— attrape moi si tu peux ((haneul))

OUTFIT / 02.APR.2022 · Ce sont des rituels éternels, uzumaki qui ne cesse jamais de s’accélérer, spirale sans fin dans laquelle tu sembles te complaire, c’est toute ta morale qui se dilue dans leurs engrenages grinçants. Celle que tu fus semble très lentement disparaître chaque nuit, à chaque nouvel adversaire à abattre, à chaque vie que tu condamnes. Pas d’absolution pour les crimes que tu commets Mei, aussi vicieux et invisibles soient-ils, tu es marchandeuse d’âmes, tu vends leurs péchés sans remords pour quelques minutes fugaces d’adrénaline. Ce ne sont même pas tes ennemis, tu ne possèdes aucune loyauté envers ceux qui t’emploient, aucun attachement émotionnel à ces gens qui t’utilisent sans remords. Tu veux leur faire croire que tu as les épaules pour affronter ce monde qui te fus longtemps étranger, mais les yeux ne mentent pas, et quand tu les supplies de te faire travailler à nouveau pour une nuit de défonce supplémentaire, c’est ton désespoir qui leur parle. Es-tu la joueuse ou le jouet, Mei ?

Tu n’y échapperas pas ce soir, ta silhouette fantomatique se déplace avec souplesse au milieu de tous les ghostriders attablés autour de jeux d’argents divers, tes courbes galbées dans une robe obsidienne fastueuse, c’est une nuit décisive pour toi, ta cible a érigé mille barrières intangibles autour de ses pensées, tu t’appliques à les faire céder une par une pour obtenir ce que tu veux. Mission essentielle parce que puissant antagoniste de tes supérieurs, c’est la première fois que tu ne disparais aux premiers rayons du soleil et que tu le rencontres à plusieurs reprises, c’est foutrement risqué, mais tu en as viscéralement besoin. Flirter avec la mort, te laisser tomber dans le vide et te raccrocher à la falaise juste avant que ton corps ne s’explose sur le sol.  

Ce soir est une nuit décisive, aussi parce que tu n’es pas la seule. Tu as laissé Haneul t’accompagner, ce terrifiant reflet de toi-même, cette gosse brillante mais un peu trop colérique. Coeur sauvage et en ruines, ça t’a touché, restes de ton empathie sous les cendres qui l’ont sauvée de ton indifférence. Nervosité palpable et trahie par tes doigts qui se triturent, tu travailles toujours seule, le crash test peut être fatal, malgré toute la confiance que tu lui portes. Tu es attablée au comptoir marbré, toujours le même cocktail pétillant qui brûle l’oesophage, tu laisses calmement les images se dérouler dans ta tête, esquisse à nouveau votre stratégie mentalement, te prépare aux sourires falsifiés et aux gestes d’amour mimés. Son aura comme une sirène d’alerte chaque fois qu’elle entre dans la même pièce que toi, tu sens sa présence tout près, l’échange devra être rapide, pas besoin de politesses entre partenaires de crime. Tu es prête ? Ton regard est ferme et s’ancre dans le sien, tu ne veux pas la contaminer de tes insécurités.

Mourir ne te fait pas peur, Mei, mais dans les yeux de Haneul s’ébauchent des réminiscences de Yeji, et tu ne peux l’entrainer dans la mort une seconde fois. 

OUTFIT / 02.APR.2022 · nouvelle soirée, jamais les mêmes visages. amateur d’un monde plongé dans les ténèbres, parce que tu n’as pas eu le choix. toi, tu ris au éclat quand on te dit qu’on a toujours le choix. ni pessimiste, ni optimiste, juste réaliste, hyesu, tu es consciente que tu peux à tout moment toucher plus bas. mais il y a mei. pilier solide, persuadée qu’elle ne s’écroulera jamais. tête haute, t’inspire à suivre ces pas, tu t’es écorchée les genoux plusieurs fois, le goût du succès, tu ne le goûtes que rarement. tout est différent avec mei. c’est ton modèle. tu veux la rendre fière, ça te fout des vertiges rien que l’idée de la décevoir, ce soir. et les doutes qui serrent ta gorge, à étouffer jusqu’à hurler, un peu d’air, pour qu’on puisse te libérer de tes démons. tes nombreux échecs ont fait des ravages sur ta peau, dans le fond de ton cœur, il y a eu des naufrages mais plus rien de vivant.

