- cw:
bullying - depression - drug use - self harm.
˚ ✧ .
.i'm alive in spite of me.
˚ ✧ ˚
. .un océan sans eau dans l'ombre de ses yeux. le vide à perte de vue, et le néant sous ses paupières closes. il a le regard étrange, le regard qui dérange. il perce et ignore, l'impression de ne pas se sentir exister et s'oublier dans ce gouffre.
les yeux se baissent, auréolés de bleus, elles trahissent les nuits sans sommeil - les cauchemars incompris. et le frémissement chronique de la commissure de ses lèvres soufflent une innocente vulnérabilité sur les traits juvéniles malgré le quart de siècle écoulé.
les lueurs sont brèves, quandune mélodie familière résonne ou que ses doigts enveloppent le matériel particulièrement précieuxd'un violon rare . peut-être aussi face aux jappements joyeux de ce chien errant qu'il nourrit en face de sa boutique. mais le mal continue de couler, les couleurs disparaissent des joues livides quand il repense à ce qu'il est devenu.tel un animal en peur d'être remis en cage, il garde ses distances.
ses mots sont des souffles glaciaux, au-dessous de ses regards malaisants. ignorant de la bienséance. sous la calme froideur, ses colères sont terribles. elles s'éveillent en fracas, insoupçonnées et meurtrières. le regard humide, ses ongles s'enfoncent dans ses paumes et tentent d'apaiser les battements tumultueux de son cœur. et les ongles se muent en griffes, révèlent sa nature alors qu'il châtie son épidermedes excès interdits de son cœur. les rayures sur sa peau n'ont jamais cessé de se multiplier au cours des années, en repentance.
"freak, fucking freak. "
yuli est tombé dans l'oubli, le prénom rarement susurré. et derrière lui se traine un patronyme malmené, sun — dont il était incapable de se destituer.
it never felt like home, et yuli avait détesté chaque bougie éteinte dans ces lieux. le destin lui a été avare en bonheur.
get out.
go to hell.
creeps.
plus de fois qu'il ne saurait compté, yuli a retrouvé son père essuyant les marques de peintures sur les façades de la grande demeure. il haïssait les moldus et ne comprenait pas le désir de ses parents de vivre si proches d'eux.
ou presque.
c'était le cas jusqu'à la naissance de son grand-père. c'est alors que le décor change. l'angleterre est troquée pour les états-unis, nouvelle terre qui acceuille l'homme une fois adulte.
ce n'était pas prévu. les rêves de gloire se sont envolés depuis qu'il s'est retrouvé capable uniquement de fausses notes. et l'ancien violoniste trouve refuge dans l'arrière boutique en milieu de cadavre de bois.
hypocrisie affligeante quand c'est leur part d'héritage qui leur offre le luxe de cette existence marginale dénuée du sentiment de manque.
puis il y'a yuli à qui on a arraché tous les droits suite à une altercation avec grand-papa. il se contente de peu, ses lèvres scellés des supplications que le vieil homme aimerait entendre. il ne veut plus de leur argent. il sourit parfois de l'ironie de sa situation l'enfant banni d'un banni.
il n'est pas ignorant de l'amour, son regard fiévreux s'est amouraché de tant de visages avant que ses doigts y dessinent des arabesques.
maudit, il a fini par se lasser des échecs .
12.01.95
aucune
kanto
depression - drug use - self harm.
LA COLERE – et brutalement le regard autrefois magnétique devient refuge de terreurs. C’est brusque et inattendu. Des crises aussi passagères qu’inattendues qui insufflent la violence dans ses poings et l’aigreur dans son gosier. L’ange devient hideux et comme un mantra, la voix lui répète d’enfoncer plus longuement ses griffes dans sa paume. Continuer jusqu’à ce qu’elle transperce sa chair et, qu’enfin, la douleur lui serve d’ancrage à la réalité. Rouge éclatant, l'épiderme est tailladé afin que l'océan retrouve sa quiétude. Ses yeux noirs quêtant l’accalmie à tout prix. Yuli n’a cessé de se centrer sur la douleur afin de chasser la colère. L’occlumencie a été le choix idéal pour bloquer les crises, un chemin aussi fastidieux que difficile, et ses résultats plus aléatoire qu’une partie de roulette russe. Il hait ce carmin vélane, n’en a jamais fait le souhait.
L'ENVIE – mélancolie du cœur face aux bonheurs que ses yeux las de tout contemplent. L’amour froid et réservé de ses parents peinait à lui suffire. Après tout, ils demeuraient incapables d’offrir ce qu’ils n’ont jamais expérimenté. Il sait qu’ils l’ont aimé, cédant souvent à ses nombreux caprices. Mais c’est autre chose qu’il aurait désiré ; une paume chaude contre son épaule, un baiser fier sur son front. Autour de lui, qu’importe où il regarde, son cœur se tord d’envie. Des esquisses avares sur ses lèvres mais abondantes chez les autres. Le monde est heureux, et lui demeure incapable de se détacher de cette mélancolie. Minable.
