highway to hell. (mazlon)

mazra, elle ne réalise pas ce qu'il se passe. alors qu'elle abandonnait toute de gloire auréolée l'ennemi qu'elle venait d'enterrer, son corps lui échappe et elle sent son crâne projeté contre un des murs de la salle. ses yeux s'écarquillent et elle distingue le visage du géant dans son horizon brouillard, vision défaillante résultant de son corps malmené par la colère du brun. une douleur aussi vivace que l'inouïe violence du choc vient annihiler son système nerveux et fait monter les larmes à ses yeux. réflexe malheureux, vite assassiné afin de ne pas donner la satisfaction à marlon de la voir vulnérable. jamais.  

il ne se passe que quelques secondes avant que les séquelles du contrecoup disparaissent. la gamine, elle prend alors pleinement conscience de la situation dans laquelle elle se trouve. elle est dans la merde. elle ne sait pas ce qui la surprend le plus entre les yeux fous mais absents de son amant, ou sa main autour de son cou. il ne serre pas marlon, ses longs doigts comme fantômes contre un épiderme qu'il a déjà marqué. les mains de mazra viennent s'enrouler contre le poignet du garçon, mais elle non plus, elle ne tire pas. elle... attend. ce n'est que quand il ouvre la bouche que son myocarde décharné rate un nouveau battement, sa voix tremblante comme écho à son âme. étrange. elle ne sait pas trop ce qu'elle ressent, là, maintenant. « do it. » parvient-elle à murmurer, la voix éraillée par le choc. puis elle reprend, non sans avoir essayé de capter le regard fuyant de marlon et le ramener à elle. elle veut son entière attention, toujours. « it would be a beautiful end, don't you think ? to die by the hands of a lover. » la blonde a beau être dans une position de soumission totale, le ton reste provocateur, comme si c'était elle qui menait l'échange, et pas l'inverse. seulement, le géant ne semble pas être là et tourne la tête comme s'il cherchait quelqu'un. il lui fait peur comme ça, marlon, complètement possédé par un mirage dont elle n'a pas connaissance. « you look like a fucking madman. » ils ne sont pourtant que tous les deux dans leur folie.

et ce n'est que quand il lui expose ses noirs desseins qu'elle sait qu'elle a retrouvé son marlon. « i said... do it. » la tête est relevée vers la sienne tandis que ses yeux revolvers le défient d'assouvir ses désirs et de commettre l'irréparable. cette nouvelle position ne laisse que plus d'accès au kasaï à sa peau, déjà décorée d'aquarelles jouissance dont il est l'artiste. mais mazra, elle s'en fout, elle a besoin que leurs regards ne se quittent pas. et quand il commence à le serrer, c'est un sourire triomphal qui vient naître sur les lèvres de l'impertinente. mais la prise reste légère. trop. « why don't you just do it ? you are getting soft, rookwood. » les doigts du bel s'enfoncent un peu plus dans son cou, traumatise la gamine partagée entre haine et plaisir. « go on, it will save you the heartbreak, baby. » dernier murmure avant l'apocalypse.