beauté fragile,
à trop jouer avec
le feu.


faucheuse reine, tu deviens un couteau suisse entre les phalanges d’une déesse — mei. tes iris noisettes valsent d’un visage à l’autre quand la démarche se fait féline et puis y a les traits de mei, sculptée avec soin, près du bar. tornade rousse a des difficultés pour faire profil bas lorsque ta tignasse flamboyante recouvre tes épaules, peau de porcelaine et pourtant lionceau du désert rejoint la lionne qui rugit pour se lancer derrière sa proie. tu ne te lasses pas de l’adrénaline qui pulse dans tes veines. toujours. fête lumière, t’es qu’une figurante à assurer les arrières de ta partenaire de crime. les femmes minaudent qui a la plus belle robe à payer toute une fortune, quand les hommes tentent d’imposer leur prestige pour mieux tromper. que la soirée débute alors. ta retenue habituelle et une nuit de plus pour consolider ton amitié. tu patientes pour avoir le feu vert et débuter la diversion tant répétée. damnée ivresse des folies nocturnes, tu prends la direction opposée à ta mentore avant de renverser le plateau d’un des serveurs ; brouhaha et vacarme. geste maladroit, ça te plaît, d’être sous les feux des projecteurs. éclat de verre parsème le sol quand les regards hostiles se braquent sur la denki prête à en faire toute une histoire. oops.

OUTFIT / 02.APR.2022 · Dans une pièce où le silence est d’or malgré toutes les âmes qui s’y croisent, le vacarme parut assourdissant. Tu observes la petite comédienne se jouer parfaitement de ses charmes du coin de l’oeil, la guerrière à la chevelure flammes semble savoir polariser l’attention. Faites que ça marche. Tu ne t’en remet pourtant jamais aux dieux et déesses, mais si ça foire ce soir, ça pourrait vous être fatal. Ton coeur te donne l’impression de chuter de dix étages lorsque tu le vois se lever, le partenaire de crimes de ta cible, piranha toujours dans les nageoires du gros requin, laisse la confusion se lire dans son regard lorsqu’il observe ta complice, avant de finalement se lever d’un pas hâtif vers elle. Vous allez bien, mademoiselle ? Laissez-moi vous aider.

Ça a marché. À chaque soirée passée auprès de ces hommes, ce sont des images d’elle que tu fis germer dans la terre fertile de son imagination, son prénom, Haneul, chuchoté comme la plus belle des mélodies, tout ça pour le porter à cet instant précis, où comme n’importe quel imbécile, il imaginera que ça ne peut être qu’un coup du destin. Que cette fille qui peuple ses rêves et fantasmes existe alors devant lui, en chair et en os, petite biche affolée a forcément besoin qu’on l’aide. Très mince sourire triomphant s’esquisse sur tes lèvres, ton requin nagera seul pendant peu de temps, mais ce sera assez pour le convaincre de parler. Tu te glisses alors dans son dos, tes mains serpentent sur ses épaules tandis que tu te penches pour parler au creux de son oreille. Je n’ai pas cessé de te chercher, et tes mensonges deviennent vérités absolues dans sa réalité, il semble ravi de te voir ((c’est gagné)) et t’invite à leur table, plus qu’à espérer que son collaborateur en fasse pareil avec Haneul.

La pièce a déjà commencé, toutefois ce n’est qu’à cet instant précis que s’amorce votre sketch tragique. Sourires charmeurs, jambes qui se croisent avec élégance, paume qui se pose innocemment sur la cuisse de l’ennemi, chacun de tes gestes le porte à croire que tu n’as de yeux que pour lui, que ton coeur s’affole à chacun de ses mots quand en réalité, il ne fait que te dégoûter un peu plus à chaque fois. Lentement se tisse ta toile autour de lui, mante religieuse à la patience inégalable, tu n’as besoin que d’une seule information : la localisation de leurs locaux, pour que la phantom troup ((les tiens, malgré ta fidélité à remettre en cause)) récupère ce qui lui appartient. J’adorerais voir comment un homme comme toi travaille, dévie subtilement la conversation vers ton objectif en jouant la carte de l’admiration, un lieu et c’est terminé. Tu forces ton pouvoir à lire dans son cerveau si protégé, et ce n’est qu’à cet instant même, que tu réalises que tu as merdé.

