paint me (naked)

naissance tant attendue de la seule fille qu'ils auront conçue. moment difficile pour celle à la tête de la famille, qui risque de tout perdre pour l'avoir enfantée. elle leur est rapidement arrachée, à danser entre la vie et la mort, les médecins tentent de la sauver. yôkô. souvenirs de sa naissance à jamais inscrit sur le papier, pour donner le ton à sa destinée.

éducation acharnée. elle baigne depuis longtemps dans le monde de ses parents, dans leurs us et coutumes quelques peu différents. elle a vu l'étendue du pays à maintes reprises déjà, à suivre son père peu importe où il va. à lui expliquer ce qu'ils font, sans l'impliquer - pas tout de suite. si elle sait suivre les règles des aya et vivre en harmonie avec le clan, elle n'est pas assez vieille pour se salir les mains. alors ils en profitent, tandis qu'elle est encore jeune. pour lui inculquer leurs pensées, leurs visions sur le monde. pour lui mettre des œillères et la façonner selon leur propre volonté, pour la préparer à ce qu'elle allait fatalement devenir: un pion sur ce géant échiquier qu'était l'organisation des arumi.

entrée à mahou tardive, retardée par des parents protecteurs. la maison du feu l'accueille comme une bénédiction, deuxième famille dans laquelle elle viendra s'épanouir.

(TW: sang; meurtres, xénophobie (créatures magiques)) imposition d'une volonté qui est devenue la sienne. d'une destinée qui lui fut toute tracée, sans qu'elle n'ait le loisir d'y ajouter sa touche personnalisée. on l'a entraînée au combat, on lui a appris à se défendre, mais surtout, à reconnaître les points faibles. à enfoncer sa lame pour que la mort se face en douceur. c'est tout ce qu'elle pouvait leur offrir; un départ aigre-doux en échange de leurs ressources. elle abat sa première traque sous l'œil inquisiteur de sa mère, sans sourciller lorsque le sang éclabousse la porcelaine de son épiderme. s'en suit une série de missions qui serviront à officialiser sa position au sein des arumi, à renforcir ce sentiment d'appartenance que sa famille a bâti depuis sa naissance. à marteler cette idée que les créatures magiques ne sont que des êtres inférieures, cette hiérarchie parfois floue dans leurs idées trop arrêtées. on fait d'elle une chasseuse d'excellence, au tableau infaillible dès ses premières marques.

shilo. prénom susurré de ses lippes carminées. rencontre entre terre et flamme qui laissera derrière eux un brasier impossible à éteindre. mauvaise idée sur toute la ligne, qui les aura consumés, du début à la fin. elle est arrivée dans son existence comme une évidence, s'est imposée pour le guider lors de son arrivée dans ce gang beaucoup trop grand pour leurs âmes égarées. elle à aimée à en avoir mal, à se laisser enfiévrée par ce venin qu'ils étaient l'un pour l'autre. à voguer entre vésanie et raison, les déferlantes de leur amour auront eu foi de leur passion. c'est dans le silence qu'ils se sont laissés, le palpitant saigné qui porte toujours la flambée de leur histoire.

kurai n'est plus. on lui épargne les détails, puisque ça ne la concerne pas. on lui refuse une conclusion quelconque, la laisse fabuler sur ce qui aurait pu se produire, la nuit tombée. son corps n'a pas été retrouvé. seule une marre de sang pour maculer la terre encore chaude de son passage, vestige d'une altercation certaine. on force la belle à faire le deuil d'un frère qu'elle n'aura pu accompagner vers le voyage éternel. la peine de sa famille est palpable, mais pas la sienne. elle reste de marbre, pour retenir ce torrent qui menace de détruire tout sur son passage. elle est convaincue qu'on lui cache quelque chose. que kurai est toujours, quelque part, son étoile polaire, à guider ses pas dans l'obscurité qu'il embrasse à présent..

