how do i make you love me,,

oh, comme elle aurait voulu que l'alcool lui arrache les souvenirs de la soirée d'hier. dans ses songes, le temps n'a plus d'emprise sur le monde, ses tympans sont encore malmenés par la musique, les rires et les cris tandis que les visages de ses amis se noient dans un flou général qui lui convient bien. il n'y a qu'un moment qui lui apparaît presque trop clair.

le message laissé sur le répondeur de marlon.
merde.

mazra, elle sait bien ce qu'elle y raconte et à cette seule pensée, ses joues rougissent de honte. alors qu'elle prend la direction de la salle commune de sa maison, les mots lâchement révélés chamboulent son crâne déjà trop plein du garçon. ça l'énerve d'être aussi faible. il a suffi que marlon lui offre un stupide baiser d'anniversaire pour que la môme lui soit toute dévouée. les traits de l'ennemi s'adoucissent à la faveur de la nuit et révèlent l'amant, hanteur de rêves. et elle le détestera toujours plus pour ça.

mazra, elle pénètre enfin le foyer kasaï, dans lequel errent une dizaine d'âmes. quelques amis ça et là, mais la seule personne qui l'intéresse est assise dans un des canapés, dos à elle. elle se rapproche et se penche doucement vers le géant, enfonçant un de ses ongles dans son crâne à la manière d'une baguette et lui murmurant à l'oreille, « avada kedavra. »

Le réveillon n’était plus très loin, celui d’une nouvelle année dont il n’espérait rien. Morose depuis son retour de France, le kasai se demandait jusqu’à quel point il pouvait être aveugle. Il se rappelle des mots de Niccolo qui remontent avec facilité, puis y a la soirée d’anniversaire de la blonde où il était là, présent sur les photos, mais toujours loin d’elle, avale avec difficulté ce qu’il avait vu à la patinoire, et ce qu’elle lui avait fait avant. Les paupières se plissent devant l’écran de son téléphone, qu’il scrolle à l’infini pour passer le temps, et se distraire. Il ne lui restait que ça. L’homme ne fait pas vraiment attention à ce qui se passe autour de lui, scotché à un des canapés du foyer de sa maison. Il ne fait pas vraiment attention aux mots échangés, aux rires qui en découlaient et aux vas et viens, les oreilles habituées ; il ne chercha pas à s’y mêler, la paresse l’empêche d’articuler un mot et se faire roi de la pièce. Rien de bien méchant. Son pouce s’immobilise sur une des photos de la veille, un sourire amusé se dessine avec facilité quand il voit les visages familiers, fait tout pour ignorer le visage de la capitaine des cheerleaders en vain ; compliquée d’éviter la pièce centrale, celle que l’on est venue célébrer. Lui n’était là que pour boire, sa dignité refusant de bouder une occasion pareille même si les signaux envoyés n’étaient pas les bons. Il pense à celle-ci, et c’est que de la colère qui lui vient, plus adoucie toutefois. Peut-être parce que ça l’aide de ne plus être en contact avec elle suite à ça. Un soupir s’échappe, puis il sent quelque chose contre son crâne et des mots murmurés, et de la chaleur, « WHAT THE- » Les réflexes appris après des années de formation ressortent brutalement alors qu’il se lève aussitôt, manque de trébucher et se retourne violemment pour pouvoir attraper la nuque de la personne et ne voir- ah. Elle le laissait toujours le cœur battant, celle-là. « whatthefuckareyoudoingwhite ? » qu’il grogne d’un coup avant de laisser tomber ses genoux sur le canapé. Le foyer s’était fait silencieux avec son exclamation, avant de retrouver la même animation après réalisation. ’s just rookwood and white doing their antics. « what do you want, except avada me a second time? »

il était à sa merci là, alors qu'il lui tournait le dos, visiblement plongé dans la projection de son tableau de bord instagram. pendant quelques instants, elle a envie de s'abandonner à une pulsion meurtrière. il lui suffirait d'attraper son cou, de le tordre et tout serait fini. ses rêves, ses cauchemars. évidemment, elle ne fera rien, mazra. il lui manquerait trop. l'aveu se fait plus facile depuis la veille, les verres trop vite enchaînés ayant eu raison de sa réserve. la réalisation des sentiments naissants envers marlon restait difficile à accepter, le myocarde craquant sous ses baisers autant que ses insultes. alors la lâche se contente de lui murmurer l'incantation assassine à l'oreille, et ne joint pas le geste à la parole. c'est marlon qui réagit pour deux et rapidement, mazra sent sa main contre sa nuque, ses jambes coincées contre le canapé. il n'y a que le bras du géant qui l'empêche de tomber en avant, vers lui. la môme s'est laissée faire prisonnière. elle aurait pu intercepter son poignet avant qu'il ne l'atteigne, mais elle n'a rien fait. elle est fatiguée, la cheerleader, et pas seulement de sa soirée. marlon grogne, et c'est assez pour arracher un beau sourire à mazra. « nice to see you too, dickhead. » et le pire, c'est qu'elle était vraiment heureuse de le retrouver, au fond d'elle. tout au fond.