On peut vous y emmener, si vous vous montrez sages. Vraiment merdé, Mei. Pas prévu que tu te mettes en danger, encore moins que tu la mettes elle en danger. Furtivement, tu jettes un regard à la denki que tu t’es promis de protéger, pourtant impossible de faire marche arrière maintenant, c’est ce soir ou jamais. À travers cet échange de regards d’une micro-seconde, c’est une question fatidique que tu lui poses. On le fait ?

OUTFIT / 02.APR.2022 · la beauté trouble les esprits des plus aguerris ; t’es ce poison qui s’infiltre jusqu’au poumon de tes proies pour les engouffrer dans une folie. c’est ce que la lionne t’a appris, maîtrise de l’éloquence. tu n’as même pas eu le temps de poser tes mirettes sur le faciès de la fée, qu’une voix retentit. alors tu joues de tes atouts en replaçant l’une de tes mèches flamboyantes, rebelles derrière ton oreille, fragile poupée, la pâleur de ton épiderme te met en avant dans cette robe choisie avec soin. rien n’est laissé au hasard, pas question d’improviser quand les bourreaux jouent avec malice.  j-je vais bien, merci. tu bégaies volontairement lorsque l’attention se braque sur toi en posant tes doigts d’un geste doux sur le bras de cet homme pour avancer, tu prends appui sur lui, légère et frêle à ces côtés. vedette de la soirée, tu tisses les toiles pour être certaine que ton interlocuteur ne puisse pas se sauver. je suis étourdie par ce vacarme, j’ai besoin d’une bouffée d’air. tu ne cherches qu’à isoler cet homme près de mei et puis il y a ce regard. tu déglutis alors qu’il n’y a qu’une seule envie c’est de te tirer avec la fée, loin, loin de cette réalité. à présent, tu baignes dans l’imprévu et tu finis par hocher la tête en souriant. c’est ce soir ou jamais. la lucidité prévient la menace que tu encoures ce soir. les pions sont posés sur l'échiquier, il n’est pas question de reculer. elle s’en sortira. elle s’en sort toujours, mei.

confiance aveuglante,
son aura est adoucissante.


l'ambiguïté se mêle à ta conversation, ton âme, ton esprit se focalise pour confronter avec la douceur de tes mots, de tes gestes, de tes cils qui battent dans le seul but d’ouvrir cette ouverture compromettante sur le coéquipier. je n’ai pas eu l’occasion de vous demander votre nom. tu conserves un calme impitoyable quand tu sais que le succès peut rendre le sourire à la fairy ghost. et pourtant la tension est palpable, tu tentes de mener la danse dans la cour des grands sur un territoire inconnu. dans tes pensées, il y a cette probabilité de tout foiré mais tu souris face à ton interlocuteur, le coin de tes lèvres se marquent par la bienveillance jouée si aisément. tu feins l’accessible à travers ton langage corporel, un semblant de sourire adoucit l’air souverain.

OUTFIT / 02.APR.2022 · Un seul sourire faussement confiant de sa part, un seul faible signe de tête comme feu vert pour une mission suicide. À chaque seconde la situation t’échappe un peu plus, mais tu n’en montres rien. Tu observes du coin de l’oeil ta petite protégée s’éloigner de toi jusqu’à ce qu’elle ne disparaisse avec son interlocuteur vers la porte de sortie de ce sas pour les enfers, hoche la tête avec un enthousiasme factice à la proposition de l’adversaire, à demi consciente de la situation dans laquelle vous vous engagiez. C’était pourtant la règle d’or, ne jamais pénétrer sur le territoire ennemi. Ton battant s’affole légèrement quand il se lève et te tend la main pour t’inviter à l’accompagner hors de ce repère à empereurs du crime organisé, tu sens les regards carnassiers se poser sur toi alors que tu quittes l’endroit à son bras. Très vite, tu retrouves alors Haneul et son interlocuteur dans l’air glacial et étouffant de la nuit, la petite guerrière semble mener la danse avec une étonnante expertise, ça apaise un peu ton coeur de voir que les espoirs que tu as fondé sur sa combativité et son talent naturel n’ont pas été vains. Les collaborateurs se retrouvent et vous quittent de quelques mètres pour échanger à voix basse, tu profites de ce court moment de répit que la vie vous offre pour communiquer quelques mots à ta partenaire au travers de votre pouvoir télépathique, ton regard sévère amarré au sien dans la pénombre. On les suit, et dès qu’on a la localisation, on s’enfuit. Par tous les moyens. Tu ne sais ni comment, ni quand, mais tu peux pressentir au fond de toi qu’il vous faudra quitter les lieux le plus vite possible, que vous ne serez que deux contre le reste du monde. Puis tes pupilles se font plus profondes, plus sérieuses et surtout, plus humaines. Si ça tourne mal, promets-moi que tu t’enfuiras. Même sans moi. T’arrives même plus à masquer ton anxiété, le masque de la fairy ghost se morcèle lentement sous le poids des angoisses naissantes, t’avais pas prévu de l’embarquer directement dans la gueule du loup.

On y va, mesdemoiselles ? Voix épaisse et grave rompt le lien mental, ton joli nez bien dessiné se pointe dans la direction des deux ennemis, tu souris de toutes tes dents, l’inquiétude se fond dans tes faux semblants, et tu saisis la main de Haneul entre tes doigts fins. Tout va bien se passer, c’est ce que tu veux lui dire à travers ce geste, tu serres sa paume avec ferveur. On vous suit, ainsi tu vous entraine vers un gouffre dont tu ne vois pas le fond, et espère de tout ton coeur que tu arriveras à stopper votre course folle vers les abysses avant d’y glisser pour toujours.

OUTFIT / 02.APR.2022 ·boucle infernale qui ne s’achève pas. tu plonges toujours un peu plus dans l’obscurité là où il n’y a ni lumière ni chaleur mais t’es certaine, elle maîtrise la situation, la fée. dans l’eau trouble, tu continues d’avancer avec ton interlocuteur à tes côtés, tes phalanges tiennent avec douceur son bras, tu joues ouvertement entre regard tendre et tes cils qui battent avec légèreté. we feel free here. un masque que tu enfiles devant ces hommes pour libérer la fée de son fardeau, promesse muette de soutenir ta collaboratrice. le cœur bourdonne de dégoût lorsque ton interlocuteur effleure ton épiderme. tu ne penses qu’à une seule chose ; guider ton esprit ailleurs. et pourtant tu frissonnes de dégoût de manière visible et tes poings se serrent avant de rire pour ne pas laisser ton masque tomber. it's cold, don't you think ? tentative de rattraper ton coup foireux avant que tes frêles épaules se couvrent par la veste de ton interlocuteur, tu souris innocemment. tes mirettes se posent sur le visage de la fée, tu te détends par le simple contact visuel. il n’y a que la détermination qui teint tes iris caramels pour seule réponse ; je suis prête à tout, t’en fais pas.

mission périlleuse,
au creux de tes mains.



tu gardes la veste sur tes épaules avant de glisser ta main dans la poche pendant que le jeune homme discute avec son partenaire. à la recherche d’un élément en ta faveur, il y a la sueur froide sur ton dos et tes mèches qui recouvrent une partie de ton visage. la vérité de ce monde est terrible, tu déglutis au pensée de l'aînée. j’refuse. on va trouver la localisation et on va s’enfuir. tous les deux comme prévu. t’arrête de fouiner pour croiser les bras, poupée au allure délicate à feindre l'innocence. et même si résister et difficile pour ne pas prendre ta jambe à ton cou, c’est une opportunité qui s’offre sur un plateau d’argent. on va jusqu’au bout, tu as mis des jours pour élaborer ce plan. verse de l’huile sur le feu ardent pour l’encourager et surtout pas décourager. à te répéter la vengeance dont ressent mei, ne vous mènent-t-elles pas à votre propre chute ? mais ta confiance voile ton regard. j’ai pas appris pour rien à manier mon godai. détente de l’atmosphère par la subtilité en un sourire qui se veut réconfortant. la belle brune se prépare toujours minutieusement avant chaque coup fatal à renverser en douceur l’avantage de son côté. obviously ! elle t’inspire, mei, cette grande stratège à se douter de son existence. est-elle réelle ?  et tes doigts se nouent à ceux de ta mentore en un soulagement, côte à côte. yah ! c'est pas le moment de  se décourager. tu parles toujours trop. tu ne sais même plus ce lien est toujours là. attente de l’une et l’autre, aussi pénible que réconfortante pour y arriver tous les deux. et si cela tournait au cauchemar ? la chaleur de la paume de la main de ta mentore te pousse à retirer cette idée de ta tête. your smile is bright. et puis..

S I L E N C E.