Re: VIOLENT WASTE ft. remi ((charon))

Mar 30 Nov 2021, 00:36

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violent waste.
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tu dévisages les fosses parée d’une gloire dans les ignobles. reine vaurienne ne sied nulle part ailleurs qu’au milieu de siens – au milieu des enfers. les solitaires deviennent masse à mesure que les cieux se parent des teintes nocturnes, en quête crapuleuse des appétits insalubres. amas d’âmes monochromes qui convergent vers un même cauchemar – un même échappatoire. la pénombre d’un temple aux promesses désastreuses. où les infortunes dégueulent au milieu des flaques amères. où les peines silencieuses deviennent des guerres démesurées. où les détestables atteignent des simulacres de gloire dans l’espoir de croire en quelque chose, pour une fois. tu observes silencieusement les badauds devenir nombre. les visages communs perdre patience au milieu des paris abondants. et les spectres hésitants, évaluer leurs chances au milieu des décombres. une soirée comme une autre, où les ennuis disparaissent dans l’effervescence. les battements d’un cœur hideux s’accordent aux altercations sans masque, dans l’ivresse des violences. dans l’appel des monstres. tu dévisages les affronts et les déviances en te consumant dans leurs déboires. toujours plus sereine au milieu des effluves métalliques, au milieu des larmes de sueur. dans les cris de haine, et de douleur. mais rien n’est comparable à l’intérêt que tu portes à ces nouveaux combattants, au cœur de la nuit. les tensions survolent les attentions, et les renégats s’agglutinent autour du terrain aux promesses des hécatombes certaines. tu sais reconnaître deux adversaires aux guerres similaires quand ils se toisent prêts à s’arracher le visage. akira et charon sont de ces mauvaises paires, de ces galères que tu traînes mais dont tu restes fière. deux poids deux mesures. deux visages que tu regrettes déjà, de voir disparaître sous les écarts. mais pas trop, suffisamment pour le respect que tu leur témoignes. pas assez, pour tes envies au carnage. à te sentir presque trop vivante dans les violences des autres, plus encore quand ces inconnus deviennent des connaissances. mieux quand dans ces dernières, siège une moitié sans pareille. d’avance le démon possède tes faveurs au dragon. mais tu sais que le spectacle sera de taille. tu sais, que le massacre est palpable. ces deux-là se meurent dans l’impatience d’en découdre et l’espace d’un instant, tu te demandes les causes de leurs troubles. nullement soucieuse de l’issue de ce combat – cœur étranger aux inquiétudes des blessures trop graves. ce sont les poings de ta moitié démoniaque qui cueillent les pommettes adverses en premier et rapidement, les tempêtes désastreuses montent en intensité. tu observes méticuleusement les échanges virulents, satisfaite de reconnaître les fougues primaires de chacun. impérieuse sur ton trône de malheur, tu resplendis dans leurs éclats de fureur. tes coudes rencontrent tes cuisses, et tu poses ton menton au creux de tes mains. à observer les enragés comme un professeur étudie la progression de ses élèves. évaluant les mouvements de charon pour mieux considérer ses forces et ses faiblesses, encore passablement étrangère au plein potentiel qu’il possède. à se fendre dans les sourires de l’impie à chaque nouvelle plaie sur le derme d’akira, bercée de ses auras vouée au diable. les peaux se marquent et les jointures s’ouvrent rapidement – comme le reste des carcasses, où se peuplent des myriades de stigmates décolorés et sanglants. les douleurs s’accompagnent des esquisses profanes, qu’on ne trouve qu’ici-bas dans les pénombres infernales. entre les lèvres écorchées se témoignent les avidités aux ravages, les appels aux violences toujours plus sales.