Il est là, au sommet de son art. Il la surplombe et se demande, est-ce que ce serait sa fin.
Le silence est presque funeste, entre les respirations saccadées du géant et elle qui ne s’agite pas comme une poupée désarticulée. La vision trouble se fait plus claire et la main ferme autour du cou se fait plus réelle, et elle, elle est trop immobile. Il voulait se battre Marlon, et Mazra ne le lui rendait pas. Il la dévisage, se demande si elle avait le moindre instinct de survie avant de finir avec le souffle coupé. Pas de gifle cette fois, pas de nouveau coup pour s’échapper, juste elle qui l’incite à continuer. « .. w-what ? » bafouillé dans l’incompréhension, dans le brouillard de sa colère. Lui perturbé et elle, si sincère dans des mots, et il se perd à nouveau. L’égo bafoué à nouveau et le pouce qui s’agite, seul doigt loin de la chair qui serait le déclencheur quand la carotide serait écrasée. La kasai se faisait alors poète au bord de la mort devant l’homme abasourdi, le dos vouté et la tête baissée pour ne jamais manquer un seul des mots s’échappant des lèvres emplies de sang. Non, elle se foutait juste de lui. L’affirmation résonne dans son crâne et un rugissement manque de s’échapper. By the hands of a lover, ah. Elle n’avait toujours pas peur de lui. Ne sentait-elle pas sa main tremblante contre sa chair, une seule pression forte et il savait que celle-ci se mettrait à convulser, à crier, à le supplier d’arrêter.. C’était qu’un jeu au fond pour elle. « don’t fuck with me. » Le ton est assez pour le provoquer, pour alimenter un feu même quand il n’y avait pas le moindre combustible. Elle avait ce talent, Mazra. Le kasai s’entend son regard pénétrant vers lui, et ça en devenait insoutenable. Son regard et l’autre, certain que les deux étaient guettés sans avoir à jeter un œil à ses côtés. Il le savait, mais ne voulait pas être vu à jeter des regards frénétiques dans le vide - les regards soucieux de ses grands-parents plus jeune lui avaient suffit -, et elle continue encore à se moquer, masochiste de son état. « shut up. » en maigre défense, comme si elle ne se voyait pas elle-même à demander à ce qu’il l’étrangle plus vite. Ils iraient presque trop bien ensemble. Y a de l’insistance dans sa voix, et lui qui ne la lâche pas, jamais, les nerfs secouant ses membres. Il avait envie de la secouer pour qu’elle se taise, la provocatrice et la main qui maintenait la blonde, où le poignet était agrippé par celle-ci et aussitôt enlevé pour rejoindre le cou de la cheerleader. Les deux mains ensemble, prête quand elles le voulaient, et c’était si beau. « shut the fuck up. » c’est crié, et il a l’impression de se répéter. Il voulait plus se battre avec ses mots, jouer avec la jolie jusqu’à ce qu’elle ne le poignarde dans le dos ; elle en était capable. Les deux mains commencent à serrer le cou avant de relâcher la pression, comme un teaser de ce qui pouvait bientôt arriver. C’était comme s’il était tout en haut du sommet. Tout ce qu’il voulait voir c’était de la terreur, qu’importe les regrets, il n’y en aura jamais. Les prunelles assombries ne voulaient que ça, alors il se rapproche encore, encore, jusqu’à ce que leur front s’effleure. « it'll be the end of you one day, all this bullshit. all the lies you like to tell. » Elle pouvait le voir maintenant son regard ; la noirceur et les flammes, les traits trop tendus, pas stables. Y a un grand sourire qui se dessine d’un coup, on y voit la blancheur de ses dents. « well, if you say so. »
Et il serre, si fort. Pendant deux interminables secondes avant de lâcher, et il est ravi de ce qu’il voit. « kidding. i don’t have time to play with a suicidal girl. » Les mains qui n’étaient plus enroulées, s’étaient glissées au bord des joues accompagnée d’une fausse tendresse. Son pouce s’amuse à se balader sur la lèvre inférieure de la belle, se faisant aussi provocant qu’elle ne l’avait été. « you really thought I was going to make your wish come true uh. you can kiss my ass. » Le pouce s’immobilise, entrouvre les lèvres brièvement avant de lâcher un rire. « and i lied too. 's not like i've forgotten what you were like when we kissed. see ya loser ! » Il est fier quand il la lâche d’un coup, sans se soucier le moins du monde de son état. Elle survivrait. C’est le pas presque galopant qu’il quitte la pièce, avec un gout amer en bouche.

la détresse du rival est jouissive pour la môme qui s'impose en reine. tout chez lui, ses mains tremblantes, sa voix marquée par l'incompréhension, ses yeux fous, tout est prétexte à son euphorie. la droguée provoque le désarroi de sa proie, aguiche le malheureux avec des mots dont elle-même ne saisit pas le sens. mais ça marche. plus marlon bafouille, plus mazra sourit. elle ne peut même pas retenir sa grimace la vilaine, arrivée au paradis.

et marlon finit par crier.
c'est doux.

elle ne lui avait jamais été plus soumise, là, le crâne encore endolori du choc, le cou pris dans un étau délicatesse, la peau de son visage encore vibrante sous son éclat de voix. pourtant, c'est elle qui gagne. « it will be your end all the same. » le provoque t-elle une dernière fois, sachant que l'idée qu'il crèverait d'un chagrin d'amour si elle mourait le révulserait. et puis d'un coup, le sourire de marlon vient faire écho au sien alors qu'il commence à serrer, fort. le souffle de l'américaine est coupé et ses lippes se tordent sans le vouloir. seulement, mazra, elle ne perd pas de sa superbe. les yeux toujours plongés dans ceux du bel, son regard se fait défi alors qu'elle sait pertinemment que le gamin n'ira pas plus loin. qu'il en est incapable. il l'a trop aimée dimanche dernier.

quand enfin il relâche, mazra ne bouge pas, son front toujours collé contre celui du géant. le silence de la pièce est brisé par la kasaï qui reprend une douloureuse respiration alors que son alter-ego l'insulte. un rire s'échappe des lippes de la victime des ardeurs du géant avant qu'elle ne lui réponde, d'un chuchotement enroué. « didn't it felt good, though ? for three seconds, you got absolute power over me. » et quand les mains quittent le cou coloré de cent marques d'amour pour ses joues rosies par l'afflux de sang, la blonde déteste le frisson traître qui lui échappe sous ses caresses. elle sait que rien de tout ça n'est réel, mais ce moment de tendresse qu'il lui offre dans toute cet amas de violence l'affaiblit plus que raison. c'est comme ça qu'il la fera mourir, marlon.

son doigt se balade contre ses lèvres. chaque contact devient brûlure et la belle doit combattre ses instincts sensuels, cette envie qui gangrène ses entrailles depuis qu'il a refusé ses mensonges. « i knew you weren't gonna do it. i have too much faith in your weakness. all talk, no balls. » elle résiste au besoin d'entrouvrir ses lèvres, de laisser son pouce pénétrer sa bouche. seulement, ce connard s'en fout et prend possession de son corps comme si il lui appartenait. elle le détestait, vraiment. un gémissement plaintif est tué alors que son doigt s'arrête. leurs fronts se séparent et ce n'est que quand il commence à partir que la cheerleader prend conscience des mouvements de son myocarde à l'agonie. mais la diablesse n'en a que faire, préférant la froideur de son esprit à la détresse de son coeur. la haine, pour toujours.