(tc) histoires flippantes avec mcflydebalais et carlitondlapelouse

les lumières s'atténuent aux alentours, tandis qu'au cœur du cercle formé par les sorciers et sorcières présents, le feu s'intensifie. le brouhaha des salutations s'est éteint ; seuls résonnent les souffles qui se cristallisent en vapeur dans l'air froid, et le ronronnement des flammes sur leur lit de branches.

les regards se croisent sans que quiconque ne se lance d'abord ; mais dans les bois plongés dans la pénombre, des gémissements fantômes se font entendre, à faire frémir l'échine. on dit que tarder à nourrir d'histoires le fantôme du mythe le rend triste — et que de ses larmoiements naît ensuite une colère vengeresse. alors, bien que réticent, neo se lance. d'une main tendue, il réclame le sac de poudre que se voit confier chaque narrateur ; en glane une poignée et la lance dans les braises : le feu de camp danse, s'anime, et bientôt se dessinent en son cœur les images de l'histoire que formule karani de sa voix grave.

« "i'm not crazy, doctor", he used to say, every time his tests came back negative. and every time the mediwizard stared at him with pursed lips and worried eyes. "we tried everything", he answered, "but the examinations show nothing abnormal with your hands, no reason for you to occasionally lose control of them." the man shuddered, terrified to be locked up in an asylum again. "therapy doesn't help", he insisted. "what i need is answers. they have a life of their own, i swear, and people keep blaming me for what they do ! i can't keep a job. i'm under investigation for attempting to strangle my wife while i was asleep. i almost killed my neighbor too. i can't take this anymore." weeks of useless tests and potions later, as the man saw no progress at all and kept on destroying everything around him, he sat in a chair, desperate and angry, and downed a bottle of cheap firewhisky. then he stumbled to the garage, started the table saw and slowly lowered his wrists toward the screaming blade." le feu, quoique muet, semble hurler le supplice de la silhouette qui se tord en son sein, puis s'effondre. that's where the magical law enforcement squad found the blood-soaked body, hours later. "so, what do we have?" their superior asked. "this is a weird one, chief", his men said. "look at the body. he apparently chopped off his hands with the table saw and bled to death." the chief knelt down, taking in the awful scene. "and?" aux pieds de chacun semble crépiter une présence, comme l'étreinte glacée et glaçante de doigts invisibles contre leurs chevilles. "and we can't find his hands anywhere." » lentement, les images s'effacent. neomä tend la poudre au suivant.

Traduction:

Castle stories! Le sourire de la jeune sorcière s'affirme un peu plus. Comment ne pas piocher dans une histoire de ce type ? Son pays de naissance regorge de donjons et de bâtisses qui se prêtent aisément aux frayeurs. Quant aux mythes, de la fondation de Luxembourg-ville aux perdues de Larochette, ils ne manquent pas d'agiter l'esprit des jeunes enfants avec quelques spectres moqueurs. Peu importe qu'iels soient moldu.e.s ou non. Et c'est d'ailleurs dans les légendes les plus terribles du Bock qu'elle compte puiser son inspiration.

Petite expiration pour calmer son enthousiasme, relever la tête et récupérer le thé ramené par Himari. Remerciement délicat, à voix basse. Passage d'une inconnue qui salut chaleureusement son aînée. Don't look- Hu ? Marie-Clémence papillonne des yeux, décontenancée. But this tall guy over there was staring at you just now. Un peu tendue, même, alors que son aînée lui demande de ne pas bouger. De ne pas ciller. Est-ce qu'elle a fait quelque chose de mal ? L'air est bloqué un instant dans les poumons, faisant cogner un peu plus fort le sang dans ses veines. Who's that ? Do you know him ? Respire, tout va bien. Elle tente de se reprendre et de jeter une œillade furtive dans la direction donnée, sans comprendre. Juste d'infimes secondes. Avec la luminosité, difficile à dire ? Peut-être ? Ou pas ?