tes champs d’horreur se peuplent des ignominies que tu affectionnes tant mais des relents de soupçons apparaissent à la commissure de tes pensées saccagées. tu ressens les méfiances sans en comprendre le fondement, d’abord. les sens s’alertent au milieu des exhortes de la foule, au milieu des échanges sanglants des combattants. quelque chose ne demande qu’à prendre place au milieu du spectacle – un quelque chose que ton intuition interpelle, silencieusement. peut-être que tu aurais dû prendre appui sur tes perceptions, leur accorder plus d’importance. peut-être que tu aurais pu inverser la situation avant qu’elle ne devienne misère. pourtant tu ne recules qu’à peine devant les échauffourées, reprend appui contre ton dossier. silhouette d’une grâce monstrueuse au milieu des orfèvres – loin d’imaginer que le pire pourrait arriver. dans le ballet des ombres s’insurgent les bêtes enragées, et jamais l’avantage ne demeure entre les mêmes mains. mais quand le tranchant d’une lame s’illumine sous les voûtes sombres, tu comprends que les mauvais augures soufflent sur le terrain. quelques visages s’écartent prestement quand tu te lèves, désormais bien plus intéressée par l’issue qu’à l’accoutumée. les rumeurs enflent alors que tu descends vers la fosse de tes foulées silencieuses. ce n’est pas tant l’apparition du couteau qui t’a interpelé mais les fluctuations dans leurs grognements. les armes ont toute leur place qu’elles soient de chair ou de fer. les coups bas sont les risques de ces soirées aux limites inexistantes. mais tu mesures le danger dans les enflements de leurs échanges acharnés. aucun des deux ne remarque ta présence à l’orée du champ de bataille, distance mesurée pour ne pas être un outrage au carnage. bras croisés sur la poitrine, tu observes avec nonchalance la poursuite des mises à mort – mais qu’on ne s’y trompe, tes propres lames ne sont guère loin dans tes ombres.

les funestes s’annoncent aussi tranquillement que la rosée du matin, dans leurs éclats carmins et malandrins. les secondes disparaissent silencieusement dans les maillons qu’on arrache, catastrophe qui s’amorce trop lentement sous les regards inconscients. tes bras se relâchent dans une posture de défense, méfiante. tu observes pour ne pas intervenir précipitamment, de la mauvaise manière. un geste de travers te serait regrettable. mais tu le sais, tu le sens. tu le perçois avant même que le regard désemparé d’akira ne cherche le tien. il s’éveille. les lumières vacillent alors que tu te pares d’un halo électrique, cuirasse comme un rempart non pas moins menaçant. les souffles disparaissent dans le grondement de fureur qui se percute dans la fosse en prenant plus d’amplitude encore – et sous les regards médusés apparaissent les démences primaires d’un homme en peine. « enough! » tu grondes comme un éclat de tonnerre et quelques-uns reculent vers les ténèbres. mais la bête se fond d’une surdité volontaire, pour écraser le crâne de charon d’une violence sans pareille. un instant, vous êtes brusquement plongés dans le noir. électricité retenue entre tes paumes brûlantes, tu écartes akira d’un sortilège informulé. tu ne veux pas électrocuter l’autre corps, mais tu ne peux lui épargner les étincelles de rebond quand tu envoies ta décharge sur le démon. tu veux seulement l’assommer, non pas lui provoquer un arrêt. il n’y a que ton cœur qui peut cesser de battre sous tes orages. les lumières tressautent, reviennent – et l’intérêt premier de ton offensive se manifeste : les cornes se ravalent, probablement suffisamment à temps avant que de mauvaises curiosités ne les remarquent. les mouvements sont fluides, rapides. chimère aguerrie au milieu des sévices, tu sais intervenir vite et méticuleusement. un immobilus murmuré entre des lèvres serrées maintiennent akira à distance, autant immobile que possible. mais ce n’est plus un simple humain que tu retiens entre tes serres fantômes – et tes mains tremblent sous l’effort pour maintenant la fureur d’un autre être. tu aperçois un pauvre imbécile se précipiter vers vous – vers les restes du collier – dans la périphérie de ton regard, d’autres non loin dans sa suite. « don’t you dare. » que tu marmonnes sèchement, salement. l’un de tes katanas est apparu soudainement dans la main qui ne maintient pas le sort en place, lame dénudée de son fourreau positionnée sous le menton du malheureux lascar. « everyone backs off. now. » ton regard est une promesse aux enfers. « i wouldn't say it a second time. » de l’électricité statique est palpable entre les corps, et rapidement tous comprennent que l’heure n’est plus au spectacle. ton regard converge vers le deuxième combattant, à la recherche d’un mouvement. d’un battement de cils. de n’importe quoi pour témoigner que les tombeaux doivent demeurer fermés. « charon, can you hear me? » une colère naissante transparait dans la question. accusatrice devant son geste instinctif. mais est-ce vraiment de la faute de charon ou de la tienne remi, si les météores se sont dissoutes dans leurs nécroses. « babs! » tu interpelles un médecin à travers la foule, ne le cherches pas du regard mais attends de ressentir sa présence. « get your ass back quickly to take care of him. » les ordres claquent sans attendre de réponse. les spectateurs se sont reculés et les efforts se marquent sur ton front, alors que l’aigreur démoniaque cherche à retrouver son gibier. « i said enough. » la langue claque sur le palais alors que tu te rapproches d’akira, ta lame entre vous deux – à peine suffisante pour contenir les griffes du malotru qui trouvent ton visage. la douleur est fulgurante, chaleureuse. tu l’accueilles sans sourciller alors que tu sens perler des gouttes de sang le long de ta joue, puis de ton cou. d’un mouvement fluide tu percutes l’épaule de ton ami en y enfonçant ta lame afin de le placarder contre un mur comme un vulgaire bout de papier. ta main effleure les plaies sur ton visage lisse. ces marques ne sont pas maudites. elles disparaîtront au contraire des injures de tes nuits. akira s’en voudra peut-être, mais tu ne lui en tiendras jamais rigueur. la violence que tu entretiens entre ces murs est la même que tu recherches dans tes propres batailles. un incarcerem informulé s’empare du corps en lambeaux pour le maintenir définitivement immobilisé. tu plonges ton regard dans le sien, avec défiance. sans crainte. sans masque. prêtresse névrosée qui soupire entre ses sourires. démence en dévisage une autre. tu n’es pas moins démone avant d’être dragon. et l’oni le sait. tu restes souveraine des valses avec la mort.

