STAND DURAKUIR - Concours de nouilles piquantes (libre)

concours de nouilles piquantes. septembre 2021.

« … i-i’m sorry » c’est en toute effervescence que tu apparais aux abords de l’échoppe, déterminée à trouver une place. tu dévisages le jeune homme d’une virulence manifestement exagérée, alors que les syllabes dérapent au bord de ses lèvres. tu arques un sourcil, impatiente – presque certaine qu’il va s’écrouler d’un malaise avant de terminer sa phrase. « a-all the sea-eats are t-t-t-aken. » peut-être que tu es trop près de lui, ombre angoissante au-dessus d’une silhouette qui s’écrase plus qu’elle ne respire. peut-être que tu l’empêches de trouver les souffles qui lui manquent alors que toute ton expression dégueule ce qui pourrait lui arriver en cas de refus. un ricanement ricoche devant sa moue piteuse, « i don’t think so. » et tu te penches encore, disperses les quelques centimètres entre vos corps. le serveur se transforme en une pâle copie de lui-même, mais tient bon. une dernière fois, avant de rendre l’âme. « t-then take-e a look– » ses lettres s’emmêlent dans un hoquet inquiet alors qu’il soulève les rideaux de cordes et que d’une main, tu balaies ses affirmations. sans aucune intention de commettre quelconque affront, mais ses yeux exorbités semblent s’attendre au pire des malheurs. « you don’t understand. i don’t care. » une compétition ne peut se dérouler sans que tu ne te ramènes comme un oiseau de mauvais augure. sans que tu ne beugles à l’insoumission sous tes mèches décolorées. d’autant plus quand il est question de prouver la valeur du kitsune au milieu de tes pairs. tu considères l’assemblée d’un sourire goguenard, satisfaite de reconnaître les crâneurs de ton existence. « look. » le garçon tressaille au moindre mouvement, mais ce n’est pas lui que tu pointes du doigt. plutôt un autre désabusé de se retrouver en ligne de mire d’une sorcière aux allures de croquemitaine. « he’s already giving up. » les deux se dévisagent avec tant de perplexité que tu te retiens de cogner l’un avec l’autre. d’un mouvement du menton, tu ne pers pas ton calme. décortiques tes syllabes d’une lenteur insolente, « move. » le pauvre bougre semble comprendre la menace et décampe sans demander sans reste, quelques nouilles dégoulinantes encore dans la bouche.

tu pénètres dans le stand d’une complaisance sans fard, le regard fauchard. tu assènes une tape à l’arrière du crâne d’isai en passant derrière lui, accompagnée d’une œillade noire – ravie d’avoir un baisho sous le coude pour basculer la compétition à un autre niveau (fierté de yakuza). tu observes méticuleusement les femmes à l’œuvre (impressionnée), adresses un clin d’œil à l’attention d’akira (i’m watching you), avant de t’installer tranquillement sur le tabouret à côté de neomä. « i guess i didn't miss anything interesting » sous-entendant être la présence intéressante. une denki de plus, prête à en découdre. « hey! » tu claques des doigts à l’attention du serveur, qui ne t’a pas quittée du regard – certainement de peur qu’en fermant les yeux, tu l’avalerais à la place des nouilles piquantes. tu désignes vaguement le plat entamé devant, lui signalant de débarrasser pour t’apporter la première pièce de ton édifice. « a bowl and a beer. » les politesses au placard, tu attends d’une impatiente palpable que dû apparaisse devant tes mirettes. les effluves apaisent plus qu’elles n’agressent tes papilles, familière aux brûlures des épices, et tu observes presque respectueuse des premières nouilles – comme deux forces de la nature se détaillant pour mieux se faire la guerre. quand tu attaques, c’est d’une distinction sans égale. silhouette droite et regard serein, quoique vitreux sous les vapeurs chaudes. tu sembles prendre part à la compétition d’une aisance impertinente, même lorsque tes fossettes se colorent lentement. si tu restes calme, tu n’en es pas moins attentive – et redoutable. un coup perdu dans les côtes de neomä lorsque tu trouves qu’il perd un peu trop de temps entre deux bols, puis un coup de pieds dans le tibia de ton adversaire d’en face par principe. peut-être deux, tu ne comptes pas. l’air faussement désintéressé du reste de la tablée. le derme sous les tatouages de ta nuque se pare finalement des rougeurs de l’assaut, comme le reste de ton visage. mais neomä s’empare d’une bouteille de lait au moment-même où tu capitules avec tes pensées prétentieuses, et tu le regardes s’approprier tout ce qu’il en reste en crispant tes doigts autour de tes baguettes. « did you just… » l’idée-même de la disparition du lait te désole autant que tu te demandes, l’espace d’un instant, si tu dois t’affranchir de vos liens et l’étrangler pour le rayer toi-même de la compétition. « oh boy, your place doesn’t belong in hell but in a worse place. » ton regard est sombre, presque humide. les vapeurs te paraissent soudainement plus oppressantes et tu déverses ton amertume dans une rasade de bière. exaspération qui ne manque pas de trouver une nouvelle cible pour se défouler, claquement de langue bruyant en direction d’isai quand il annonce son abandon. « don’t you dare. » d’une voix blanche, t’es à deux battements de cœur brûlants de lui ordonner de continuer.