C'est à cet instant que Cordélia lance la soirée (ouf, sauvée!). La luxembourgeoise retrouve une certaine stabilité en écoutant la blonde si inspirante. Who shall go first and soothe the evil roaming in the woods ? C'est sans doute une erreur. Il est plus probable que le regard soit destiné à Himari, qu'à elle et son gros blouson blanc. I'm not crazy doctor. La première histoire démarre, laissant la plus jeune d'abord pantoise puis frissonnante. Elle lui parle douloureusement et c'est sans compter cette sensation sur ses chevilles. Urgh ! En un geste de protection, elle replie ses genoux contre son torse. Imaginer des mains diaboliques en cavale...

No-no one? Himari enchaîne et pour l'encourager, la jeune sorcière lui adresse un cœur fait avec les doigts. The powder might not work. Ah, mince ! Bon, ce n'est pas grave, elle reste confiante et à l'écoute de ce nouveau conte horrifique... Qui ne manque pas de lui tirer une expression inquiète. Confuse ? Ce village a l'air terrible. Et ne retrouver que le téléphone de quelqu'un.e … Elle se mord la lèvre. As if they never ever existed. Est-ce que ce n'est pas ça le pire, finalement ?

Well, that's it. Entre ce récit et celui d'avant, Marie-Clémence tremble un peu quand elle se lève pour récupérer le sachet de poudre. Elle chuchote rapidement à son aînée. « I loved it ! » Retrouvant contenance derrière un sourire qu'elle espère chaleureux.

Let's go. Elle tente la poussière sans y croire, mais celle-ci illustre dans l'air les remparts et la ville haute de Luxembourg-ville. « Every seven years, at the fall equinox, doors and windows are closed in downtown Luxembourg. The streets are deserted by civilians and only the bells of the cathedral ring at the stroke of midnight. The common people do not dare to leave the protection of their home because death lurks in the upper town. Everyone knows this night is cursed. There, the ruins of the Bockfiels and the adjacent streets are haunted by an ethereal silhouette. » Elle marque une pause. Pour l'effet dramatique. « Her sad laughter pierces the walls and the key stuck in his mouth clangs with a disturbing sound. Better to hear it than see it. » La concentration est intense pour donner corps à son histoire. Pour sembler sombre et lugubre. « Rare are those who face the darkness, blindfolded, to prevent a few unconscious from approaching the spectral apparition. They are as damned as she is. She, unlike them, can see you well. After all, this ghost only wants a kiss from you. What is a kiss frozen by the intangible? Nothing, it's just wind. Besides, they say she is magnificent. The absolute representation of our ideal love. Is it so bad to take the key away from her? It would be doing her a favor. The specter only wants to break her curse and join the great beyond. Sadly, legend has it that her release will tear through the ground of Luxembourg and cause all of its inhabitants to fall into the rocky and magmatic depths of the world. » La poudre s'agite et figure l'effondrement avant de s'estomper. « So the ghost wanders, doomed. Poor Melusine. As for the courageous, who are not heroes, they make sure to neutralize those who imagine themselves to be. The monster is not the one we believe, after all ... And death disfigures the stones of the city with the blood of innocent people. »

Marie-Clémence laisse les mots se désagréger dans le nuit. Se déliter. Pauvre Mélusine. Puis elle tend le sachet à la personne suivante.

Spoiler:

Traduction yolo:

les flammes s'animent une histoire après l'autre, donnant vie aux légendes et spéculations d'ici et d'ailleurs, dont neomä s'abreuve avec avidité. c'est qu'il est de ceux qui se prêtent aux gages déroutants de stupidité, de ceux qui s'enivrent des risques comme s'ils mourraient de ne pas défier la vie à chaque opportunité. profondément superstitieux mais, paradoxalement, trop curieux de voir l'imperceptible ; d'effleurer les dimensions supposées inaccessibles aux humains.