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november 14th, 2021

Abysses appellent la chute. Abiment une carcasse déjà en lambeaux, roulent les plaies dans une poussière de sable et de sang. Un creux hurlant en fond de bide, ne reste que des remous de bidoche à recracher avec peine dans l’hystérie molle d’une toux réflexe que rien ne contrôle. Arrache des bouts de lui à balancer sur le sol quitte à en barbouiller la peau déjà baptisée des esquisses d’un autre et des siennes. La pâleur devenue tableau d’écarlate. Respirer est un supplice de fond des mers, une noyade sans eau pour des poumons éventrés par des côtes sûrement cassées. Ne reste que l’esprit tournant à plein régime au milieu du charnier. Des prières indécentes dans l’espoir fou de se sauver. Le poids de larmes d’acide posées au coin des yeux dont les paupières restées ouvertes fixent sans les voir les lumières aveuglantes dansant au-dessus.
Tourne tout un monde, toute une vie à en filer la gerbe encore plus fort. Faire gicler encore un peu le sang aux coins des lèvres, en traînées sales sur le menton.
You need to move.
Get up.
Les muscles refusent. Membres arrachés pourtant toujours accrochés, il n’y a rien à faire, personne ne répond. Les tentatives restent muettes, mortes. C’est la fin que l’on aperçoit, que l’on devine dans un immobilisme à faire hurler de rage. Sentir l’ombre sur une nuque endolorie, des doigts froids caressant les bras, le torse.