(TW: sang; meurtres, xénophobie (créatures magiques)) clair de lune qui baigne l'albâtre de sa peau. le souffle est court, presque trop. les jambes tremblent et elle peine à se relever, à retirer l'arme qui baigne encore dans l'hémoglobine tiède. à malmener ce corps pour qui elle n'a aucun respect, à retirer cette fourrure sans demi-mesure. les mains tremblent lorsqu'elle les ramène à son visage, pour essuyer ces perles sanguines qui maculent son faciès impassible. elle ramène une nouvelle fois le trophée de sa victoire à son clan, à sourire calmement pour ignorer le volcan à deux doigts d'exploser. sur qui peut-elle vraiment compter?

début d'une relation avec jaesun. le yin de son yang. il la surprend, à faire ressortir des sentiments qu'elle aurait dû taire. à tisser des toiles autours des gens, elle finira par se prendre dans ses propres pièges.

rupture brutale. sans plus d'explications, il disparait du jour au lendemain. la laisse dans le brouillard le plus épais, sans oser donner signe de vie. il saigne son cœur dans une peine qu'elle étouffe de toutes les façons possibles. à trop s'ouvrir, elle en finira meurtrie.

début d'une relation avec inhyuk. vent de fraîcheur qui vient titiller la flamme de son existence, pour raviver le feu qui ne rugissait plus depuis quelques temps. elle s'investit corps et âme, pour oublier les maux qui pèsent toujours son palpitant.

la déchirure. lorsqu'on lui annonce sa prochaine traque. le masque de marbre qui se fissure au pourtour, qui laisse cette infime poussière de panique s'infiltrer dans le calme stoïque qu'elle revêt. et face au principal concerné, elle se rend compte que le choix avait déjà été fait, avant même qu'elle ne le sache. inhyuk doit être tué. allégeance à sa famille qui pèse trop lourd dans la balance. altercation sanglante au cours de laquelle le jeune homme la transforme sous ce qui lui semble être volontaire, air de revanche. et elle refuse, crimson, de faire face à ce qu'elle devient. elle résiste, tant bien que mal, à cette première transformation. le pire présent d'anniversaire qu'on lui aura offert.

(TW: self-hate; xénophobie (créatures magiques)) deux mois qu'elle a disparue. que sa famille lui a tournée le dos, à la recherche d'aide pour se remettre à niveau. elle refuse de faire communion avec cette nouvelle nature, déteste au plus haut point ce qu'elle voit lorsqu'elle s'observe dans la glace. cette cicatrice qui lézarde sa hanche, rappel supplice de ses décisions, qu'elle regrette presque aujourd'hui de les avoir choisis plutôt que lui.

il y a cette maison, qui s'est imposée comme une évidence. âme qui avait tout perdue, qui errait en plus rue. jusqu'à ce qu'elle lui apparaisse, entre les bâtisses avoisinantes. à détonner de son charme différent, à l'attirer, jusqu'à y entrer. et elle n'en sortira plus. elle a trouvé en ce foyer ce qui lui avait cruellement manqué au courant de ces derniers mois: un élan de folie, une certaine cohésion dans tout ce non-sens. le plus important: un endroit dans lequel elle n'a pas besoin de se justifier, et peut se contenter d'exister. à vouloir éteindre le monstre qui sombre elle, son éclat a fini par se ternir.

les mains sont tremblantes lorsqu'elle décide enfin de les sortir de ses poches. elle a pensé, tournée l'idée dans tous les sens avant de se rendre à l'évidence: il était le choix logique. le seul à pouvoir te conseiller sur la suite, sous lequel tu pourrais trouver refuge, à contrecœur. retentit le martellement de ses jointures contre le bois de la lourde porte, qui s'ouvre pour donner sur la stature imposante du jeune homme. prénom susurré de ses lippes carminées, pour se persuader qu'il n'est pas que le fruit de son imagination. shilo?