❝ résumé,, dsl c'est long remi débarque en retard, fout un coup de pression pour participer quand même (= vire un gars pour prendre sa place), et ne manque pas d'adresser sa sympathie à ses boys (@baisho isai @sawano akira @karani neomä).

concours de nouilles piquantes. septembre 2021.

t’es comme une allumette qu’on craque dans les recoins sombres pour trouver quelconque fâcheuse présence. les flammes fumantes s’emmêlent aux braises internes, tout comme le tas de bols qui s’élève progressivement à tes côtés. tu reprends une longue gorgée de bière, tranquillement. observes la réaction d’isai d’un regard de biais, en savourant ton liquide ambré. mimique de satisfaction au bord des lèvres, comme chaque fois que tes mots sèment leur désordre. une lichée, encore, plus lente. tes opales s’accrochent à la silhouette du yakuza, restent attentives à ses mouvements. presque certaine qu’il pourrait te piquer de ses mauvaises grâces. et ça ne manque pas, tu penses, alors qu’il se rapproche – et que tu feins l’indifférence. tu reposes doucement la bière sur la table, entends les secondes qui tombent dans ses pas derrière toi, qui dégringolent dans ses mains sur toi. « and i can cheer you on better if i stop princess. » ce ne sont pas tant les mots s’écorchant sur ton derme qui soulèvent tes colères, mais certainement le baiser qu’il t’adresse. cette affection-poison que tu pourrais recracher amèrement. et la phrase n’a pas tant de points de suspension, pas tant de recul entre ses mains toujours sur tes épaules en tension. pas plus d’une demi-seconde, que d’un mouvement tu lui retournes un coup de coude dans la mâchoire, avant de bloquer l’une de ses mains entre les tiennes. tu l’accompagnes dans l’impulsion (ou l’esquive), en serrant ses doigts plus que de raison. « do it again and i'll tear your hands off myself. » que tu lui murmures au creux de l’oreille. tu n’as pour réponse que la violence. d’instinct, tempête riposte. des princesses, tu lui en dégueulerais des promesses d’infection. pourtant, tu reprends place sur ton tabouret comme si rien ne s’était passé. comme s’il y avait nul autre désagrément que la bière désormais vide. tu en demandes une nouvelle, et reprends une plâtrée de nouilles. pas un regard pour isai, ni pour les autres. pas une trace d’exaspération sur le visage. jambes croisées et paupières abaissées, poupée de ténèbres se parfait dans son épreuve. reprend ses aises au milieu des vapeurs. les entrailles assiégées de colère et d’épices, mais la motivation demeure immuable. tu accumules encore un bol, et un autre. même les bières doubles, deviennent multiples. des perles salées tracent leur chemin de ton front à tes joues, cramoisies. tu te redresses finalement, fais un tour de table de ceux qui participent encore. d’entre fumées et regards vitreux, tu constates qu’akira ne lâche pas son affaire. et ça t’arrache un sourire de suffisance, tu n’aurais pu avoir meilleur adversaire. « you’re pretty tough, eh » tu reposes tes baguettes calmement à côté du dernier exploit. un soupir rassasié s’affranchit de tes lèvres alors que tu étires tes bras, paumes vers les cieux. « i guess it ends here. » presque radieuse entre tes joues enflammées et tes lèvres brûlées.  

❝ résumé,, remi part sur un déboîtage de mâchoire pour répondre à isai (tu peux esquiver bb tqt je t'impose rien), et est ravie qu'akira lui tienne tête. *roulement de tambour pour le résultat*