maybe and what-ifs (calista)

03.06.22 — @calista belacqua

maybe and what-ifs

Il marchait l’esprit embrumé et le regard perdu dans le vide, peut-être parce que pour la première fois, il avait l’impression qu’il y allait pas pour rien, qu’il ne traversait pas la ville pour un énième incident-coïncidence. Ça en faisait trop, de l’un comme de l’autre, trop d’étrangetés en l’espace de deux mois, trop de hasards pour ne pas pouvoir croire, même une seconde, qu’ils formaient sa destinée. Il persistait tout de même à penser que ce n’était rien, qu’il n’allait voir Calista que pour vérifier qu’il n’avait rien, que ce n’était qu’un banal saignement de nez - comme ça avait été une banale disparition de la magie, un banal malaise. Entouré de banalités sans être certain qu’elles s’appelaient destinée.
Elle non plus ne pourrait pas être sûre, il se rassurait en se disant qu’elle ne ferait que l’ausculter, peut-être l’observer, lui et son anatomie si particulière. Que, comme d’habitude, Calista allait remplir le rôle qui lui avait été donné dès leur première rencontre, celui de son médecin personnel, de sa protection, de celle en qui il pouvait avoir toute confiance. À chaque événement étrange, à chaque symptôme incompréhensible, Saebyeog se rendait à l’hôpital ou l’appelait. L’un comme l’autre n’étaient jamais sûrs de ce qu’ils allaient trouver, naviguaient en terres inconnues d’un don que peu parvenaient à comprendre, ne serait-ce qu’à étudier. Calista était chanceuse, de ce point de vue, occasion offerte il y a des années sur un plateau d’argent d’analyser une de ces anomalies, d’en savoir plus. Peut-être que ce soir, elle se ferait Indiana Jones ou Benjamin Gates, décrypterait un mystère en en laissant tant d’autres de côté, tous deux forcément limités dans leur connaissance. Il n’y avait pas d’encyclopédie, de manuel du parfait hensoku, juste un Saebyeog un peu angoissé venu la trouver dans son bureau. La main qui toque doucement et entre lorsqu’une voix l’y autorise de l’autre côté, il se penche pour la saluer, referme la porte derrière lui. Entre dans l’intimité de leurs séances, loin du danger qui rôde dans les couloirs de l’hôpital. “Good morning Belacqua-san, how are you? Do you have a lot of patients to see today?” dit-il avec un sourire, le sac posé sur l’une des chaises en face de son bureau. Par habitude, il commence déjà à se déshabiller, prêt à retirer devant elle le sortilège liant sa peau à celle de son frère, les années l’ayant rendu suffisamment à l’aise en sa présence. Grâce à elle, il avait même appris à s’observer (s’admirer?), s’accepter (plus ou moins, en tous cas). “Something happened again,” le ton un peu tremblant, il rappelle l’évidence, puisque s’il est là, c’est forcément qu’il s’est passé quelque chose. “and he was here again. There was a session of the literature club, we were seating next to each other, and at the end we were talking, and I felt something weird. Next thing I know, my nose started to bleed, out of nowhere. He helped me and a few minutes after that it felt like nothing had ever happen.” Il termine son explication en s’asseyant sur la table d’auscultation, la peau encore recouverte de celle de Mini, en attendant que Calista prononce le sort pour la faire disparaître. Dans l’attente de son diagnostic, un peu angoissé ; l'esprit rempli de peut-être et de et si.

03.06.22 — @kim saebyeog

maybe and what-ifs

son attention était portée sur un grimoire quand elle entend un son derrière la porte. c’est assez pour la sortir du monde dans lequel elle s’était enfermée, un coup d’oeil à l’horloge et un petit gémissement au dos qui se craque, resté trop longtemps dans la même position. « come in. » répondu distraitement, les prunelles toujours traînantes juste les lignes qu’elle n’avait pas fini de lire. à la première salutation, elle se redresse aussitôt et un grand sourire se forme à la vue du garçon qu’elle avait longtemps suivi. « saebyeog, here you are ! » qu’elle s’exclame, le grimoire aussitôt renfermée pour donner pleinement son attention au kaze. « i’m fine, thank you. … and you ? » qu’elle demande en retour, une brève inquiétude se dessinant sur ses traits en réalisant qu’il ne venait jamais sans une bonne raison. « it’s okay, i’m free. » ajouté pour le rassurer pendant que ce dernier se prépara à l’auscultation, expliquant ce qui n’allait pas. le cas kim saebyeog était unique, et le hasard a fait qu’elle y soit confrontée de part son ancienne activité avant qu’elle ne finisse cheffe des urgences. elle s’était facilement attachée au garçon avec les années, l’avait vu grandir pour devenir quelqu’un dont ses parents pouvaient être fiers. alors voir un être aussi doux frappé par une maladie, malédiction, les termes étaient toujours flous, ça ne pouvait que la désoler et aller plus loin que son domaine de prédilection pour l’aider. un grand mystère dont l’issue semblait incertaine. pensive au fond de son siège, analysant tout ce qui avait été dit auparavant avant d’ajouter cette nouvelle information, la guérisseuse se redresse à la fin de l’explication, se faisant toujours aussi rassurante alors qu’elle préparait le terrain, à côté de la table d'auscultation. « do you remember hitting your head ? a sunstroke? » demandé machinalement, cherchant une cause au saignement. elle agite une lampe devant les prunelles de l’étudiant, ne trouvant rien de concluant. par réflexe, elle avance un miroir à côté d’elle, voulant qu’il se voit comme elle le voyait et sort sa baguette avant de lancer le sort et révéler le vrai saebyeog. « aparecium. » et délicatement, la peau se défit pour y révéler la peau transparente du garçon. une vision surprenante au premier regard dont elle s’était fait sans difficulté, son domaine d’expertise l’aidant grandement. « let's see, what's going on here... » murmuré, son stéthoscope posé sur l’exact position où son coeur battait. la suite de l’examen se passa sans encombre, avant de reposer ses instruments à leur place, songeuse. « everything seems to be fine… even if nothing explains the nosebleed… » elle lance un regard au garçon qui voulait presque tout dire. elle ne croyait pas aux coïncidences, mais ici, elles commençaient à être troublantes.

03.06.22 — @calista belacqua

maybe and what-ifs

Il explique et, comme à son habitude, Calista écoute d’un calme olympien. Il s’y plonge, dans cet apaisement, rassuré volontiers par la douceur et la rationalité de son regard, la sensation d’être complètement pris en charge. Il ne savait pas si c’était le cas, mais s’il y avait quelque chose à trouver, elle le pourrait. “Do you remember hitting your head? a sunstroke?” Il réfléchit mais connaît pourtant déjà la réponse, pour avoir vu et revu le moment dans son esprit, cherchant une explication peut-être impossible à trouver. Finit par secouer la tête, les yeux grands ouverts pour faciliter son examen. “No, nothing peculiar.” Il ne peut s’empêcher, par réflexe et seulement pour un instant, de détourner le regard lorsque Calista approche un miroir ; il a beau s’être habitué à son propre don, quoiqu’il en dise, il a toujours un bref moment de rejet. “Aparecium.” La peau s’efface, peu à peu, le sort qui disparaît par vagues, révèle le calque, les organes, la météo - un ciel couvert et une bruine légère, sans doute du fait de son stress. “Let’s see, what's going on here…” Docile et habitué, Saebyeog ne bouge pas, les yeux fixés sur le miroir en face de lui, quittant parfois son propre corps pour chercher dans le regard de Calista une explication, essayer de deviner ses pensées avant qu’elle ne les exprime verbalement. Mais elle ne dit rien, se contente d’ausculter en silence, concentrée. Finit seulement par reposer les instruments sur le côté. “Everything seems to be fine… even if nothing explains the nosebleed…” Elle n’avait pas tout dit, mais il comprit ; prit quelques secondes de silence avant d’oser prononcer les mots, le cœur qui se met à battre la chamade, la bruine vite remplacée par une pluie battante, le ciel coupé d’un arc-en-ciel. “Do you think… could it be…? It’s a lot of coincidences, but maybe they’re just that, coincidences? Why would I have a physical reaction?” Il se met à repasser les moments passés en compagnie de Kouta, aussi futiles soient-ils. “I’m not even sure I feel something different, being incomplete or… - although it usually happens when I’m close with the person.” Le visage s’assombrit, alors que Saebyeog prend conscience des conséquences qu’une telle révélation pourrait avoir, fait disparaître sans le vouloir l’arc-en-ciel pour ne laisser que la pluie. “Oh my god, I need to break up with Usagi. I’m going to hurt her.”