l'enfer, c'est toi.

L'ENFER, C'EST TOI.
one-shot fermé.

les rideaux se lèvent, la scène s’ouvre.
marlon ouvre les yeux, et accueille à plein poumon les effluves des champs de lavande. loin de l’école et loin de tout, marlon est à la maison. la provence l’accueille, et le château plus très loin. le même trajet qu’il faisait volontairement au lieu de transplaner directement chez lui. l’air, les paysages et les souvenirs qui les accompagnaient. c’était des choses qu’il peinait expliquer avec ses propres mots, alors la langue était liée, se complaisant dans le silence offert.
oh, on l’attend au loin.
la main qui se balance dans les airs pour le saluer qu’il retourne avec un sourire jusqu’aux dents, il court, il court jusqu’à atteindre le portail d’entrée, et enfin, le palier. la maison.
il se laisse faire quand sa grand-mère lui embrasse les deux joues. « bon retour mon petit, il ne manquait que toi. » d’un français parfait comme il les aimait, et il rentre tout aussi victorieux, et manque de rater une marche quand celle-ci ajoute « marley est arrivé juste avant toi. » la tête qui se retourne aussitôt vers elle, et celle-ci semblant amusée par la réaction offerte, le pousse jusqu’à la pièce commune où tout le monde les attendait. marlon se laisse emporter en silence, pensant à une hallucination avant de s’arrêter devant la table où ils étaient tous assiégés. « t’es en retard frangin » qu’il articule, la même voix qu’il pouvait entendre en écho et cette fois, des rires se font entendre, comme,
pour lui répondre.
un rire s’échappe de ses lèvres, avant de simplement ajouter « ouais désolé. » main agitée du frère jumeau avant de retourner à sa conversation avec leur grand-père. les prunelles font le tour de la table, croise le regard de charlotte et ses lèvres s’étirent. ça lui est retourné, et c’est assez pour faire sa journée sans savoir pourquoi. la notion du temps était floue, des années également. pourquoi avait-elle l’air si jeune ? et pourquoi lui aussi qui ne faisait que rire, avant de l'inviter à s’asseoir à côté de lui. sa (leur ?) grand-mère le pousse dans ce chemin, écoute ton grand-frère qu’elle dit. le garçon se fait obéissant, presque timide, il est silencieux dans le brouhaha chaleureux qui l’entoure. beaucoup plus de bruits, beaucoup trop de rires ; son regard croise celui de marley, et son coeur se chauffe.
il suit les traits du regard de leur grand-père, pour une fois détendu, et cette main qui tapote le dos de marley qui a certainement dis une bêtise, et ça le fait rire involontairement, face à cette bêtise qu’il ne saurait décrire. il est léger ce rire, face à la grimace de dégoût du garçon, trahi par le frère qui a partagé toute sa vie. « sûr que c’est pas moi le grand-frère ici ? » marley ronchonne, leur grand-père est lui tout aussi joyeux.
c’est comme ça que la maison était maintenant ?
il ne voulait plus jamais la quitter.
les mots s’échangent, la table se remplit avant de se déremplir et le temps avance, les aiguilles tournent, tournent, jusqu’à ce que la nuit tombe sans que toute la fratrie ne fatigue. mais il est fatigué marlon, une fatigue qu’il a aimé goûter, une fatigue qu’il aimerait goûter encore. un feu est allumé et il s’y réchauffe les mains. mots murmurés par le patriarche pour leur dire qu’il est fier d’eux, tout simplement. mes joyeux, mes petits-enfants. avant de disparaître derrière lui. y a charlotte aussi qui se présente, plus silencieuse qu’il l’avait toujours connu le premier indice qui l’enlace une dernière fois,
avant qu’elle ne lui dise au revoir.
marlon est enfin seul, cette fois marley le rejoint. il se voit en lui, de corps comme d’esprit. il s’avance à une confidence. « marley tu sais, je crois que j’ai fait un long rêve et j’ai l’impression que je viens seulement de me réveiller. » qu’a-t-il raté, ne peut-il s’empêcher de penser. toutes ses minutes passées sans sa moitié à côté. marley se fait curieux. « un rêve ? » il acquiesce simplement, les yeux perdus dans les étoiles. « celle d’une vie sans toi. »
le ciel se trouble, comme ses prunelles et il commence à pleuvoir d’un coup. le regard de marley est tranchant, rempli de pitié. il sourit une dernière fois, comme un adieu et il veut lui arracher ce sourire.  

« mais je ne suis pas là marlon. »