sans crier gare, le prénom aïna résonne entre les branchages que l'automne pare d'un or trompeur à mesure qu'il les prive de vie ; et neomä se fige. les syllabes innocentes font pulser le sang à ses tempes, puis blêmir ses traits. il capte une crispation des épaules de shilo, mais son cousin ne lui jette pas un regard, le froid entre eux encore trop glaçant pour fondre ne serait-ce que le temps d'un geste apaisant. la bière dont il s'est emparé plus tôt se fait acide au creux de sa trachée et il digère péniblement la fin de l'histoire—

se raisonne. il n'est pas question de sa mère. elle n'a été emportée que par sa propre folie, contrairement à la gamine du récit. reste que le besoin de prendre de la distance grandit au creux de sa poitrine, fait s'agiter nerveusement son genou, même alors que le récit d'akira l'oriente vers d'autres mystères. un hochement de tête en guise d'acquiescement lorsque ce dernier le prend à témoin : comment oublier la piaule hantée du dortoir kasai ? rictus amusé à l'instant où l'épisode consternant se mue en menace à l'encontre de plus jeunes qu'eux, mais ses yeux demeurent lointains. remi, revenue, pousse un peu sa cuisse de la sienne en interrogation et, en croisant son regard, neo hausse les épaules l'air de dire : t'inquiète. ce n'est pas rien pourtant ; c'est quelque chose, quelque chose sur quoi il se refuse à mettre des mots, quelque chose qui lui reste en travers de la gorge et qu'il ne souhaite certainement pas confronter, quelque chose qu'il se contentera d'étouffer tant et aussi longtemps qu'il en aura l'opportunité.

alors, lorsqu'un éclat étrange vient percer les ténèbres, comme un cri d'agonie étrangement distant mais proche à la fois, neomä est redressé dans la seconde. coco s'est déjà levée, chuchotant à d'autres organisateurs avant d'annoncer qu'elle se charge d'aller en chercher la provenance, et pas même une seconde ne s'écoule avant que le denki n'annonce à son tour : coming with you. pour la distraction de l'escapade certes, et sans doute aussi par tentation d'explorer l'électricité chargée de curiosité dont crépite l'atmosphère lorsque leurs regards se croisent. des murmures et coups d'œil empreints d'inquiétude secouent l'assistance qui se questionne : menace ou simples hurlements du vent entre les branches ?

Après elle, se sont d’autres voix qui se lèvent. Des histoires qui font trembler ses genoux et gargouiller son ventre d’une inquiétude, elle, bien réelle. D’autant que ces récits-là sont nouveaux et contés dans une ambiance très légèrement effrayante. Alors les doigts de la jeune sorcière se serrent contre le verre de thé. Elle cherche à se réconforter, ainsi, en entourant la boisson de ses mains. I feel bad for her. Elle acquiesce, partageant cette empathie.

Son esprit se concentre sur la sensation de ses paumes, défiant la peur qui rôde aux alentours de ses pensées. Among them, the bones of Aïna. C’est que l’image de cette fillette menace de s’imprimer un peu trop dans sa tête. Comme une crainte d’enfant ravivée sur le tard. Pourtant, très vite, la frayeur monte encore d’un cran. So the story I’m about to tell y’all is true. Oui, Marie-Clémence frissonne et ne s’en cache pas. Heureusement, la silhouette de Himari à ses côtés lui donne suffisamment de force pour ne pas claquer des dents (ou des genoux).

Le thé se porte à ses lèvres, toujours en quête de ce petit quelque chose de rassurant.

Soudain, l’air est troublé par un cri. La luxembourgeoise manque de s’étouffer. Tousse quelques instants avant de stabiliser sa respiration. La main de Himari l’aide à se remettre un peu. Du coin de l'œil, elle voit bien Cordélia se mouvoir avec d’autres. Est-ce que c’est grave ? Est-ce que tout ira bien pour Coco ? Elle se mord la lèvre, vraiment effrayée, surtout pour la blonde si inspirante. Les yeux pâles glissent sur les participant.e.s. Guère rassurée. Marshmallows, anyone…? La tentative de son aînée la fait presque sourire (presque seulement, car la terreur est trop présente). Himari est toujours prête à rassurer autrui. « … Can you give me one ? » Elle tente, du coup, d’encourager cette solution temporaire pour … Justement temporiser la crainte.

Spoiler: