birds of doom. (miu)

Peut-être qu’il passait un peu trop son temps dans cette allée, à faire ces affaires sans qu’il n’ait personne à mêler qui que ce soit, parce que des fois, il a juste pas le choix. Et dans ces moments-là, il enviait encore plus les capacités de minato. À prendre un nouveau visage, il n’aurait pas à faire attention à bien baisser la visière de sa casquette dans le cas où le kasai croiserait la route d’une personne familière qu’il n’aimerait pas voir dans sa position actuelle. Mais ça faisait un petit moment qu’il n’y était pas venu ; les six mois aux états-unis lui auraient presque fait manquer la saleté de jama-suru et ses sorciers et créatures aussi menaçantes qu’étranges. Pas possible de faire plus bas quand il était à deux centimètres des deux mètres, alors Marlon se contentait de la capuche de son sweat deux fois trop grand pour lui. Il pouvait déjà entendre des corbeaux battre leurs ailes dans le ciel sans qu’il n’y fasse pas attention, à la recherche d’un visage dans le sillage de têtes courbés vers l’avant, en quête de cette même discrétion. Les pas trainent avant de s’arrêter à un angle en essayant de se rappeler sa route, repoussant poliment une prostituée sur son passage, avant d’avancer. Et avant que la fin du déni ne le frappe, lui faisant réaliser qu’il avait perdu sa trace, et peut-être plus, il commence à sentir un oiseau s’approcher dangereusement de lui. Marlon appréciait assez les animaux, mais l’appréciation ne semblait jamais aller dans les deux sens et ce depuis sa plus tendre enfance, tragiquement. Mais cela faisait un petit moment que cela n’était pas arrivé, à tel point qu’il avait oublié tous les anciens incidents. Et quand le premier corbeau tente de viser son crâne, il arrive à l’éviter mais pas celui qui décida de percuter l’arrière de son crâne, le poussant en avant et se rattrapa à temps contre un mur avant de s’étaler contre le sol. « fucking birds what the fuck. » Le sorcier pouvait encore les entendre, et il se rappela alors de la théorie fumeuse qu’il avait développé à force de trop de coïncidences, « don’t tell me... », si fumeuse qu’il imaginait à peine que la jeune femme ne soit pas loin. Il tourna doucement sa tête avant qu’un seul visage ne suffise à lui faire pousser un soupir des plus désespérés.  « oh hell no, not you again. »

c'est quand elle franchit les portes de l'établissement qu'elle se sent différente miu. elle peut enfin lâcher la pression, faire attention à ce que l'on n'en vienne pas à lui écorcher la nuque. que le carmin velours des sièges ne s'entache pas de son liquide. le talon claque contre le sol mais ses pas ne s'alignent pas adroitement. et ça c'était parce que la concentration en alcool avait bien augmenté entre les deux moments où les portes se sont refermées sur elle. la poupée serpente dans les rues de fuji pour regagner son logement. entre la nuit et le matin, il y a presque rien ; mis à part ces âmes perdues. et parmi elle, il y avait lui. terrible victime de la colère de la nature. au loin, il y avait ce son vibrant à ses oreilles. l'instinct l'appelait à en venir dans la ténébreuse allée de jama suru. et si certain avait le même état physique que les rokurokubi du black bird, il y avait cette tache qui ne mêlait à rien au monde. croassements rauques résonnent avant de s'en prendre à leur pauvre victime. et en voyant la scène se dérouler devant ses yeux, miu relâche la pression et éclate de rire. — need some help princess ? le sarcasme dégoulinant de chacun de ses mots. elle en profite bien pour appuyer sur là où ça fait mal. — lumos ! le flash est assez puissant pour aveugler les bêtes volantes et les éloigner de leur proie. quoique... elles finissent par s'agiter encore plus et se montre encore plus violente. — hmm which spell should i use ? imobilis or enervatum ? et dans son sadisme, elle se fit mine de réfléchir de longues minutes avant de se décider. la partie n'est pas gagnée pour marlon.