quand les genoux du brun cèdent et qu'il se retrouve à sa hauteur, l'américaine sent ses veines s'emballer. il était tout près. trop. c'était toujours le problème avec marlon rookwood, il lui suffisait d'un rien pour qu'elle lui donne tout. « i'm not doing anything. » répond t-elle en soutenant froidement son regard, contraste évident avec ses mots qui se faisaient de miel. « you, on the other hand... » ses yeux dévient vers le téléphone qui avait fini sa course sur le canapé, encore ouvert sur une photo d'elle à son anniversaire. « i looked so good there, didn't i ? » la question n'en est pas une alors que la jeune femme savoure la violation de l'intimité de l'ennemi. un sourire réapparaît sur sa bouche, jamais loin de celle de marlon. « can you let go of me, now ? » chuchote t-elle alors que sa main vient trouver celle du français contre sa nuque. « unless you want to kiss me in front of everyone ? 'cause it really looks like it, you know. » la provocation s'échoue contre les lèvres de l'héritier restées à quelques centimètres des siennes. elle n'avait pas tort, mazra. quelques camarades n'étaient pas retournés à leurs activités et observaient le terrible duo et leur habituel manège. seulement, cette fois-ci, les regards se font plus curieux. quelque chose à changé, mais ils ne savent pas quoi.

mazra, elle sait.
son coeur.

La paix n’avait pas duré, évidemment. Sauf qu’il ne s’attendait pas à elle. Son cœur bat un peu trop fort d’un coup, de la surprise engendrée à la proximité qu’il avait involontairement créée, mais il s’était bien défendu, non ? « you’re breathing. » sifflé en retour, c’était déjà trop pour lui. Elle ne le savait pas, mais elle avait choisi le mauvais jour pour lui prendre la tête, pour respirer même. Le kasai suit d’instinct le regard de la blonde jusqu’à son téléphone toujours allumé, et ne peut lever les yeux vers le ciel – contre lui-même – pour le hasard qui le foutait dans la pire situation possible. Il manquait plus que ça. Gamin de son état, il fait mine de vomir avant de récupérer aussitôt son téléphone et de ne s’éloigne pas d’elle quand elle le lui demande, quand elle invoque une situation dont il n’aimerait pas être l’acteur. Grimace à son propre esprit pas capable de se séparer d’elle aussitôt, presque trop habitué à cette proximité accidentelle ou non avec Mazra. Il ne bouge pas parce qu’elle s’amusait, encore, et il ne la laisserait pas faire. Sauf qu’il en avait assez, Marlon. Alors, il finit par s’éloigner aussitôt. « not gonna happen. » Marlon se redresse aussitôt et quitte le fauteuil. Il se fiche qu’on le regarde debout à fixer la blonde, mais en la regardant avec les mêmes traits trop tendus, tous les souvenirs lui revenaient et ça le faisait chier. Il repense aux paroles de Niccolo prononcées quelques jours, se faisant voix de la raison, et ses dents grincent, les poings se serrent et fait aussitôt le tour du canapé pour la rejoindre, attraper son poignet et l’emmenait avec lui dans un coin plus tranquille. Il finit par lâcher le bras de la kasai comme s’il était enflammé, regarde autour de lui et de finalement fixer Mazra de toute sa hauteur, « what the fuck do you want from me now ? don't you have enough?  » la voix grave, presque trop sérieux, parce que comment osait-elle encore après tout ça.

un beau sourire hante ses lippes quand les paroles de marlon lui arrivent aux oreilles, teintées d'un venin désormais trop familier. mais c'est ainsi que mazra aimait ses échanges avec le géant, noyée dans leur haine qui se fait la plus belle du monde. « and what are you gonna do about it, uh ? » lui crache t-elle à la gueule comme simple réponse, avant de continuer. « if i recall correctly, you got a kink for choking. » oh, et le sourire s'agrandit alors que les joues des témoins de passage rougissent sous le poids de l'intimité qu'ils viennent de violer. « come on baby. take my breath away. » qu'elle finit par chuchoter, rien que pour lui. le murmure se fait romantique sous les langues innocentes, mais la cheerleader s'évertue à tout gâcher et le souille d'une sensualité réservée aux seuls deux amants. le surnom donné au français résonne encore dans la pièce. les initiés sauront voir au delà de la tendresse factice pour déceler l'insulte, dernier rempart au frêle équilibre entre détestation et affection, terribles sentiments dans lesquels la môme se perdait.