Charon est tombé.
Si bas. Si loin. Dans les mirages d’une dépravation absolution. Ne pensait pas une seule seconde que la Mort lui viendrait au détour d’une arène impie entourée de fous. Sous les coups d’un enfant-démon comme tous ceux qui traînent autour de lui. Monstres d’anomalie pour lesquels il se serait perdu volontiers. Il y a eu le cygne, première flammèche près du brasier.
L’enfant brouillard a embrasé le reste, créer l’incendie dans tout le corps en apathie. A ravivé la vie, la raison d’exister. Il ne voulait rien Charon si ce n’est le protéger, Atlas. L’aider, lui et les autres. Ces apostats rejetés. Faire des malheurs des autres l’étendard des siens, appartenir à une cause qui ne devrait pas le regarder mais dont il est trop proche pour garder les yeux fermés.
La lumière vacille, éclipse d’une ombre devant les halos brûlant les rétines. Le cœur déjà fou s’affole, tente vainement de s’échapper de sa prison pour éviter la mise à mort qui l’attend. Bourreau à genoux à ses côtés ne lui offre même pas l’occasion d’une ultime parole. Rien seulement un grognement d’animal à l’agonie sur les lèvres bousillées quand les doigts s’enfoncent dans les cheveux emmêlés. Griffes à fleur de peau invitent des élans d’horreur et de panique dans la poitrine. La respiration déjà chaos s’accélère, la vipère se heurte une dernière fois au regard du démon. N’a plus l’énergie d’injecter à ses prunelles de la haine ou du défi. Sa peau a été arrachée pour le laisser nu de toute sa force, la supériorité factice dans laquelle il s’enrobait.
Charon est tombé et avec lui tout ce qui le protégeait.

N’a plus la force de supplier ou même de résister. Les mains ne réagissent plus, refusent de se lever pour retenir la hache prête à s’abattre sur sa tête. Ne reste alors que le temps figé avant la fin rendant la menace encore plus atroce à supporter.
L’ultime coup. Crâne éclaté au sol. Tout sursaute sous l’impact, la vision se trouble et s’éteint. La haine s’est tarie, la rage a été tuée elle aussi. Achevée sur un ordre qu’il aura entendu claquer au-dessus de la fosse enfiévrée.
Enough.
Mot d’outre-tombe. Les sons se sont tuent, ne reste qu’un brouillard de bruits morts autour des oreilles. Charogne à dévorer, il ne sait plus si il existe encore ou si la mort est déjà là. Perdue dans le noir, les étincelles électriques touchant sa peau ne sont que des pépites de rien à peine perçues. Nage dans la brume, la brume noire et épaisse de l’antichambre de la fin.
Charon, can you hear me ?
Retour de la voix qu’il entend au-travers d’un voile. Mélange des timbres de tellement d’autres différents que l’ensemble est discordant. Désagréable. Lui arrache un pénible battement de cils, ouvrir les yeux le temps d’une seconde et repartir dans le noir, blessé par la lumière. La violence du jour quand la nuit semble bien plus clémente. Plus calme après la fureur sous les projecteurs. L’animal n’aspire qu’à l’ombre pour panser ses plaies et se laisser couler. Résiste à moitié dans les mollesses d’un rejet foutu au contact de mains fantômes contre sa peau.

Fuck off.
Il n’y a plus rien à faire pour le corps défait. Reboucher les coupures, effacer les bleus, ressouder les os éclatés en perte de temps complètement conne puisque reviendra, tôt ou tard, le temps de la destruction. Plus de retour en arrière non plus, sa défaite sonne comme un dû. Le retour de flamme tant attendu pour celui qui s’était perdu dans les labyrinthes d’une démence lui tendant les bras. Payer, pour ce qu’il a fait au cygne en cendres. A Atlas. A Pandore.
Akira en juge pour des crimes passés et ceux qui auraient pu venir. Sous les poings du démon, la vipère s’est fait mater à l’infini.
N’a plus rien à dire si ce n’est offrir des soubresauts de respiration sifflante au brouhaha de la folle encore massée là. Inconscient de la valse-lutte entre la grande prêtresse des fous et l’enfant-démon. Empoigné par l’invisible de mains sortilèges, le corps se traîne sur le sol délavé du sang des Némésis mélangées, sillage au milieu de la poussière, des cendres tombant dans son entre-deux chimérique. Ivre de douleur, d’une extase morte dans le bide qui ne laisse que du vide après avoir tout calciné. On l’abandonne dans un coin puisqu’il est à moitié foutu, à moitié réparé. Encore capable d’exister pour disparaître dans la fange des anonymes ayant succombé à leur propre bêtise, leurs rêves de grandeur au gré des coups qui pleuvent comme des clameurs de victoire.