Le kasai était certain qu’elle lui avait jeté un sort, à un moment quand il avait le dos tourné. Il ne voyait que ça comme solution, et il la craindrait presque quand il ne la regardait pas à chacun de ses passages ; il était si faible Marlon. Les pupilles jetant des éclairs un jour quand ils n’étaient pas en forme de coeur un autre jour, l’homme perdait ses moyens, et possiblement un jour son honneur (sauf si ce n’était déjà pas le cas, le déni avait bon dos). « one day, i’ll smash you. » Mensonge. Il ferait certainement une énième tentative de flirt s’il la recroise un jour parce qu’il est incapable de se comporter autrement, et ça ne le fatiguait même pas. Le sortilège est lancé et il se pense alors sauver, mais avant qu’il n’essaie de se lever et de lancer un remerciement car il n’avait pas été mal élevé, le contraire se produit. « WHAT THE FUCK » Et peut-être qu’au final, c’était sa fin qui l’attendait. Plumes et coups de griffes aussi réels qu’il pouvait l’imaginer et le sentir, à agiter au moins ses mains pour qu’ils s’échappent bien que cela semblait plus les exciter qu’autre chose. Et la voir, l’entendre hésiter sur quel sort utilisé pour le sauver, c’était suffisamment pour la détester d’autant plus à cet instant présent. Une scène malheureusement pas rare depuis qu’il la connaissait. « do something you crazy witch ! » C’est scandé, suffisamment fort pour lui montrer l’urgence de la situation, pour lui, même si aux yeux de la kasai, la scène s’était déjà répétée à plusieurs reprises ; elle ne cachait plus son amusement. « don’t be stupid, avada them for fuck sake. »

les paroles s'envolent et le karma frappe. l'attraction avec marlon ne la concernait point. son pôle opposé était l'esprit animal mais ces opposés là se repoussent sans arrêt. moment attendu, moment flairé. comme une histoire qui se renouvelle à chaque fois que son regard croise le sien. c'est qu'il aurait offensé les dieux, le jeune marlon. — the crazy witch won't kill an animal but she would kill you. le ton sec qui affirme bien ses propos. ô que l'enfant a tapé à la mauvaise porte en lui demander de faire du mal à ces créatures. elle qui souhaite les protéger plus que tout n'emploiera pas le sort interdit. — come on just stay still. if you run like a lunatic it will obviously come at you. comme si c'était une évidence pour elle et pour lui. parce que miu avait ce don de rester avec ces créatures d'un jour ( ou de toujours). l'instinct parle beaucoup pour elle, bien plus que ses cours. explorer cette nature changeante, cet univers rempli de surprise. — spread your arms like a scarecrow, the birds will call down. mais elle rajoute une pointe d'humour dissimulée dans son sérieux. il était impossible qu'elle ne se moque pas de lui, l'homme aux cent soucis. — it could be embarassing but that's what I would do in your place. miu ne s'arrête plus, elle use de ses mensonges pour mettre le jeune rookwood dans des situations les plus embarassantes.

Peut-être que sa journée avait trop bien commencé, quelque chose d'inacceptable pour son karma, parfois trop bienveillant avec lui, pour que cette journée se déroule de la sorte. La fierté qui ne veut pas s’éteindre le temps d’un bref instant, incapable d’abandonner complètement, trop têtu pour et il en paierait le prix, il le payait déjà. Les mots qui s’échappent avant d’être mûrement réfléchi alors que la solution était juste là. On le savait con, Marlon, mais pas à ce point, ou peut-être bien que si. Sourire narquois clairement masochiste à la menace de mort, mais techniquement parlant elle était bien une sorcière, tout comme lui. « stay still, stay still... » Grogné avant qu’il accepte de faire quelque chose qu’il détestait faire : écouter. Il écoute la suite des instructions et hausse un sourcil derrière les oiseaux moqueurs - oh il le savait qu’ils l’étaient à s’acharner sur lui - quand il comprend ce qu’elle veut qu’il fasse. « like a fucking scarecrow ? » did you see me ? presque rajouté avant de se raviser, il s’était vu il en avait presque la carrure, alors cette brève humiliation, qu’il vivait déjà depuis quelques secondes devenues rapidement des minutes, ne serait presque rien. Peu de chose le gênait après tout, excepté l’instant présent. Alors il tend les bras, et il attend malgré les coups de bec. Regard maussade lancé à la belle qui devait bien rire de son côté. do you see me NOW ?

ses mots sortent comme un enchantement. sous la mélodie se cache les ordres au fond plus sombre et vicieux. se ridiculiser devant la belle, il n'y avait rien de plus embarrassant. miu en joue tellement avec sa pauvre victime, elle agite ses doigts comme s'ils le manipulaient. tirer les fils de son destin, les couper, les rafistoler mais seulement pour laisser ceux qui relèvent de la misère car c'était dans ce mal qu'elle appréciait le personnage. — yes just like that. le ton de sa voix est calme et posé tout comme son pas qui s'approche de l'épouvantail humain. par obligation la poupée sort son téléphone et en profite pour prendre de ses plus beaux clichés. — the hottest scarecrow in the world et c'est à ce moment que les éclats de rire lui échappent. la moquerie n'est plus dissimulée, elle se fout ouvertement de sa gueule. d'un geste de la main, elle fait partir les derniers corbeaux qui s'étaient accrochés à ses bras (de paille) et la gamine lui jette de ce regard félin ; sauvage mais malicieux. — i didn't know that you were that dumb rookwood. le rire faisait encore trembler son souffle. elle sort de sa poche un paquet d'orpheus, rapproche la cigarette de ses lèvres. le feu de son briquet fait des étincelles avec lesquels la cigarette s'allume, la fumée au parfum boisé s'échappe de ses lippes. — still the ugly duckling that the animals bully ? le sourire carnassier apparaît sur ses lèvres, alors que ses prunelles sombres contemple sa personne.

paupières closes en attendant la fin du calvaire, le ton calme et beaucoup trop doucereux de la kasai en écho jusqu’à la sortie, la fin d’une histoire qui n’avait pas lieu d’être. le téléphone est immanquable et comme marlon avait envie de l’étrangler mais un mot de plus serait un pas plus éloigné de la porte de sortie. « of course i’m hot. » grogné à l’insulte et le compliment, ne soulignant que le plus important. puis il y a les rires rageants, et oh comme elle voulait l’étrangler mais il n’était pas certain qu’aran accepterait ce geste. l’homme se relève enfin de toute sa longueur et arrange les mèches agressées, vérifiant qu’il n’avait rien perdu sur le passage. un soupir s’échappe, soudainement épuisé par les quelques minutes qui lui semblaient avoir duré un demi-siècle. « fuck. off. s’always the same story with you. » les habits sont dépoussiérés alors qu’il s’avance machinalement vers celle qui ne manque pas de compliments face au grand gaillard. « thanks i guess. again. if you could remove the spell you put on me it would be perfect. » marlon regarde autour de lui, certain que le bruit provoqué aurait du faire fuir plus d’un vendeur. « not my fault if the animals are marlon-haters. »

la chanson se répète encore et encore mais miu n'y comprend toujours rien. pas la peine de se forcer à comprendre ce qui se tramait derrière les neurones de rookwood. trop de mystère. elle se contentait de se moquer comme elle le peut de sa personne parce qu'il lui laissait beaucoup trop de possibilités. les clichés bien enregistrés, elle range doucement son téléphone pour pas qu'il ne l'attrape avec. — what spell rookwood ? ses yeux roulent vers l'étendue obscure et elle crache non loin de marlon sa douce fumée. — well i think that animals are not the only marlon-haters. you've got a bunch more. le coin de ses lèvres s'étire à sa remarque. et s'il savait. mais plus que la haine, c'était de le voir gesticuler comme une  marionnette au creu de sa palme qui l'amusait le plus. — come on you really think that i've put a spell on you ? i've got no time to play doll with you. i've worked my ass off and heard your desperate scream. and the one and only miu came to check on you. qu'elle souffle en avançant et en pointant son doigt vers torse du bonhomme.

La même accusation lancée et la même réponse répétée, encore et encore pourtant la jeune fille ne semblait pas lassée ; elle était toujours aussi amusée. La partie était finie, et le kasai se prend enfin à s'étirer de tout son long, détendant ses muscles et craquant les membres temporairement immobilisés. « you know. » simplement lâché, toujours aussi têtu, l’excuse était trop belle, et les coïncidences un peu trop troublantes. peut-être que la prochaine fois qu’il la verrait, il partirait en courant tout simplement mais sa mémoire aimait tellement lui jouer des tours. y a un sourire un peu trop fier qui se dessine quand elle mentionne indirectement les autres potentiels haters qui étaient dans la nature, aussi humains qu’il ne l’était, et il ne nie pas. évidemment qu’il en avait à force d’aller en terrain conquis, à force de faire trembler la terre sur son passage avec ses mots, ses actes. « yeah and i already said thanks. » lancé, les yeux levés vers le ciel. « i know i know you already have to flirt at your work every day, and you also have to bully aran. a heavy schedule indeed. i respect that. » qu’il enchaîne en acquiesçant sagement la tête, et maintenant qu’il y pense, il ne devait pas être très loin de son lieu de travail.

la mâchoire se relâche et laisse place à un sourire bien espiègle. elle range son doigt et vient déposer une tape sur son épaule en frôlant la bête. — you're right but i thought that you came to see me the first time you came to the black bird. le sourcil arqué étirant de plus belle son visage, sa voix d'autant plus suave qui ne laisse pas transparaître la moquerie derrière ses mots. et puis il y a la vague souvenir d'un homme affolé par la présence d'autrui qui s'est enfuit aussi rapidement qu'il est arrivé. miu meurt d'envie de rire, mais elle maintient ce poker face. mais la curiosité est parfois problématique et les divinités ne se lassent de faire subir le châtiment suprême. c'était sans doute la raison pour laquelle toute la faune s'est mise sur son dos. — but come back later, i'll take care of you. there won't be any crow or any heiin there le clin d'oeil est moqueur mais qu'est-ce qu'elle apprécie jouer de sa personne. comme une partie de cartes, elle dépose une à une les siennes sur la table. habituellement c'est l'enchanteresse qui mène la danse et pas son pion.

Il se fait boudeur comme il pouvait souvent l’être quand Miu susurrait ses mots qui étaient comme des pics de glace, la kasai savait toujours aussi bien où il fallait viser avec lui. « well it’s not like i want to see you today. » il se rappelle de sa curiosité qui a mal tourné quand il s’était rendu au black bird la toute première fois, le bar nocturne de fuji pouvait depuis se passer de lui, son heure n’était pas encore venue. « you’re not the only person I know here.  » ici dans l’allée, et ce n’était pas spécialement une bonne chose alors que son regard examine rapidement son entourage à la recherche d’un visage familier avant de grimacer aux mots faussement doux de la belle. « you're too kind but I don't believe you. you jinx me. » répondu aussitôt avec les lèvres un peu trop étirées qui ne ressemblaient pas vraiment à un sourire. « but it's nice of you.  » qu’il ajoute avec sarcasme. Il ne savait lui-même pas à quoi il jouait au lieu de se faire petit suite à ce qui s’est passé, la sorcière l’avait aidé après tout. « hey, have you seen a guy with one eye and red hair around here? i need that guy. »