néanmoins, elle laisse marlon faire son cinéma. amusée par la mine dégoûtée qu'il prend alors qu'elle vient de le surprendre à stalker ses photos sur instagram. note qu'il ne lui obéit pas quand elle exige qu'il la libère de son emprise. accuse le fait que leurs visages soient encore prisonniers d'une proximité malsaine que le bel leur impose. tout se grave doucement dans les songes de la blonde, et alors, son coeur rate un battement à la réalisation que le message qu'elle lui a laissé hier ait bien trouvé auditeur. « too bad. » le provoque t-elle alors qu'il lui refuse son baiser mascarade. puis soudain, mazra, elle sent la main du kasai sous la sienne qui lui échappe, et elle est libérée. un regard est jeté vers le rival, et ses poings serrés. ce changement brutal de comportement intrigue l'américaine qui sent ses sourcils se froncer, mais n'a pas le temps de protester qu'elle est emmenée avec force hors de la pièce commune, dans un recoin de couloir où personne ne mettait jamais les pieds. une nouvelle bravade lui brûle les lèvres, mais le regard que lui envoie marlon la dissuade de tout commentaire. il paraît si grand, là, alors que ses yeux l'assassinent doucement. « wow. aren't you charming. » sa voix grave vient résonner dans sa cage thoracique, et mazra, elle est prise de court par la violence de ses reproches. « i wanted to talk about last night... and what did you think about it. » elle soutient son regard mazra, se veut forte alors qu'elle vient d'abandonner son coeur aux mains du bel. l'âme vulnérable, elle prie les étoiles pour que l'homme l'achève avec tendresse.

« tu me dégoûtes. » lancé d’instinct en guise d’armure, dans un français un peu trop limpide pour l’américaine. il avait pas le temps pour elle, là. pas aujourd’hui, surement jamais mais ça serait un mensonge. un coup de mou, un instant à s’ennuyer et il irait la chercher, le destin la mettrait sur son chemin comme il le faisait si bien. ou presque, le timing d’aujourd’hui était mauvais. elle parlait trop, et ça lui ferait presque regretter de ne pas avoir serrer assez fort, histoire d’abimer ses cordes vocales, assez pour qu’elle ne puisse plus parler pendant quelques temps et qu’il se joue d’elle. il la comprenait vraiment pas, marlon. pourquoi continuait-elle alors qu’elle avait failli y passer de sa main quelques mois plus tôt. les deux ensemble étaient un mauvais mélange. (malsain) mais comme les pilules qu’il avalait volontiers, il continuait. comme si elle était sa drogue. mais à cet instant, il n’avait pas l’envie de l’absorber, pas envie d’avaler mazra et ses mots empoisonnés. alors il lui lance des regards assassins à chacun des mots, glisse à peine les prunelles sur les lèvres emplies de sang qui auraient pu être si tentatrices si le gamin était dans le mood avant d’enlever la belle des yeux inquisiteurs. seul à seul.

enfin tranquille loin des regards, marlon se fait assassin dans ses paroles et ne peut que lever les yeux au ciel à l’énième commentaire de la capitaine des cheerleaders, et l’agacement prend le dessus. il voulait se faire vif, comme il avait voulu l’être après la soirée d’halloween, - et ça avait dérapé. mais il avait confiance cette fois, il essayait, la menace était au plus bas même si mazra avait toujours les mots qui fallait. « what about last night ? » qu’il répète, tel un perroquet, ne comprenant clairement pas où elle voulait en venir. « and what did you think about what ??? » qu’il rajoute, exaspéré pas autant de questions qui n’avait aucun sens à ses yeux. Il se rappelait de ce qu’il avait fait hier, et il n’y avait pas eu de mazra. Il pense à une énième tactique de la blonde, mais quelque chose lui murmure de lui donner le bénéfice du doute face à ce regard qui se refuse de lâcher le sien. Il lâche un soupir avant d’avancer, « i don’t know what you want White, be more clear. » c’était dit presque trop gentiment quand on les connaissait, ces deux.

boum.
son myocarde va exploser.