Il n’y a personne à appeler. Téléphone neuf laissé au studio de toute façon. Seulement une ligne qui sonnera sur du rien puisqu’il n’existe plus, l’ancien numéro. Projection de ce futur qui lui tend les bras. L’accepter en restant là, entre chaud et froid, respirer à moitié et nager dans un brouillard fait de suie et de poison. Viendra l’heure pourtant de se relever, chanceler sur les faiblesses d’une enveloppe massacrée pour aller achever son agonie chez lui. Attendre et voir, si l’aurore viendra ou non.
Aviser, si par chance, le soleil se lève encore sur le champ de ruines de sa vie.
Et si par malheur, la vipère venait à se relever, changer de peau, le démon l’entendra siffler au plus près de ses oreilles. Symphonie de destruction, promesse de vengeance.
Ennemis qui s’aiment trop pour s’abandonner aussi facilement.

violent wasteNovember 14th, 2021 // [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Temple d'Izanami

enough !

Coup de tonnerre se perd dans l’éclat du crâne qui rencontre le sol. Fracas se percute dans les orages d’une colère sourde à tout ce qui l’entoure. Jusqu’à ce que l’énergie soit absorbée tout autour, plonge dans l’obscurité ce torrent de haine qui se libère des chaînes corporelles.

A l’abri des ténèbres, l’oni fait peau neuve : s’étire dans la carcasse déformée par les muscles, se déroule sous la peau carminée de son hôte. La magie maudite comme un raz-de-marée explose dans sa propre enceinte. Étouffe et déborde. Les cornes fendent le crâne, sans efforts s’élèvent vers le ciel, fières.

Mais l’ombre ne dure qu’une pincée d’éternité, et soudain la décharge fuse droit sur la bête ; battement de cil et les contours monstrueux sont défait par l’impact qui l’embrase du feu des cieux – foudre qui l’embrasse tout entier, s’injecte dans ses tissus pour y laisser une morsure amère.

Cette brûlure il la reconnaît, le démon. Comme l’étreinte d’une vieille amie.

Les convulsions le secouent, retenu au sol impuissant contre ses sens déséquilibrés. Métamorphose désamorcée par le choque, et l’esprit absent le temps de quelques instants, déconnecté de son propre corps, de ses tourments. La carne enflammée se dissout sous la déchirure invisible de l’éclair imprégnant encore sa chaire.

Répit amorti par l’attaque – anesthésie temporaire du monstre qui s’est dérobé. Juste assez longtemps pour leur laisser un second souffle.

Soudain une nouvelle entrave l’enserre, magique et intouchable. L’étrangle et le retient prisonnier – tout ce qu’il déteste ressentir. Première sensation qui lui parvient alors qu’il recouvre conscience, rappelant immédiatement le démon à ses instincts primaires. La force de sa magie croît davantage, couplé à celle de l’oni qui coule dans ses veines. Les liens invisibles rongés par une énergie démoniaque – trop grande pour être retenue davantage.

Combat intérieur entre la bête et l’homme – Akira se fait autoritaire, tente de contrôler des pulsions qui lui font plus de mal d’être retenues que déchaîner. Mais la volonté de s’enfuir est presque aussi forte que celle de l’oni de se libérer de la contrainte. Not here. Not now. Rage des deux entités qui s’affrontent à l’insu de tous, tandis que lentement, Akira refait surface, faisant promesse de rage le moment venu.

Combat indiscernable, si ce n’est au travers d’une fièvre battante, le front qui dégouline d’une sueur qui lui fait l’effet de lave, veines enflées et dents serrés pour mieux résister – tout garder en lui-même. i said enough. La voix de Remi s’appelle à son esprit. Séduit le démon et énergise Akira. Intonations souveraines, impériales. Souligne ses paroles par une lame aiguisée qui maintient une distance nécessaire – mais inutile.

Les ténèbres en échos. A la vue de son visage, Akira étouffe, d’un grognement mal contenu qui désespère de cette situation, ne la perd pas des yeux. Tente une faible résiste aux impulsions qui font trembler ses bras, mais le plaisir qu’il trouve à lui étreindre le visage entre ses griffes est meilleur que n’importe quelle caresse. Le démon se réjouit de l’unité de leurs gestes, vit au travers des désirs de Akira, qui ploie sous les envies de violence.

