oddinary. (os)

oddinary (os). 05 mai 2022, 22:37 - outfit.

ta présence s’est dissoute sous les premiers regards lunaire. à faire défaut comme souvent au commun du monde quand les nuits tombent et que les pêchés s’abandonnent aux confins de tes envies brûlantes. chimère a d’autres urgences que les nécessaires soirées d’ivresse. et pourtant, tu pourrais les rejoindre, te défaire des apparats parjures. n’être qu’une étudiante au-delà d’une impie. tu pourrais, passer une soirée normale, avec des sorciers normaux. de banals moments sous les étoiles, dans les échanges d’histoires comme de liqueur. tu pourrais – mais d’autres histoires demeurent autre part. des réponses qui attendant dans les silences que les astres se révèlent. que des voix interpellent ce qui ne pourrait être désigné en d’autres termes. le pérou, c’était une destination toute destinée. d’une évidence sans contre-sens. les dragons, très certainement – mais pas seulement. rien de mieux que le berceau de la magie sorcière pour mettre un terme aux dérives qui creusent ta conscience comme des cratères. tes pas distinguent le chemin sans même le connaître, d’une évidence placardée derrière les paupières. des traces croisées dans les songes comme un appel auquel il est impossible (et inconvenable) de se soustraire.

alors quand tu parviens aux abords de l’endroit, tu ressens presque de l'appréhension mêlée à ton impatience. tu n’as aucune hésitation devant le battant de bois et de lianes que tu pousses dans un grincement désagréable, certaine d’être au bon endroit. d’être exactement là où tu le devrais, à ce moment précis. la salle des vœux se dévoile sous ton regard curieux qui n’a pas le temps d’en assimiler les contours – qu'une voix se percute contre les roches comme un écho sans présence de chair. « you have nothing to do here. » tu hausses les sourcils vers le plafond en roulant des yeux, passablement ennuyée du rejet immédiat que suscite ton arrivée – mais tellement habituée à ces remarques envers ta présence que tu n’en tiens pas vraiment rigueur. « such a lovely welcome. does everyone have the same? » pas même dérangée par les circonstances et l’environnement exceptionnel, tu avances au-devant avec la même détermination que tu arpentes ton existence. de ces foulées légères sous l’ombre d’un regard de braise. les tempêtes demeurent même quand elles devraient se taire. en ce lieux singuliers les sens deviennent hasardeux mais ton insolence s’accroche sous la semelle de tes godasses comme pour mieux marquer l’endroit de ta venue.

tu perds toute notion de temps et de distance, dans cette salle aux allures irréelles. tes pensées s’impactent dans les nuisances des cavités aqueuses à mesure que tu avances, les obsidiennes cavalant dans les détails pour mieux s’éprendre des étrangetés. murmures indiscernables qui accompagnent tes soupirs discrets avant que l’élocution ne reprenne, comme si aucune minute ne s’était éteinte depuis l’accueil. « but we were waiting for you, seventh child. » une fissure se creuse à la commissure de ton regard, piquée par la mention de ta position au sein de tes frères. tu t’arrêtes au milieu des pavés humides où se reflètent tant les parois que les miroirs – flaques à peine perceptibles sur ce chemin presque recouvert d’entre ses allées d’eaux. ton regard s’attarde sur les luminescences de ce qui s’apparente plus à une caverne qu’à une salle moderne. toute de verre vêtue, ce qu’elle enferme en son cœur résonne dans tes veines avec autant d’insistance que tu n’as besoin d’être présente maintenant. tu arpentes tous ces détails comme tu toises chaque personne pour mieux comprendre son fonctionnement, à rechercher une présence qui manifestement ne veut se montrer véritablement.

tu croises nonchalamment les bras sur ta poitrine, légèrement inclinée dans une certaine attente. « why don’t you show up? » quelques secondes dégringolent au milieu des gouttes qui chutent inlassablement. « you weren’t supposed to be born » « – what the hell. » tes paupières se plissent un peu plus sous la remarque aussi incongrue que spontanée – qui semble, pourtant, avoir toute sa place dans cet échange. because no woman in the family can give birth to a girl, tu connais toutes les mauvaises histoires associée à ton nom. y compris ce qui n’a jamais pu être délié dans cette lignée à laquelle tu appartiens… jusqu’à ce que tu apparaisses. ces murmures déteints dans ta naissance. qui ont fait de ton arrivée, une plaie. remise aux mains d’une grand-mère qui aurait mérité plus de repos qu’une gamine enragée – à cause de laquelle tu te retrouves dans une conversation insensée en ce moment-même. « that’s not the point. » tu campes sur tes pieds comme une guerrière en alerte. « that’s all the point. » et les mots se répètent à une nuance près pour mieux dépeindre les misères sur une impatience morcelée. « from there nothing can affect your life except yourself. » les ombres s’amassent doucement sous tes paupières comme les martèlements contre tes tempes qui s’accaparent toute ton attention. à mesure que tu t’enfonces dans ce dialogue de sourd, tu as l’impression que tous les bruits environnants deviennent plus bruyants. « can we have a talk? face to face like real people. » tu observes ton environnement dans l’espoir de voir apparaître cette voix féminine d’entre les murmures et les cascades. « why would we do that since you’re not staying here. » un soupir écrasant se meurt entre tes lèvres alors que ton minois se penche nerveusement vers ton épaule. l’exaspération n’est plus une retenue. « bloody merlin, i don’t care about this nonsense. i just – » les murmures deviennent vacarmes, comme une engueulade. « no need to be rude young girl. you came like all the others came before you but not everything can be granted. »

les mots se percutent sous ton crâne comme si la personne se trouvait devant toi, mais tu ne manques pas de t’offusquer sous l’appellation. « i only have one wish – » « we can't break your curse. » « eh? » décidément, l’interpellation ne va pas en s’arrangeant. ce ne sont pas tant les termes qui dérangent plus que ce qui se forme à quelques mètres de tes obsidiennes en colère. tu n’es pas plus étonnée que cette personne connaissance la nature de ton souhait, que cette chose apparaisse pour mieux dépeindre le désarroi qui t’accable quand le sommeil s’installe. masse informe d’un noir profond qui prend doucement l’apparence d’un corps fumeux. miroir calomnieux de la reine des misérables, aux entailles argentées situées dans les mêmes emplacements que ces fameuses cicatrices révélatrices d’un mal innommable. tu ne sourcilles pas, dans cette moue pédante qui s’accroche à ton minois dans ses ombres infernales. « your mind is too shattered to expect anything. » tu dévisages ton double noirâtre en relevant le menton. « my mind has nothing to do with my request. » un ricanement se percute dans une incessante résonnance. au contraire, tu comprends sans vouloir l’admettre que rien en ce qui te concerne ne peut être exempt de ce que tu espères.

« we can't defeat the consequences of your bad decisions - neither can you. magic comes with a price but you already know that. » tes prunelles se détournent dans un soupir pour mieux dévisager les sommets incertains, vaincues par ce qui ne peut être plus fondamental que ces mots véritables. « we can’t nothing for you, young girl. » ce n’est pas cette décision que tu regrettes, ce n’est pas d’être venue en quête de réponses que tu rejettes. c’est l’espoir dingue que cette malédiction pourrait être défaite en un claquement de doigts mystiques. de ces espoirs que tu ne laisses qu’aux autres et que tu ne pourrais t’accorder. parce que tu n’es pas des autres, tu n’es pas de ceux qui méritent des solutions aussi facilement. « nothing more for people like you. » les paroles trouvent un écho dégueulasse avec tes pensées immondes et ce sentiment d’impuissance s’enlise dans tes veines comme le crachat d’une pluie sale. « yeah, people like me. » le murmure s’échoue à la commissure de tes lèvres grimaçantes, pas même accablée par le sous-entendu. simplement profondément agacée d’y avoir cru. « what a waste of time. » des mots à peine formulés dans cette rancœur qui arrachent les souffles de tes poumons. tu te rapproches du corps-néant sans autre crainte que d’autres mots que tu ne voudrais entendre, n’en sortent à nouveau. deux présences qui se mesurent à quelques centimètres seulement, mais tu n’as aucun regard auquel t’accrocher. rien d’autres que des veines ténébreuses et des filaments argentés. alors tu te penches doucement, et souffles sur les morceaux inconsistants de ce reflet étrange – qui s’ébroue sous l’agression de cette caresse et ne devient plus qu’une fumée se dissipant dans les pénombres.

à peine satisfaite, tu rebrousses chemin – comprends que tu n’as plus rien d’autre à attendre. et que tu ne pourrais rien demander de plus, de toute évidence. mais la voix ne semble finalement pas pressée de te voir disparaître, et ces nouvelles paroles désagrègent tout ce que tu ressens, « we hope your mother is doing well. » tu t’immobilises au milieu des pavés inondés dans le claquement insupportable des gouttes qui ne cessent de s’abattent sur les pierres. les secrets se balaient sans plus de considération maintenant. emportés dans les tréfonds des eaux comme s’ils n’étaient rien de plus que des murmures parmi d’autres. « so i'm the wish that can't have one, right? » her wish. tu regardes au-devant, n’attends plus d’apercevoir un visage. « we weren't the only forces in the balance. » hm. une seconde, peut-être une minute. tout au plus un moment incertain dans lequel les nuisances sonores semblent se suspendre. le silence s’enroule autour de tes pensées comme ces dernières paroles auraient presque voulu te réconforter. tu n’es pas certaine de vouloir entendre ces révélations mais dans le fond, elles ne sont que la confirmation de doutes passés. tu le savais déjà, quelque part.

et avant que tu ne partes vraiment, déterminée à ne plus jamais remettre les pieds dans cet endroit, la présence-fantôme s’entend une dernière fois. « you have already paved the way, remi. it just depends on you. » ces quelques mots ont une résonnance étrange dans le creux de tes pensées, et tu pourrais presque distinguer une silhouette aux limites de ton regard. les lettres de ton prénom roulent chaleureusement dans les échos et te laissent une sensation incommode auprès du cœur. tu débarrasses la caverne de ta présence et sitôt les airs frais retrouvés, tu t’empares de ton téléphone pour envoyer un message à akira – people are so annoying. where are u? – avant de rejoindre ton jumeau maléfique une fois la réponse obtenue.

❝ résumé,, remi se rend à la salle des vœux dans l'espoir qu'on lui en accorde un : celui de briser sa malédiction. évidemment c'est pas possible, pcq toute son existence est un zbeul compliqué. elle décampe dans son seum et rejoint akira somewhere.

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