elle ne voit rien de la galactée,
les astres dissimulées dans des ténèbres insatiables.
il est la seule chose qu'elle voit,
en approximation,
forme réduite à sa plus simple incarnation,
loin de toutes les subtilités propre à l'existence.
elle ne peut se reposer que sur les sens restants, sur ses doigts qui s'aggrippent à la bouteille, effleurent l'épiderme du gamin quand elle y pose l'objet ; sur les sons qui s'heurtent à ses oreilles. le bruit lointain du vent hivernal sévissant au-delà de la bulle se mêle à celui de la brise printanière et aux rires insouciants du gamin. le nez se fronce, poupée ignorant celui qui gît sur ses genoux, le nez tourné vers ce ciel indifférent. la bouteille se perd entre les lèvres à nouveau avant d'être arraché aux doigts. abandonnés sans leur précieux, les mains se reposent contre l'herbe, le corps glisse un peu vers l'arrière pour mieux se positionner vers l'univers inaccessible.
que sont-ils ?
ami semble trop intime,
connaissance trop lointain.
ils existent à la limite,
là où les corps se dévoilent,
mais que les âmes demeurent dissimulées.
les doigts du gamin pincent le derme, et le toucher inopportun est repoussé du revers de la main. puis c'est lui tout entier qu'elle rejette, le fait glisser le long des jambes jusqu'à ce que le poids la quitte entièrement.