il bat si fort qu'il va se désintégrer dans sa poitrine et venir mourir entouré par les papillons qui sourdent en son bas ventre. c'est un tableau d'une violence inouïe, mais là, sous les yeux orageux de marlon, elle ne veut que crever. elle sait qu'il vient de l'insulter, elle sait qu'il est énervé... elle sait que sa simple présence aujourd'hui en face de lui suffit à le dégoûter. et ça, ça la tue, mazra. mais elle ne peut pas faire machine arrière. l'idiote avait laissé trop de traces de son méfait, trop de preuves de sa faiblesse de coeur. si il le voulait, il pourrait faire écouter à quiconque sa messagerie pour se vanter de l'avoir ajoutée à son tableau de chasse. et ça, l'américaine refuse. elle prendra les devants et assumera la bêtise de sentiments qu'elle n'arrivait pas à contrôler.

quand il répète ses mots, elle se dit que c'est fini. lui fait semblant de ne pas comprendre, s'agace de tous ces jeux. mais voilà, mazra, elle ne joue pas. il lui demande ce qu'elle veut, et elle, elle a envie d'attraper son visage entre ses mains, de le secouer, de hurler au monde que c'est lui qu'elle veut. lui, lui, mille fois lui.

mais,
silence.

aucun mot d'amour ne vient résonner contre les murs du dortoir. il n'y a que leurs soupirs qui se mêlent. (plus leurs corps). fatiguée par les élans de son coeur écorché, mazra finit par céder. « did you get... my message ? » pas celui qu'elle a envoyé à tout le monde en faisant la belle sur les réseaux sociaux, mais le vrai. celui de sa messagerie vocale. sa confession. elle ne recrachera aucun de ces mots maudits, elle n'est pas assez forte aujourd'hui. il n'y a plus que marlon qui puisse désormais tout changer.

il était fatigué, marlon. il voulait en finir et vite, et souhaitait presque avoir un début d’année tranquille avant que les habitudes ne reprennent. mais elle insiste, la blonde, encore et encore, et les esprits s’échauffent avec les nerfs, la patience déjà existante s'amenuise avec le temps et la seule voix de la capitaine des cheerleaders. puis le silence un peu trop pesant dans le couloir, quelque chose qui ne leur ressemblait pas. pourquoi ne faisait-elle plus écho à ses paroles ? did you get... my message ? et encore ses paroles vides de sens. ses doigts pinçant l’arête de son nez comme seul frein pour qu’il ne sorte de ses gonds, il l’avait déjà assez fait pour ce soir. « don’t know what you’re talking about. » qu’il répond dans un profond soupir. l’homme inspire un bon coup avant de s’appuyer contre le mur, les bras croisées et son attention complète sur la femme si petite de son point de vue. « what was in it ? » demandé sans vraiment le penser, n’ayant strictement aucun souvenir d’un quelconque message. qu’avait-elle à lui dire d’ailleurs, à part un fuck you and happy new year ? « be clear. » qu’il rajoute, un peu plus froidement en réalisant que la question était posée peut-être un peu trop doucement à son oreille et marlon n’oubliait pas.  

tout dans l'attitude de marlon lui fait sentir qu'elle n'est pas la bienvenue ici, tout près de lui. ses soupirs sont trop longs, son agacement à peine dissimulé. un rire sourd s'échappe des lippes de la môme quand elle comprend qu'en fait, marlon rookwood est juste con. à quoi jouait-il ? le rictus ne quitte pas les lèvres de mazra qui sent sa propre colère monter, irritée par l'attitude de son alter-ego. au final, son myocarde ne trouvait préférence entre lui exploser la tête contre le sol carrelé du couloir, ou se jeter désespérément dans ses bras, devenus plus bel endroit au monde.

un peu des deux,
beaucoup des deux.

et vu qu'il ne fait semblant de ne pas comprendre, mazra, elle se laisse doucement envelopper par son divin courroux et redevient celle qu'elle a toujours été : son ennemie. « more clear ? it couldn't have been more clear ! » siffle t-elle avec un nouveau rire d'outre tombe. dans ce message, elle avait tout jeté, son coeur en premier. « i can't believe it. » finit-elle par murmurer, plus pour elle que pour lui, amusée par sa propre bêtise. au final l'idiot ce n'était pas marlon, c'était elle, tombée sous le charme du bandit. petite victime s'était laissée faire, consumée par la passion du bel.

oh, comme elle regrette.

la fierté abîmée par le râteau qu'il vient de lui mettre, mazra sent ses poings vengeurs se serrer, ses ongles qui lui rentrent dans la peau. « you're such a fucking jerk. » lui crache t-elle à la gueule. « i hate you. » avoue t-elle alors que son cœur se brise doucement sous la vérité ainsi révélée. et avant qu'elle ne laisse la violence exploser, l'américaine tourne les talons et quitte l'alcôve dans laquelle les rivaux avaient pris refuge.