LA LUXURE – le sentiment lui semble imposé, dicté par un besoin suprême qu’il réprime sans réussir à entièrement l’annihiler. Les relations se sont amoncelées en un fragile château de cartes. Elles se consument en une nuit et volent en éclat au réveil. Il est une coquille vide sous les artifices. Un astre autour duquel on gravite mais dont la lumière n’attire qu’une seule et unique fois. On ne tolère pas ses silences et ses maladresses, l’esprit est lent et les colères trop violentes. Incapable d’embellir son âme, il lui est préférable de se renfermer. Alors les visages et les corps s’enchainent sans seconde pensée. Il rejette, avant que les mots fatals ne s’exhument sur les lèvres étrangères.
LA PEUR - la nuit. Un sort jeté tamise sa chambre d’une faible lumière au coucher du soleil et le sommeil lui est de plus en plus rare. Tout est silencieux et plus les jours défilent plus son audition lui fait défaut. Le silence et la pénombre pris pour ennemis, son corps en accuse les effets. Il tremble, il s’effondre.
L'ASSUETUDE - la pâleur de ses lèvres se fait témoin de ses nombreux essais aux drogues, certaines lui ont marqué la peau plus que l’autre. D’abord, un usage récréatif quand ses pieds ont foulé le sol japonais et se sont emmêlés sur des pas de danse dans le monde nocturne, elles se sont transformées en exutoire de ses nuits cauchemardesques. Après tout, les monstres sous son lit sont incapables de l’atteindre s’ils ne peuvent le prendre au dépourvu, alors il n’avait qu’à garder ses yeux grands ouverts. Plus d’une fois, l’envie de s’essayer à des drogues moldues s’est imposée à lui, dans le dessein d’en finir entièrement. Sa lâcheté est l’unique chose l’en ayant dissuadé jusqu’à présent.
perdu au milieu de nulle-part, yuli comprenait à peine le monde qu'il réalisait déjà à quel point il détestait son existence. soupçonnés d'être des monstres, des étrangetés, des fantômes ou même des vampires dans un village où d'anciennes traditions subsistaient, il ne comprenait pas l'acharnement de ses parents à y rester. temps libre passé en solitaire, une passion pour la musique classique, et le violon plus spécialement nait.
souvent reclus, ses parents l'empêchaient de se mêler à quiconque avant qu'il ne commence à maitriser ses transformations. moqué des autres au loin, il crée le malaise et personne ne s'approche de lui, son enfance est silencieuse aux côtés de l'enseignement préparatoire sorcier d'un précepteur renommé. il peine à accepter l'amour de son père qu'il rend fautif de son côté vélane et le regard de sa mère l'effraie. (ce qu'il ne réalise, c'est que tout n'est que le fruit de son imagination. sa mère l'aime, le dégoût n'existe pas. mais yuli n'a jamais su extérioriser ces sentiments.)
il rejoint les rangs d'Ilvermorny. les éloges parviennent rapidement sur ses prouesses académiques mais on accuse son asociabilité. même entouré de sorcier, yuli concède difficilement sa confiance, encore craintif des harcèlements subits plus jeune.
yuli commence à assister aux cours d'occlumancie dès qu'il en a l'âge, désireux de réussir un jour à s'anesthésier les sentiments, et mettre un terme aux crises subites de colères, grâcieux héritage d'un ancêtre vélane. il continue le violon pendant toutes ces années, enchainant les concours durant les vacances.
quotidien fait d'excellence scolaire et d'échecs amicaux et amoureux. l'attrait pour lui n'est que physique, attisé par le sang vélane, yuli est une coquille vide et on lui tourne le dos quand on le réalise. ses rares relations stables se résument aux membres du club de musique.
il effectue un échange à mahou, sous les encouragements de ses parents. un paysage différent qu'ils espèrent lui être bénéfique. et c'est le cas, les premiers mois lui sont chaleureux. il s'épanouit entre les couloirs, s'entoure d'amis et fait la fête pour la première fois. il les enchaine jusqu'à ce maudit soir. le crash et un bruit strident, c'est tout ce dont il se souvient avant le silence. il ne sera jamais plus comme avant.
honteux de son état, effaré du regard que pourraient poser sur lui ses parents. il quitte les couloirs de mahou du jour au lendemain, il refuse de revenir en nouvelle-orléans, ignore les tentatives de communications de sa famille. la mélancolie à l'âme, il est fatigué d'exister.
dans l'iris se reflète les cristaux lumineux des poussières de son paquet d'orpheus, (yuli a arrêté la jakojak depuis mais a l'impression que ses cauchemars lui collent à la peau), il s'est plongé dans les addictions pour oublier les voix qu'il n'entend presque exclusivement qu'à l'intérieur de sa tête. dehors est de plus en plus silencieux, de plus en plus effrayant. au bord de la chute, il s'est retrouvé à la porte d'un magasin de réparation d'instruments de musique. monsieur zhang avait le regard lumineux dans la noirceur de la nuit, sa main offerte irradiait de chaleur. il l'avait sauvé.
yuli retourne la pancarte, "we are open." , les lieux solitaires depuis que monsieur zhang s'est éteint. une photographie animée d'eux attire un sourire sur ses lèvres bleutées. il pose son attention sur un violon aux éraflures devenues familières, encore