Stoïque jusque dans le froncement de ses sourcils, Remi se fait patiente et accueille avec une tendresse malade le geste qui lacère sa chaire. Résistance guerrière. Juste assez pour imposer sa force, sa domination ; lorsqu’elle dégaine sa lame d’une prestance leste et vient épingler l’épaule de son double maléfique. Miroirs brisés. Remet chacun à sa place ; lui monstre et elle gardienne des démons.

La lame ne lui arrache qu’un grondement sourd, déforme ses traits déjà dévastés par une fureur infernale. Mais lorsque s’ajoute les cordes coriaces d’un incarcerem, Akira perd patience. Mêlé du retentissement rauque du démon, sa voix dédoublée fulmine dans tout l’arène. Let me go. LET ME GO. S’agite malgré les liens qui ne seront pas plus efficace que des chaînes.

Affront d’égal à égale. Leurs enfers s’observent à travers la fenêtre de leurs yeux. Flamboyant cauchemars et autres abominations qu’ils ne partagent qu’entre eux – et l’oni. Tapis au fond de lui, échange cette confidence vile auprès de Remi.

La colère se focalise sur l’action, en oublie la première cible qui disparaît de sa vue, emportée par les ombres qui se chargent de sauver le filet de vie avant qu’il ne s’échoue à jamais. Démon enragé d’être sous-estimé, maintenu prisonnier par celle qui déchaîne pourtant ses passions. You know you can’t keep me long.

Les canines se sont changées en crocs et le sourire d’Akira brille autrement. C’est toujours lui, pourtant. Corrompu par son oni, brûlé vif par ses émotions. La foudre a eu raison de ses démences, électro-choque pour le ramener à lui-même. Contrôle précaire, mais confiant en lui-même, guidé par le besoin quasi-vital de se mettre à l’abri – panser ses plaies comme il le voudrait, se protéger des regards trop curieux, des menaces qui planent sur ses pensées.

I need to – effort immense pour se rappeler à ce qu’il est. Ne pas chavirer sous la colère. I need to leave. Chaque mot est un poison qu’il manque de vomir, lui arrache la gueule pour ne pas se traduire qu’en hurlements monstres. I’m burning. La fièvre continue de faire rage. Le démon s’est couché, mais distille la rage, volcan en éruption. I’M BURNING REMI. De l’intérieur. De toute part.

Comme une furie qui le traverse, ne peut faire autrement que de la laisser tout saccager sur son passage, en attendant qu’elle disparaisse. Sans rien pouvoir faire, c’est en lui-même qu’il fait rage. Se détruit de l’intérieur, épris de hurlements qui ne demandent qu’à résonner mais qu’il ravale, de violences qui ne trouve nulle part où s’abattre, autrement que sur son esprit déjà brisé.

Let me go…

Un instant le souffle même ne l’anime plus, manque de respirer. La seconde suivante, Akira canalise suffisamment de sa colère pour rompre les liens. LET ME GO. Libéré, mais non moins heurté. Retenu par la lame de celle qui sait faire se courber l’échine – ou presque. Une main tremblante et blessée trouve la poignée du sabre et l’arrache à sa chaire dans l’écho épuisé d’un souffle défait.

Don’t – prévient le maudit lorsque la diablesse qui lui fait face esquisse un pas vers lui. Se jaugent, au rythme des respirations impatientes et rompues. Mesure l’un dans l’autre, prédisent les gestes sans les former. Lucarnes sombres s’observent. Sans prononcer le moindre mot, les promesses s’échangent au travers de regards lourds de sens.

Akira est le premier à céder, sous un vent panique qui le dérobe aussi vite qu’il lui est possible de se déplacer. Un instant plaqué au mur, le suivant il s’échappe à travers la première porte de sortie qui lui est donné d’atteindre. Remonte les boyaux des bas-fonds pour en trouver l’évasion.

Somi Hanaoka, Yokoi Himari et Ryuzashi Remi ont feelsé sur ce message

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