensées qui lui traversaient la tête. C'était comme si un mur invisible l'empêchait de sonder le kasai. Somi tourna le dos à la mer pour faire face son petit ami. « right now, demanda-t-elle finalement, what are you thinking about ? »

bavboule,, (code) —

— 29.12.20,,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

I'M ON A BOAT

birthday party

L’alcool dans les veines, Geonu avait dévisagé Keita s’enflammer. Et lui, quand arrêterait-il d’être aussi peu sûr de lui ? Quand commencerait-il à s’aimer et faire confiance en ceux qu’il aimait ? Quand finirait-il de voir le démon chez les autres, alors que le problème venait de lui ? Le capitaine des Komodo Dragons ne pouvait rien pour lui. Ce soir, il se contre-foutait de ce qu’il pouvait bien se passer dans la tête de son cadet. Il était fatigué de faire face à un garçon paranoïaque. Depuis leur conversation, Geonu avait été attentif à garder une certaine distance. Les mots avaient toujours été réfléchis à l’avance et il avait fait attention à chacun de ses gestes. Ne pouvait pas faire plus, ne pouvait pas résoudre ce problème qui résidait au sein même de Keita, avec ces démons qui le pourrissaient lentement de l’intérieur.

Espérait juste qu’il arriverait un jour à venir en paix avec eux.
Lui était là en ami, pas en ennemi.

Mais il ne serait plus un punching-ball. Avait assez subi, assez courbé l’échine pour continuer à se faire manquer de respect par quelqu’un qu’il appréciait. L’immaturité était avec l’âge un trait de caractère qui devenait difficile à supporter. Et si Geonu voulait bien être là, il ne voulait plus que ses propres sentiments soient oubliés au profit de ceux des autres. Il ne voulait plus être manqué de respect et pire : être vu comme Keita le voyait. Refusait de continuer à lire un doute dans le regard du kasai, son manque de confiance à l'égard du denki n’étant que le reflet de sa propre insécurité. Après tous ces mois, il aurait dû savoir. Et pour une fois, Geonu n’avait pas eu envie de pardonner. Il n’aimait plus Somi comme ça. L’aimait oui, mais différemment du jeune couple vis-à-vis duquel il était certain que tout irait bien. Il leur souhaitait le bonheur le plus total, mais s’était désengagé de la vie de l’un comme de l’autre. Ils étaient assez grands.

Du moins était-ce sa pensée en pleine soirée avec bientôt un gramme dans le sang.

Puis les bras d’Ingrid. « Ingrid ! » Câlin réciproqué alors que le denki s’était perdu dans les cheveux de sa meilleure amie. Lui aussi avait besoin de réconfort. Sentant l’alcool tout autour d’elle, il avait ri, comprenant mieux d’où venait l’état d’ébriété de Somi. « Tu m’as aussi manqué ! Comment la soirée aurait-elle pu être complète sans que je te retrouve ? » Regard mi-taquin mi-affectueux alors qu’il l’avait laissée se détacher quelque peu de lui. Mais pas trop. « Et si je suis canon toi t’es censée être quoi ? La personnification même du sexy ? Ça se dit ? » Pas certain du mot qu'il avait utilisé, Geonu avait laissé s’échapper un petit rire. Clairement, n’aurait-elle pas été comme une soeur, il aurait eu du mal à la regarder droit dans les yeux. Ou ailleurs. « Et toi tu m’as sauvé de la vilaine sorcière. » Susurré alors qu’il s’était approché d’elle, content d’avoir la référence d’Hansel et Gretel.

Sa présence lui gonflait le coeur d’une joie certaine et Geonu n’avait qu’une envie : ne plus la lâcher. Avec elle, il ferait les quatre cents coups, irait danser avant de se jeter dans un des jacuzzis. Ils s’accrocheraient l’un à l’autre en discutant avec de nouveaux visages, se lanceraient des coups d’oeil entendus et se réveilleraient en concert avec une gueule de bois pas prête de disparaitre. « Allez viens, Gretel : time to dance. » Heure d’être infernaux. Et comme il l’avait prévu, il l’avait tirée à lui en direction de la piste de danse, la faisant virevolter en riant sans jamais la lâcher.

La nuit ne faisait que commencer.  

bavboule,, (code) —